• Aucun résultat trouvé

Contexte géographique

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 139-144)

Partie II. La mesure du risque : Approche multi-scalaire

Chapitre 6 e : Les indices de risque humain à El Jadida

6.2. Présentation de la ville d’El Jadida

6.2.2. Contexte géographique

Le Maroc est découpé en trois subdivisions administratives ; les régions, les provinces et les communes. La région des Doukkala-Abda est l’une des 16 régions13 du Maroc. Elle est composée de quatre provinces, d'El Jadida, de Sidi Bennour, de Safi et de Youssoufia ; les deux premières provinces correspondent à la région historique de Doukkala et les deux dernières, approximativement, à celle d'Abda (Figure 65). Ces quatre provinces sont subdivisées en 10 communes urbaines et 78 communes rurales (Direction Régionale Doukkala-Abda, 2009). Située au Sud de la plaine centrale, sur la côte atlantique, la région Doukkala-Abda s’étale 13285 km² (Selon le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement), soit 1.9% de la superficie totale du Maroc, pour une population de 2,07 millions d’habitants, soit 6,5% de la population nationale (Direction Régionale Doukkala-Abda, 2008 ; MHUAE, 2009). La région est à prédominance rurale. La population urbaine représente en 2008, 37.1% de l’ensemble de la population de la région.

Cette région présente une large ouverture maritime. Sa frange littorale s’étend sur 350 km de long. Cette zone littorale est marquée par une diversité morphologique importante avec une alternance de côtes sableuses (entre Azemmour et Oualidia) et de côtes rocheuses (Mouabid, 2000 ; Knapik, 2009). Plusieurs entités morphologiques sont présentes : la baie d’El Jadida-Azemmour, la côte rocheuse entre El Jadida et Jorf Lasfar, le complexe lagunaire

13Région créée en 1997 suite à la promulgation de la loi n°47-96 relative à l’organisation des régions qui fixe le nombre de celle-ci. (Direction Régionale Doukkala-Abda., 2008).

139

Sidi Moussa, la succession de grandes falaises continues entre le Cap Beddouza et Safi (Zourarah, 2002 in Knapik, 2009).

Figure 65. Découpage administratif de la région des Doukkala-Abda (Leone et al., 2012).

Cette ouverture sur l’océan atlantique offre une importante ressource halieutique, moteur de l’une des principales activités économiques de la région : la pêche. Cette région constitue également un ensemble de grande valeur agricole. Les sols fertiles, « Tirs » offrent des potentialités élevées qui ont permis à l’agriculture d’être la principale activité économique et l’atout essentiel pour le développement régional. Le secteur de l’industrie connaît un essor grandissant grâce aux deux pôles industriels de la région, notamment le port de Jorf Lasfar.

En ce qui concerne le secteur tertiaire, la région possède de nombreuses plages et de sites de qualité. De ce fait elle connaît un tourisme national balnéaire important. De plus, son artisanat de poterie et de textile la caractérise aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Enfin, comme autre atout, la région est pourvue d’importantes infrastructures de transports et se situe à proximité de 3 aéroports internationaux.

Cette région possède de nombreuses potentialités qui suscitent de nouveaux intérêts pour le développement de projets économiques de grande envergure comme le pôle industriel de Jorf Lasfar ou la station balnéaire de Mazagan. C’est au sein de cet espace multifonctionnel que la

140

ville d’El Jadida voit son rayonnement s’accroître. Cependant ce rayonnement n’a pas toujours été d’ampleur régionale.

Le 10 juillet 1967 fut créée la Province d’El Jadida, divisée administrativement en 5 Municipalités (El Jadida, Azemmour, Sidi Bennour, Bir Jdid, Zemamra). Elle se caractérise par une forte densité d’habitant 183 hab. / km², contre 42,1 hab. / km² enregistrés au niveau national, avec une population essentiellement rurale dans une proportion de 73 %. La ville d’El Jadida, quant à elle, est promue au rang de chef-lieu de province. Ce nouveau statut offre à la ville la possibilité de s’épanouir, en s’ouvrant vers de nouvelles perspectives de développement comme l’industrie ou les services. Cela a eu pour conséquence la réorganisation et l’extension du tissu urbain ainsi que l’accroissement rapide de la population.

Aujourd’hui la commune urbaine d’El Jadida compte près de 156 000 habitants. Toutefois, son développement urbain récent et ses perspectives économiques prometteuses ne s’expliquent pas seulement par l’acquisition d’une fonction administrative. Située sur la frange littorale atlantique à 100 km au sud de Casablanca, El Jadida s’intègre également dans des espaces aux fortes potentialités économiques dont certains peuvent être qualifiés de

« région urbaine » (Meunier, 2008) (Figure 66). Elle fait partie, de ce que Troin (2002) appelle le « corridor urbain moyen atlantique ». Cet espace prend ainsi la forme d’un corridor de villes fortement reliées par de multiples axes de communication, associés aux forts échanges qui animent cette partie du littoral. La proximité de ces grands centres urbains joue un rôle essentiel dans la base économique de la ville qui repose essentiellement sur un tourisme balnéaire populaire. Cette région urbaine forme donc une véritable «conurbation en devenir» (Meunier, 2008).

141

Figure 66. L’insertion du Grand El Jadida dans le corridor urbain moyen atlantique (d’après Troin, 2002).

A une autre échelle la ville d’El Jadida joue un rôle important au sein du grand El Jadida (Figure 67). Cette appellation, utilisée depuis le SDAU de 1983, définit une conurbation allant d’Azemmour à Jorf Lasfar, de près de 241 000 personnes (soit 22% de la population provinciale) (MHUAE, 2009). Sur une frange littorale d’environ 35 km, le territoire du Grand El Jadida forme la terminaison sud du corridor urbain moyen atlantique. Cet espace est actuellement connu par le caractère diversifié de son économie. Il dispose d’un potentiel de croissance propre reposant sur trois piliers majeurs en plus de la fonction administrative provinciale de la ville d’El Jadida, on peut noter : son riche potentiel agricole en arrière-pays avec ses retombées agro industrielles, son industrie diversifiée en expansion et sa vocation touristique régionale. Le grand El Jadida se compose donc d’une série d’agglomérations qui possèdent chacune un système économique et social distinct mais qui, au final, forme un ensemble assez complémentaire qui s’apparente à un pôle de développement local.

142

Figure 67. Les principaux enjeux littoraux du Grand El Jadida (d’après SDAU, 2006).

Les différentes subdivisions territoriales dans lesquelles cette ville est imbriquée montrent toute la complexité du maillage territorial marocain. La gestion économique et politique de ces espaces est complexe. En effet, cet empilement de territoires suggère l’existence de nombreuses interactions entre les différents centres de décisions. Cette organisation territoriale entremêlée peut être un facteur de vulnérabilité systémique en cas de tsunami. La position géographique en bordure du littoral atlantique marocain et l’intégration au sein d’une importante conurbation urbaine sont des facteurs de vulnérabilité fonctionnelle et économique majeurs. La ville d’El Jadida constitue un point de convergence d’enjeux très importants face au risque de tsunami, ce qui justifie aussi le choix de ce site d’étude dans le projet d’ANR MAREMOTI.

143

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 139-144)