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3 L’interaction entre le sémantisme des particules et des prépositions et le sémantisme

3.1 Contexte de l’étude de la deuxième annexe

Dans cette section, nous traitons de ces éléments qui peuvent fonctionner à la fois comme particule et comme préposition en adoptant une perspective nouvelle afin de mieux comprendre leurs propriétés distributionnelles. Nous concentrerons notre analyse sur dix verbes différents ainsi que leurs combinaisons en VPrt et VPrép. Chacun de ces verbes a un grand potentiel combinatoire et peut apparaître avec au moins quinze particules et/ou prépositions différentes.

L’échantillon de verbe qui a été choisi varie selon plusieurs paramètres différents.

Tout d’abord, les verbes ont des structures argumentales différentes. Ainsi, nous nous intéressons aux combinaisons comprenant work, stay, et come, qui sont normalement employés comme des verbes intransitifs45 ; turn, run et call qui peut être à la fois transitif et intransitif ; take, make et get, qui sont transitifs ; et put, qui est ditransitif. Ensuite, les verbes

45 Même si nous pouvons trouver les phrases telles que « he stayed the course » et « he worked his passage ».

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varient selon leur type sémantique. Ainsi, speak, work et turn peuvent être décrits comme réfèrant à un procès/une action ; get décrit un processus bénéfique et peut également être un verbe de mouvement ; run décrit une action/un processus et est un verbe de mouvement ; come décrit une action déictique et est un verbe de mouvement ; take décrit une action ponctuelle ; call décrit une action ; make décrit une action/un processus ; stay décrit un état locatif ; et put décrit une action ponctuelle /localisatrice. Ces dix verbes peuvent se combiner avec un total de quarante-sept particules et prépositions différentes. Parmi celles-ci, douze d’entre elles appartiennent au groupe des particules qui ne peuvent pas être préposition, onze au groupe des prépositions qui ne peuvent pas être particule et les vingt-quatre autres appartiennent au groupe des éléments qui peuvent être soit particules soit prépositions.

L’étude suivante porte sur des informations qui apparaissent dans les cinq tableaux de la deuxième annexe. Les tableaux apparaissent dans l’annexe 2, tableaux v à ix. La division en cinq tableaux permet uniquement de simplifier la présentation. Tous les tableaux suivent le même format. Les quatre premiers tableaux, tableaux v à viii, traitent des particules que nous avons vues dans la première annexe, dans le même ordre que celui où elles apparaissent dans le deuxième tableau, en 2 plus haut46. Ce groupe est suivi par toute particule qui peut entrer en combinaison avec l’un des dix verbes choisis dans la deuxième annexe, mais qui n’apparaît pas dans la première annexe. Le tableau ix traite des éléments qui ne peuvent être que préposition. Dans chaque tableau, les trois premières colonnes procurent des informations concernant les propriétés du verbe simple. La première colonne donne sa transitivité, la deuxième colonne le type sémantique et la quatrième colonne donne la liste des verbes.

Les autres colonnes du tableau traitent des particules et prépositions avec lesquelles le verbe peut apparaître. En haut de chaque colonne, on trouve une particule ou une préposition et en-dessous, on montre si oui ou non les verbes de la quatrième colonne peuvent se combiner avec cette particule ou cette préposition et si tel est le cas, si l’élément ainsi formé prend la forme d’un verbe à particule ou d’un verbe prépositionnel. Si le verbe peut entrer en combinaison avec l’élément pour former un VPrt, on voit apparaître « prt » sur la ligne appropriée de la colonne ; si le verbe entre en combinaison avec l’élément pour former un VPrép, alors, on voit apparaître « prép » dans la colonne. Dans certains cas, le verbe peut se combiner avec l’élément pour former à la fois un VPrt et un VPrép, « prt/prép » apparaît alors dans la colonne. Les fréquences relatives des deux formes ainsi que des changements sémantiques qui pourraient découler de l’emploi de l’une ou l’autre des formes ne sont pas mentionnés dans le tableau ; néanmoins, il en sera question. Si un élément est en italique dans

46 Nous rappelons que ce tableau montre la fréquence d’occurrence de chacune des particules du corpus dans la première annexe.

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les colonnes, cela indique que même si la forme est possible, elle a un usage restreint ; par exemple, comme c’est le cas pour beaucoup des éléments marqués (prép) dans la colonne de out, cet usage n’est acceptable que pour les locuteurs de dialectes spécifiques et l’on ne trouvera pas ces éléments en anglais britannique standard ou en anglais américain standard.

Les abréviations Intrans, Trans et Ditrans réfèrent respectivement aux verbes intransitifs, transitifs et ditransitifs.

En regardant de tels tableaux, comme ceux da la deuxième annexe, on se rend compte de la véritable complexité de la question des VPrt/VPrép. On pourrait également inclure une multitude d’autres informations plus détaillées qui apporteraient énormément à cette étude.

Par exemple, un certain nombre de verbes et de prépositions peuvent se combiner ‘de manière indirecte’ pour former une expression idiomatique ou semi-idiomatique. J’utilise l’expression semi-idiomatique pour montrer que l’on peut déduire le sens de l’ensemble à partir de ses parties même si un des éléments ou plus ne véhicule pas son sens le plus transparent. Take et through sont un bon exemple ; ils peuvent entrer en combinaison avec un objet verbal animé

« take someone through something », signifiant « show the person how to do something ».

Through véhicule le sens « du début jusqu’à la fin, ou complètement ». Ce sens est souvent associé à through, comme dans soak through ou play through, mais ce n’est pas son sens locatif ‘normal’. De telles formes sont intéressantes. Néanmoins, de manière générale, de telles informations n’ont pas été incluses dans le tableau et « prép » n’est marqué que dans la colonne Prt/Prép à côté du verbe si ce verbe peut être directement suivi de la préposition. Une exception a été faite avec put, qui est un verbe simple ditransitif. En effet, il aurait été trop restrictif d’enlever les exemples dans lesquels un élément apparaît entre le verbe et la Prt/Prép des colonnes. De plus, une telle restriction dans ce cas éluderait des informations intéressantes concernant la structure argumentale et les propriétés combinatoires de ce verbe.

Une deuxième série d’informations aurait pu être incluse ; indiquer quand un verbe apparaît avec une particule spécifique, seulement quand cette particule est alors suivie d’une autre particule ou d’une préposition. Stay et abreast en sont de bons exemples ; ils peuvent apparaître ensemble seulement si abreast est alors suivi de of. Néanmoins, là encore, pour éviter une étude trop longue et puisque cette analyse porte sur les VPrt/VPrép à deux parties, nous avons décidé de ne marquer la colonne « prt » que si cette particule pouvait ensuite être directement suivie de l’objet verbal.

Il est également intéressant de remarquer qu’il y a deux types de combinaisons verbe/particule, marquées « prt » dans le tableau, mais dont l’étiquetage peut poser problème.

Il s’agit des combinaisons intransitives et certaines combinaisons dans lesquelles l’objet ne

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peut pas précéder la particule. En d’autres termes, les exemples pour lesquels il est impossible de changer l’ordre de l’objet verbal et de la particule, comme l’illustre « I picked up the book » / « I picked the book up ». Rappelons-nous que nous avons choisi de définir une particule comme un mot qui : peut suivre le verbe principal d’une phrase active, et suivre ou précéder l’objet direct entre autres47. Par conséquent, il ne semble pas si évident de pouvoir étiqueter de cette manière les éléments intransitifs pour lesquels la particule doit précéder l’objet. Pourtant, nous avons décidé de conserver cet étiquetage dans les tableaux et de traiter des questions soulevées par cette étude plus tard. Cette question est le sujet principal des sections 3.3.3.1 et 3.3.4.1 du chapitre actuel et du chapitre suivant, le chapitre 2.

Pour finir, nous évoquerons un point qui peut paraître aller de soi et que nous avons déjà traité lorsque nous avons travaillé sur la première annexe. Mais, il est important néanmoins d’en parler en relation avec les tableaux de la deuxième annexe également. Un VPrt ou un VPrép contiennent toujours à la fois un élément verbal et un élément Prt/Prép.

D’un point de vue sémantique, ces éléments fonctionnent ensemble et, par conséquent, tous les verbes ne sont pas sémantiquement compatibles avec tous les Prt/Prép et vice-versa.

L’étude des tableaux de la première annexe traitait de l’élément Prt/Prép. Il s’agissait, pour nous, d’avoir un premier aperçu de la manière dont ces particules et prépositions entraient en combinaison avec des verbes et, par conséquent, des contraintes quant à ces associations. Pour ce faire, nous avons donc décidé de nous intéresser à dix différentes séries de combinaisons.

Les membres de chaque série sont formés à partir du même verbe. Le choix de faire une telle étude a été fait dans l’espoir que cela apporterait des éléments de réflexion quant à la manière dont la configuration sémantique du verbe et la configuration sémantique des différentes particules et prépositions interagissent. Néanmoins, il était nécessaire que tous les verbes que nous avons choisis aient un fort potentiel quant à leur potentiel combinatoire. Il se trouve qu’ils ont donc tous quelque chose en commun. Comme cela était le cas avec les particules, nous avons compris que ces éléments possédant un fort potentiel en termes de propriétés combinatoires avaient tendance à être soit peu, soit très polysémiques. Ces verbes monosyllabiques, qui ne sont pas d’origine latine, font partie du groupe de verbes les plus polysémiques de la langue anglaise. Il est donc, peu surprenant que les verbes trouvés dans la deuxième annexe, choisis pour leur fort potentiel combinatoire, sont du type monosyllabes d’origine non-latine.

Néanmoins, certaines particules/prépositions ont tendance à se combiner avec des verbes d’origine latine ou, tout du moins, avec des verbes qui ne font pas partie des

47 Cappelle (2005 : 11).

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monosyllabes d’origine germanique. Ainsi, de telles particules/prépositions apparaissent rarement dans les tableaux de la deuxième annexe malgré leur fréquence en anglais. Of, par exemple, n’entre en combinaisons qu’avec un seul des verbes de la deuxième annexe, et ce alors même qu’il s’agit de la préposition la plus fréquemment utilisée en anglais, selon le site internet Word Frequencies in Written and Spoken English (WFWSE). Si nous utilisons un corpus plus important, cela voudrait dire que la fréquence avec laquelle apparaîtraient les Prts/Préps dans les tableaux serait plus représentative de leur fréquence en termes d’occurrence dans la langue en général. Néanmoins, même avec un corpus de dix verbes, nous obtenons un corpus de plus de deux cent soixante-trois combinaisons comprenant un verbe différent + Prt/Prép. De plus, beaucoup des verbes composés ont de multiples significations et fonctionnent à la fois comme VPrt et comme VPrép. Par conséquent, nous avons choisi le corpus qui paraissait le plus facile à explorer au détriment de statistiques concernant la fréquence48.