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Construisons tous ensemble un pays moderne et prospère !

Dans le document Le Développement d Haïti est Possible (Page 41-46)

Par Raphaël Paul Gustave Magloire 03/10/2019 – Mise à jour 26/12/2019

1- Construisons tous ensemble un pays moderne et prospère !

Jean-Jacques Dessalines (1804-1806) - Henry Christophe (1807-1820)

Figure 2 Un projet de complexe touristique dans le Grand-Nord

Par Raphaël Paul Gustave Magloire 07/10/2019 – Mise à jour 27/12/2019

Haïti

a deux grands obstacles à un effort pour son développement rapide sur une période de 20 ans: instabilité politique et désastre naturel. Les deux peuvent être surmontés par le patriotisme et la volonté de construire un nouveau pays où il fera bon vivre pour nous tous.

Nous devons trouver une façon pour nous entendre afin de construire ce pays, pas seulement en honneur aux preux de 1804 qui nous ont légué cette patrie, mais pour nous tous qui aujourd’hui

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vivons dans un pays délabré ; et aussi, pour les générations futures qui auront à constater quel genre d’hommes et de femmes nous étions. Car, en réalité, nous savons qu’aucun secteur n’est en mesure d’apporter seul une solution à cette grave situation de crise. La meilleure approche se trouve dans un juste milieu : un compromis politique historique.

Il faut rappeler que dans cette série nous avons choisi de donner des pistes sur la façon dont nous pourrions transformer notre économie orientée vers l’importation en une économie d’exportation, sur une période de 20 années. Comme nous l’avons déjà dit, nous pouvons arriver à cela en mettant l’accent sur 4 grands secteurs :

1- Une agriculture d’exportation et l’encadrement de l’agriculture familiale avec le support d’une industrie de conservation et de transformation

2- La construction pour l’hébergement des touristes et des logements pour les retraités de la diaspora et l’amélioration de l’environnement urbain du pays, et le support d’un service médical moderne

3- La manufacture et l’industrie orientée vers l’exportation, en mettant l’accent sur le textile 4- Et le renforcement de l’industrie touristique culturel et environnemental

Ces 4 grands secteurs de l’économie partagent la capacité de générer des devises, tout en créant des emplois durables pour améliorer les conditions de vie de la population de façon rapide. Ils seront susceptibles de pousser l’économie du pays aussi vers une croissance accélérée.

Finalement, prenons la décision de construire le pays !

Le tremblement de terre du 12 janvier 2010, c’est bientôt 10 ans de ça. Nous ne pouvons pas déjà oublier les pertes matérielles et humaines énormes qu’il avait engendrées : ses victimes, le sang des innocents qui a coulé, la grande douleur généralisée, les déplacés qui vivaient sous les tentes, et la destruction si instantanée de notre patrimoine urbain. De même, nous ne devons jamais oublier l’amour, la fraternité et la compassion que les Haïtiens du pays et de la diaspora ont montrés à ce moment-là vis-à-vis l’un de l’autre. Il a suffi de 36 secondes d’un cataclysme pour nous rappeler que nous étions tous frères, sœurs, et enfants d’une même nation frappée d’une grande calamité. Les membres de la communauté internationale sont accourus pour nous apporter leur secours et nous montrer leur bienveillance, pour nous dire et se dire aussi à eux-mêmes que nous appartenons tous à cette humanité qui cherche à survivre contre la fureur aveugle de la nature. Ils se sont écriés, NOUS SOMMES TOUS HAITI!

Mais, présentement, quand nous regardons autour de nous, nous pouvons nous demander, qu’avons-nous fait de toute cette bonne foi ? Avons-nous reconstruit un nouveau pays ? Sommes-nous devenus meilleurs ? Avons-nous manqué de courage et de volonté pour nous dépasser et faire mieux que tout ce que nous avons réalisé, jusqu’à présent, en deux siècles d’histoire ? Mes amis, Haïti ne peut plus continuer à descendre dans ce gouffre de désespoir, dans cette voie qui nous entraîne vers la situation de l’État en faillite, et même pire encore…

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Les conditions infrahumaines dans lesquelles croupissait la majorité de la population, même avant le séisme, étaient terribles. Le déficit en termes de logements décents avoisinait environ 600,000 unités. Plus de 500,000 enfants n’allaient pas à l’école. Le pourcentage de la population active était à 40% au chômage, sans tenir compte du fait que la plus grande partie des jeunes n’avait jamais travaillé de leur vie. Une bonne partie de la population, à défaut de logis, vivait dans des taudis de la pire espèce. Depuis, rien n’a changé pour le mieux. Rien ne s’est vraiment amélioré. Nul ne doit faire semblant d’ignorer ce qui se passe à la Saline, à Cité Soleil, à Grand-Ravine, dans les couloirs de Sainte Hélène, de Mackandal, de La Fossette, de Cité Léternel, à ce grand nombre de ce que nous osons appeler « cité ». Le pays est en fait un vaste bidonville à ciel ouvert. C’est la preuve de l’abandon d’une grande partie de la population.

Nous devons nous donner pour tâche de transformer ces manquements en opportunités. Car, les bidonvilles peuvent devenir des chantiers de construction de villages décents. Ils peuvent créer du travail pour ce même peuple que nous avons laissé pour compte. Cela ne va pas se faire en un mois ou une année. Mais, dans 5, 10, 15, 20 années nous pouvons régler cette affaire si nous commençons maintenant avec un programme de solidarité avec les plus pauvres d’entre nous. Deux siècles d’abandon, c’est vraiment trop. Ce peuple a attendu trop longtemps. Nous ne pouvons pas nous plaindre, si finalement sa patience est à bout et il décide de mettre les pieds dans le plat. Car assez, c’est assez !

Construisons tous ensemble cette nouvelle Haïti !

Haïti ? Oui, HAITI !

Le temps pour moi de reprendre mes esprits, après les premiers moments du choc créé par le séisme, j’avais réuni quelques amis, Haïtiens et étrangers, spécialisés dans le domaine du développement, pour répondre à la question : Que faire après un tel désastre ? Après quelques discussions, nous nous sommes mis d’accord qu’il fallait mettre au point un plan à long terme pour reconstruire le pays en mieux, de façon à ce qu’un tel désastre ne se reproduise plus jamais.

On ne voulait pas prendre en considération seulement les villes qui étaient frappées par le séisme, telles que Port-au-Prince, Léogane, Grand-Goâve, Petit-Goâve, Jacmel. Donc, nous avions envisagé alors de tenir compte du programme de Déconcentration lancé par le Ministère de l’Intérieur et des Collectivité Territoriales durant la transition de 2004-2006. J’étais très favorable à ce choix, compte tenu que j’avais eu le privilège d’avoir été en charge de ce ministère à l’époque, et ce programme a laissé un bilan important en termes de réalisations.

L’Unité de Déconcentration avait travaillé avec d’autres institutions du gouvernement afin de déployer la gestion déconcentrée de l’Etat sur 5 régions principales :

1) La Région de la Capitale 2) La Région du Grand Centre 3) La Région Transfrontalière 4) La Région du Grand Nord

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Une carte de la distribution des régions a été présentée dans le calendrier de 2006 du Ministère de l’Intérieur.

L’équipe que j’ai présidée, pendant la période qui a suivi le tremblement de terre, dans le cadre d’une compagnie, Prospective System International Inc. avait mis l’accent sur les équipements à construire sur le plan national et dans chaque région, à partir d’un Maitre Plan, afin de lancer le développement du pays sur une période de 25 ans. On peut noter les projets suivants :

o Le tracé d’une capitale planifiée pour chacune des 5 régions, avec des facilités modernes

o Un large hôpital universitaire par région o Un large campus universitaire par région

o Une grande école en formation commerciale par région o Une grande école de métiers et d’artisanat par région

o Un parc d’activités culturelles et de sports de niveau olympique par région

o Une ceinture d’autoroute entourant chaque région, et des routes transversales, et des ponts sur toutes les rivières

o Un aéroport international par région

o Un port de grande capacité par région (Sauf pour la région transfrontalière qui n’a pas d’accès à la mer)

o Un parc industriel par région

o Un système moderne de transportation terrestre o Un réseau de télécommunication moderne

o Un réseau hydraulique intégrant les lacs artificiels, la distribution d’eau potable, le traitement de l’eau usagée, l’irrigation aux gouttes à gouttes etc.

o Un centre administratif gouvernemental par région o Un système de ligne de transport par cabotage

o Un réseau de production et de distribution électrique intégrant l’énergie verte o Un système national de reforestation

o Un système complet de sécurité couvrant tout le pays

(A suivre…)

Un plan à long terme devrait être un sujet important à débattre dans le dialogue national.

Alors, je vous dis, à un autre soleil!

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Le Développement d’Haïti est Possible

2- Construisons tous ensemble un pays moderne et prospère !

Jean-Jacques Dessalines (1804-1806) - Alexandre Pétion (1807-1818)

Figure 3 Un projet de complexe touristique dans le Grand-Sud

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Par Raphaël Paul Gustave Magloire

Dans le document Le Développement d Haïti est Possible (Page 41-46)