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Construction des données via l’enquête par entretien

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 98-101)

Deuxième partie : Cadre méthodologique

2. Chapitre 2 : Méthodologie d’analyse des entretiens et des images

2.1. Construction des données via l’enquête par entretien

Afin de dégager la perception du public au sujet de la manière de parler et de problématiser le processus électoral, nous avons au préalable réfléchi au type d’entretien à administrer. L’objectif étant de recueillir le maximum d’informations sur la lecture et l’appropriation des messages médiatiques au sujet des images des campagnes présidentielles, nous avons alors choisi le type d’entretien semi-dirigé. Ce dernier est un type d’entretien dans lequel l’enquêté aborde plusieurs aspects du sujet d’étude en établissant des catégories et sous catégories thématiques guides qui peuvent ne pas être abordées dans l’ordre. Cependant, l’entretien semi-directif se distingue du directif dans la mesure où les questions et ou thèmes abordés n’appellent pas à des réponses précises. Ce type d’entretien nous permet d’envisager la structuration des propos de l’enquêté au-delà d’un processus chronologique en laissant une certaine marge de manœuvre à l’interviewé dans la hiérarchisation de son discours ; d’où l’aspect semi-directif de cette démarche de recueil des données. Cette technique d’entretien a pour but de recueillir la perception des sujets d’études sur plusieurs dimensions des messages

21 Drouin cité par Galland, 2013, p. 200

médiatiques. L’entretien semi-directif « demande de la part de l’enquêteur une attitude plus ou moins directive : ce dernier se pose des questions à partir de différents thèmes précis et déterminés au préalable. Il utilise ici un guide d’entretien dans lequel sera formulée une série de thèmes et de sous thèmes soumis à l’interrogé » (Desanti et Cardon, 2010, p. 61). Nous avons souhaité également obtenir l’opinion du récepteur/public sur l’évolution des représentations médiatiques au cours des dernières campagnes présidentielles (celles de 2012) et la campagne présidentielle de 2017. Le but de l’entretien visait à obtenir leur analyse du discours médiatique lié aux élections présidentielles au travers de quelques composantes du message médiatique en les combinant avec leurs pratiques de consultation des médias. Pour ce faire un type d’entretien en particulier à savoir l’entretien d’auto-confrontation nous a paru opportun afin de faciliter et générer les propos des enquêtés au sujet de leur interprétation du traitement médiatique des campagnes présidentielles.

« L’entretien d’autoconfrontation constitue une méthode indirecte privilégiée, permettant au sujet d’analyser son activité dans la perspective de réélaborer les significations de son expérience vécue » (Clot cité par Moussay et Flavier, 2008). L’entretien d’autoconfrontation a également pour but de favoriser le regard réflexif de chaque sujet sur son décryptage du message médiatique en même temps qu’une démarche interrogative sur les schèmes ou préréquis conduisant à dégager le sens et les significations des images. Nous avons choisi d’associer à la démarche d’entretien en autoconfrontation simple un échantillon d’images issues des campagnes présidentielles de 2012 et 2017 dans la perspective de faciliter le décodage et l’interprétation des messages médiatiques par les étudiant-e-s ainsi que leurs représentations. Le corpus d’images avait comme objectif d’aborder de manière progressive avec les enquêtés quelques composantes des images susceptibles de fournir des pistes pour interroger et recueillir leur point de vue sur les significations latentes et manifestes du discours médiatique au sujet des campagnes présidentielles françaises. La proposition d’un corpus de 4 images a alors constitué une base de discussion pouvant permettre d’obtenir l’interprétation et la perception des sujets récepteurs sur la manière (la configuration) dont les médias parlent du processus de vote présidentiel. Toutefois, nous avons dû au préalable sélectionner et tester les images à suggérer lors de l’entretien d’autoconfrontation. Afin, d’objectiviser la lecture des images, nous avons procédé volontairement à l’anonymisation des images de journaux dans la perspective de diminuer les biais relatifs à l’analyse d’une image selon la promesse discursive et idéologique des journaux. 4 images ont finalement été retenues dans le cadre de l’entretien d’autoconfrontation avec les étudiant-e-s.

99 La première image s’intitule : « présidentielle un choix historique » et est tirée du journal Le Figaro. Le choix de cette image a été effectué en fonction du contexte historique.

L’image est parue à la veille du deuxième tour des élections présidentielles de 2012. Elle met en scène les deux candidats finalistes à savoir Hollande et Sarkozy. L’image a également été triée pour le titre qui tente de mettre l’accent sur le moment politique que constitue l’élection présidentielle pour une nation. Cette image permet aussi de lier vote présidentiel et représentation du discours médiatique. La deuxième image est celle du journal Lyon Plus datée du 18 avril 2012. Cette photographie comporte non pas l’ensemble des candidats mais une partie des candidats invitant à questionner le lecteur sur le rapport entre le mot clé et les acteurs présents et absents de l’image. Par ailleurs, la mise en scène du premier plan de l’image interroge le liant entre l’intention communicationnelle de la photographie et les composantes plastiques (couleurs, effet de flou) et iconiques (affiches, objets et personnages). Cette image a été retenue parce qu’elle problématise la relation entre le titre de l’image et la photographie elle-même. Elle met en exergue ici les difficultés de concordance entre le titre et l’image dans le décryptage des différents sens pouvant être attribués à une image.

La troisième image a été sélectionnée afin de discuter du lien entre le choix présidentiel et les enjeux sociétaux de campagne (couvrant les secteurs de la vie nationale abordés par les candidats en rapport avec le contexte socio-politique et socio-économique de la France). Il s’agit d’une caricature du dessinateur Plantu dont les dessins se retrouvent dans le journal Le Monde. Elle a été sélectionnée pour éprouver le rôle de la posture critique suggérée par un type de journal et un type d’images. Cette image permet de débattre explicitement du rapport entre les savoirs suggérés par les médias pour élire le président (notamment le programme de campagne des candidats, leur faisabilité et leur capacité à améliorer ou impulser un changement sociétal) et les variables que prennent en compte les enquêtés dans la construction de leur décision électorale.

La quatrième image est issue du journal L’Express et a été publiée le 1er mars 2017.

Cette image est d’abord plébiscitée pour son inscription dans le contexte présidentiel le plus récent. La photographie met en évidence les 5 candidats ayant obtenu le plus grand nombre de parrainages à l’élection présidentielle de 2017. Elle permet d’introduire les nouveaux personnages politiques présents dans le paysage politique et médiatique. Mais cette image comporte aussi une caractéristique particulière parce qu’elle montre des candidats qui effectuent la pratique de selfie avec un public. La pratique de selfie consiste en une auto-photographie faite par un acteur entouré d’autres acteurs. Dans cette auto-photographie, on peut

remarquer que le journal met en perspective différentes formes d’auto-portrait photographique à savoir d’une part les personnages politiques qui font eux-mêmes une prise photographique tandis que d’autres sont pris ensemble en photographie avec un citoyen lambda. Cette photographie illustre une pratique très actuelle de mise en scène photographique en même temps qu’elle questionne la portée de l’image dans le choix présidentiel. L’ordre de présentation et de discussion autour des images a été également structuré d’abord en fonction du contexte historique.

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 98-101)

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