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Constats et discussion sur la sphère environnementale

4 ANALYSE DE PROJETS DE COOPÉRATION INTERNATIONALE SELON LES

4.4. Résultats de l’analyse

4.4.1 Constats et discussion sur la sphère environnementale

Tableau 4.2 Points forts et points faibles des projets du point de vue environnemental

Sphère environnementale

Projets Forces / Avantages Faiblesses / Défis / Risques AAI Ŕ

Sécurité alimentaire

-Plusieurs activités d’aménagement de bassins versants et de régénération/

conservation des sols, de l’eau et des ravines. -Évaluation environnementale complète pour chacun des sous-projets.

-Suivis effectués par des experts en environnement.

-Consultation de recherches / projets environnementaux (exemple : agriculture de montagne en Haïti) ayant démontré des résultats positifs.

-Formations citoyennes dans le domaine environnemental.

-L’utilisation de fertilisants et pesticides (Némacide) peut avoir des impacts négatifs sur l’environnement.

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CSTR Ŕ Agriculture durable

- Composante environnementale au centre des activités du projet.

-Éducation et sensibilisation citoyenne sur les pratiques agricoles écologiques.

-Exploitation d’un pesticide naturel à base de cendres et d’orange amère.

-Recherches académiques sur l’agriculture de montagne et le rendement durable.

-Sensibilisation sur la problématique de la déforestation en Haïti dans les écoles québécoises (Projet « Un geste ici ; un arbre pour Haïti »).

-Activités de compostage, reboisement et collecte de déchets.

-De la sensibilisation sur l’assainissement et les déchets pourrait aller de pair avec les activités de collecte afin de favoriser la portée de l’action et les résultats à long terme. -Le pesticide « Malathion » utilisé dans le projet, quoique justifié par l’ONG pour sa performance et malgré son utilisation minime, a été banni en France depuis 2008 (Cheminova, 2010).

Plan Nagua Ŕ Commerce équitable

-Conservation de l’eau et du sol dans les zones des sources et de ravines. -Activités de pépinière de café, d’arbres fruitiers et greffage (diversification des parcelles).

-Achat de panneaux solaires pour le séchage du café.

-L’environnement ne ressort pas comme étant une priorité dans le projet; il semble plutôt être pris en compte pour améliorer la production (ceci est toutefois en lien avec l’objectif principal du projet).

- Aucune évaluation environnementale complète n’a été effectuée afin de limiter les impacts négatifs du projet sur l’environnement.

-Mention non spécifique des pesticides / produits chimiques utilisés par les paysans (sauf insecticide « Tricel » pour traitement des plantules).

Défi à relever : la région de Baptiste se caractérise par son manque d’accès à l’eau potable (Chauveau et Le Nuz, 2006). Il serait donc important d’intégrer cette composante dans les projets futurs.

Forces et faiblesses globales des projets

-Activités de reboisement (agroforesterie) permettant la diversification de l’écosystème et la création d’habitats

-Création de jardins modèles (AAI et CSTR) permettent d’encadrer les actions durables des agriculteurs

-Régénération des composantes des agroécosystèmes (principalement en termes de cultures)

-Aucun indicateur par rapport à la qualité de l’eau et au pourcentage de survie des espèces introduites

-Besoin d’un contrôle serré de l’utilisation des pesticides et des autres produits chimiques (entre autres pour protéger la qualité de la ressource hydrique). L’utilisation de fumier est à conseiller

-Les catastrophes naturelles (exemple : séisme de 2010) et les intempéries météorologiques ont pu compromettre les activités, les résultats et les réussites des projets. -Aucune activité sur les énergies alternatives

complémentaires aux activités de reboisement (pouvant diminuer la pression sur la ressource ligneuse).

Tel que mentionné auparavant, les projets de l’AAI et du CSTR ont plus ressorti dans l’analyse que le projet du Plan Nagua en ce qui concerne la sphère environnementale (75 % pour l’AAI, 70,83 % pour le CSTR et 16,66 % pour Plan Nagua). La relativement faible performance des projets peut s’expliquer entre autres par le fait qu’à part le projet du CSTR, aucun projet n’inclut l’aspect « eau potable et assainissement », qui ne semble pas être une priorité complémentaire aux interventions de coopération québécoise.

74  Diversification des écosystèmes

Compte tenu de la nature des projets et la justification des activités, il semblerait que les activités de diversification de l’écosystème agricole par le reboisement (introduction de nouvelles plantules et arbres fruitiers) constitueraient une manière d’augmenter la production et le rendement des cultures et non une vision de restauration des ressources naturelles et de conservation de la biodiversité haïtienne. Les indicateurs de suivi et de rendement énoncent le nombre d’arbres plantés, d’hectares reboisés ou régénérés et de semences et de plantules distribuées aux agriculteurs, sans indiquer le pourcentage de survie de ces plantules et nouvelles semences au fil du temps (à court, moyen et long terme).

 Pratique informelle de l’agriculture durable

Les bonnes pratiques agricoles (par exemples : activités de compostage, diversification de l’écosystème par l’introduction d’arbres fruitiers, maintien des savoirs locaux, culture de produits indigènes et agriculture biologique qui utilisent strictement les produits naturels), même si elles ne sont pas incluses spécifiquement dans les activités et les résultats des projets, peuvent être pratiquées de façon informelle et naturelle par les producteurs locaux qui n’ont généralement pas les moyens de se procurer des pesticides et des engrais coûteux. Ces petits producteurs ruraux n’ont souvent pas accès aux technologies et aux connaissances modernes en agroécologie, mais peuvent utiliser leurs moyens et leurs savoirs locaux pour agir en ce sens.

 Conservation des sols et de l'agrobiodiversité

Les interventions au niveau local doivent mettre l’emphase sur la conservation de l’agrobiodiversité afin d’éviter de tomber dans une pratique de l’agriculture non durable qui a des impacts nocifs sur les écosystèmes et les cycles naturels (par exemples : déforestation, perte d’habitats et diminution des biens et services qu’offrent les écosystèmes). En ce sens, les formations et les ateliers de sensibilisation aux agriculteurs peuvent améliorer cet aspect. De plus, les techniques de conservation des sols sont fondamentales afin d’éviter l’utilisation de produits chimiques ou la pratique du brûlis. Par les techniques de rotation des cultures, de création de terrasses et de systèmes de

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ravines, la potentialité du sol est protégée ainsi que les risques multiples dus aux intempéries.