Consolidations des déchirures et délaminations

9.5.1 Consolidations temporaires

Avant de consolider les déchirures depuis le revers, les motifs ont été alignés depuis l’avers tout en fixant des consolidations temporaires pour les maintenir en place452_{. Pour cela, des bandes de bib}

tengujo 12 g/m2 _{ont été découpés et collés à la Klucel}® _{G à 4 % dans l’éthanol (Figure 171). Ces}

consolidations peuvent être retirées avec ce même solvant sans laisser de traces et sans solubiliser l’amidon des consolidations au revers. De plus, les consolidations temporaires sont placées sur les décors brillant pour éviter la diffusion de l’adhésif dans le matelas fibreux et faciliter le retrait (Figure 172).

Figure 171 : Consolidation temporaire d’un segment de

déchirure. Figure 172 : Pose de consolidations temporaires en F1-2 et G1-2.

Une fois le papier japonais encollé et placé à l’endroit désiré, il est recouvert d’un morceau de film polyester siliconé et d’un poids pour le maintenir en place. Lorsqu’il y a un décalage dans le motif ou

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des espaces entre des parties jointives, d’autres poids maintiennent les deux parties en place jusqu’à ce que le collage soit sec.

Le collage tient suffisamment pour maintenir en place les parties jointives et est assez visible et réversible pour qu’il soit enlevé sans problème. Environ 230 consolidations temporaires sont posées sur l’ensemble des déchirures. La pose de ces consolidations s’est déroulée sur 8 jours, car il n’était pas possible de tout aligner et fixer en une fois à cause de la gêne occasionnée par les poids. Le temps de séchage est de 5-6 h, mais les poids étaient laissés jusqu’à lendemain.

Temps de traitement 50h00 Temps de travail 10h30

9.5.2 Refixage des fragments

Quelques fragments détachés de l’objet et conservés ont pu être réintégrés en parallèle de la pose des consolidations temporaires. Lorsqu’il s’agissait de délaminations déchirées de la couche supérieure (Figure 173), les surfaces de contacts ont été encollées du mélange d’amidon de blé et de tapioca à 4 % (50/50) puis placés sous film polyester siliconé et sous poids pour le maintenir en place. Lorsqu’il s’agissait de fragments présentant un pourtour déchiré net (Figure 174), ils ont été replacés en les maintenant à l’aide de consolidations temporaires comme indiqué précédemment. Les plus petits fragments, ceux généralement situés en bordure latérale ou sans contact avec le reste de l’objet n’ont pas pu être réintégrés.

Figure 173 : Délamination déchirée réintégrée en H9. Figure 174 : Fragment réintégré en H4.

Temps de traitement 7h00 Temps de travail 2h00

9.5.3 Consolidations des déchirures

Les déchirures (en dehors des grandes déchirures du tiers inférieur et des bordures présentées aux points 9.5.4 et 9.5.5) sont consolidées depuis le revers de l’objet à l’aide de papier japonais mino

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tengujo de 9 g/m2 _{teinté à la peinture acrylique et du mélange d’amidon de blé et de tapioca à 4 %}

en proportion 50/50453 _{(Figure 175).}

Des coins en papier sont posés aux extrémités des déchirures repérées à l’aide d’un plan prévu à cet effet. Une plaque transparente en Plexiglas® _{recouvre la déchirure et le contour de la consolidation}

est dessiné au stylo indélébile en laissant 0.5-1 cm de recouvrement. Ce dessin permet par transparence de reporter la forme exacte sur le papier japonais. Un pinceau à réserve d’eau humidifie le contour de la consolidation et le papier japonais est déchiré. Le sens des fibres est perpendiculaire à la déchirure, notamment pour les déchirures multidirectionnelles et les consolidations ne dépassent pas une vingtaine de centimètres pour des questions de praticité.

Coins en papier et contours dessinés sur une plaque Détourage au pinceau à réserve d’eau et déchirement

Teinture à la peinture acrylique et séchage Après collage et séchage

Figure 175 : Différentes étapes de la consolidation au dos B5-6 et C5-6.

De la peinture acrylique (Amsterdam® _{Acrylic Series) est diluée dans de l’eau pour teindre les futures}

consolidations de la couleur claire du fond. La teinte choisie permet de les intégrer visuellement tandis que leur uniformité et leur clarté les rend visibles, ce qui est intéressant pour ce côté du tapa qui est principalement destiné aux scientifiques. Les morceaux de papier japonais sont teintés au pinceau sur

453 _{Les deux amidons sont préparés séparément à 4 % dans de l’eau déminéralisée et cuits à bain-marie}

jusqu’à l’obtention d’une consistance crémeuse. Ils sont ensuite mélangés et passés deux fois à travers un tamis.

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un film polyester siliconé pour faciliter leur décollement puis séchés au pistolet à air chaud (Steinhel®

HL1800E).

Un pinceau chargé en amidon est appliqué sur le papier japonais à l’endroit de la consolidation puis le collage est recouvert d’une couche d’intissé de polyester (Hollytex®_{) pour éviter qu’il n’adhère au}

buvard qui le recouvre pour absorber l’humidité. Une plaque et des poids maintiennent le contact durant le séchage.

Au terme de ce mémoire, environ la moitié des déchirures ont pu être traitées et le reste sera fait dans un second temps.

Temps de traitement 38h00 (+38h00) Temps de travail 13h15 (+13h15)

9.5.4 Consolidations des grandes déchirures du tiers inférieur

Les consolidations des grandes déchirures du tiers inférieur (Figure 176) sont réalisées selon le même procédé que pour les déchirures du point précédent. Seuls changent le grammage du papier japonais qui passe à 12 g/m2 _{(bib tengujo) pour assurer une plus grande résistance au collage et la largeur de}

recouvrement qui est plus importante (entre 1.5 et 2 cm) (Figure 177).

Figure 176 : Emplacement des grandes déchirures du tiers inférieur.

Figure 177 : Consolidation d’une des grandes déchirures.

Le résultat est plus visible que pour les autres consolidations à cause de la plus grande opacité du papier japonais. Environ un tiers des grandes déchirures ont pu être consolidées de la sorte et la poursuite de ce traitement pourra être envisagée par la suite.

Temps de traitement 10h30 (+16h00) Temps de travail 5h30 (+11h00)

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9.5.5 Consolidations des bordures

Les bordures sont consolidées à l’aide de tengujo 3.5 g/m2 _{et le même mélange d’amidons que pour}

les autres consolidations (Figure 178). Les feuillets sont traités séparément et sont isolés entre eux par une couche de film polyester siliconé. Les déchirures et les zones fragiles pouvant se déchirer ou se fragmenter sont consolidées dans le but de redonner de la cohésion aux feuillets. Le processus de collage est similaire à celui présenté auparavant pour les autres déchirures. Le choix a été fait de ne pas teinter les papiers japonais, déjà très peu visibles, pour permettre de les identifier plus facilement.

Figure 178 : Consolidations au dos d’un feuillet en bordure de C-D1.

Environ un quart des consolidations des bordures ont pu être réalisées dans le temps imparti du mémoire et ce qui reste sera effectué ultérieurement.

Temps de traitement 13h00 (+44h00) Temps de travail 8h00 (+24h00)

9.5.6 Consolidations des délaminations

Les délaminations sont consolidées avec le même mélange d’amidons que pour le reste des autres consolidations (Figure 179). Les collages sont recouverts d’un intissé de polyester puis d’un poids pour maintenir le contact.

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Ce traitement s’est en partie déroulé lors de la pose des consolidations temporaires et sera poursuivi après avoir consolidé le dos. Il permet de compléter certains motifs encore lacunaires jusque-là et de gagner en lisibilité.

Temps de traitement 6h00 (+ 8h00) Temps de travail 1h00 (+ 3h00)