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II.1. Tests à l’âge adulte

Le comportement spontané de l’animal est naturellement influencé par un très grand nombre de paramètres :

- souche et origine des animaux testés,

- conditions d’hébergement : taille des cages d’habitation, nombre d’animaux dans une même

cage (Chesler et al. 2002), intensité de l’éclairage de l’animalerie (Rodgers et Dalvi 1997),

- variations chronobiologiques : saison, jour de la semaine et heure à laquelle les animaux sont

testés (Clénet et al. 2006, Andrade et al. 2003, Rodgers et Dalvi 1997).

De même que dans le cadre de l’évaluation du développement neurocomportemental précoce, les procédures d’utilisation des tests ont au gré des études été modifiées par rapport à la méthodologie initialement validée, constituant d’autres facteurs faisant varier le comportement de base des rongeurs :

- conditions de test : manipulation avant le test (« handling »), dimension et éclairage de la pièce

d’expérimentation, ordre de passage (Chesler et al. 2002), confrontation préalable des animaux

à d’autres tests (Rodgers et Dalvi 1997),

- dispositif : modification de la configuration des labyrinthes et de leurs propriétés physiques

(matériau de construction, dimensions et couleur des tests) (Rodgers et Dalvi 1997, Fernandes et File 1996, Lamberty et Gower 1996, Morato et Castrechini 1989).

Pour accroître la validité écologique du test, les animaux sont généralement maintenus sous un cycle lumineux inversé de manière à ce que les tests aient lieu au cours de leur période d’activité, c’est-à-dire la phase nocturne. Dans ce cas, la pièce d’expérimentation est éclairée par une lumière rouge, qui

est faiblement perceptible par les rongeurs (Jacobs et al. 2001). Ceux-ci s’orientent alors dans le

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II.2. Tests du développement sensori-moteur

L’observation d’un comportement moteur nécessite de définir l’ensemble des conditions de déclenchement de la réaction et l’ensemble des critères permettant de considérer que cette réaction a lieu. Toutefois, sur la base de tests initialement mis au point pour l’évaluation du développement sensori-moteur chez l’animal, d’importantes variations dans ces deux ensembles ont été introduites au cours du temps.

Concernant le matériel utilisé, des différences en termes de dimensions, de texture de la surface du

plan et de configuration spatiale ont été observées. Des paramètres d’importance capitale compte tenu du fait que certaines modifications peuvent introduire un biais dans les résultats obtenus, la réaction observée ne correspondant alors plus au réflexe initialement testé.

De plus, les procédures de test diffèrent selon que le test est répété ou ne l’est pas. Or le problème

qui survient lors de passages consécutifs est double. L’animal, d’une part, se fatigue au cours des épreuves successives, et d’autre part, est susceptible d’apprentissage. Dans les deux cas, le comportement de l’animal est modifié par la répétition, ce qui pose la question de la représentativité de cette procédure d’évaluation au plan individuel. Suivant les auteurs, l’animal est par ailleurs testé au cours de plusieurs jours consécutifs ou à des âges très différents.

Les critères définissant le succès ou l’échec à une épreuve sont également variables selon les

auteurs. A la base, il est nécessaire de choisir un paramètre facile à relever, suffisamment précis pour qu’il soit le même pour chaque animal et représentatif de la réaction testée. Les résultats dépendent ainsi du critère choisi. Plus celui-ci est sévère, plus les animaux réussiront tardivement les épreuves, décalant ainsi dans le temps les âges moyens de réussite aux différents tests.

Le mode d’exploitation des données varie également selon les auteurs. Le temps mis par un animal

pour réaliser une épreuve constitue un paramètre plus simple à relever et s’avère être très représentatif des performances des animaux. Néanmoins, certains auteurs ne relèvent pas précisément cette donnée, considérant que la réponse de l’animal doit être rapide voire immédiate (Castellano et Oliverio 1976, Sykes et Cheyne 1976, Fox 1965). De plus, dans certaines études, aucun temps limite n’est mentionné alors que dans d’autres un délai est fixé pour chaque test, indiquant qu’un animal qui ne réussi pas l’épreuve durant le temps imparti est en échec (Altman et Sudarshan 1975, Bignall 1974).

Les animaux n’étant pas tous capables de réussir un test à un âge donné, un âge moyen de réussite est souvent calculé pour chaque test. Compte tenu des critères de réussite établis pour chaque épreuve,

37 un pourcentage de réussite est calculé chaque jour pour chacun des groupes (Bignall 1974, Fox 1965). Ces pourcentages étant croissants au cours du temps, l’âge moyen de réussite correspond ainsi généralement au point d’inflexion de la courbe représentant les pourcentages de réussite non cumulés

(Castellano et Oliverio 1976, Sykes et Cheyne 1976, Smart et Dobbing 1971a, b) (Figure 6).

De plus, la qualité d’une réponse, qui peut être quantifiée par l’attribution d’une note, relève

d’appréciations subjectives des expérimentateurs malgré une standardisation des phénomènes observables (Smart et Dobbing 1971a, b, Fox 1965).

Concernant la taille de l’effectif et les individus testés, différents point de vue s’affrontent également. Smart et Dobbing (1971a, b) préconisaient de tester systématiquement un même ensemble de 20 rats, alors que Gelly (1979) recommandait d’observer, autant que possible, des animaux différents chaque jour pour éviter des phénomènes d’apprentissage (déjà possibles chez le jeune) ou des modifications comportementales liées à la manipulation des animaux. Selon les lignes directrices de l’OCDE pour les essais de produits chimiques concernant l’étude de la neurotoxicité pour le développement (OCDE 2007), dans le cadre de l’évaluation du développement sensori-moteur, il est recommandé de tester 20 animaux par sexe (1/sexe/portée), chaque animal étant tiré au sort à chaque test. Des différences interindividuelles existant entre les animaux d’une même portée, dans notre cas il a été choisi, dans un souci de représentativité, de ne pas réduire chaque portée à la performance de deux animaux (1/sexe) mais à la moyenne des performances de tous les jeunes de la portée.

Enfin, l’heure de réalisation du test dans le cycle d’activité de l’animal, l’ambiance lumineuse et la température de la pièce d’expérimentation, ainsi que le temps de séparation entre la mère et les jeunes lorsque ceux-ci sont testés (ou lorsque la mère est soumise à l’exposition), sont des facteurs susceptibles d’influencer la réponse des animaux lors du test.

37a Figure 6 : Echelle d’évaluation du développement neuromoteur chez le rat (D’après

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