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en charge du couple infertile

II. Conseils hygiéno-diététiques :

Les règles hygiéno-diététiques font partie des informations à fournir aux couples consultant pour l’infertilité et la PMA: le tabac, l’alcool, la caféine, le cannabis, une malnutrition ou un surpoids, la supplémentation vitaminique, l’activité physique, l’exposition à la chaleur et aux toxiques ont des conséquences sur la fertilité [93].

1. Tabac : [94,95]

1.1. Chez l’homme :

Le tabagisme a un impact sur la fonction reproductrice masculine à de multiples niveaux. On retrouve chez les fumeurs des taux de luteinizing hormone (LH), de testostérone et de prolactine plus élevés que chez les non-fumeurs. La variation de la LH associée à la variation de testostérone suggère un effet central des perturbateurs endocriniens contenus dans la fumée du tabac.

Il existe chez les fumeurs une altération des paramètres spermiologiques. Un effet direct des composants toxiques du tabac présents dans le plasma séminal sur la vitalité spermatique. Les fumeurs présentent aussi plus fréquemment une diminution de la numération et de la mobilité spermatique, ainsi qu’une augmentation de la tératospermie.

1.2. Chez la femme :

De nombreux composants du tabac ont été identifiés comme perturbateurs endocriniens, notamment le cadmium ou le benzopyrène dont les effets sur différents tissus endocriniens ont été étudiés. Comme la plupart des perturbateurs endocriniens, ces composés ont des effets variables sur la fonction

hormonal des fumeuses qui présentent des taux de testostérone et de follicule stimulating hormone (FSH) plus élevés, et un défaut de synthèse des estrogènes et de la progestérone créant ainsi un environnement androgénique au niveau de l’ovaire, délétère pour la croissance et la maturation folliculaire.

De plus, que ce soit en assistance médicale à la procréation ou en fertilité spontanée, le tabagisme féminin multiplie environ par deux le risque de survenue des avortements spontanés.

Lorsqu’elles bénéficient d’une prise en charge en assistance médicale à la procréation par fécondation in vitro, les patientes fumeuses ont une moins bonne réponse à la stimulation ovarienne contrôlée, avec un nombre d’ovocytes recueillis plus faible, un taux de fécondation plus bas, témoignant d’une qualité ovocytaire altérée.

Le pharmacien d’officine par sa connaissance aux différents bénéfices à l’arrêt du tabac ainsi que des symptômes de sevrage permet d’apporter des conseils pertinents au couple infertile. Il est également important qu’il maîtrise les arguments lui permettant de répondre aux oppositions le plus souvent formulées par le patient. Un entretien permet de donner des informations, de proposer une éducation thérapeutique, d’accompagner, d’orienter et/ou de suivre un usager.

Le pharmacien peut donc proposer au patient de le suivre au cours de son sevrage en lui fixant des dates précises de rendez-vous. Il est ainsi préférable que l’échange se déroule dans un espace confidentiel.

2. Obésité :

2.1. Chez l’homme : [96,97]

Des études ont analysé les paramètres spermatiques en fonction de l’IMC, toutes observent une altération des paramètres spermatiques associées à l’IMC, mais ces atteintes sont très variables : diminution de la concentration ou de la numération totale en spermatozoïdes, diminution du nombre de spermatozoïdes mobiles, augmentation des formes atypiques de spermatozoïdes, augmentation de la fragmentation de l’ADN des spermatozoïdes.

Les effets de l’obésité sur l’infertilité sembleraient plus liés à des modifications des paramètres spermatiques et du profil hormonal plutôt qu’à des dysfonctionnements d’ordre sexuel.

2.2. Chez la femme : [98,99]

L’obésité s’accompagne d’une augmentation de la fréquence, de la sévérité et de la précocité de survenue du syndrome métabolique qui combine une répartition prédominante de la graisse au niveau abdominal, dyslipidémie, hypertension artérielle et perturbation du métabolisme du glucose et de l’insuline. Or la graisse abdominale et l’insulinorésistance (IR) sont deux facteurs majeurs impliqués dans la perturbation du cycle menstruel chez la femme.

Le délai d’obtention d’une grossesse est augmenté chez la femme obèse ou en surpoids.

L’obésité est surtout parfaitement connue pour aggraver les troubles de l’ovulation chez les patientes ayant une prédisposition au syndrome des ovaires

Le pharmacien d’officine peut recommander un amaigrissement avant tout traitement de l’infertilité, et il peut également dresser un bilan rapide d’hygiène de vie du couple et potentiellement lui proposer certains changements comme :

• Eliminer les graisses saturées (beurre, graisses animales) et préférer les graisses végétales (huile d’olive, tournesol) pour la cuisson.

• Augmenter l’apport en fibres végétales et diminuer la consommation de protéines animales.

• Préférer les céréales complètes et diminuer la consommation de glucides simples et/ou raffinés.

• Envisager une supplémentation vitaminique et ferrique.

• Pratiquer une activité physique régulière.

3. Nutrition :

La nutrition tant par les apports énergétiques que par la composition en nutriments du régime alimentaire semble jouer un rôle non négligeable sur la fonction ovulatoire, la qualité ovocytaire et l’implantation embryonnaire.

Un régime alimentaire favorable à la fertilité qui consiste en une consommation de glucides à faible charge glycémique, une consommation d’AG mono-insaturés, des protéines d’origine végétale plutôt qu’animale, une supplémentation en fer et en multivitamines.

L’adhérence à ce type d’alimentation est associée à un risque plus faible d’infertilité par troubles de l’ovulation. La combinaison d’au moins cinq facteurs de faible risque incluant ces comportements alimentaires, le contrôle du

poids et la pratique d’une activité physique régulière diminue de 69 % le risque d’infertilité.

Le pharmacien s’entretient avec le couple au comptoir, discrètement, sur la manière d’améliorer son équilibre alimentaire et son hygiène de vie, avant et au cours d’une prise en charge du couple dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation.

4. Stress : [100]

L’angoisse de l’attente, la culpabilité de l’infertilité, la douleur des injections, des prises de sang et des ponctions ovariennes, l’emploi du temps contraignant lié aux échographies de contrôle ou aux bilans biologiques, l’intrusion de la médecine dans son intimité sont autant de facteurs mettant en péril l’équilibre du couple.

Stress lié au diagnostic et à l’attente : la période du diagnostic est souvent longue et anxiogène. Celui-ci nécessite souvent de nombreux rendez-vous et examens complémentaires, source d’attente et de tensions dans le couple.

Stress lié à la technique : les AMP nécessitent des techniques contraignantes, lourdes, itératives sur plusieurs cycles et souvent invasives pour le corps féminin (stimulation ovarienne, suivie d’une ponction d’ovocytes par voie transvaginale pour une FIV) et/ou masculin (la biopsie testiculaire en vue d’une ICSI est très douloureuse après l’anesthésie). Ces périodes sont vécues dans un climat tendu et très anxieux.

Impact sur la sexualité et la stabilité du couple : les couples se plaignent très souvent d’une sexualité désérotisée, régie par les contraintes procréatiques

stérile se sent dévalué, ce qui peut avoir une incidence sur sa sexualité. La sexualité ultérieure du couple peut en être très altérée.

Face à un couple jeune infertile visiblement anxieux, le pharmacien peut conseiller des thérapeutiques apaisantes et calmantes, et s’il semble en avoir besoin, le pharmacien pourra également lui conseiller de solliciter une aide psychologique.

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