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Conclusions sur le site de la Condamine et celui du Rocher

CHAPITRE 6 : ALEA LOCAL

4. Les nouveaux résultats concernant les effets de site à Monaco

4.6. Les nouveaux résultats des effets de site

4.6.1. Le site de la Condamine (zone A3)

4.6.1.3. Conclusions sur le site de la Condamine et celui du Rocher

Les différences d’amplifications comparées avec celles enregistrées sur la station MUS en 1991 peuvent s’expliquer de diverses manières :

- la station POMP est située en dessous de la couche quaternaire, elle n’est donc pas influencée par le pouvoir amplificateur de la couche de limons et d’argiles ;

- la légère amplification du site de référence, situé sur une croupe topographique, par rapport au site de la Condamine « débarrassé » de sa couche superficielle semble cohérente ;

- la station POMP située au 3ème sous-sol d’un immeuble est perturbée par la fréquence propre du bâtiment et ses résultats doivent être interprétés avec précaution.

D’après plusieurs expériences sur les effets de site (Lachet, 1996), une station sur laquelle aucun effet de site n’est observé présente un rapport H/V proche de 1. La station de mesure MONA considérée jusqu’alors comme le site de référence, présente quelques amplifications qui nuancent les résultats expérimentaux de l’étude du CETE qui n’en notaient aucune (CETE, 1992). Par contre ces résultats s’approchent de ceux des calculs numériques de cette même étude (Tableau 16) qui estimait que la configuration en croupe tabulaire de ce site pouvait générer des amplifications estimées à un facteur 3 par rapport au site de référence (l’écaille calcaire de Saint Jean Cap-Ferrat). Nous retrouvons ce facteur 3 uniquement pour certains pics de fréquence celui à 4 hertz et dans une moindre mesure un autre pic à 5 hertz. Deux conclusions essentielles peuvent être tirées de cette campagne de mesure qui avait pour objectif d’étudier le comportement du site de la Condamine par rapport à celui du Rocher :

- les enregistrements réalisés sur le Rocher (MONA) devront donc être légèrement majorés d’un facteur 1,5 environ,

- le quartier de la Condamine, ne présente aucune amplification et démontre que si la couche superficielle qui entoure le bâtiment a un pouvoir amplificateur, elle n’a aucun effet sur la réponse des bâtiments reposant directement sur les terrains marno-calcaires du Crétacé.

Chapitre 6 : Aléa local

Nous proposons :

- de garder la station MONA comme station de référence parce que son amplification est réduite et ne fait pas ressortir de fréquence particulière mais surtout parce qu’elle est de loin la plus calme et donc susceptible d’enregistrer le maximum d’événements. - Pour le microzonage, d’englober la zone A3 (Condamine) dans la zone « O » qui

comprend essentiellement les écailles jurassiques du Rocher et de Monte-Carlo. 4.6.2. Le site de Fontvieille (zone A1)

C’est le site qui présente le plus d’amplifications d’après les mesures expérimentales, les calculs numériques (CETE, 1992) et les mesures de bruit de fond (Duval, 1994). La structure du terre-plein et le résultat des études antérieures ont été décrits précédemment (p.148).

Le site d’enregistrement (station FONV) se situe au deuxième et dernier sous-sol du « parking du port » à Fontvieille (Figure 77). Cette infrastructure d’un étage présente des fondations qui reposent sur les terrains marneux du crétacé à une quinzaine de mètres de profondeur. Il n’existe plus de terrains vierges sur Fontvieille permettant de faire des enregistrements en champ libre. Nous avons pris l’option de choisir une infrastructure profonde sans immeuble. L’observation d’un sismogramme (ici un séisme de magnitude 3.6 à 30 km) montre une nette amplification du site de Fontvieille par rapport à celui du Rocher avec une gamme de fréquence comprise entre 1 et 4 hertz pour les ondes de haute énergie (début des ondes S).

MONA (vertical) FONV (vertical) MONA (nord-sud) FONV (nord-sud) MONA (est-ouest) FONV (est-ouest)

26

/0

2/

97

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/0

2/

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Figure 84 : Sismogrammes enregistrès sur MONA (Rocher) et FONV (terre-plein de Fontvieille) pour le séisme du 26 février 1997 de Magnitude 3.6 localisé à 31 kilomètres de Monaco représentés avec une figuration de la fréquence ; traitement réalisé par Stéphane Gaffet (Laboratoire de Géosciences Azur).

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Les trois secousses principales de la crise sismique de Blausasc, le séisme au large d’Impéria et celui du Lac de Garde ont tous été enregistrés par deux accéléromètres : un accéléromètre situé sur la zone de référence qui devrait présenter le minimum d’amplification et un autre sur le terre-plein de Fontvieille qui présente d’importantes amplifications. Ci-dessous les tableaux présentant les accélérations maximales enregistrées sur les trois composantes de chacune des stations :

19/12/2000 00h53 M=2.8 R=6,48 km. Blausasc

voies Acc. m/s2 FONV Acc. m/s2 MONA Rap acc max. Canal vertical 0,0179 0,009494 1,89

Canal nord - sud 0,0198 0,015144 1,31 Canal est - ouest 0,0233 0,012926 1,8

19/12/2000 14h20 M=3.4 R=8,68 km. Blausasc

voies Acc. m/s2 FONV Acc. m/s2 MONA Rap acc max

Canal vertical 0,13 0,101166 1,29

Canal nord - sud 0,31 0,17153 1.81 Canal est - ouest 0,31 0,184294 1.68

20/12/2000 05h45 M=3 R=7,45 km. Blausasc

voies Acc. m/s2 FONV Acc. m/s2 MONA Rap acc max Canal vertical 0,0134 0,014008 0.96

Canal nord - sud 0,0307 0,013074 2.35 Canal est - ouest 0,0452 0,01378 3.28

11/04/2003 09h27 M=4.9 R=210 km Asti

voies Acc. m/s2 FONV Acc. m/s2 MONA Rap acc max

Canal vertical 0,109 0,0097 11

Canal nord - sud 0,485 0,0162 25

Canal est - ouest 0,357 0,0154 35

23/11/2004 23h00 M= 5.2 R=402 km. Lac de Garde

voies Acc. m/s2 FONV Acc. m/s2 MONA Rap acc max

Canal vertical 0,065 0,0059 11

Canal nord - sud 0,168 0,0067 29

Canal est - ouest 0,158 0,0045 23

Tableau 19: Accélérations maximales des séismes enregistrés à la fois sur Fontvieille et sur le Rocher (pour les trois secousses principales de la crise sismique de Blausasc les données ont été enregistrées sur une station RAFTEK sur le Rocher et Hathor 3 à Fontvieille tandis que les deux autres secousses l’ont été sur des stations Hathor 3).

Les séismes d’Asti et du lac de Garde présentent sur le terre-plein de Fontvieille des accélérations maximales 20 fois plus importantes que celles enregistrées sur le site du Rocher de Monaco. Les différences de rapport d’accélération entre les séismes proches et lointains peuvent s’expliquer par des effets de non linéarité (Comm. orale Bertrand, 2005). Les séismes locaux présentent en effet des accélérations au rocher beaucoup plus importantes que celles des séismes d’Asti ou du lac de Garde.

L’objectif est de caractériser précisément l’effet de site du terre-plein de Fontvieille et d’étudier le comportement d’un terrain anthropique en fonction de l’onde incidente. Plusieurs

Chapitre 6 : Aléa local

paramètres pouvant influencer cet effet de site seront ainsi étudiés comme la variation de la distance épicentrale ou l’azimut du séisme.

Nous étudierons dans un premier temps le séisme de Boumerdès ou séisme d’Alger situé à plus de 800 km et très ressenti sur Monaco.

Dans un second temps une analyse sera réalisée sur l’ensemble des séismes proches (<800 km.) enregistrés sur Monaco depuis 1997 afin d’évaluer une variation potentielle de la fréquence caractéristique du site en fonction de la distance et de l’azimut.