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Conclusion sur les mesures de terrain de Vers chez le Brandt

5.3 Vers chez le Brandt Grotte dans un milieu karstique

5.3.5 Conclusion sur les mesures de terrain de Vers chez le Brandt

Les mesures avec les null-arrays ont montré leurs aptitudes à la détection d’une grotte et à la caractériser, mais également leurs limites d’utilisation.

En mesures de profil, les pics mesurés avec le Wγna et le Sna sont plus larges que dans le cas d’une faille et montrent une largeur de pic correspondant à l’ordre de grandeur de la largeur de la grotte. Les formes des signaux ressemblent ainsi plus aux simulations de la structure de grotte qu’à celles de la structure de faille. Ainsi, la faille qui se trouve au dessus de la grotte ne modifie a priori pas trop les signaux, qui sont alors principalement générés par la grotte elle-même. Le fait que la grotte donne plus de signal que la faille est probablement lié au fait qu’une faille dans un milieu karstifié comme celui-là est certainement remplie de sédiments. Le contraste électrique entre la faille et son milieu est alors très faible, ce qui explique l’absence d’un signal clair et de pics fins sur ces profils.

En mode azimutal et bien que ce terrain karstifié soit très hétérogène, les null-arrays ont permis de déterminer l’orientation des structures principales, la grotte, lorsque les dispositifs se trou- vaient au-dessus d’elle. Il est par contre important de connaître sa position au préalable, grâce à un profil avec les null-arrays par exemple, puisqu’une erreur de positionnement du dispositif pourrait mener à des résultats erronés qui entraîneraient alors une fausse interprétation. La sensibilité au positionnement paraît alors plus grande dans un milieu hétérogène, où le risque est plus élevé d’obtenir un signal perturbé par une structure différente que celle étudiée. Pour les profils, comme dans le cas des Breuleux (section 5.2.3), le Wγna et le Sna sont donc recommandés. Le MAN n’a pas permis de donner d’aussi bons résultats sur ce terrain, peut- être à cause d’une trop grande sensibilité aux anomalies de subsurfaces. Le Wγna et le Sna ont ici donné des résultats très proches, mais le Sna est toujours pénalisé par le fait qu’il soit peu efficient sur le terrain, puisqu’il faut toujours environ deux fois plus de temps pour effectuer un profil.

Pour les mesures azimutales, des résultats ont pu être tirés des trois null-arrays. Dans ce cas, le MAN n’a pas apporté de résultats particulièrement bons. La raison en était aussi le choix de la position : en effet, chacun des trois null-arrays n’a pas pu être systématiquement appliqué à chacune des position. Malheureusement, aucune mesure azimutale avec le MAN n’a été effec- tuée à la position A3, censée être exactement au-dessus de la grotte. L’interprétation du Wγna et du Sna à la position A3 n’aurait ainsi pas été possible sans la connaissance préalable de la direction, puisqu’il n’est toujours pas possible de savoir si le paradoxe anisotropique a lieu ou non. Bien que le Wγna ne permette pas de distinguer une direction de sa perpendiculaire, étant très sensible à son positionnement à cause du paradoxe anisotropique, il a donné dans ce cas de bons résultats cohérents en accord avec les autres mesures, les observations et les attentes. Le Sna ajoute toujours de la précision aux mesures, mais n’est toujours pas suffisant à lui tout seul, puisqu’il n’est toujours pas possible de choisir parmi les deux directions perpendiculaires.

5.3. Vers chez le Brandt - Grotte dans un milieu karstique

La taille des dispositif est toujours difficile à recommander. Il paraît bien d’utiliser un dis- positif suffisamment grand pour éviter le bruit et les perturbations des petites hétérogénéités de subsurface. Avec une section de la grotte estimée à environ 5 m x 5 m, se trouvant à une profondeur d’au moins 5 m, la longueur des dispositifs ne devrait pas être inférieure à 10 m. Une longueur deux fois plus grande pourrait même être nécessaire, considérant que les mesures effectuées avec un dispositif plus long que 10 m étaient tous capables de déterminer l’orien- tation de la structure, ce qui n’était pas le cas des mesures effectuées avec un dispositif de 10 m. Une longueur de dispositif plus grande qu’au moins deux fois la profondeur de la grotte paraît alors être un conseil approprié. Si d’autres mesures étaient effectuées sur ce terrain, des dispositifs plus grands seraient utilisés, en prenant par exemple des longueurs de 20 m et 30 m au lieu de 10 m et 20 m.

Sur ce terrain, un step plus grand que 1 m, par exemple 2 ou 3 m, aurait dû être utilisé pour les profils, permettant ainsi d’effectuer des profils plus longs en un temps raisonnable et de lisser un peu les mesures effectuées en limitant les effets des perturbations locales. Avec un step plus petit, le résultat obtenu serait des courbes beaucoup plus complexes avec des pics secondaires dus aux hétérogénéités locales. Il faudrait alors lisser mathématiquement les mesures pour dis- tinguer des tendances générales.

Ainsi, pour les profils, seul le Wγna serait suffisant, pour assurer de bons résultats et une bonne efficience sur le terrain. Le Sna pourrait également être utilisé pour confirmer les pre- miers résultats obtenus.

Pour les mesures azimutales, l’utilisation couplée du MAN et du Sna est toujours hautement recommandée, le Sna ajoutant la précision à l’orientation déterminée avec le MAN.

Sur ce type de terrain, plus complexe, les null-arrays sont plus difficiles à interpréter. Pour les mesures en profils, ils ne semblent pas être d’un grand apport par rapport au mesures clas- siques : les résultats des ERT sont plus clairs et faciles à interpréter pour l’identification et la localisation des structures. Par contre, les mesures azimutales avec les null-arrays permettent de déterminer l’orientation de ces structures, chose plus difficile à faire avec les ERT.