Article 3: Mapping of Kisspeptine Fibers in the Brain of Pro-Oestrus Rat
IV. Conclusion:
Les résultats présentés dans l’étude soumise pour publication décrivent pour la
première fois l’ontogenèse des neurones à kp. Dans le noyau arqué, nos résultats ont montré
une période étendue de neurogenèse : commençant entre E12,5 et E13,5, dont le maximum est
atteint autour de E15,5 et qui n’est pas complètement fini à E17,5. Les premières cellules
kp-ir sont détectées dans l’ARC à E14,5. Le nombre de cellule kp-kp-ir augmente jusqu’à atteindre
un nombre proche de celui observé chez l’adulte à E18,5. Puis, une diminution du nombre de
corps cellulaire kp-ir est observé jusqu’à la naissance. Aucune différence sexuelle n’est
observée dans le patron d’immunoréactivité kp au cours du développement embryonnaire et
périnatal dans l’ARC. A E18,5, seulement quelques cellules kp-ir sont observées dans le
RP3V. Les résultats préliminaires obtenus par dosage radio-immunologique montrant une
augmentation de la quantité totale de kp entre E16,5 et E18,5 sont en accord avec les résultats
obtenus par immunohistochimie. De plus, les observations des régions extra-hypothalamiques
ont montrées que le tronc cérébral et l’amygdale contenaient des cellules kp-ir. Ces résultats
préliminaires nécessitent encore d’être vérifiés par des tests de pré-adsorption.
Ainsi, cette étude au cours du développement embryonnaire et périnatal décrit la date
de naissance ainsi que la localisation et les variations des cellules kp-ir jusqu’à la naissance.
Qu’en est-il après la naissance ? Nous développerons les résultats que nous avons obtenus au
cours du développement post-natal dans le prochain chapitre des résultats.
Chapitre 2: Le kp au cours du développement
post-natal
Article 2:
Kisspeptin-immunoreactivity changes in a sex- and
hypothalamic-region specific manner across rat
postnatal development
121
I. Rappel du contexte bibliographique de l’étude :
Au début de la thèse, une étude montrait des variations des niveaux hypothalamiques
d’ARNm Kiss1 au cours du développement post-natal chez le rat (Navarro et al., 2004a). Une
seconde étude suggérait l’existence de variations de l’expression de Kiss1 (par RT-PCR) en
fonction de la région étudiée mais uniquement en période juvénile et pubertaire (Sun et al.,
2007). Ainsi aucune étude n’avait été réalisée en HIS et la seule étude réalisée autour de la
puberté par immunohistochimie (Sun et al., 2007) utilisait un anticorps (Phoenix
Pharmaceutics®) dont la spécificité a été clairement mis en doute la même année (Goodman
et al., 2007).
L’un des objectifs de la thèse était de décrire et comparer les variations de l’ARNm
Kiss1 et du peptide au cours du développement néonatal et péri-pubertaire afin de déterminer
des périodes clés de régulations d’expression de Kiss1 et de kisspeptine au cours du
développement post-natal. De plus, nous souhaitions comparer les résultats obtenus par HIS
sur expression de Kiss1 et par IHC sur l’immunoréactivité kp afin de discriminer les
régulations transcriptionnelles des régulations post-transcriptionnelles au cours des différentes
périodes de développement post-natal. La mise au point de l’HIS nous a permis d’obtenir
uniquement des résultats préliminaires (voir Annexe 2). Néanmoins, au cours de ma thèse, les
variations d’expression de Kiss1 au cours du développement post-natal ont été publiées par
d’autres équipes (Losa et al., 2010; Takumi et al., 2010; Cao & Patisaul, 2011). Ces études
nous ont permis d’étoffer notre discussion sur nos résultats obtenus par IHC et ainsi de
soumettre pour publication nos résultats sur les variations développementales de l’ir kp. Les
résultats préliminaires obtenus par HIS au cours du développement péri-pubertaire seront
présentés à la suite de l’article récemment soumis.
II. Résumé de l’article :
Le but de cette étude était de quantifier les variations de l’immunoréactivité kp
au cours du développement néonatal et péri-pubertaire dans les deux régions (RP3V et
ARC) peuplées par les neurones à kp chez le rat femelle et mâle.
Pour réaliser cette étude, des cerveaux de rats femelles et mâles à différents stades du
développement post-natal ont été prélevés et fixés : en période néonatale (PND0, PND07), en
période infantile (PND11 et PND19), en milieu de période juvénile (PND29), en période
Résultats Le kp au cours du développement post-natal
122
pubertaire (PND49) et à l’âge adulte (PND61). Pour chaque âge, les cerveaux de 5 femelles et
5 mâles ont été immunomarqués avec l’anti-kp-52 (JLV). Nous avons décrit
l’immunoréactivité kp au cours de la période néonatale et nous avons analysé
l’immunoréactivité kp au cours du développement péri-pubertaire en dénombrant les cellules
kp-ir et en mesurant la densité de fibres kp-ir. Nous avons également réalisé sur un groupe
indépendant de 12 femelles un suivi de l’ouverture vaginale (OV), pour déterminer le début
de la puberté PND34+/-2. Un suivi de la mise en place de la cyclicité des femelles après OV a
été réalisé par une analyse cytologique de frottis vaginaux quotidiens. Ceci nous a permis
d’évaluer l’âge du premier œstrus à PND49+/-3 ainsi que l’entrée dans l’âge adulte à
PND63+/-2 (lorsque 50% minimum des femelles ont réalisé deux cycles estriens réguliers
consécutifs). Des prélèvements de sang ont également été réalisés chez les femelles afin de
comparer l’évolution de l’immunoréactivité kp avec les niveaux circulant d’œstradiol.
Dans le RP3V, des fibres kp-ir sont détectées dès PND0 mais uniquement chez la
femelle. Puis, à PND07, les fibres à kp sont détectées chez les deux sexes mais avec une
densité plus importante chez les femelles comparée aux mâles. Dans l’ARC, à PND0, aucune
différence sexuelle n’est observée dans le patron d’immunoréactivité kp. En revanche, à
PND07, une augmentation de la densité de fibres kp-ir est visualisée au profit du nombre de
corps cellulaires kp-ir qui diminue et cette densité de fibre est plus faible chez les mâles que
chez les femelles. Dans l’éminence médiane, quelques fibres kp-ir sont détectées à PND0 et
leur nombre et épaisseur semblent avoir augmenté à PND07 chez les deux sexes. Néanmoins,
l’immunoréactivité kp est plus dense dans cette région chez les femelles que chez les mâles à
PND07.
Les différences sexuelles en faveur des femelles établies en période néonatale vont
persister tout au long du développement aussi bien dans le nombre de cellules kp-ir que dans
la densité de fibres kp-ir.
Chez les femelles, au cours de la période infantile, la densité de fibre kp-ir diminue
dans l’ARC tandis qu’elle augmente dans le RP3V, sous des niveaux élevés d’œstradiol. La
densité de fibre kp-ir entre la fin de la période infantile et la période juvénile diminue
indépendamment du sexe dans le RP3V. Puis, une augmentation du nombre de cellules kp-ir
et de la densité de fibres kp-ir dans les deux régions est observée en période pubertaire
jusqu’à l’âge adulte. Cette augmentation va avoir lieu à des périodes différentes en fonction
du sexe et de la région. Chez les femelles, spécifiquement, l’augmentation de la densité de
123
fibres kp-ir est amorcée en premier dans l’ARC, entre la période juvénile et pubertaire, et plus
tardivement dans le RP3V, entre la période pubertaire et adulte. De plus, cette augmentation a
lieu sous des niveaux constants et bas d’œstradiol.
En conclusion, cette étude démontre que les différences sexuelles au niveau de
l’immunoréactivité kp s’établissent en période néonatale et persistent tout au long du
développement post-natal. De plus, nos résultats suggèrent l’existence de régulations en
période pré- et post-pubertaires qui ont lieu en décalage en fonction du sexe et de la région
étudiés. En effet, chez le mâle les variations de densité de fibres kp-ir vont être similaires
entre les deux régions. En revanche, chez la femelle, une désynchronisation du RP3V et de
l’ARC est observée pour l’augmentation de la densité de fibres kp-ir autour de la puberté
indépendamment des niveaux d’œstradiol.
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Kisspeptin-immunoreactivity changes in a sex- and hypothalamic-region
1
specific manner across rat postnatal development
2
3
Desroziers E.
1, Mikkelsen J.D
2, Duittoz A.
1, and Franceschini I.
14
5
1
UMR 6175 INRA/CNRS/Université de Tours/Haras Nationaux, IFR 135, 37380 Nouzilly, France
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