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Notre problématique soumettait que la communication fabrique une vision enchantée en direction du tourisme. L’information - communication va produire des dispositifs pour la valorisation du territoire.

Tout comme les politiques de transport et d’urbanisme87, les politiques de

développement économique et touristiques ou les politiques environnementales sont un processus politique en (re)construction permanente dans le territoire communal et intercommunal de Chamonix Mont-Blanc à cause des spécificités.

À l’issue de notre étude sur la structure intercommunale, les deux hypothèses présentent des résultats concluants :

La première hypothèse énonçait que la collectivité va adopter un enchantement du territoire pour dépasser la question des risques. Notre recherche démontre que c’est la suite d’une logique économique, en direction du tourisme. Par l’analyse des cibles et des objectifs de chaque dispositif nous concluons que : 1) La communauté (comme la commune) va adopter des productions symboliques comme - les logos, les textes, les RSN… - des lieux représentés dans leur communication, ce sont des «  imaginaires territoriaux  » façonnés par les dispositifs info-communicationnels comme le média 2) la communauté va, grâce à ses compétences, s’appuyer sur son réseau d’acteurs pour financer et moderniser la communication de la valorisation locale. Nous l’avons vu avec le programme européen FEDER avec lequel les sites internet des offices de tourismes intercommunaux permettent le maintien et le renforcement de l’attractivité touristique par des modèles comme celui de

Gallez, Caroline, et al. « Coordonner transport et urbanisme. Visions et pratiques locales en Suisse et

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en France ». Revue d’Économie Régionale & Urbaine, vol. avril, no 2, août 2013, p. 317‑37. Cairn.info,

cooptation ou de standardisation 3) la communauté va, malgré la communication active de ses actions publiques dans ses discours, garder le maintien (en partie) de son secteur de communication. Nous l’avons vu par les postures partisanes qu’elle adopte dans l’éditorialisation de sa communication publique en direction des habitants internes et externes - dans les RSN comme Youtube, la page Facebook ou le compte Twitter. L’évolution des organigrammes entre 2016 et aujourd’hui témoigne d’une communauté qui fait de son service communication, un secteur à la fois politisé et dépolitisé.

La deuxième hypothèse énonçait que l’anticipation des risques permet de maîtriser de la peur éventuelle des risques. Cette stratégie est donc un moyen pour garder et renforcer l’attractivité touristique du territoire. Notre recherche démontre que c’est la suite d’une logique politique en direction des habitants interne du territoire. Par l’analyse des cibles et des objectifs des dispositifs de la CCVCMB nous concluons que 1) La communauté va adopter des modèles dans l’information préventive des risques du territoire. Sa communication des risques devient une réelle composante du travail du gouvernement de par le modèle d’instrumentalisation imposé dans les documents réglementaires mais aussi par les modèles « intégratif » et « configurationnel » qui donne le caractère double de son activité communicationnelle des risques : c’est à dire dans ce que fait sa politique de prévention à sa communication et inversement 2) La communauté va aussi s’appuyer sur l’aide de la région et le financement de l’UE pour créer une stratégie d’actions novatrices de GIRN pour son territoire intercommunal. La mise en place du « TAGIRN CCVCMB » en 2014 a produit une anticipation considérable des risques du territoire en parallèle des mesures prises des services d'État

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RETEX IRMA 2018 [ http://www.irma-grenoble.com/PDF/risques_infos/N38/38article08.pdf ]

de la Haute-Savoie depuis la paravalanche de Taconnaz89 3) La communauté a

des compétences limitées mais elle continue à s’impliquer dans la production de dispositif de «  sécurité  » selon Foucault pour la protection de ses habitants internes. C’est aussi une stratégie pour renforcer l’attractivité touristique. L’action d’anticipation des risques de la CCVCMB nous a permis de dégager dans sa démarche pluridisciplinaire90 un apport scientifique

intéressant.

Bien qu’elle ait un vaste réseaux d’acteurs, le territoire intercommunal de Chamonix Mont-Blanc est vraisembablement un territoire en (re)construction profonde. Peu de temps après notre analyse du modèle de standardisation appliquée dans la communication promotionnelle de la CCVCMB, nous remarquions l’ajout du village Argentière dans les sites des offices de tourisme de la communauté.

La communication publique de la communauté de communes de Chamonix Mont- Blanc nous a révélé l’analyse systémique91 de trois formes d’engagements dans les

actions publiques de son territoire : le maintien de l’interaction sociale (sociale), le développement de l’économie (économie) et la protection de l’environnement (environnement) qui coiffe à notre étude et qui, nous pensons, colle aux idéologies de développement durable de ses responsables locaux.

La notion d’  «  imaginaire territorial  » recouvre l’ensemble des pratiques communicationnelles de la CCVCMB pour le maintien de son attractivité touristique,

Nous pouvons le constater aussi dans la frise chronologique que nous avons réalisé à partir du

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DICRIM 2014 de la commune (en Annexe 1.1). Depuis les catastrophes meurtrières du Taconnaz en 1999, les risques avalancheuses ont été largement anticipé par les pouvoirs locaux. La communauté a su profiter de l’aide européenne POIA-FEDER pour mettre en place des actions novatrices de gestion de risque, mais ce sont les services d’État de la Haute-Savoie qui ont largement contribué à l’anticipation des risques du territoire depuis 2014. Nous pouvons le voir dans les nombreuses productions de dispositifs des acteurs privés comme la BBCM pour la réalisation, les réunions publiques et les révisions des PPRA Chamonix Mont-Blanc et Saint-Gervais-les-Bains (voir cartographie des acteurs publics sur les risques de la vallée de l’Arve en Annexe 2.2).

Démarche pluridisciplinaire dans son réseau d’acteurs impliqué dans les risques de son territoire

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l’approche systémique est la conduite humaine insérée dans un système global qui valide la définition

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elle a montré dans notre sujet que les dispositifs info-communicationnels contribuent à l’appréciation et à la fabrication d’enchantement du territoire de Chamonix Mont- Blanc. 1) le territoire en reconstruction est représenté par différentes productions symboliques qui construit son identité dans la communication publique de ses acteurs 2) le territoire est un espace de pratique sociale ou il y a des interactions entre les responsables locaux et ses habitants comme nous le voyons dans les modèles de dispositifs de sécurité 3) un espace public local à cause de la dimension démocratique d’apporte ces supports

Les contenus des supports info-communicationnels de la CCVCMB laissent paraître une construction du territoire qui fait du territoire un lieu d’affrontement de tensions entre acteurs dans ses modèles (Pailliart, 2018).