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CONCLUSION GENERALE

La libéralisation des échanges des produits agricoles et agroalimentaires dans le bassin Euro-méditerranéen a suscité de nombreux débats. Des prévisions optimistes quant à l’essor de l’agriculture irriguée dans les pays du sud de la méditerranée ont été apportées par différentes modélisations. L’expansion des exportations agricoles dans ces pays résulterait essentiellement de l’élimination progressive des tarifs douaniers et donc de la baisse des prix à l’exportation. Les retombées positives du libre échange sont toutefois conditionnées par la capacité des économies sud méditerranéennes à améliorer leurs potentialités de production et à satisfaire la demande croissante, sur les marchés européens, des produits de grande qualité

La filière tomate fraiche a donc acquis un poids considérable dans l’économie agroalimentaire du pays. Les possibilités de développement de la filière tomate fraiche paraissent évidentes et permettraient non seulement de couvrir aisément les besoins, mais également de dégager des excédents à exporter, facilitant ainsi une bonne régulation du marché.

Cette situation est de nature à inciter à analyser la filière de la tomate, à se demander si c’est un secteur rentable à l’Algérie aussi bien du point de vue de l’agriculteur que de l’État et si la politique de l’État crée un cadre incitatif qui vise à favoriser ou à défavoriser la culture de la tomate primeur sous serre. En outre, un autre aspect est important à analyser : celui de l’avantage comparatif avec la tomate primeur marocaine.

Sans chercher à quantifier les effets de la libéralisation agricole sur les économies en question, notre étude est destinée à fournir uniquement quelques éléments d’analyse permettant d’éclairer sur les possibilités éventuelles de ces pays de profiter des opportunités offertes par le libre échange.

Nous avons essayé à travers cette analyse d’évaluer la compétitivité de la tomate primeur Algérienne et d’appréhender la capacité de notre pays de profiter des opportunités offertes par la libéralisation agricole. Notre étude repose sur deux volets : Dans un premier volet nous cherchons à comprendre les coûts et les différents facteurs de production agissant sur le prix de. Le deuxième volet porte sur l’analyse compétitive de notre tomate primeur vis-à-vis dans la situation actuelle et après la suppression du droit de douane c'est-à-dire la capacité de la filière tomate sous serre à subir la compétitivité des pays maghrébins et européens.

C’est dans ce contexte, que notre question principale était la suivante : « Quelles sont les contraintes majeures de la production qui entravent de la compétitivité de la filière tomate sous serre en Algérie .Cas de la Wilaya de Biskra?

Notre travail s’inscrit dans le cadre d’une analyse du segment agricole de la filière tomate sous serre, et qui porte aussi sur l’analyse de la structure des coûts de production, ainsi que de l’itinéraire technique suivi par les exploitants enquêtés.

L’élaboration d’une typologie des exploitations agricoles, nous a permis de dégager trois (3) classes. Cette classification était très utile pour évaluer l’impact de la taille de l’exploitation, le statut juridique des terres, les itinéraires techniques, la variété de semence sur le rendement. Elle nous a permis aussi de comprendre le mode de fonctionnement des exploitations et de dégager les différences entre elles.

La détermination des coûts de production et la réalisation d’une fiche technique pour chaque exploitation nous a permis de dégager la part de chaque poste de charge.

L’analyse de la performance économique par serre de tomate primeur montre que la production est plus rentable dans les moyennes exploitations qu’ailleurs (5-20 serres). Cette meilleure rentabilité s’explique par des rendements plus élevés, une maîtrise du coût de production et des valeurs également plus élevées de la marge brute par serre, du profit (marge nette/serre), du coefficient d’efficacité productive et du coefficient d’efficacité économique (CEE). L’analyse de la performance économique des exploitations nous a permis de mettre en évidence la(es) différence(s) de structure de coût de production entre elles.

L’analyse de la compétitivité de la filière tomate primeur et le niveau de protection de cette dernière à travers l’étude des coûts de production, le coefficient de protection nominal et effectif, le coefficient des ressources domestiques, la rentabilité privée et sociale, révèle que l’Algérie possède un avantage comparatif dans cette filière. Par contre, dans une situation de libre échange (suppression de droit de douane), le prix de la tomate locale n’est pas compétitif. Cette faible compétitivité est liée essentiellement à la faiblesse des rendements par serre et au coût très élevé de la main d’œuvre et les charges d’approvisionnement.

Finalement, on peut résumer l’ensemble des contraintes qui entravent la compétitivité de la filière tomate sous serre comme suit :

-la compétitivité de la filière tomate sous serre est diminuée par la non disponibilité de la main d’œuvre de qualité et par leur coût très élevé (les charges de la main d’œuvre et d’approvisionnement occupe plus de 80% des charges totales) ; Dans les exploitations serristes, la transition entre gestion familiale et gestion d’entreprise semble déjà amorcée, du fait de leurs besoins beaucoup plus importants en main d’œuvre salariés que les exploitations de plein champ : quand le nombre de salariés augmente, la délégation devient une nécessité pour le chef d’exploitation. Les exploitants serristes reconnaissent de plus en plus leurs besoins en main d’œuvre qualifiée mais, afin de diminuer leurs coûts, continuent à favoriser des emplois précaires peu compatibles avec l’augmentation du niveau de qualification des salariés.

Les réflexions sur la formation des salariés serristes doivent donc s’accompagner d’une réflexion sur la pérennisation des emplois.

Les principales problématiques rencontrées par la main-d’œuvre tenant notamment au coût de la main-d’œuvre (20%) qui représente une part élevée des charges et un facteur important de compétitivité :

- Les exploitations sont confrontées à un vrai problème de main d’œuvre. Cette difficulté à recruter, y compris des saisonniers, s’explique par la pénibilité du travail, le peu de valorisation accordée aux métiers des champs et la difficulté à se loger en région sans conditions favorable de travail. un réel déficit de compétences dans la région ou les formations agricoles n’existe pas. Ces difficultés entraînent le recours fréquent à de la main d’œuvre qui arrive de la Wilaya de Tipaza avec les problèmes de continuité de travail à la fin de saison.

- Problème de pénurie de main-d’œuvre exécutive qui provoque des difficultés de recrutement des gens (une pénurie quantitative ) ou encore comme un manque de compétences ou de qualifications chez les agriculteurs qui maitrise l’itinéraire technique de la culture (une pénurie qualitative).Alors il est pas intéressant pour les exploitants qui on un nombre des serres qui dépasse le 30 de produire dans des serres de tunnels mais il faut des grandes serres pour faciliter la gestion de la main d’œuvre.

-Problème de gestion de la main-d’œuvre et de travail dans les grandes exploitations causé par le nombre important des serres avec l’absence quasi-total des ingénieurs agronomes dans la gestion technique des exploitations agricoles.

-l’utilisation de semence hybride standard et l’absence de la technologie des plants greffés expliquent les faibles rendements ;

-le coût total de mise en place d’une serre (400 m2 avec irrigation goûte à goûte) est très élevé. Ce coût varie entre 120 000 et 150 000 DA/serre dans notre enquête ; -le faible rendement par serre. Ceci s’explique par la déficience des itinéraires

-Le coût de l’opération de traitement phytosanitaire est très élevé dans la mesure où le montant moyen destiné à l’achat des produits phytosanitaires dépasse les 21 278.78 DA/serre. Le traitement insecticide occupe la première place avec 45% par rapport aux fongicides et acaricides. La part de traitement de la mineuse occupe la première place avec 63%, c’est l’équivalent d’un coût moyen de 6 035.08 DA/serre par rapport aux traitements contres les autres ravageurs surtout dans les premières compagnes agricoles d’apparition. C'est-à-dire que la mineuse est un redoutable ravageur qui a inquiété les agriculteurs dans la compagne 2009/2010.

-le prix élevé des intrants et la difficulté d’accès au moment opportun, notamment pour la semence (importé), les engrais et les produits phytosanitaires. Les agriculteurs minimisent les coûts en défavorisant quelques opérations techniques importantes telles que le traitement phytosanitaire à cause de leur coût ;

-le niveau du rendement dépend essentiellement de la variété de la semence utilisée alors que la majorité des agriculteurs utilisent la variété Sahra qui domine le marché national. D’autres variétés plus productives existant sur le marché mondial peuvent être introduites.

-la plupart des agriculteurs locataires sont limités à l’accès au crédit agricole, aux soutiens accordés à la filière ainsi que pour l’acquisition des intrants (engrais, soutien de 20%).

-La plupart des distributeurs d’intrants agricoles dans la région refusent d’accorder et appliquer le soutien aux agriculteurs pour les engrais.

En fin nous sommes obliger actuellement de préparer l’avenir avec une économie moins dépendante des hydrocarbures doit être envisagé dès maintenant, surtout parce que la temporalité du développement agricole et de la sécurité alimentaire nationale s’exprime en plusieurs années et requiert un effort constant. Si on va comparer l’Algérie par rapport à ses voisins nord-africains. L’agriculture ne contribue que pour 7% à la construction du PIB national. Ce chiffre se situe chaque année sous la barre des 10% depuis 2004. Ces statistiques traduisent à la fois la très grande dépendance de l’Algérie envers les marchés internationaux et le rôle modeste du secteur agricole dans l’économie du pays, à la différence du Maroc ou de l’Égypte par exemple où l’agriculture représente encore 15% du PIB.