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3. La méthode

2.2. En ce qui concerne le matériel et la méthode

2.2.1. Textes

2.2.1.1. Choix des thématiques

La dictée d'EVALAD (Pech-Georgel et George, 2011) propose un thème proche du quotidien des étudiants, à savoir la colocation. A l'instar de ce test, nous avons voulu susciter l'intérêt de jeunes étudiants issus de disciplines variées, sans avantager les uns par rapport aux autres selon leur filière d'origine. Parmi les activités prisées des étudiants, la musique ou les réseaux sociaux nous ont d'abord inspirées pour constituer la base thématique de nos textes. Or, ces sujets, fortement liés à l'actualité, risquaient de perdre de leur intérêt, alors que le projet global dans lequel s'insère notre travail est conçu dans le souci d'une utilisation pérenne.

Ainsi, nous avons choisi des thèmes plus personnels, susceptibles de concerner chacun d'entre nous, puisque tournés vers l'individu. Les thématiques de la voix et de la peau nous ont paru intéressantes car universelles. De plus, elles se répondent bien, nous ayant ainsi permis la construction de deux textes sémantiquement parallèles. Au niveau linguistique, les mots comportent tous une ambiguïté de transcription (polyvalence phonogrammique du son /o/ pour « peau » et lettre muette finale pour « voix ») et possèdent un ou plusieurs homophones hétérographes. Suite à notre passation, nous avons recueilli de bonnes appréciations de la part des participants quant aux thématiques des dictées.

2.2.1.2. Longueur des textes et temps de passation

Nous n'avons pas relevé de données théoriques concernant une longueur de texte préconisée en vue d'une production sous dictée. Nous obtenons finalement des textes de 436 et 429 mots, chiffres arrêtés après une étude comparative de dictées existantes, la passation auprès du groupe A et la prise en compte des exigences.

Ces longueurs renvoient à une durée de 19,5 à 22 minutes, selon le nombre de mots dictés par minute, et ce, en dehors du temps imparti à la soumission des consignes, plus long pour le texte avec tâche ajoutée. Cette durée de 20 minutes en moyenne doit, de plus, être multipliée par deux. Elle reste longue dans le cadre d'une batterie dont la passation globale est estimée à deux heures.

2.2.1.3. Contenu des textes et équivalence

Notre travail de construction des deux textes en parallèle nous a permis de respecter une équivalence en terme de découpage sémantique, nombre de paragraphes, longueurs et structures des phrases.

L'ensemble des paramètres linguistiques des mots hors syntagmes n'ont pas été pris en compte, même si nous avons appliqué à chacun des deux textes un même registre de langue, entre le courant et le soutenu, impliquant un lexique et des constructions grammaticales conventionnelles de l'écrit. Nos dictées n'ont pas été évaluées au niveau de leur équivalence orthographique dans leur ensemble mais sur les 10 syntagmes de chacun des textes qui comportent les items cibles.

2.2.1.4. Paramètres ou critères linguistiques des items

En terme de construction grammaticale et surtout de lexique, nous nous sommes interrogées sur la légitimité de tendre des « pièges » orthographiques. En effet, quelle interprétation avancer si tous les examinés ou presque, commettent une erreur sur un item donné ?

Nous avons donc exclu les mots dont la prononciation relève d'une exception (comme « aseptisé ») ou dont l'orthographe est particulière (comme « aiguë »), pour ne garder que des mots inconsistants, c'est-à-dire ceux qui contiennent un phonème pouvant correspondre à plusieurs unités graphémiques. Ce choix a donc écarté les mots irréguliers, pour lesquels il n'y a pas de correspondance phonographémique.

Ainsi, nous avons porté notre attention sur le choix des items en fonction de leur ambiguïté de transcription.

La difficulté a été double :

– d'une part, ce critère d'ambiguïté défini pour un mot du premier texte devait être appliqué à un autre mot pour l'autre texte, tout en respectant au mieux les paramètres de longueur, fréquence, régularité et complexité,

– d'autre part ces deux mots devaient être en adéquation sémantique avec la thématique du texte auquel il était attaché.

L'ambiguïté de transcription, critère évalué, ainsi que la concordance sémantique nous ont paru être les deux contraintes incontournables pour le choix des items. Ainsi, nous avons parfois été conduites à apparier des mots ayant une fréquence ou une longueur différente. Malgré nos efforts pour maîtriser le paramètre

de fréquence, important en terme d'influence sur l'accès au lexique, nous ne sommes pas toujours parvenues à une similitude sur l'ensemble des items appariés.

2.2.2. Tâche ajoutée

Nous avons voulu éviter que la tâche ajoutée sollicite trop d'attention par rapport à la tâche principale, qui est ici le fait d'orthographier. C'est pourquoi, notre choix s'est tourné vers une tâche de catégorisation simple à retranscrire sur le même support écrit que la dictée, minimisant la manipulation des participants.

Après plusieurs essais (clavier électronique ou en ligne, instrument de musique), nous avons opté pour l'utilisation de sonneries d'un téléphone portable permettant un niveau sonore satisfaisant, offrant une bonne distinction entre les signaux brefs et longs et une facilité d'utilisation.

Le paramétrage de la tâche ajoutée nécessite que le texte qui l'intègre soit assez long, afin de pouvoir réaliser des pauses entre les signaux sonores. Ainsi, nous n'avons pas pu tester l'influence de la tâche ajoutée sur les textes courts créés pour évaluer l'équivalence orthographique des syntagmes. L'influence de la tâche ajoutée n'a donc pas été évaluée avant la passation du groupe expérimental.

2.2.3. Passation

2.2.3.1. Manière de dicter

A notre connaissance, les références théoriques sont rares voire inexistantes dans ce domaine. Nous avons réalisé des essais successifs afin de trouver le meilleur calibrage en terme de segmentations et de vitesse de lecture.

Nous n'avions pas enregistré les textes pour la passation des dictées, nous nous étant bien entraînées et ayant intégré des repères de temps dans le texte. Nous n'avons pas eu de difficultés particulières pendant la passation qui s'est déroulée selon nos prévisions, l'une d'entre nous procédant à la dictée et l'autre étant chargée d'émettre les signaux sur les items prédéfinis. Toutefois, l’intérêt de l'enregistrement réside en la suppression du paramètre de distorsion entre les différentes passations. De plus, elle permet la mobilisation d'un seul examinateur qui peut alors se faire plus discret afin d'éviter de constituer une source de distraction.

3. A propos des résultats