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Concernant les enjeux prioritaires

La qualité de la ressource en eau

Une très grande partie du territoire régional est concer- née par cette problématique de qualité d’eau, mais avec des degrés très variables selon les zones impli- quées. L'enjeu est particulièrement fort dans les zones d’alimentation des captages d’eau potable, dans les bassins versants à forte densité d’élevages avec des te- neurs élevées, ou en augmentation, de nitrates et de résidus de pesticides dans les eaux, ainsi que dans les bassins soumis aux problèmes d'eutrophisation(3).

La qualité des eaux brutes souterraines et superficielles en 2003 est jugée :

•bonne à passable pour le paramètre "matières orga- niques", en amélioration entre 1997 et 2001, •dégradée pour le paramètre "nitrates", mais en amé-

lioration depuis 2000,

•moyenne à mauvaise pour le paramètre "matières phosphorées" en eau douce.

Les sources de pollution des eaux étant multiples, la contribution globale de l'agriculture varie d'une pollu- tion à l'autre. Les nitrates affectent surtout les eaux souterraines, et les pesticides plutôt les eaux superfi- cielles. La présence généralisée de pesticides(4)dans

les cours d'eau révèle une situation préoccupante mal- gré une tendance à l'amélioration : plus de 2 points de mesure sur 5 affichent encore des dépassements tem- poraires des normes et des objectifs de qualité. La reconquête de la qualité des eaux sera certainement plus rapide pour les pesticides que pour les nitrates, mais l'influence du climat, l'inertie des milieux et des pratiques rendent peu lisible l'évolution à attendre. Après traitement, la qualité de l'eau potable est satisfai- sante et s'améliore. Des dépassements temporaires des seuils de potabilité en nitrates sont observés ; ceux

(3)Prolifération anarchique d'algues et plancton en présence excessive d’azote et

de phosphore d'origine agricole et domestique

(4)Les herbicides sont les plus récurrents et en concentration élevée : triazines,

diuron, glyphosate et AMPA

Zone "à forte pression azotée" spécifique au Maine-et-Loire ZES Mayenne

ZES Vendée

Zones d'actions complémentaires Zone vulnérable

Source DIREN Pays de la Loire SEMA 2002 ;; ;; ;; ; ;; ;; ;; ; ;; ;;; ;; ;;;; ;; ; ; ;; ;; ;;

Directive nitrates

Novembre 2002

Zone vulnérable

Zone d'action complémentaire Zone d'excédent structurel

en pesticides ont concerné 8 % de la population en 2003 contre 30 % en 1997. Mais la démarche de pro- tection des captages d'eau potable reste encore peu avancée : 66 captages sur 350 étaient protégés en 2003, la procédure administrative étant engagée pour les autres.

De plus en plus de plans d'eau eutrophisés(3) sont af-

fectés par le développement de cyanobactéries potentiellement toxiques pour les animaux (abreuve- ment) et les hommes (ingestion, contact) : 19 sites de baignades en eau douce ont connu des restrictions ou interdictions temporaires d'usage en 2004.

Préserver les zones à enjeu de biodiversité (cf. carte "Biodiversité, territoire à enjeux")

La conservation des zones à fort enjeu de biodiversité est essentielle, notamment celle des zones humides, par l'activité agricole extensive (pâturage et fauche). Ces "zones humides à gestion agricole"(5)représentent plus

de 100 000 ha de prairies humides, tourbières, marais, prés salés, marais salants... Soumises à des contraintes d’exploitation particulières plus fortes qu'ailleurs, elles sont peu attractives et souvent menacées de déprise. Des mesures d'accompagnement des agriculteurs per-

mettent de compenser, par une rémunération stable, ces handicaps économiques liés aux aléas d’exploita- tion, à la faible productivité et à la technicité qu'impose la fragilité de ces milieux. L'enjeu est d'y maintenir une activité agricole pérenne. Ces contrats d’entretien à la parcelle (Opérations locales agro-environnementales – OLAE, puis Mesures agro-environnementales - MAE dans le cadre des Contrats d'agriculture durable - CAD) ont permis, à partir de 1991, d’y enrayer de façon no- table tant la déprise et la friche que l'intensification agricole. Les contrats d’agriculture durable ont permis en 2004 d’en assurer le renouvellement pour 5 ans, là où la demande était exprimée.

Outre leur intérêt biologique exceptionnel, ces zones de biodiversité remarquable contribuent fortement à la qualité de l'approvisionnement en eau potable, à la ré- gulation des crues et des étiages et offrent des paysages de grand intérêt. Les enjeux sont donc multiples. Mais elles ne doivent pas faire oublier le reste du terri- toire rural, où la qualité de la biodiversité dépend aussi des pratiques culturales (dont l'amélioration de la bio-

Echelle : 1 / 1 000 000 ème

Origine des données : fond BD Carthage-MATE-IGN - données DIREN Pays de la Loire

Cartographie : Atelier GIDE - DIREN Pays de la Loire - Avril 99

milieu terrestre d'intérêt exceptionnel milieu aquatique d'intérêt exceptionnel milieu terrestre en cours d'identification (Osmoderma.sp) milieu terrestre d'intérêt remarquable milieu aquatique d'intérêt remarquable liaisons biologiques poissons migrateurs Segré Ancenis Vilaine marai du Mess marais de Guérande ile d'Yeu Erdre Mamers Le Mans La Flèche Mayenne Laval Chateau Gontier Chateaubriant Nantes Saumur St Nazaire Fontenay le Comte La Roche-sur-Yon Cholet Angers

Les Sables d'Olonne

Le Loir Le La yon Sarthe Erdre Canal de Loire et annexe Nantes à Brest Boulogne Sèvre Nan taise Le Lay Sèvre Niortaise Le Thouet Huisne Mayenne Sarthe La Loire Loire Alpes Mancelles forêt de Sillé forêt de Pail Narais et Bercé forêt de Charnie B.V.A vallée de l'Erve f.de Juigné Vioreau forêt du Gavre plaine à Outardes Fontevraud f.de Beaulieu- Brissac marais Breton Grand Lieu Noirmoutier baie de Bourgneuf estuaire marais de Brière et du Brivet marais de Talmont Marais Poitevin Sauzaie et Jaunay f.et marais d'Olonne

Biodiversité,

territoire à enjeux

(5)Bords de Loire et d'estuaire, basses vallées angevines, littoral, marais poitevin

diversité cultivée, le respect de la faune sauvage…) et de l'aménagement du territoire (importance des haies, du bocage, des prairies naturelles, des pelouses sèches et petites zones humides de type mares).

Les politiques mises en œuvre pour répondre aux enjeux d'eau et de biodiversité

L'évolution des comportements et l'amélioration des pratiques agricoles passent par trois principales voies complémentaires que sont la réglementation, le volon- tariat effectif et l'incitation ou la contractualisation par les aides financières de l'Union européenne, de l'État et des collectivités (ou "volontariat incité"). L'efficacité d'un dispositif réside en une combinaison adéquate de volontariat et de réglementation, ce qui est plus ou moins le cas des dispositifs actuels.

De nombreux efforts sont entrepris par l'ensemble des partenaires, dont les agriculteurs, en faveur des deux enjeux majeurs de qualité d’eau et de biodiversité (sen- sibilisation, formation, accompagnement, opérations groupées…). Ces actions d'amélioration des pratiques sont variées et certainement efficaces à moyen et long termes, autant en terme de mobilisation des agricul- teurs que de résultats de qualité de l'eau (baisse des concentrations en résidus de pesticides dans les eaux du bassin versant de l'Oudon par exemple).

Concernant la gestion des effluents d'élevage et des fer- tilisants, plus de 6 000 exploitations ont intégré le PMPOA-1 entre 1994 et 2001, et 18 700 élevages si- tués en zone vulnérable se sont inscrits pour intégrer le PMPOA-2 d'ici fin 2006. Plus de 4 000 plans de fumure ont été réalisés sur la région, et chaque exploitation en zone vulnérable doit disposer réglementairement d'un plan prévisionnel de fertilisation azotée.

L'amélioration des pratiques de traitement des cultures est aussi un objectif majeur. Dans le cadre des opéra- tions Phyto-mieux, plus de 300 diagnostics de risque phytosanitaire(6)ont été réalisés depuis 2002, plus de

4 000 pulvérisateurs ont été contrôlés et réglés, et 60 000 plaquettes d'information "bonnes pratiques phytosanitaires" ont été distribuées depuis 1998. On peut citer également les opérations territoriales contractuelles de bassin versant, qui mobilisent les agri- culteurs sur des actions visant à limiter les pollutions et pour lesquelles des évaluations sont en cours. Les SAGE(7)en sont un exemple. Ils recouvrent la presque

totalité du territoire et positionnent les Pays de la Loire au premier rang national ; bâtis sur une large consulta- tion des partenaires, ils sont gages d'acceptabilité et d'efficacité, mais leur dotation financière reste faible. La politique contractuelle d’aide publique en soutien aux mesures agro-environnementales (MAE) a concerné plus de 4 000 bénéficiaires entre 1991 et 1997 soit plus

de 73 000 ha. Plus de 7 000 contrats (CTE, CAD(8)) ont

été signés depuis 1998 (cf. tableau 1).

Les CAD mis en place par la France depuis 2004 dans le cadre des aides du deuxième pilier de la PAC concer- nent et combinent les enjeux de qualité d'eau et de biodiversité. Ils valorisent des pratiques plus respec- tueuses de l’environnement, qui vont au-delà de la réglementation. Le choix de l'État en Pays de la Loire a été de cibler la contractualisation sur ces territoires prioritaires "à enjeu fort" de qualité de l'eau et de bio- diversité, afin d’optimiser, dans un contexte budgétaire limité, l’impact environnemental par un taux de contractualisation significatif, ce qui suppose un dispo- sitif attractif.

Tableau 1 : Initiatives agro-environnementales(9)

en Pays de la Loire depuis 1998.

Il faut enfin citer les nombreuses démarches d'origine professionnelle pour une agriculture plus respectueuse de l'environnement comme l'agriculture raisonnée, l'agriculture biologique, les agricultures durables... Ainsi en 2004, plus de 140 producteurs se sont convertis à l'agriculture biologique sur plus de 4 000 ha, mobili- sant plus de 4 M€ d'aides publiques (État, Union européenne).