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Complication de l’épisiotomie

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10. Complication de l’épisiotomie

Dans notre série, 7,38% des patientes ayant bénéficié d’une épisiotomie ont eu des complications.

10.1- Douleur

Dans notre étude, la douleur en post-partum était la complication la plus fréquente. 83,59% des patientes ayant bénéficié d’une épisiotomie ont signalé une douleur intense à très intense (5-10), 13,95% ont signalé une douleur modérée (3-4) et 2,46% ont signalé une douleur d’intensité faible (0-2).

Ce taux de douleur peut être expliqué par le fait que 97,54% des femmes ont bénéficié d’une anesthésie locale, qui n’était pas efficace à 100%. Alors que

2,46% des femmes qui ont bénéficié d’une péridurale avaient des douleurs

d’intensité faible (0-2).

Macarthur AJ et al [38] en 2004 ont décrit que 97% des patientes ont signalé une douleur au premier jour, dont 36% des cas ont senti une douleur intense (6/7).

Ces taux peuvent changer d’un échantillon à un autre car les femmes peuvent coter l’intensité de la douleur différemment selon leur sensibilité.

L’utilisation de l’anesthésie péridurale au cours de l’accouchement dans beaucoup de pays développés participe à la réduction de ce taux de douleur. La péridurale est fortement appréciée par les médecins parce qu'elle facilite les gestes médicaux, comme les extractions instrumentales. [42]

La douleur périnéale aiguë est un problème majeur qui affecte 57% à 92% des femmes en post-partum. Son incidence est liée à plusieurs facteurs : la parité, la durée de la période d'expulsion actif, le degré de traumatisme périnéal, le type de suture utilisé et l’épisiotomie. [38] Ce qui rend difficile de préciser si la douleur est due à l’épisiotomie ou à d’autres facteurs.

Abraham, S. et al. [41] ont rapporté qu’un mois après l'accouchement, 41% des femmes se plaignaient de douleurs périnéales, 12% au bout de deux mois,

7% à trois mois, 2% à quatre mois, et 0% à six mois.

Cette douleur peut avoir un retentissement sur la capacité de s’assoir, d’uriner, de marcher, de dormir et peut donc interférer avec la relation mère-enfant. [38]

En outre, les femmes qui subissent à des épisiotomies perdent plus de sang pendant l'accouchement, ce qui risque une mauvaise cicatrisation et par conséquent augmente la douleur à court terme. [40]

D’où l’importance de la prise en charge de la douleur au moment de l’accouchement (anesthésie péridurale) et en post-partum (analgésie).

Dans notre série, la prise en charge de la douleur en post-partum était faite essentiellement par la prescription du paracétamol.

10.2- Déchirures périnéales

Dans notre série, il avait un seul cas de déchirure de périnée de 1er degré dans le groupe des femmes ayant bénéficié d’une épisiotomie contre 3 cas de

Nous avons remarqué aussi que le taux de la survenue des éraillures chez les femmes ayant bénéficié d’une épisiotomie (0,8%) était beaucoup plus faible par rapport aux taux enregistrés chez femmes qui ont accouché sans épisiotomie (26,92%).

On réalise aujourd'hui que des micro-déchirures pourraient être préférables à l'épisiotomie, admet le professeur Carbonne. [42]

10.3- Hémorragie

Dans notre étude 5,74% des femmes qui ont bénéficié d’une épisiotomie ont eu une hémorragie contre 2,56% pour femmes qui ont accouché sans épisiotomie.

Sarfati, R [43] a montré qu'un accouchement par voie basse avec une épisiotomie saignait au moins autant qu'une césarienne. Ila confirmé aussi que le forceps aggrave l'hémorragie.

Il paraît essentiel de faire prendre conscience à la sage-femme et à l'obstétricien qu'un accouchement par voie basse est parfois plus hémorragique qu'on ne l'estime généralement.

Dans notre étude, nous n’avons pas pu avoir des données sur le taux de dyspareunie chez les femmes ayant bénéficié d’une épisiotomie.

Abraham, S. et al. [41] ont mené une étude sur les femmes primipares ayant bénéficié d’une épisiotomie et qui avaient des douleurs pendant le coït après l’accouchement.

Tableau 5 : Le taux de dyspareunie chez les femmes ayant bénéficié d’une

épisiotomie. [41] Après

l’accouchement 1 mois 2 mois 3mois 4 mois 5 mois 1 an

% 91% 59% 33% 18% 15% 1%

Parmi les 20 femmes qui déclaraient ne plus ressentir de douleur après quelques jours, 13 utilisaient des analgésiques.

Le temps moyen de récupération périnéale a été d'un mois et de trois mois pour des rapports sexuels acceptables. Les auteurs [41] n'ont pas tenu compte de l'allaitement, alors que c'est un facteur très important pour les dyspareunies, car de faibles niveaux d'œstrogènes peuvent causer une sécheresse vaginale.

Dans notre série, il n’y avait aucun cas d’infection, de désunion de la suture ou des hématomes périnéo-vulvaires.

V- RECOMMANDATIONS

A la lumière des résultats de ce travail, nous recommandons :

Aux autorités sanitaires et politiques :

- Adapter la formation du corps médical et des sages-femmes pour faciliter une utilisation plus restrictive de l'épisiotomie.

- Publier les taux d’épisiotomie, pour informer les femmes et encourager les établissements à améliorer leurs pratiques.

- Elargir les études sur l’épisiotomie et particulièrement des études cas-témoins.

- Définir un taux maximal admissible.

Au personnel de santé :

- Agir sur les facteurs de risque maternels et fœtaux qui sont évitables par une prise en charge précoce et pendant toute la période de consultation prénatale.

- Respecter les indications et les conditions de l’épisiotomie afin d’atteindre le taux d’épisiotomie recommandé par l’OMS.

- Assimiler les techniques d’accouchements.

- Savoir bien pratiquer et réparer une incision d’épisiotomie.

- Améliorer des pratiques associées à l’extraction instrumentale afin de diminuer le recours à l’épisiotomie.

- Assurer la bonne tenue des dossiers obstétricaux.

Aux populations :

- Sensibiliser la population sur l’importance des consultations prénatales et du suivi en post-partum à court et à long terme.

VI- CONCLUSION

Notre étude rétrospective a été effectuée à la Maternité Souissi de Rabat sur trois semaines, du 16 Avril 2016 au 5 Mai 2016.

Au total 200 femmes ont répandu à nos critères d’inclusion. Concernant les fréquences :

- L’épisiotomie a été pratiquée au cours de 61% des accouchements. - L’âge moyen des accouchées était 25,88 ans

- Les résidents en gynécologie et obstétrique étaient les principaux auteurs d’accouchement qui ont effectué plus d’épisiotomie (58,20%). - La primiparité était l’indication prédominante.

Les résultats de la recherche ont permis de connaître :

- Les facteurs de risque maternels d’épisiotomie ont été identifiés à partir des antécédents médicaux, chirurgicaux et obstétricaux. Il s’agissait essentiellement d’une anémie, d’une hypertension artérielle gravidique, du diabète, l’asthme et de psychose.

- Les facteurs de risque fœtaux d’épisiotomie ont été identifiés à partir de l’examen obstétrical et les résultats échographiques (type de la présentation et l’estimation du poids fœtal). Il s’agissait essentiellement de la macrosomie, la prématurité, la souffrance fœtale aigue et de la présentation de siège.

L’épisiotomie est un acte qui expose à certaines complications. Durant notre étude, nous avons pu identifier que les complications immédiates et précoces.

- La douleur en post-partum était intense à très intense (5-10) dans 83,59% des patientes qui ont bénéficié d’une anesthésie locale.

- L’hémorragie était présente dans 5,74%.

- Nous n’avons pas eu de déchirures périnéales sévères dans notre série. A la fin de notre étude, nous concluons que l'usage restrictif de l'épisiotomie est préférable à l'usage habituel c’est pour cela qu’elle doit être effectuée préférentiellement que dans les situations à plus haut risque de déchirure périnéale (Gros fœtus, périnée fragile, extraction instrumentale).

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