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5.2 Evaluation des performances

5.2.1 Comparaison aux mesures in situ de vent de l’avion ARAT

Au cours de la campagne ESCOMPTE, l’avion ARAT a volé au dessus et à proximité du

réseau de profileurs le 23, 24, 25 et 26 juin 2001. Ces journées étaient toutes soumises à des

circulations de brise de mer, sauf le 23 juin 2001 où le mistral soufflait. Durant chaque journée,

deux vols étaient effectués aux alentours de 06:00 et 12:00 TU sur trois paliers situés à 750-800

mètres d’altitude (cf.Figure 5.4). Le palier P3 n’a pas eu lieu pour quelques vols.

Les vols du 24 juin 2001 à 12:00 TU et du 25 juin 2001 à 06:00 TU n’ont pas été utilisés

pour cette comparaison. La raison est que durant ces deux vols les champs de vent observés

ont été marqués par la présence d’écoulements locaux variés au dessus du réseau de profileurs.

Dans ces conditions, l’application de la méthode de restitution de champs tridimensionnels de

vent est délicate puisque l’hypothèse de linéarité n’est pas respectée.

Au final, cette comparaison a été réalisée sur les mesures de module et de direction du vent

le long de 15 paliers. Les mesures de l’avion, qui sont effectuées à haute cadence (25 Hz soit

une résolution de 4-5 m), ont été lissées sur 3 km afin de supprimer les échelles turbulentes et

de conserver les plus grands paliers possibles pour en déduire la zone géographique de validité

de la méthode, ce que nous verrons par la suite.

Les champs de vents déduits de la méthode appliquée au réseau de profileurs UHF ont

été calculés en utilisant un intervalle de temps∆T et de hauteur∆H du domaine d’ajustement

élémentaire égaux respectivement à 1 h et 100 m (soit 90 données radar environ). Cette méthode

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. 5.4:

Illustration des paliers effectués à chaque vol par l’avion ARAT. Le sens de parcours de l’avion est indiqué par les flèches le long de chaque paliers (P1, P2 et P3). Les points permettent de situer le réseau, constitué des radars UHF de Saint Chamas (SC), Marignane (Mg), Aix-les-Milles (Ax) et l’Observatoire de Marseille (Ob).

filtre les échelles globalement inférieures à 2 fois la dimension du réseau, comme nous l’avons

vu précédemment. La définition de cette grandeur est délicate pour le réseau installé durant la

campagne ESCOMPTE en raison de sa forme. Cependant, son domaine de validité, qui sera

déterminé par la suite, permet d’estimer que les échelles atmosphériques résolues par ce réseau

sont supérieures à 25 km environ.

La figure 5.5 illustre par un exemple les bons résultats de ces comparaisons. Elle présente le

module et la direction du vent mesurés par l’avion ARAT et déduits par le réseau de profileurs

le long du palier P1 pour le vol du 26 juin 2001 à 11:50 TU. Elle montre que la méthode

appliquée au réseau est capable de restituer la tendance du module et de la direction du vent

de grande échelle observée par l’avion. Des écarts inférieurs à 1,5 ms

1

sont observés pour

le module du vent et ceux sur la direction du vent sont globalement inférieurs à 50

, sauf en

fin de palier lorsque l’avion vole au dessus de montagnes. Cette figure montre également que

les écarts observés sont dus à des phénomènes de petites échelles qui s’ajoutent à la tendance

linéaire de grande échelle.

Ces comparaisons permettent également d’estimer correctement le domaine de validité de

la méthode appliquée au réseau de profileurs UHF installés durant la campagne

ESCOMPTE-2001, en regardant la répartition géographique des écarts du champ linéaire de vent déduit

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. 5.5:

(A gauche) Module et (à droite) direction du vent mesurés par l’avion ARAT (courbe grise) et déduits par la méthode appliquée au réseau profileurs UHF (courbe noire) pour le palier P1 du vol du 26 juin 2001 à 11:50 TU.

du réseau au champ réel observé par l’avion. La figure 5.6 présente les champs horizontaux

des écarts de direction et de module du vent et des écarts relatifs du module du vent. Ils sont

obtenus en moyennant les écarts le long de chacune des trajectoires parcourues par l’avion dans

une maille de 2,5 km de côté. Une interpolation réitérée 5 fois a ensuite été réalisée pour remplir

l’ensemble des mailles et obtenir un champ continu.

Cette figure montre que dans la partie centrale du champ le long d’un axe

nord-ouest/sud-est les écarts de direction et de module sont minima et ont des valeurs en absolu inférieures

respectivement à 20

et 1ms

1

(soit20%de l’intensité du vent mesuré par l’avion). Au dessus

des montagnes au nord-est et de la mer au sud-ouest, ces écarts atteignent des valeurs plus

importantes de 30-40

pour la direction et de 2-3 ms

1

pour le module (soit plus de 40% de

l’intensité du vent mesuré par l’avion).

En théorie cette méthode est valable au voisinage du barycentre des radars dans un périmètre

à peu près égal à 2 fois la dimension caractéristique du réseau (la plus petite échelle résolue par

la méthode). Comme nous l’avons déjà mentionné précédemment, cette grandeur est délicate

à déterminer pour ce réseau. Les champs horizontaux des écarts présentés précédemment

per-mettent de pallier cette difficulté. En effet, au vu des valeurs minimales des écarts obtenus, le

domaine de validité de la méthode peut être défini comme la zone s’étendant le long d’un

cou-loir de 25 km de large, centré sur le droite passant par le barycentre du réseau de profileurs

suivant l’axe SC/Ob (cf.Figure 5.6). Ainsi, pour ce réseau, les plus petites échelles résolues par

la méthode peuvent être estimées à 25 km.

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. 5.6:

Champs horizontaux à 750 m des écarts de direction (a) et de module (b) du vent, et des écarts relatifs du module du vent (c) entre les mesures in situ de l’avion ARAT et le champ de vent restitué par la méthode appliquée au réseau de profileurs. Le domaine de validité de cette méthode déduit des champs précédents est indiqué par la zone hachurée (d).

Afin d’illustrer les bonnes capacités de cette méthode à reproduire les champs de vents

observés par l’avion, une étude statistique des écarts obtenus le long de tous les paliers de

l’avion a été menée. Le tableau 5.1 présente pour le module et la direction du vent, la moyenne

et l’écart type des écarts de toutes les données et de celles contenues dans la zone de validité

définie précédemment.

Pour toutes les données des paliers, la moyenne des écarts de vent et de direction sont

respectivement de -0,5 ms

1

(soit une sous-estimation de14%du module du vent mesuré par

l’avion) et de 2

, et leurs écarts types sont respectivement de 1,9ms

1

(soit56%de l’intensité

du vent de l’avion) et de 27

. Dans le domaine de validité, la moyenne des écarts de vent et

de direction sont respectivement de 0,1ms

1

(soit2%du module du vent mesuré par l’avion)

et 2

, et leurs écarts types sont respectivement de 1,1ms

1

(soit39%de l’intensité du vent de

l’avion) et de 19

.

Ecart (avion - réseau) Nombre de points Moyenne Ecart type

Direction du vent 8893 -1

27

Module du vent 8893 -0,5ms

1

1,9ms

1

Module du vent (relatif) 8893 -14% 56%

Direction du vent 5550 2

19

Module du vent 5550 0,1ms

1

1,1ms

1

Module du vent (relatif) 5550 -2% 39%

T

AB

. 5.1:

Paramètres statistiques des écarts obtenus entre le champ de vent déduit du réseau de profileurs et les mesures in situ de l’avion. Les valeurs indiquées dans la partie haute du tableau ont été calculées pour toutes les données de chaque palier et celles de la partie basse ont été calculés pour les données contenues uniquement dans le domaine de validité de la méthode appliquée au réseau.

La zone géographique de validité de la méthode est bien évidemment variable en fonction de

l’altitude et des conditions météorologiques. Plus l’altitude sera élevée, moins l’impact du relief

se fera sentir et plus le domaine de validité sera étendu. Ce domaine a été établi précédemment

en s’appuyant sur une comparaison de données à 750-800 m acquises principalement en période

de brise de mer ou de terre. Une comparaison des mesures des quatre profileurs a été réalisée sur

la campagne ESCOMPTE par l’association de qualité de l’air AIRMARAIX (Guyon, 2002).

Elle montre que ces instruments observent des conditions météorologiques bien corrélés au

dessus de 400-500 m. Par conséquent le domaine de validité de la méthode précédemment

déterminé, peut être considéré comme à peu près l’aire minimale de validité.