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Comparaison des tendances d’activité selon 5 modèles climatiques

2.1 Occurrences des feux de plus d’1 ha

La Figure 4.1 (partie gauche) présente l’évolution interannuelle du nombre de feux de plus d’1 ha pour chacun des cinq modèles climatiques entre 1986 et 2100. Les deux scénarios d’émission sont superposés, le scénario optimiste étant représenté en bleu, et le pessimiste en rouge. On note la variabilité très forte de l’occurrence des feux d’une année sur l’autre, avec des pics très importants atteints notamment en fin de période dans le cas du rcp8.5. Des différences importantes apparaissent entre les modèles climatiques. On note que la dispersion observée au sein des simulations du modèle d’activité est relativement faible (largeur des enveloppes indiquant les 5ème et 95ème quantiles des 100 simulations réalisées),

comparativement à la variabilité entre année, et à la différence d’amplitude entre modèles, bien visible sur la tendance (ligne continue, correspondant à une moyenne lissée sur 30 ans). Cette évolution est également synthétisée de manière chiffrée dans le Tableau 4.1. Pour le scénario 4.5 (respectivement 8.5), l’occurrence estivale augmente ainsi de 4 à 72% (respectivement 33 à 112%) suivant le modèle.

HadGEM RCA4 est le couple GCM-RCM indiquant l’augmentation du nombre de feux la plus forte, ce qui est cohérent avec les caractéristiques de ce modèle climatique, le plus chaud et sec parmi ceux que nous avons sélectionnés pour l’étude (Tableau 2.1 résumant les caractéristiques climatiques des modèles). Il est suivi par le couple MPI RCA4, présentant une trajectoire très ascendante en fin de siècle dans le cas du rcp8.5.

La comparaison des évolutions d’occurrence avec les métriques dérivées d’indice de danger montre que ces évolutions sont globalement plus faibles, en particulier pour le 90ème quantile

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des valeurs estivales de FWI (Tableau 4.1). Par exemple, pour le rcp8.5, les occurrences augmentent entre +33 et +112 % selon les modèles, contre seulement +17 à +41% pour le rcp4.5. L’utilisation du DSR, transformation exponentielle du FWI corrélée à la difficulté de contrôle pour les forces de lutte, et permettant des agrégations spatiales ou temporelles, permet d’améliorer ces prédictions de tendance (+34 à +91% pour le rcp8.5). Son évolution est généralement comparable à celle des nombres de feux estivaux > 1 ha, à l’exception des cas les plus extrêmes. En effet, pour le modèle les plus chaud et le scénario pessimiste, l’évolution du SSR estival est +91%, alors que celle des occurrences > 1 ha atteint +112%.

2.2 Surfaces brûlées

L’évolution interannuelle des surfaces brûlées projetées pour chacun des cinq modèles climatiques entre 1986 et 2100 montre une nette tendance générale à l’augmentation. Là encore, la variabilité très forte du risque d’une année sur l’autre est notable, en particulier pour les deux modèles les plus chauds et secs (HadGEM RCA4 et MPI RCA4).

On observe que la dispersion entre simulations augmente plus fortement que pour les occurrences de feux > 1ha (largeur des enveloppes, Figure 4.1). Le modèle de surface ajoute en effet une dimension aléatoire supplémentaire, car chaque simulation associe un tirage d’occurrence à un tirage de surface brûlée associée.

Pour le scénario 4.5 (respectivement 8.5), l’augmentation des surfaces brûlées entre juin et septembre dans la région méditerranéenne est comprise entre 6 et 132% (respectivement 48 et 202%) suivant le modèle considéré (Tableau 4.1).

La comparaison avec les métriques dérivées d’indice de danger montre que leur utilisation pourrait conduire à une sous-estimation de l’évolution du risque. Les augmentations projetées sont en effet plus faibles, y compris pour le DSR, pourtant censé mieux représenter la difficulté de contrôle d’un feu (et donc qu’on peut attendre plus en lien avec les espérances de surfaces parcourues). Notre modèle nous indique que l’utilisation du DSR en projection conduirait à sous-estimer de près d’un tiers l’activité future en termes de surfaces parcourues.

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Figure 4.1 : Évolution de l’activité attendue pour les 5 modèles climatiques considérés entre la période historique (1986- 2015) et la période future (2066-2095). Les courbes en gras montrent l’évolution de la tendance, calculée comme une moyenne lissée sur une fenêtre de 30 ans. Les enveloppes représentent les 5ème et 95ème quantiles de 100 simulations du modèle probabiliste. La tendance à l’augmentation est générale, mais l’amplitude varie suivant le modèle et le scénario.

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2.3 Taille moyenne des feux de plus d’1 ha

L’évolution de la taille moyenne des feux estivaux > 1 ha est présentée selon chaque modèle climatique dans le Tableau 4.1 et la Figure 4.2. HadGEM RCA4 et MPI RCA4 sont les deux modèles prédisant la plus forte augmentation de taille de feu, s’élevant à plus de 40% à horizon 2080 (Tableau 4.1). A l’inverse, CNRM RCA4 prédit la plus faible augmentation, avec une taille moyenne n’évoluant quasiment pas dans le cas du scénario optimiste. L’augmentation des surfaces brûlées attendues y est de fait moins fort, car provenant exclusivement de l’augmentation des occurrences prédites par le modèle.

Figure 4.2 : Évolution de la taille moyenne d’un feu d’été de plus d’1 ha pour chaque modèle climatique entre la période historique (1986-2015) et la période future (2066-2095), selon deux scénarios d’émission. La barre d’incertitude indique les valeurs minimale et maximale atteintes au sein de 100 simulations.

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Tableau 4.1 : Comparaison de différentes métriques de danger et d’activité pendant la période historique (1986-2015) et la période future (2066-2095) selon deux scénarios d’émission. Les métriques ont été calculées sur la période estivale s’étendant de juin à septembre. Les métriques de danger augmentent généralement moins fortement que les activités projetées avec le modèle probabiliste, en particulier pour les surfaces brûlées cumulées, quelle que soit la métrique de danger choisie.

CNRM RCA4 HadGEM RCA4 MPI REMO run1 MPI REMO run2 MPI RCA4

hist rcp4.5 rcp8.5 hist rcp4.5 rcp8.5 hist rcp4.5 rcp8.5 hist rcp4.5 rcp8.5 hist rcp4.5 rcp8.5

Mean summer FWI 11 11.5 13.7 12 16.9 19.1 11.2 13.6 16.8 11.7 14.3 16 11.3 14.2 17.6 (+5%) (+25%) (+41%) (+59%) (+22%) (+50%) (+22%) (+37%) (+26%) (+56%) Summer FWI90 21.2 22.4 24.8 23.4 30.4 32.9 20.6 24.1 28.2 21.4 24.9 27.1 21.7 26.9 30.3 (+6%) (+17%) (+30%) (+41%) (+17%) (+37%) (+16%) (+27%) (+24%) (+40%) Summer SSR 3.18 3.42 4.27 3.62 5.94 6.91 3.15 4.18 5.58 3.38 4.46 5.21 3.3 4.65 6.13 (+7%) (+34%) (+64%) (+91%) (+33%) (+77%) (+32%) (+54%) (+41%) (+86%) Summer occurrence /year 223 232 298 247 425 522 212 283 393 228 308 364 225 336 454 (+4%) (+33%) (+72%) (+112%) (+33%) (+85%) (+35%) (+59%) (+49%) (+101%) Summer burnt area ha/year 7 215 7 683 10 703 8 417 19 524 25 410 6 182 9 590 15 597 7 098 10 994 13 835 7 110 13 577 20 189 (+6%) (+48%) (+132%) (+202%) (+55%) (+152%) (+55%) (+95%) (+91%) (+184%) Summer fire size 32.3 33.1 36.2 34.1 46.1 48.6 29.1 34.0 39.6 31.1 35.6 38.0 31.5 40.6 44.5 (+2%) (+12%) (+35%) (+42%) (+17%) (+36%) (+15%) (+22%) (+29%) (+41%)

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