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La communication et les sciences de l’information : 1 l’aspect interactionnel :

Les sciences de l’information et de la communication s’intéressent au transmission du savoir et des connaissances entre les êtres humains à l’aide des sciences cognitives. A l’origine, ces sciences s’intéressent beaucoup plus à l’interaction homme-machine. On attribut au langage la mission de transmission de l’information comme on accorde une grande importance aux étapes de sa transmission, sa quantité et sa qualité : « Ainsi, on pourra s’intéresser à la manière dont cette information est transmise, à ce qui vient éventuellement entraver sa bonne transmission, ainsi qu’à la quantité d’informations nouvelles apportées par le message »2. Par fois, on accorde moins d’importance à l’information elle même par rapport au contexte de son énonciation. Ce dernier joue un rôle primordial dans l’interprétation de cette information : « … dans l’échange verbal, le contexte joue un rôle trop important. Dans notre réception des énoncés produits par autrui, en effet, il arrive souvent que nous nous intéressions moins au contenu informationnel strict qu’à ce qu’il recouvre en termes d’intention »3

.

Le processus de communication a pour but donc, la transmission de l’information sous forme d’un message. L’opération n’est pas aussi simple que ça, car on assiste à la présence de plusieurs d’autres éléments lors d’un échange interhumain que nous les résumons dans le schéma suivant :

Schéma -1-

1

Siouffi.G et Raemdonck.D.V, 100 fiches pour comprendre la linguistique, Bréal, Rosny, p 17.

2 Idem, p 17. 3 Ibid, p 17. Contexte Echange

Rétroaction (feed back) Rétroaction (feed back)

Ce schéma montre que le processus de communication n’est pas aussi simple. La transmission d’un message nécessite le présence d’un émetteur, qui envoie un message (information, idée, point de vue, requête, question,...), à un récepteur (ou plusieurs) qui peut engendrer un feed-back, donc la réalisation d’un acte. Cet échange n’aura un sens que dans son contexte, c’est ce dernier qui donnera une signification à la communication.

Ainsi, il n’est nullement pas facile de définir une communication interpersonnelle, c’est pour cette raison qu’on assistera à la présence de plusieurs facteurs cités clans les « modèles de communication »1. Les spécialistes en sciences de l’information et de la communication préfèrent parler de « l’information numérique » et voient qu’elle intervient dans le sens accordé aux énoncés : « … beaucoup d’ingénieurs sont persuadés que l’information numérique peut, dans une certaine mesure, rendre compte du sens des énoncés, alors que les chercheurs en sciences humaines sont convaincus que la matière humaine des interactions peut être l’objet d’un calcul »2. La communication interpersonnelle constitue alors un nouveau domaine de recherche qui met l’accent sur les interactions constatées entre des individus en situation communicative. De même, et par constatation, l’être humain est par nature sociable et un être communiquant : « On ne peut donc plus étudier l’individu à l’état isolé, sous peine de le priver d’une dimension essentielle de sa réalité : à tous les niveaux, l’être humain est fondamentalement communiquant… »3

.

Comme le présente le schéma -1-, la communication interpersonnelle peut être définie comme cet échange entre deux sujets parlant dont le locuteur sollicite l’écoute et l’attention auprès de son interlocuteur. Le locuteur et l’interlocuteur exerçant l’un sur l’autre une certaine influence. Pour plusieurs chercheurs : « les interactions sociales se présentent avant tout comme des processus de communication »4,et rajoutent que « Toute communication est une interaction »5. Le contact humain se base essentiellement sur la maintenance des relations et par conséquant sur l’intercommunication : « la relation entre deux ou plusieurs personnes se traduit par une communication, et notamment par un échange verbal »6. La communication interpersonnelle constitue ainsi le premier moyen de l’échange, verbal ou non verbal, de l’information ; la communication est vue « comme un instrument de transmission : les individus parlent avec le langage, ils conversent avec des mots et s’expriment avec des gestes »7

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1

Que nous allons aborder plus tard

2

Baylon.C et Mignot.X, La communication, Editions Nathan/HER, 1999, p 190.

3

Idem, p 190.

4

Stébé J.M, Risuqes et enjeux de l’interaction sociale, Lavoisier, 2008, p 1.

5

Abric, 1999, cité par Stébé.J.M, Risuqes et enjeux de l’interaction sociale, Lavoisier, 2008, p 1.

6

Stébé.J.M, Risuqes et enjeux de l’interaction sociale, Lavoisier, 2008, p 1.

7

On peut dire que le but principal de la communication interpersonnelle est d’une part, la transmission de l’information, et d’autre part, l’établissement des relations sociales. Pour les psychologues, la communication consiste à ce double travail qu’est celui de transmission de l’information et l’établissement des relations à la fois : « l’idée selon laquelle la communication est, soit un transfert d’information pure et simple, soit une mise en relation, semble, pour un certain nombre de chercheurs en psychologie sociale, peu nuancée et assez éloignée de la réalité »1, ils voient que les deux actions peuvent se faire simultanément.

Chaque interaction interpersonnelle nécessitant la présence de ces trois éléments : Les participants à la communication, la situation de communication et le statut de la communication que nous avons cités dans le premier point de ce chapitre, mais en résumant, on peut dire que les participants à la communication sont les acteurs sociaux, les sujets parlants qui s’échangent entre eux un nombre de messages. La situation de communication dépend des participants, leurs rôles exercés lors d’une communication ainsi que la dimension spatio-temporel et le contexte de l’échange. Le statut de la communication quant à lui, « est défini par la distance sociale, ou intersubjective, instituée par « je » avec ses interlocuteurs (…) et par la manière dont « je » envisage son énoncé »2.

Entrer en interaction c’est faire appel justement à plusieurs facteurs linguistiques, sociologiques, psychologiques et même cognitifs afin de pouvoir réussir une communication interpersonnelle quelque soit sa forme : conflit, dispute, conversation, discussion, … tout en exploitant les moyens verbaux et non verbaux afin de réaliser une intercompréhension entre les participants.

D’après ce qui précède, on constate que la communication n’est ce simple transfert d’information, elle va plutôt plus loin, pour intégrer d’autres éléments tels que : la persuasion, l’établissement des relations, la rétroaction, … : « Le schéma de la communication comme simple transfert d’information entre des personnes est aujourd’hui explicitement et unanimement abandonné et remplacé par un modèle théorique où la communication est considérée comme « une relation au travers de laquelle des pensées, des attitudes, des normes, des actions sont mises en commun »3. Ces nouvelles recherches mettent l’accent sur les interactions communicatives, ainsi que sur les notions d’action et de réaction, bref ces nouvelles recherches considèrent la communication « comme un phénomène relationnel où les individus qui communiquent, la situation, les comportements interagissent étroitement entre eux formant un système rétroactif d’actions et de réactions, de stimulus et de réponses »4.

1

Stébé J.M, Risuqes et enjeux de l’interaction sociale, Lavoisier, 2008, p 4.

2

Dubois.J et Al, Dictionnaire de linguistique, Larousse-Bordas/VUEF 2002, p 94.

3

Blanchet, Trognon, 2002, cité par Stébé.J.M, Risques et enjeux de l’interaction sociale, Lavoisier, 2008, p 4.

4

En guise de conclusion, et pour plusieurs chercheurs en télécommunications comme les mathématiciens, les ingénieurs, les physiciens,… l’accent est mis sur l’information transmise mais aussi sur les pôles qui s’échangent cette information. La communication est souvent considérée comme cet « acte interindividuel de transfert d’information »1

. Les mathématiciens « Shannon » et « Weaver », avancent un exemple très exacte de la transmission de l’information d’un émetteur à un récepteur, ils envisagent « la communication comme la transmission d’un message, d’un émetteur (E) à un récepteur (R), à travers un canal (C) »2. « Shannon » avance l’exemple d’une conversation téléphonique comme suit : «… il repose sur la chaine des constituants suivant : à une extrémité, la « source » d’information (un destinateur) qui produit un « message » (la parole au téléphone) ; « l’émetteur », qui transforme le message en signaux afin de la rendre transmissible (le téléphone transforme la voix en oxillations électriques), c’est le « codage » ; le « canal » qui est le moyen utilisé pour transporter les signaux (câbles téléphoniques ou satellites) « décodage » ; et à l’autre extrémité, la « destination » (le destinataire) qui s’approprie (et comprend) le message transmis (…) la transmission de l’information (du message) peut être affectée par des phénomènes parasites appelés « bruits » (…) pour combattre le bruit, il est nécessaire d’introduire une certaine « redondance » (…) qu’il est utile de transmettre plus de signaux (de mots) qu’il n’est nécessaire »3

.

2-2 De la théorie de l'information et de la communication vers la théorie linguistique :

On constate que les spécialistes en sciences de l’information et de la communication, donne une description détaillée de la transmission de l’information d’un point à un autre, comme il accorde de l’importance aux notions de codage et de décodage, la communication étant le terme noyau : « Au sens que lui donnent les ingénieurs des télécommunications, « la communication » est le fait qu’une information est transmise d’un point à un autre (lieu ou personne). Le transfert de cette information est fait au moyen d’un message qui a reçu une certaine forme, qui a été codé. La première condition, en effet, pour que la communication puisse s’établir, est le codage de l’information, c'est-à-dire la transformation du message sensible et concret en un système de signes, ou code, dont la caractéristique essentielle est d’être une convention préétablie, systématique et catégorique ».4

Linguistiquement parlant, la communication contient des composantes importantes pour qu’il y ait une transmission de l’information sous forme d’un message d’un émetteur à un récepteur, qui partagent en commun le même code.

1

Blanchet, Trognon, 2002, cité par Stébé.J.M, Risques et enjeux de l’interaction sociale, Lavoisier, 2008, p 5.

2

Idem, p 6.

3Shannon 1949, cité in Stébé J.M, Risuqes et enjeux de l’interaction sociale, Lavoisier, 2008,p 6.

4

Pour "Claude Shannon" et "Warren Weaver" ainsi que bien d’autres savants, le message se constitut essentiellement d’une information. Le message est également l’élément constitutif de toute communication dont l’intérêt est orienté vers le contenu et non pas le contenant, c'est-à-dire l’information qui doit être assimilée à une forme d’organisation. Historiquement, les sciences de l’information et la communication cherchent à incarner dans un contexte, disant, scientifique l’information et les productions intellectuelles : «Il s’agit de situer et d’enraciner dans un contexte socio-intellectuel (socio-scientifique), en s’attachant plutôt aux conditions d’émergence des pratiques et à la façon dont les idées, les pensées ou théories se sont construites et ont circulé »1, c’est plutôt une approche historique sur la construction des idées, des pensées et mêmes des théories scientifiques, mais aussi sur l’avènement de la communication, comme le signale « Mattelart » : « l’avènement de la communication comme projet et mise en œuvre de la raison s’inscrit dans le droit fil de l’idéal de perfectibilité humaine »2

. La théorie mathématique de la communication de « Shannon » a été développée par la suite par les cybernéticiens sous l’appelation de « Théorie de l’information », puis venant « R.Escarpit » en 1976, publier « sa théorie générale de l’information et de la communication ». Cette théorie a été intégrée dans plusieurs disciplines telles que les sciences humaines et sociales et les sciences du langage.

Les sciences de la communication redeviennent ainsi un champ interdisciplinaire. Dans le domaine des sciences humaines et sociales, on cherche à aboutir « l’identification de logiques sociales de la communication, autour desquelles les stratégies des acteurs sociaux, quels qu’ils soient (dominants ou dominés), sont plus ou moins contraints de s’organiser et de se développer »3

, ce qui est pris en considération réellement, c’est surtout l’évolution de la communication par les acteurs sociaux et cela ne se fait qu’à travers le développement de leurs stratégies communicatives et les comportements sociaux déployés. Les acteurs sociaux doivent accorder un sens à leurs communications. La communication prend ainsi le statut d’une pratique sociale et subit toujours des progressions, elle est également vue comme un signe de modernité : « on doit reconnaître que la communication, sous une apparence de modernité, change progressivement mais en profondeur (…) les chercheurs ne sont pas en position d’extériorité par rapport aux techniques de communication, soit en raison de leurs pratiques personnelles, soit par leur intérêt pour la modernité »4. La communication ne se limite pas ainsi aux pratiques langagières, mais elle interpelle aujourd’hui d’autres moyens qui facilitent le plus la transmission de l’information et l’échange des messages, il s’agit d’une nouvelle pensée communicationnelle moderne.

1

Boure.R, les origines des sciences de l’information et de la communication : Regards croisés, Presses universitaires du Septentrion, 2002, p 34.

2

Idem, p 34.

3

Miège.B, L’information-communication, objet de connaissance, De Boeck et Larcier s,a, insttut national de l’audiovisuel, 2004, pp 124-125.

4

La cybernétique, donc, étudie tout un système de relation : la relation des sujets pensants d’une part, et les moyens techniques d’autre part. « Gregory Bateson » de sa part voit que « les processus sociaux sont des activités cognitives : dans la mesure, écrit-il où la connaissance est pour une large mesure affaire de classement, tout processus social, et même micro-social, peut être interprété comme un processus cognitif… »1

, c'est-à-dire on s’intéresse également aux activités cognitives des sujets parlants dont la communication est la première activité humaine mise en valeur. Sur le plan mental, la compréhension s’effectue essentiellement en se basant sur les connaissances pré-existantes, mais des spécialistes en sciences cognitives voient que cela ne suffit pas, il faut plutôt élaborer ce qu’ils appellent un modèle mental, tout en se référant aux schémas et aux images que l’être humain possède, afin de faciliter la compréhension d’un énoncé produit : « comme dans toutes les approches, la compréhension d’un énoncé suppose tout d’abord que son contenu explicite soit complété sur la base de connaissances préalables, mais la théorie des modèles exclut que cette opération soit seulement constituée du rappel de propositions contenues dans la mémoire. Elle consiste plutôt en l’élaboration d’un modèle mental »2

, dans ce sens ajoutent « Sperber » et « Wilson » que : « c’est à partir des schémas conservés en mémoire que se constituent le contexte et ses extensions nécessaires à la compréhension »3.

Le modèle mental et les schémas tracés au niveau du cerveau servent à interpréter les énoncés, progressivement, c'est-à-dire de la phase de l’écoute, à celle d’analyse, puis l’adaptation à un modèle ou un schéma tracé préalablement à la phase de l’interprétation. Mais on peut dire que cette progression au niveau de l’interprétation des énoncés est remarquable chaque fois que l’auditeur acquiert de nouvelles informations servant à donner une interprétation aux énoncés qui se succèdent : « un modèle commence à s’élaborer dès l’audition (la lecture) d’un discours puis est progressivement enrichi, modifié, corrigé, transformé au fur et à mesure de l’acquisition d’informations nouvelles. Il est généralement admis que ce processus est à la fois intégratif et incrémentatif : le modèle en cours d’élaboration sert de contexte d’interprétation pour un énoncé nouveau, lequel modifie le modèle et par la même le contexte interprétatif de l’énoncé suivant »4. Ainsi l’être humain actif en quelque sorte ses connaissances préalables mais apprend de même de nouvelles connaissances qui interviennent dans l’interprétation de nouveaux énoncés. Selon « Johnsom.Laird », l’être humain doit bien exploiter son intelligence en dehors des règles syntaxiques, mais il fait appel à d’autres processus intervenant de proche ou de loin à attribuer un sens aux expressions produites. Il rajoute que c’est à partir de la compréhension des significations qu’un sujet parlant peut en déduire des conclusions en se basant sur des données bien

1

Miège.B, L’information-communication, objet de connaissance, De Boeck et Larcier s,a, insttut national de l’audiovisuel, 2004, p 96.

2

Meunier.J.P et Peraya.D, introduction aux théories de la communication, groupe de Boeck s,a, 2010, p 132.

3

Idem, p 132.

4

entendu : « imaginer une situation, c’est selon moi, construire un « modèle mental » (…). Vous construisez un modèle fondé sur le sens des prémisses, et non sur leur forme syntaxique, et sur des connaissances générales déclenchées par leur interprétation. Ensuite, si possible, vous tirez du modèle une conclusion »1.

On peut dire que les théories de l’information et de la communication accordent de l’importance à la compréhension d’un énoncé et la considèrent comme une tâche, soit disant, difficile, voire complexe qui interpelle, en plus des compétences langagières, d’autres processus, comme ceux mentaux ou cognitifs. Ces théoriciens considèrent la compréhension comme un processus qui connaît plusieurs phases et plusieurs niveaux pour en arriver à une conclusion correcte, c'est-à-dire une bonne interprétation.

Bref, pour « Shannon » et bien d’autres mathématiciens et théoriciens de l’information et de la communication, les deux termes d’information et de communication sont pris comme synonymes : « Dans la science des ingénieurs, communication et information sont pris pour synonymes. Parfois aussi communication désigne chez eux le transport et information la chose transportée : on transporte de l’information comme on transporte de la matière ou de l’énergie »2

.

Cette information transportée entre deux acteurs sociaux nécessite que ces deux derniers partagent au moins le même code, il est conventionnel entre les membres d’une même communauté. L’information peut être transmise sous une forme verbale ou non-verbale, c'est-à-dire à travers les signes, les mots, la voix… ou à travers les gestes, les couleurs, l’odeur…. Le message contient certes une information, mais derrière se trouve une idée, une pensée dont l’être communiquant est appelé à lui accorder une représentation signifiante, suivant des modèles et des schémas qu’il possède ainsi qu’en faisant appel à ses connaissances existantes préalablement.

Les nouvelles théories linguistiques rapprochent la linguistique de la pragmatique : « la nouvelle linguistique va tenter d’analyser le discours à travers la valeur pragmatique de son énonciation et de ses énoncés. On parle de « pragmatique linguistique » »3. Cette dernière accorde de l’importance à l’étude du langage dans une situation donnée. Une grande importance est accordée au notion du contexte qui connaît plusieurs appellations selon le domaine en question : « Le contexte a pris une grande importance dans les sciences aujourd’hui où on le retrouve sous des appellations différentes. Ainsi on appelle milieu ce qui se trouve entre, autour ou à l’intérieur des êtres. Le mot s’emploie en physique, en

1

Johnson-Laird, op, cit, 241-242, cité par Meunier.J.P et Peraya.D, introduction aux théories de la communication, groupe de Boeck s,a, 2010, p 134.

2

Lohisse.J, La communication : De la transmission à la relation, Groupe De Boeck s, a, 2009, p28.

3

biologie, en histoire. Dans une acceptation très voisines, on parlera de champ voire de territoire et de réseau en sociologie : de cadre en psychologie, esthétique, informatique et pragmatique ; de contexte en littérature et en linguistique ; d’écosystème, d’environnement, de niche et de biotope dans les sciences du vivant »1.

Le contexte constitue l’espace où se rencontrent les interlocuteurs si l’on peut dire où ils établissent entre eux une certaine « relation sociale » ; avec tout ce que cette expression englobe : des rites, des représentations, des cultures,…. Le contexte peut également être modifié par les participants. Quand on apporte une nouvelle information dans un contexte composé déjà d’informations anciennes, cela implique des modifications et des changements en fonction de construction de nouvelles hypothèses des sens par les participants, cette opération a pour objectif de bien traiter l’information et par conséquent de bien comprendre. C’est ce que des chercheurs comme « Sperber » et « Wilson » appellent « les effets contextuels », ils définissent la notion d’effet contextuel ainsi : « La notion d’effet contextuel a un rôle essentiel à jouer dans la description du processus de compréhension verbale. A mesure que le discours se déroule, l’auditeur se remémore ou construit un certain nombre d’hypothèses qui participeront au traitement de l’information. Ces hypothèses forment un arrière-plan qui se modifie graduellement et en fonction duquel l’information nouvelle est traitée. L’interprétation d’un énoncé ne se réduit pas à reconnaître l’hypothèse que cet énoncé exprime explicitement : il est essentiel en outre de découvrir les conséquence qui entraine l’adjonction de cette nouvelle hypothèse à un ensemble d’hypothèses antérieurement traitées. Autrement dit, il faut percevoir les effets contextuels de l’hypothèse nouvelle dans un contexte qui est, au moins en partie,