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Commercialisation des produits avicoles

Tableau 40 : Offre des viandes de volailles importées Année

2.6.6 Commercialisation des produits avicoles

Cette rubrique traite de la commercialisation des œufs de table et des viandes de volailles. Elle présente et analyse la commercialisation des œufs de table produits localement, la commercialisation de viandes de volailles modernes produites localement et les œufs et viandes de volailles importés.

2.6.6.1 Commercialisation des œufs de table (production locale) Schéma 2 : Circuit de distribution des œufs de table

Source : Enquête GAI, 2005

L’organisation de la distribution des œufs de table fonctionne suivant quatre axes (Cf. schéma 2).

Dans l’axe 1 : l’aviculteur vend les plateaux d’œufs aux Grossistes qui achètent en général plus de 100 plateaux d’œufs à prix réduit d’environ 300 F CFA par plateau. Ils ont des entrepôts ou magasins où ils exposent les œufs. Ils les revendent d’une part à distributeurs (Demi-grossistes et détaillants) et d’autres part aux hôtels et superettes. Ce sont ces deux derniers acteurs qui livrent les œufs aux consommateurs dans ce cas de figure.

Le deuxième axe consiste en la vente des œufs aux Demi-grossistes qui achètent des quantités inférieures à 100 plateaux à des prix réduits de 100 F CFA par plateau. Ces derniers entreposent le produits dans leurs boutiques de ventes de divers et les revendent directement en détail aux consommateurs.

Le troisième axe est la vente directe des œufs aux hôtels, restaurants, pâtisseries par les Aviculteurs eux-mêmes. Cette vente profite généralement à l’Aviculteur, puisqu’il arrive à placer ses œufs à aux prix du plateau augmentés de 100 à 200 F CFA. Ces clients préfèrent acheter directement chez les Aviculteurs, car ils considèrent que ce sont des œufs effectivement frais non altérés par des conditionnements douteux.

Ils transforment les œufs (omelettes, œufs cuits etc.) aux consommateurs.

Le quatrième axe est celui de la vente directe des œufs aux consommateurs par les Aviculteurs.

Les vrais tenants de la commercialisation des œufs de table ici sont des femmes. Dans ce circuit de distribution des œufs de table, les grossistes et démi-grossites sont des femmes.

Généralement un éleveur qui a 1000 pondeuses traite avec une grossiste et 3 à 4 semi-grossistes (toutes des femmes).

2.6.6.2 Commercialisation de viandes de volailles (productions locales)

Contrairement aux œufs de table et aux viandes de volailles importées qui sont commercialisés toute l’année, la commercialisation des viandes de volailles locales est saisonnière. Les périodes de pointes de vente des volailles locales demeurent celles des fêtes de fin d’année, de pâques et pendant les vacances (lors des cérémonies religieuses de baptêmes et de communion).

Schéma 3 : Circuit de distribution de viandes de volailles (productions locales des élevages modernes)

Source : Enquête GAI, 2005

La distribution des viandes de volailles produites par les Aviculteurs s’organise suivant trois principaux axes.

Le premier axe concerne les grossistes représentés par les grandes sociétés de productions de poulets de chairs telles que AGRO ROCH et SAAB qui en dehors de leur propre production achètent en plus des poulets (chair, coquelet et poules de réformes) auprès des éleveurs pour satisfaire leur demande. Elles achètent la moitié ou toute la production de l’éleveur, mais à un prix réduit de 300 à 500 F CFA par animal vif. Elles ont développé un système d’abattage des volailles qui consiste en l’éviscération, et l’ensachage de la viande (poulet entier) qu’ils font conserver au frais grâce à système de chaîne de froid entretenu. La viande ainsi obtenue est vendue dans les supermarchés, hôtels, restaurants, services traiteurs qui les servent aux consommateurs fraîches ou cuites. Cette vente se faisait de façon permanente, mais à l’heure actuelle elle est en difficulté puisque les deux grandes Sociétés qui s’investissent dans cette

activité ont fermé, ne pouvant pas supporter la concurrence livrée par les viandes de volailles importées d’Europe et vendues sur place à des coûts moins chers (pratiquement la moitié des prix proposés par les grossistes).

Le deuxième axe est celui des demi-grossistes qui achètent environ la moitié du cheptel de l’Aviculteur (poulets de chair, coquelets et poules de réformes) sur les fermes et les revendent aux consommateurs. Ils achètent ces animaux à un prix réduit de 100 à 300 F CFA par sujet vif. Cette vente se mène surtout pendant les fêtes de fin d’année (au mois de décembre et janvier) dans les grandes villes, dans les marchés ou le long des grandes voies. Les animaux en vente sont donc exposés dans des cages (fabriquées pour la circonstance) munies de mangeoires et d’abreuvoirs car on continue de nourrir l’animal jusqu’à ce que le consommateur vienne l’acheter. Ces demi-grossistes sont parfois des Aviculteurs eux-mêmes ou tout au moins des personnes averties de l’élevage des poulets. Ils arrivent à vendre les poulets entre 2 500 à 3000 F CFA les veilles ou les jours des fêtes. Mais après les fêtes ce prix de vente chute de moitié. Il y a donc un grand risque de perte, dès qu’il y a mévente pendant cette période de pointe des ventes. Ceci explique pourquoi, certains éleveurs choissent de produire des coquelets qui ressemblent aux poulets (coqs) locaux capables de maintenir son prix de vente dans le temps, contrairement aux poulets chair dont les prix chutent après les fêtes.

Le troisième axe est la vente directe de 5 à 20 poulets directement aux consommateurs par les Aviculteurs à prix réduit de 50 F CFA. Il s’agit des achats faits dans le cadre des manifestations (cérémonies mortuaires, religieuses, anniversaires, mariages etc.).

2.6.6.3 Commercialisation des produits de volailles importés

Le circuit de distribution des produits importés au Bénin est très structuré autour de trois axes clés desservis régulièrement toute l’année. Les Importateurs ont de grands entrepôts ou magasins frigorifiques de même que des camions frigorifiques. Le circuit de distribution au plan national est constitué des intermédiaires communément appelés « poissonneries » traditionnellement reconnues dans la vente des poissons congelés. Ils associent actuellement à cette vente de poissons, la vente de la viande de poulets.

L’axe central consiste à l’achat (chez les Importateurs) des viandes de volailles par de revendeurs/détaillants (grandes poissonneries) qui achètent en gros. Ils les revendent aux rôtisseurs de rue (les Nigériens qui font des brochettes « tchatchanga ») et aux détaillants (demi-gros) ou en détail directement aux consommateurs. Ces détaillants sont de petites poissonneries installées aux bords des grandes voies des grandes villes béninoises, et qui revendent au kilogramme des viandes de volailles aux consommateurs. Ces derniers desservent aussi les revendeuses des marchés locaux qui s’investissent dans la transformation (rôtisseries, restaurations etc.).

Le deuxième axe est celui qui concerne à la fois les œufs et les viandes congelés. Il consiste dans la vente de ces produits aux superettes et revendeuses des marchés locaux. Ces dernières ont un réseau de petites revendeuses qui promènent surtout les œufs vers les consommateurs. C’est à ce niveau que se pose le problème de la qualité de tels œufs soumis aux phénomènes de congelation-décongelation.

Le troisième axe traite de l’exportation et de la réexportation des viandes de volailles congelées par les Importateurs vers les marchés nigérians en passant par des grossistes nigérians. Ces derniers louent sur place des camionnettes (« Peugeot 404 bâchées ») auprès des conducteurs béninois pour acheminer frauduleusement leurs marchandises vers le Nigeria

Schéma 4 : Circuit de distribution des produits de volailles congelées (œufs et viandes)

Source : Enquête GAI, 2005

2.6.6.4 Prix des produits de volailles aux grossistes et consommateurs

Les produits congelés importés coûtent moins chers que les produits locaux et sont mieux conditionnés.

Le plateau d’œufs importés coûte 500 à 700 F CFA moins cher que le plateau d’œufs produits sur place au Bénin. Les œufs importés présentent d’autre avantage ; ils sont vendus avec emballage perdu.

La viande de poulet congelé coûte 300 à 500 F CFA moins cher que le poulet vif produit dans les par les fermes avicoles modernes. Lorsque ce poulet moderne subit l’abattage et la congélation, il est vendu autour de 2500 soit deux fois plus chers que la viande du poulet congelé importé au Bénin.

Tableau 45: Prix aux grossistes et consommateurs des produits de volailles (F CFA) Prix

Produits

Grossistes Consommateur s

Observations Œuf local (plateau de 30) 1200 – 1300 1500 – 1800

Œuf importé (plateau de 30) 800 1000 -1100 Vente avec emballage perdu Poulets Bicyclette adulte (vif) - 1500 -2500

Poulets de chairs (vif) 1100 – 1300 1800 – 2500

Coquelets (vif) 2500-3000

Poules réformées (vif) 1500 -1700 1800-2500 Poulets importés (viande) 1000 – 1200 1500 – 1800

Source : Enquête GAI, 2005