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DES COMITÉS D'USINES

Dans le document Td corrigé Lettres de la prison pdf (Page 21-29)

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Les masses prolétaires turinoises, tous les éléments révolutionnaires de la classe ouvrière italienne, se tournèrent rapidement, dans un élan spontané d'intuition proléta-rienne et révolutionnaire, vers la Révolution russe, vers le bolchévisme, vers Lénine.

La nouvelle de la Révolution russe de mars fut accueillie à Turin, a écrit Gramsci, avec une joie indescriptible. Les ouvriers pleurèrent quand ils apprirent que le régime tsariste avait été abattu par les ouvriers de Pétrograd. Ils ne se laissèrent cependant pas éblouir par la phra-séologie démagogique de Kérenski et des menchéviks. Lorsque, en juillet 1917, la mission militaire envoyée en Europe occidentale par le Soviet de Pétrograd arriva à Turin, ses membres, les menchéviks Smirnov et Goldenberg, qui parlèrent à une foule de vingt-cinq mille personnes, furent accueillis par les cris mille fois répétés de «Vive le camarade Lénine, vivent les bolchéviks ».

Goldenberg n'était pas particulièrement bien impressionné par ce salut : il ne réussissait Pas à comprendre comment le camarade Lénine pouvait avoir acquis une telle popularité chez, les ouvriers de Turin. L'on ne doit pas oublier que cette manifestation eut lieu après qu'avait été étouffée l'insurrection de juillet à Pétrograd et pendant que les journaux bourgeois étaient pleins d'attaques violentes contre Lénine et contre les bolchéviks qu'il traitaient de bandits, d'ambitieux, d'agents et d'espions de l'impérialisme allemand.

Du début de la guerre italienne (24 mai 1915) jusqu'au jour de la manifestation dont nous parlons, le prolétariat turinois n'avait fait aucune manifestation de masse. La grandiose manifestation organisée en l'honneur du Soviet des députés ouvriers de Pétrograd ouvrit une nouvelle période du mouvement des masses. Un mois était à peine passé que les ouvriers de Turin s'insurgèrent les armes à la main contre l'impérialisme et le militarisme italien. L'insur-rection éclata le 23 août 1917. Durant cinq jours les ouvriers se battirent dans les rues et sur les places de la ville. Les insurgés qui disposaient de fusils, de grenades et de mitrailleuses, parvinrent à occuper divers secteurs de la ville. Trois ou quatre fois ils tentèrent de s'emparer du centre de la ville où avaient leurs sièges les institutions municipales et le commandement militaire. Mais deux années de guerre et de réaction avaient détruit l'organisation proléta-rienne qui était si forte auparavant. Les ouvriers, dix fois moins armés que leurs adversaires, furent battus. Ils avaient vainement compté sur l'appui des soldats : ceux-ci crurent, comme on le leur insinua, que l'insurrection avait été provoquée par les Allemands.

La foule dressa des barricades, entoura les quartiers qu'elle occupait de haies de fil de fer barbelé parcouru par le courant électrique et repoussa cinq jours durant toutes les attaques dés troupes et de la police. Plus de cinq cents ouvriers tombèrent dans cette lutte; plus de deux mille furent gravement blessés. Après la défaite les meilleurs éléments de la classe ouvrière furent arrêtés et chassés de Turin. A la fin de l'insurrection, le mouvement avait perdu de son intensité révolutionnaire mais les masses demeuraient comme avant orientées vers le communisme.

Tout de suite après l'insurrection d'août, Gramsci fut élu secrétaire de la section turinoise du parti socialiste. Il y avait là la reconnaissance officielle de son rôle de dirigeant du prolétariat de la ville la plus rouge d'Italie. Il y avait là la reconnaissance du rôle qu'il avait joué en préparant les ouvriers turinois à comprendre la révolution russe, à comprendre et à aimer ses chefs Lénine et Staline. Depuis l'époque des rencontres de Zimmerwald et de Kienthal, l'une des plus grandes préoccupations de Gramsci avait été celle d'arriver à connaître les courants révolutionnaires du mouve-ment ouvrier international et en premier lieu le bolchévisme et à prendre contact avec les représentants qualifiés de ces courants. Ce n'était pas facile dans l'Europe en guerre alors que les frontières étaient devenues des barrières presque insurmontables.

Sur la table de Gramsci s'accumulaient les publications subversives, illégales, venues de toutes les parties du monde et rédigées dans toutes les langues du monde. Les écrits de Lénine, les documents du Parti bolchévik, étaient impatiemment attendus, traduits, lus et discutés collectivement, expliqués, diffusés dans les usines. Gramsci était l'âme de ce travail. Des écrits de Lénine jaillissait une parole neuve, la parole que les ouvriers italiens attendaient et qui devaient les guider dans leurs grandes luttes d'après-guerre. La doctrine marxiste débarrassée des scories sous lesquelles les oppor-tunistes avaient enterré sa substance révolutionnaire réapparaissait dans sa vraie lumière comme la doctrine de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolé-tariat. Les nouveaux développements que le marxisme allait recevoir dans les œuvres et dans les actions de Lénine, l'expérience du bolchévisme et de la Révolution russe, ouvraient devant les ouvriers italiens une perspective concrète pour la solution des problèmes qui à la fin de la guerre s'imposaient à eux.

Gramsci fut le premier à comprendre en Italie la valeur internationale de l'ensei-gnement de Lénine, la valeur internationale du bolchévisme et de la grande Révolution socialiste d'Octobre.

La Révolution russe, écrivait-il en 1919, a révélé une aristocratie d'hommes d'État qu'aucune nation ne possède. Il s'agit d'environ deux milliers d'hommes qui ont consacré toute leur vie à l'étude expérimentale des sciences politiques et économiques, qui, durant des dizaines d'années d'exil, ont analysé minutieusement tous les problèmes de la révolution, qui, dans leur lutte, dans leur duel inégal contre la puissance du tsarisme, se sont forgés un caractère d'acier, qui, vivant au contact de toutes les formes de la civilisation capitaliste d'Europe, d'Asie, d'Amérique, ont acquis de leurs responsabilités une conscience exacte et précise, froide et coupante à l'égal de l'épée des conquérants d'empires.

du monde pouvant être utilisées au bénéfice de la révolution; l'homme qui tient en échec et qui bat les hommes d'État les plus raffinés et les plus rusés de la bourgeoisie...

La révolution est telle... lorsqu'elle s'incarne en un type d'État, lorsqu'elle devient un système organisé de pouvoir... la révolution prolétarienne est telle lorsqu'elle donne vie à un État typiquement prolétarien et qui développe ses fonctions essentielles comme une émana-tion de la vie et de la puissance prolétariennes.

Les bolchéviks ont donné une forme d'État aux expériences historiques et sociales du prolétariat russe, qui sont les expériences de la classe ouvrière internationale... l'État des Soviets est devenu l'État de tout le peuple russe et cela a été obtenu par la ténacité du Parti communiste, par la confiance et la loyauté enthousiastes des ouvriers, par l'incessante œuvre de propagande, d'éclaircissement, d'éducation, accomplie par les hommes du communisme russe conduits par la claire volonté du maître de tous, Lénine. Le Soviet s'est révélé immortel en tant que forme de société organisée adaptée aux multiples besoins de la grande masse du peuple russe, et en tant que forme de société qui incarne et satisfait les aspirations et les espérances de tous les opprimés de la terre... l'État des Soviets fait la preuve qu'il est le premier noyau d'une société nouvelle... L'histoire est donc en Russie, la vie est donc en Russie; c'est seulement dans le régime des Conseils que tous les problèmes de vie et de mort qui pèsent sur le monde trouvent leur juste solution.

Instruit par l'expérience de la Révolution russe, Antoine Gramsci remettait en place dans le mouvement socialiste italien et popularisait parmi les masses le concept de la dictature du prolétariat en tant qu'élément essentiel du marxisme.

Dans la première édition en langue italienne des œuvres de Karl Marx avait disparu jusqu'à l'expression « dictature du prolétariat ». Dans la Critique du Program-me de Gotha le traducteur réformiste s'était donné le soin de substituer à cette expres-sion l'expresexpres-sion inoffensive de « lutte de classe du prolétariat ». Antoine Labriola, grand connaisseur et vulgarisateur de la pensée de Marx, avait parlé de la dictature du prolétariat comme du « gouvernement éducatif de la société » après la conquête du pouvoir par la classe ouvrière. Mais Antoine Labriola n'avait pas été capable de comprendre et d'expliquer ce que signifiait concrètement cette expression du point de vue général et aussi du point de vue qui concernait la société italienne et les ouvriers italiens. Le terme « dictature du prolétariat » demeura pour lui un terme confus de philosophie politique. Plus tard les « théoriciens » du syndicalisme appelèrent

« dictature du prolétariat » les violences qu'ils exerçaient contre les sièges des syndi-cats réformistes pour contraindre les organisations syndicales à faire des grèves à répétition sans préparation et sans perspectives de succès. Après la victoire de la Révolution d'Octobre, le parti socialiste inscrivit la dictature du prolétariat dans son programme mais, au sein même du parti, pendant que Turati proclamait que les Soviets étaient à la république parlementaire ce que les barbares étaient à la cité, ceux qui se prétendaient des révolutionnaires étaient incapables de comprendre en quoi

pouvait consister l'obligation de lutter de manière concrète pour instaurer la dictature du prolétariat.

La formule « dictature du prolétariat », écrivait Gramsci, en prenant position aussi bien contre les opportunistes à la Turati que contre le révolutionnarisme verbal des centristes à la Serrati et des faiseurs de grimaces à la Bombacci, doit cesser d'être uniquement une formule, une occasion de faire de la phrase révolutionnaire. Qui veut la fin doit aussi vouloir les moyens. La dictature du prolétariat est l'instauration d'un nouvel État, de l'État prolétarien...

Cet État ne s'improvise pas : les communistes bolchéviks russes travaillèrent pendant huit mois à diffuser le mot d'ordre : Tout le pouvoir aux Soviets, et les Soviets étaient connus par les ouvriers russes depuis 1905 ! Les communistes italiens doivent considérer l'expérience russe comme un trésor et, grâce à elle, économiser temps et travail.

Fort des études qu'il avait faites auparavant sur les formes d'organisation de la classe ouvrière et de la lutte de classe à l'usine, Gramsci liait de manière directe le problème de la lutte pour la dictature du prolétariat au problème de la création d'une organisation ouvrière de type nouveau dans laquelle s'incarnerait la. lutte des ouvriers pour le pouvoir et qui pourrait devenir la base de l'État prolétarien.

Existe-t-il en Italie, demandait-il, comme institution de la classe ouvrière quelque chose qui puisse être comparé au Soviet, qui participe de sa nature ? Quelque chose qui nous autorise à affirmer : le Soviet est une forme universelle, il n'est pas une institution russe, seulement russe : le Soviet est la forme dans laquelle, partout où existent des prolétaires en lutte pour conquérir l'autonomie industrielle, la classe ouvrière manifeste cette volonté de s'émanciper, le Soviet est la forme d'auto-gouvernement des masses ouvrières ? Existe-t-il un germe, une velléité, une forme timide de gouvernement des Soviets en Italie, à Turin ?

Et il répondait :

Oui, il existe en Italie, à Turin, un germe de gouvernement ouvrier, un germe de Soviet, c'est la Commission intérieure d'usine.

La Commission intérieure d'usine était née durant la guerre à l'initiative des syn-dicats pour la défense des ouvriers face aux employeurs. S'étant vite détachée du contrôle direct des syndicats elle se développait comme un organisme autonome élu par toute la maîtrise et représentant toute la masse ouvrière en face du patron. La transformation était accélérée par les considérations générales devant lesquelles la

menaçait la société bourgeoise et le pouvoir de la bourgeoisie dans ses bases mêmes, sur le lieu même de la production. Gramsci fut le chef du mouvement des Conseils d'usines. Le journal qu'il fonda le 1er mai 1919, L'Ordine nuovo (L'Ordre nouveau), fut l'organe de ce mouvement.

Très peu des vieux dirigeants socialistes comprirent le mouvement des Conseils d'usines. On reprocha à Gramsci de concentrer l'attention des ouvriers non plus sur les travaux parlementaires mais sur les problèmes de la production et de l'usine, on lui reprocha d'être un syndicaliste. Toute la polémique de Gramsci était au contraire dirigée contre le syndicalisme et tendait à démontrer que les syndicats de métier ne sont pas les organes dont la classe ouvrière puisse se servir pour organiser la lutte pour la conquête du pouvoir et construire son propre État. On l'accusa d'éluder, en faisant des Conseils d'usines l'axe de la lutte pour le pouvoir, le problème du parti et de sa fonction dirigeante. En réalité Gramsci comprenait fort bien depuis 1917 que le parti socialiste italien, dans lequel jouaient aux patrons les réformistes, les centristes et les démagogues impuissants, n'était pas en mesure de diriger la lutte du prolétariat italien pour le pouvoir. Il comprenait en même temps que, dans la conjoncture italienne de l'après-guerre, la lutte pour le pouvoir ne pouvait être différée si l'on ne voulait pas ouvrir la porte à la réaction terrible de la bourgeoisie.

La phase actuelle de la lutte de classe en Italie, écrivait-il, est la phase qui précède : ou la conquête du pouvoir politique par le prolétariat révolutionnaire avec le passage à de nouveaux modes de production et de distribution qui permettront une reprise de la puissance de production; ou une terrible réaction de la part de la classe possédante et de la caste de gouvernement. Aucune violence ne sera négligée pour subjuguer le prolétariat industriel et agricole et lui imposer un travail servile.

Il fallait faire vite. Le problème du « temps » était pour Gramsci un problème essentiel. Et pour faire vite il ne fallait pas « renvoyer » la lutte pour le pouvoir à une époque ultérieure et, en attendant, pourvoir à l'organisation d'un nouveau parti révolutionnaire; il fallait au contraire et simultanément résoudre le problème du parti, c'est-à-dire de la direction politique de tout le mouvement de l'avant-garde du prolé-tariat et aussi le problème de l'organisation des plus vastes masses ouvrières et travailleuses dans des formes adaptées à la lutte pour la prise du pouvoir. L'énergie révolutionnaire qui se dégageait des masses durant la crise de l'après-guerre était telle qu'elle aurait dû permettre de résoudre à la fois ces deux problèmes. Gramsci lui-même reconnut par la suite que quelques-unes de ses formulations de 1919 et 1920 manquaient de précision, mais l'essentiel tient dans ce fait que, dès le premier mo-ment, la création et le développement des Conseils d'usines il les voulait liés à la

création et au développement d'un réseau d'organisations politiques, c'est-à-dire de « groupes communistes» capables de diriger le mouvement des Conseils d'usines et de renouveler radicalement le parti socialiste en révolutionnant sa structure, ses modes d'action, son activité quotidienne et son orientation politique. Le développement des Conseils d'usines aurait dû de cette manière conduire en même temps à la suprématie de la classe ouvrière dans le pays et à la suprématie dans le parti des éléments proléta-riens et révolutionnaires sur les réformistes et sur les centristes. Malheureusement, cela se produisit seulement à Turin.

A Turin et dans les centres où put parvenir l'influence directe de Gramsci, le mouvement des Conseils d'usines se développa de manière impétueuse, irrésistible.

Les réformistes furent chassés de la direction des syndicats, les centristes de la direction des sections du parti. Rien ne sépara plus la lutte revendicative de la lutte politique. Entre le prolétariat et la bourgeoisie s'engagea un combat à la vie à la mort dans lequel les ouvriers arrivèrent jusqu'au seuil de l'insurrection. En avril 1920, pour briser la tentative des employeurs qui voulaient détruire les Conseils d'usines, éclata sous la direction immédiate de Gramsci le mouvement le plus grandiose de toute l'après-guerre italienne, une grève générale politique de tout le prolétariat citadin, d'une durée de onze jours, rapidement soudée à une grève des ouvriers agricoles des provinces limitrophes, soutenue par des mouvements de solidarité qui prirent une ampleur toujours plus grande et un caractère toujours plus menaçant, tout cela jusqu'à ce que les chefs réformistes de la Confédération, appuyés par la direction du parti qui se disait révolutionnaire, intervinssent pour briser le mouvement en accord avec le gouvernement.

Les éléments de gauche du parti socialiste à qui Gramsci proposa alors un accord pour une action commune dans le but de déclencher et de diriger un mouvement révolutionnaire dans tout le pays en passant par dessus la tête de la direction du parti hésitante et toujours prête à capituler devant les réformistes, - les éléments de gauche repoussèrent les propositions de Gramsci. Sous le prétexte qu'il était nécessaire d'attendre que les comptes aient été réglés avec les réformistes et les centristes dans un congrès régulier du parti, Bordiga lui-même repoussa les propositions de Gramsci, Bordiga qui se donnait l'air d'être, à la. tête de la fraction abstentionniste, le plus révolutionnaire de tous mais qui en réalité jugeait des problèmes de la révolution avec les critères d'un pédant et couvrait son opportunisme du masque du doctrinaire de gauche.

Le mouvement des Conseils d'usines reste, dans l'histoire du mouvement ouvrier italien, la tentative la plus hardie accomplie par la partie la plus avancée du prolétariat pour réaliser sa propre hégémonie dans la lutte pour renverser le pouvoir de la bourgeoisie et instaurer la dictature prolétarienne. La question des forces motrices de la révolution italienne et la question paysanne comme corollaire du problème de la dictature prolétarienne étaient désormais posées et résolues correctement par le prolétariat turinois dirigé par Gramsci.

Nuovo en 1920, et elle les a réduites à l'état de colonies d'exploitation. Le prolétariat septen-trional, en s'émancipant lui-même de l'esclavage capitaliste, émancipera les masses paysannes méridionales asservies à la banque et à l'industrie du Nord. La régénération économique et.

politique des paysans ne doit pas être recherchée dans un partage de terres incultes et mal cultivées, mais bien dans la solidarité du prolétariat industriel qui a besoin à son tour de la solidarité des paysans, qui a intérêt à ce que le capitalisme ne renaisse pas économiquement de la propriété foncière, qui a intérêt à ce que l'Italie méridionale et les îles ne deviennent pas une base militaire de contre-révolution capitaliste... En brisant l'autocratie à l'usine, en brisant l'appareil oppressif de l'État capitaliste, en instaurant l'État ouvrier, les ouvriers briseront les chaînes qui tiennent le paysan attaché à sa misère, à son désespoir; en instaurant la dictature ouvrière, en ayant en main l'industrie et les banques, le prolétariat emploiera l'énorme puis-sance de l'organisation d'État Pour soutenir les paysans dans leur lutte contre les propriétaires, contre la nature, contre la misère; il donnera aux paysans le crédit, il instituera des coopé-ratives, il garantira la sécurité individuelle et protégera les biens de tous contre les saccageurs, il votera les crédits pour l'assainissement et l'irrigation. Il fera tout cela parce qu'il est de son intérêt de développer la production agricole, parce qu'il est de son intérêt d'avoir et de conserver la solidarité des masses paysannes, parce qu'il est de son intérêt d'orienter la

politique des paysans ne doit pas être recherchée dans un partage de terres incultes et mal cultivées, mais bien dans la solidarité du prolétariat industriel qui a besoin à son tour de la solidarité des paysans, qui a intérêt à ce que le capitalisme ne renaisse pas économiquement de la propriété foncière, qui a intérêt à ce que l'Italie méridionale et les îles ne deviennent pas une base militaire de contre-révolution capitaliste... En brisant l'autocratie à l'usine, en brisant l'appareil oppressif de l'État capitaliste, en instaurant l'État ouvrier, les ouvriers briseront les chaînes qui tiennent le paysan attaché à sa misère, à son désespoir; en instaurant la dictature ouvrière, en ayant en main l'industrie et les banques, le prolétariat emploiera l'énorme puis-sance de l'organisation d'État Pour soutenir les paysans dans leur lutte contre les propriétaires, contre la nature, contre la misère; il donnera aux paysans le crédit, il instituera des coopé-ratives, il garantira la sécurité individuelle et protégera les biens de tous contre les saccageurs, il votera les crédits pour l'assainissement et l'irrigation. Il fera tout cela parce qu'il est de son intérêt de développer la production agricole, parce qu'il est de son intérêt d'avoir et de conserver la solidarité des masses paysannes, parce qu'il est de son intérêt d'orienter la

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