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Cinétiques d'incorporation de l'azote alimentaire dans les tissus Répartition de

A I NTRODUCTION GENERALE

E.2 E FFETS D ' UNE VARIATION AIGUË OU CHRONIQUE DU NIVEAU D ' APPORT PROTEIQUE SUR LE

E.2.5 Cinétiques d'incorporation de l'azote alimentaire dans les tissus Répartition de

l'organisme 5 heures après le repas.

La figure 67 présente les cinétiques d'incorporation de l'azote exogène dans les fractions protéique (P) et non protéique (NP, acides aminés et peptides libres) des différents tissus prélevés pendant les 5 heures qui suivent le repas test. Le tableau 38 donne, 5 heures après le repas, la répartition de l'azote exogène dans les différents pools azotés (organes, tissus, fluides corporels et contenus luminaux) de l'organisme.

E.2.5.1 Muqueuses de l'intestin grêle.

Pendant toute la période postprandiale, la quantité d'azote exogène incorporé dans les fractions azotées protéique et non protéique de la muqueuse de l'intestin grêle était supérieure dans les groupes AP-50 et HP-50 par rapport au groupe AP-14 (P<0,05). Par contre, à part à 1 et 5 heures dans la fraction NP, les résultats concernant les groupes AP-50 et HP-50 n'étaient pas différents. Les quantités d'azote alimentaire incorporé étaient, pour tous les groupes, beaucoup plus importantes dans la fraction P que dans la fraction NP. Les cinétiques observées étaient elles aussi très différentes entre les 2 fractions. Ainsi, si l'on observait une augmentation croissante des quantités d'azote alimentaire incorporé dans les protéines de la muqueuse intestinale, cela n'était pas le cas en ce qui concerne la fraction NP, pour laquelle on observait tout d'abord une augmentation (jusque vers 3-4 heures) et ensuite une diminution. Cinq heures après le repas, on retrouvait 57 ± 4, 104 ± 11 et 93 ± 8 µmol Nexo.100 g PC-1 dans la fraction P et 4 ± 1, 17 ± 2 et 11 ± 2 µmol Nexo.100 g PC-1 dans la

fraction NP de la muqueuse intestinale des rats des groupes AP-14, AP-50 et HP-50, respectivement.

Les données obtenues nous ont permis de calculer le taux de synthèse protéique (ou FSR, Fractional Synthesis Rate), exprimé en %.j-1 pour la muqueuse intestinale de l'intestin

proximal, médian ou distal et du côlon, en considérant qu'en situation postprandiale les acides aminés de la lumière intestinale était les précurseurs majoritaires de la synthèse

protéique dans la muqueuse intestinale (Stoll et al., 1999a) (Tableau 39). Les résultats obtenus une heure après le repas démontraient que le niveau d'apport protéique pendant la période d'adaptation n'avait pas d'effet sur le taux de synthèse protéique (pas de différence significative entre les groupes AP-50 et HP-50). Nous avons aussi observé une diminution de ce taux de synthèse le long de l'intestin, avec des valeurs maximales au niveau proximal (66 et 59%/jour, groupes AP-50 et HP-50, respectivement) et minimales au niveau du côlon (16 et 13%/jour, groupes AP-50 et HP-50, respectivement).

E.2.5.2 Protéines plasmatiques et foie.

Les quantités d'azote exogène incorporé dans les protéines plasmatiques étaient toujours plus importantes chez les animaux des groupes AP-50 et HP-50 que chez ceux du groupe AP-14 (P<0,05). Les résultats concernant les groupes AP-50 et HP-50 n'étaient statistiquement différents que 5 heures après le repas, avec 2 fois plus d'azote alimentaire incorporé dans les protéines plasmatiques chez les rats AP-50 que chez les rats HP-50 (201 ± 14 vs 99 ± 8 µmol Nexo.100 g PC-1, respectivement, P<0,05). Une augmentation brutale de

l'incorporation de l'azote exogène dans les protéines plasmatiques du groupe AP-50 était en effet observée entre la 4ème et la 5ème heure de la période postprandiale.

Dans le foie, aussi bien dans la fraction azotée protéique que dans la fraction azotée non protéique, il y avait significativement plus d'azote alimentaire incorporé chez les rats du groupe AP-50 par rapport aux rats contrôle entre 3 et 5 heures après le repas. En ce qui concerne les rats HP-50, le même résultat était observé mais à toute heure de la période postprandiale. Les quantités d'azote exogène retrouvé dans les fractions P et NP du foie étaient significativement plus élevées 1, 2 et 3 heures (P) et 1, 2, 3 et 4 heures (NP) chez les rats HP-50 que chez les rats AP-50. Cinq heures après le repas, on retrouvait 2 fois plus d'azote alimentaire dans les protéines hépatiques des rats des groupes AP-50 et HP-50 (199 ± 23 et 193 ± 22 µmol Nexo.100 g PC-1, respectivement) que dans celles des rats du groupe

AP-14 (91 ± 8 µmol Nexo.100 g PC-1, P<0,05). En ce qui concerne la fraction non protéique,

ce chiffre était de 3 à 4 (AP-14: 9 ± 2; AP-50: 27 ± 5 et HP-50 : 36 ± 5 µmol Nexo.100 g PC-1).

E.2.5.3 Rein.

La quantité d'azote alimentaire incorporé dans les protéines de rein était très significativement augmentée après les 15 jours de régime hyperprotéique, jusqu'à 5 fois plus (30 ± 6 vs 5 ± 1 µmol Nexo.100 g PC-1, rats HP-50 et AP-50 respectivement) 5 heures après le

repas. En ce qui concerne la fraction azotée protéique, il n'y avait jamais de différence dans les quantités d'azote alimentaire incorporé entre les groupes AP-14 et AP-50.

Les cinétiques d'incorporation observées étaient différentes entre les groupes. Ainsi, si un plateau était atteint dès 3 heures dans les groupes AP-14 et AP-50, ce n'était pas le cas dans le groupe HP-50, pour lequel une augmentation constante était observée pendant toute la durée de l'expérience.

Durant les 3 premières heures suivant le repas test, significativement plus d'azote alimentaire était retrouvé dans le pool NP du rein chez les rats HP-50, par rapport aux rats AP-14 et AP-50. Après 3 heures, il y avait plus d'azote exogène dans le pool NP des rats des groupes AP-50 et HP-50 que dans celui des rats du groupe AP-14. Enfin, à 5 heures, la seule différence significative concernait les groupes AP-14 et AP-50 (6 ± 1 et 15 ± 3 µmol Nexo.100

g PC-1, respectivement), les animaux du groupe HP-50 atteignant une valeur intermédiaire

(11 ± 1 µmol Nexo.100 g PC-1).

Les cinétiques d'incorporation différaient entre les groupes, avec un pic observé à 3 heures dans le groupe HP-50, et une augmentation continue pour les groupes AP-14 et AP- 50.

E.2.5.4 Muscles squelettiques.

Une quantité plus importante d'azote exogène était incorporée dans les protéines des muscles chez les animaux des groupes AP-14 et AP-50, en comparaison avec les résultats du groupe HP-50. Toutefois, la grande variabilité des résultats, surtout dans le groupe AP-50, n'a pas permis d'obtenir de différences significatives entre les groupes. Cinq heures après le repas, les quantités d'azote alimentaire incorporé dans les protéines musculaires étaient de 618 ± 317 ; 910 ± 191 et 577 ± 61 µmol Nexo.100 g PC-1 dans les groupes AP-14, AP-50 et

HP-50, respectivement.

De plus, un plateau était mis en évidence dès 1 heure dans le groupe AP-14 et vers 4 heures dans le groupe AP-50, alors que dans le groupe HP-50, l'apparition d'un plateau était moins nette.

Dans le pool azoté non protéique par contre, significativement plus d'azote alimentaire était retrouvé chez les animaux du groupe HP-50 que chez ceux des groupes AP- 14 et AP-50 (P<0,05 HP-50 vs AP-14 et AP-50, sauf à 3 heures et à 5 heures P<0,05, HP-50 vs AP-14 uniquement).

Alors qu'une augmentation de la quantité d'azote alimentaire incorporé dans le pool musculaire NP était observée dans les groupes AP-14 et AP-50 tout au long de la période d'étude, un pic était mis en évidence entre 3 et 4 heures chez les animaux du groupe HP-50.

Finalement, à 5 heures, les pools musculaires NP des rats des groupes AP-14, AP-50 et HP- 50 contenaient 122 ± 13, 233 ± 39 et 324 ± 48 µmol Nexo.100 g PC-1, respectivement.