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Moyens expérimentaux mis en œuvre

1. Techniques analytiques

1.1. Méthodes d’analyse des solutions liquides

1.1.1. Chromatographie liquidehaute performance

La chromatographie liquide à haute performance (HPLC en anglais) est une technique de séparation et d'analyse des constituants à la fois qualitative et quantitative. Elle est basée sur les différences d'affinité des substances à analyser à l'égard de deux phases, l'une stationnaire, l'autre mobile.

Dans cette technique, un solvant ou un mélange de solvants (phase mobile ou éluant) parcourt une colonne contenant des particules poreuses (colonne remplie). Cette phase solide est appelée phase stationnaire. A l'instant initial, le mélange à séparer est injecté à l'entrée de la colonne où il se dilue dans la phase mobile qui l'entraîne à travers la colonne. Si la phase stationnaire a été bien choisie, les constituants du mélange ou solutés sont inégalement retenus lors de la traversée de la colonne. De ce phénomène appelé rétention il résulte que les constituants du mélange injecté se déplacent tous moins vite que la phase mobile et que leurs vitesses de déplacement sont différentes. Ils sont ainsi élués de la colonne les uns après les autres et donc séparés. Un détecteur placé à la sortie de la colonne couplé à un enregistreur permet d'obtenir un tracé dans le temps appelé chromatogramme. En présence du fluide porteur seul, le signal est constant, constituant la ligne de base ; au passage de chaque soluté séparé, le signal enregistré par le détecteur approprié prend la forme d'un pic. Dans des conditions chromatographiques données, le temps de rétention (temps au bout duquel un composé est élué de la colonne et détecté) caractérise qualitativement une substance. L'amplitude de ces pics, ou encore l'aire limitée par ces pics et la prolongation de la ligne de base permet de mesurer la concentration de chaque soluté dans le mélange injecté après une procédure de calibration.

56 1.1.1.1. Dosage du paracétamol

Des analyses HPLC/UV (figure II.1) ont été effectuées en routine pour évaluer la conversion du paracétamol.

Figure II.1 - Schéma de principe de la chromatographie liquide avec détection UV/visible.

Nous avons utilisé une chaîne chromatographique Thermo Finnigan composée des éléments suivants :

• Dégazeur : SpectraSystem SCM1000

• Pompe d'injection : pompe quaternaire haute pression SpectraSystem P1000XR. Elle est munie d'un système de gradient permettant d'effectuer une programmation de la nature du solvant. Elle permet de travailler :

- en mode isocratique, c'est-à-dire avec un éluant de composition constante tout

au long de l'analyse ; à l’aide d’une chaine chromatographique équipée d’une barrette de diodes disponible au début de l’étude, nous avons vérifié qu’une méthode isocratique permettait de séparer le paracétamol des intermédiaires d’oxydation (pas de co-élution pour ce pic) ;

- en mode gradient, c'est-à-dire avec une variation de la concentration des

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• Colonne chromatographique : ProntoSIL C18, AQ de dimensions 250 mm × 4 mm. Cette colonne, thermostatée à 30°C dans un four, est constituée de microparticules sphériques (5 µm) de silice greffées avec des chaînes alkyles à 18 carbones.

• Injecteur et passeur automatique d’échantillons : injecteur à boucle d'échantillonnage SpectraSystem AS3000. Ce système permet d'avoir un volume injecté constant, ce qui est important pour l'analyse quantitative en calibration externe. Pour les analyses, une boucle de 20 μL a été utilisée.

• Détecteur : détecteur UV/visible SpectraSystem UV2000 qui permet d’enregistrer l’absorbance à deux longueurs d’onde simultanément. La lampe deutérium est utilisée pour des longueurs d'ondes variant de 190-350 nm. Pour que ce type de détecteur soit utilisable, il faut que :

- le produit à détecter absorbe la lumière à une longueur d'onde accessible à

l'appareil : la figure II.2 montre le spectre d’absorbance du paracétamol avec un maximum autour de 250 nm ;

- la phase mobile n'absorbe pas la lumière à la longueur d'onde choisie par

l'opérateur ; c’est bien le cas pour l’éluant choisi, un mélange d’eau et d’acétonitrile.

L’acquisition et le traitement des chromatogrammes sont réalisés à l’aide du logiciel CHROMQUEST 4.2.

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Les analyses ont été conduites dans les conditions rassemblées dans le tableau II.1. La phase mobile utilisée est de l’eau, dont la polarité est modulée par de l’acétonitrile. L’eau ultra pure est acidifiée pour avoir un pH de l’ordre de 2, afin d’éviter l’ionisation des nombreux groupes hydroxyles des composés phénoliques pendant l’analyse, ce qui améliore à la fois la résolution et la reproductibilité.

Phase mobile (Aqueux/Organique) Eau ultra pure acidifiée par H3PO4 (pH=2,2) / Acétonitrile

Méthode d’élution utilisée

Composition volumique (Aqueux/Organique)

Isocratique 90/10

Débit d’éluant 1 mL.min-1

Température de la colonne 30°C

Longueur d’onde utilisée pour la détection du

paracétamol 254 nm

Durée de la méthode 10 min

Temps de rétention du paracétamol 7,4 min

Tableau II.1 - Méthode de séparation HPLC pour le suivi du paracétamol.

Les analyses ont été effectuées en utilisant un étalonnage externe (une courbe de calibration caractéristique du paracétamol est présentée dans l’annexe A). La courbe de calibration est renouvelée avant chaque analyse des échantillons prélevés dans le réacteur. L’erreur relative de détermination de la concentration de paracétamol est inférieure à 1% pour des concentrations de paracétamol dans la gamme de concentrations de la droite de calibration. L’appareil est capable de détecter des concentrations de paracétamol de quelques dizaines de µg.L-1.

1.1.1.2. Evaluation des intermédiaires réactionnels

Pour quelques essais particuliers avec différents catalyseurs, nous avons aussi essayé de déterminer et dans certains cas quantifier les intermédiaires formés lors de l’oxydation (photo-)Fenton hétérogène, par analyse HPLC/UV/MS.

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Les analyses ont été réalisées sur une chaîne HPLC Accela 600 (Thermo Fisher), constituée d’une pompe à gradient quaternaire, d’un injecteur automatique thermostaté et d’un détecteur à barrettes de diodes avec cellule light pipe de 5 cm (figure II.3).

Figure II.3 – Chaîne HPLC/UV/MS Thermo Fisher.

Les séparations ont été effectuées à 40°C sur une colonne Luna PFP 2 (150 × 2 mm, 3 µm) obtenue auprès de la société Phenomenex.

La phase mobile, délivrée à 200 µL.min-1, a consisté en un mélange d’eau (0,1% V/V d’acide formique) (éluant A) et d’acétonitrile (0,1% V/V d’acide formique) (éluant B) selon le gradient suivant : 0-10 min, 3% de B ; 10-30 min, 3-80% de B ; 30-35 min, 80% de B ; 35-36 min, 80-3% de B ; 36-42 min, 3% de B.

Grâce au dispositif à barrettes de diodes, plusieurs longueurs d’ondes (200-600 nm) ont pu être utilisées pour quantifier les composés non ionisables ou pour bénéficier d’une réponse linéaire (en l’absence de coélution).

Les analyses MS ont été réalisées en mode positif et négatif sur un spectromètre de masse de type Exactive (Thermo Fisher). Ce spectromètre comprend une source électrospray (ESI), une cellule de collision HCD et un analyseur Orbitrap à transformée de Fourier.

Les paramètres principaux étaient :

- Tension du cône : 3,00 KV (mode positif) ; - 3,00 KV (mode négatif) - Température du capillaire d’entrée : 350°C

- Débit du gaz principal de désolvatation : 50 (unités arbitraires) - Débit du gaz auxiliaire de désolvatation : 20 (unités arbitraires) - Gamme de masses : 50 à 600 m/z

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- Fréquence d’acquisition : 1 Hz

- Temps de remplissage maximum de la trappe : 100 ms - Nombre maximum d’ions dans la trappe : 3.106 ions

Les spectres de masses ont été acquis et traités (prévision des formules brutes) à l’aide du logiciel Xcalibur (version 2.0, Thermo Fisher) et du logiciel MetAlign (version 041011, Arjen Lommen) pour l’élimination du bruit et l’extraction des ions.

Ces analyses ont été effectuées par David Riboul au LGC.