On estime non sans raison que Ie problema du chomage dans les pqys en voie
d'industrialisation de l'Afrique constitue une menace bien plus serieuse pour Ie pro-gres economique et la stabilite politique que ne l'etaient les crises economiques et les poussees de chomage qui se produisaient periodiquement dans les pays actuellement industrialises au cours de leur phase de developpement. Comme dans Ie cas de nombreux problemas qui se posent en Afrique, cette difference est due au fait que la necessite d'accelerer Ie developpement se superpose aux difficultes que rencontrent les pays qui s' engagent tard dans la course
a
l' industrialisation.Dans l'economie en expansion de la Grande-Bretagne du
XVIlle
et du debut du XIXe siecle par exemple, Ie degre de specialisation du secteur manufacturier etait moindre, Ie clivage entre les villes et les zones rurales en ce qui concerne Ie revenu et les equipements sociauy moins marque et Ie pouvoir de negoeiation des travailleurs syndi-ques plus faible que dans les pays afrieains d'aujourd'hui. Ces facteurs ont attenue les consequences de tout ralentissement de l'activite economique de la Grande-Bretagne au cours de cette periode.Malheureusement, tout revers economique risque d'avoir des consequences plus sensibles dans l'Afrique en voie de developpement, ou l'on s'efforce de ramener les 200 annees de croissance industrielle des pays industrialises en mains d'un quart de cette periode et ou la situation est radicalement differente de celIe qui existait au moment au les pqys industrialises se sont engages dans 1e processus de croissance, pour la raison precisement que ces deux groupes de pays sont maintenant intimement lies sur Ie plan economique et intellectuel. Le developpement du travail d'ustne, l'apparition d'un syndicalisme dynamique, la formation de villes opulentes dans un contexte de misere rurale et les espoirs nourris en ce qui concerne l'accroissement r-api.de du niveau de vie, sont autant de phenomenes communs aux pays avances et aux pays en voie de developpement. Mais alors meme que les pays developpes ant su aborder efficacement toutes les consequences de ces phenomenes dans leur stade de "maturiteI t , les pays en voie de developpement doivent s'y attaquer
a
un momentou
leurs economies en sont encorea
l'une des phases initiales de transformation.II
est done douteux que de nombreux pays en voie de developpement puis sent survivre aux consequences explosives que peut avoir Ie degre de chomage urbain que la projection des tendances actuelles fait pr-evoLr , Dans un sens, les pays survivraient bien entendu en apparen-ce, mais subsistera
un niveau peu eleve de revenu et dans des conditions telles que toute action en faveur de la croissance industrielle contiendrait les germes de son echec, parait inacceptable.Si lion veut mettre au point des mesures correctives efficaces, il faut salSlr les caracteristiques economiques des pays africains en voie de developpement, qui tendent
a
engendrer des forces defavorables au developpement eta
la croissance ordon-nes. Dans Ie present chapitre, on s'interessera surtouta
la question cruciale duchdrnage urbain, de son ampleur et de ses causes (compte tenu en particulier des mouve-ments migratoires) au Ghana, qui a ete l'un des premiers pays africains
a
essayer des'industrialiser.
Dans la section premiere on examinera la nature et l'importance du probleme de ,ohDrnage au Ghana, en pretant une attention parvtLcuLier-e
aI'
analyse critique desestimations fondees sur les recensementsj la section suivante est consacree
a
l'etudedu chomage dans les regions urbaines et des repercussions des mouvements migratoires;
la section 3 traite de l'exode rural, en examine les caracteristiques et en determine l'importance
a
partir des chiffres releves au Ghana; dans la section4
finalement, on formulera certaines conclusions et exposera les mesures susceptibles dletre adoptees pour resoudre les problemes identifies.1)
L8 probleme du chomage au Ghanaa) Estimations du chomage fondees sur les recensements
A premiere vue, les chiffres sur Ie chomage au Ghana fournis par les recensements de
1960
et1970
paraissent moins defavorables que l'on aurait pu sty attendre1/.
Comme l'indique le tableau
1,
Ie taux moyen stest etablia 6,0
p.100
pour les deux annees (ce qui represente, en chiffres absolus,163 643
et198 571
chomeurs respecti-vement), les taux regionaux se situant entre3,0
p.100
et11,6
p.100
en1960
etentre
2,0
p.100
et10,0
p.100
en1970.
Bien que Ie taux global soit plus elev8 que les taux generalement enregistres dans les pays avances, il a etea
differentes re-prises depasse, ces dernieres annees,par differents pays industrialises (Ie Canada, les ~ats-Unis d'Amerique, l'Irlande et la Yougoslavie accusaient tous en1911
un taux de chomage egal ou superieur au taux r-eLeve au Ghana en1970)
et il a ete regu-lierement depasse dans les regions arrierees de nombre de p~s avances. Cela ne veut pas dire que les taux estimes soient acceptables, dans Ie long terme, mais etant donne que de nombreux observateurs tiennent pour quasiment acquis que Ie chomage massif est generalise dans toute ItAfrique en voie de developpement, les chiffres indiques sont relativement peu eleves. II asi vrai qutautour de1960,
Ie Ghana a fait des progres conea.der-ab Les en matiere dIindustrialisation et il e taa t alors, selon les normes afrioaines, une nation relativement prospere, mais oe qui a ete acquis avant que la croissance economique ralentisse vers1965
ne constituait qu'un simple fondement.Toute observation, serait-elle superficielle, porterait
a
croire que Ie chomage etaita
l'epoque aussi repandu que maintenant, du mains dans les villes, et qu'il est cer-tainement de loin plus grave que dans ntimporte quel pays avanc e , Ainsi Killick a note en1966
que "Le chdmage est par-t Lcu l i.er-emerrt grave parmi la jeune generation de travailleurs, ce dont toute personne visitant Accra aura vit e fait de se rendre compte par elle-merne"~. II est certain quia differents niveaux de la societe ghaneenne on deplore souvent les difficultes eprouvees pour trouver un ernploi et la merne impression se degage de differentes declarations gouvernementales et des comrnentaires de lapresse. La facilite et la rapidite avec lesquelles on a reuni parmi les chorneurs urbains les participants
a
la campagne visanta
couvrir par les efforts individuels les besoins alimentaires, peuvent etre considerees comme confirmant d'une maniere dra-matique l'existence d'un probleme de chomage.11
Pour calculer les taux de chomage presents ici, on s'est fonde sur la popu-lation active et non pas sur Ie chiffre total de la popupopu-lation d'adultes. Le recoursa
catte base-ci dans certains tableaux de recensement, fait baisser Ie taux de cho-mage, mais n'a guere d'interet aux fins de la presente etude.y
A.J. Kil1ick, "Labour: A General Survey", dans \i. Birmingham, J. Neustadt etE.N.
Omaboe(edit), A study of Contemporary Ghana, (Allen&
Unwin, London1966)
p.149.
et
197('
Proportion de chomeurs*
Region
1960 1970
Region occidentale
6,9 .. 5,9
Region centrale
5,6 5,0
Grande Accra
11 ,6 9,6
Region orientale
5,7 5,7
Region de la Volta
3,9 3,5
R.egion Ashanti
6,4 7,0
Region de Brong-Ahafo
7,2 3,8
Region septentrionale
3,9 2,0
Region superieure 3,0
10,0
Total
6,0 6,0
Source : Bureau du recensement,
1970
Population Census of Ghana, Vol. II, Accra,1972,
tableau3.8,
p. xxv.*
En pourcentage de la"population active.Comment ces elements d'information subjectifs peuvent-ils etre accordes avec les chiffres sur Ie chomage provenant du recensement et presentes ci-dessus? La reponse est triple :
i) Le chomage au Ghana constitue essentiellement un probleme urbain et la si-tuation dans les villas est bien plus mauvaise qu'ailleurs. On a constate en
1970,
que
42,7
p.100
de taus les cherneurs appartenaient aux28,9
p.100
de la population ghaneenne vivant dans des villes d'au mains5
000 habitants2/;
Ie niveau moins eleve du chfrnagea
la campagne masque la plus grande gravite de la situation dans J.r~'s vil-lese II ressort des chiffres portes au tableau 2 que dans toutes les regions, en1960,
et dans toutes les regions sauf la Region superieure, en1970,
Ie taux moyen de chomage a ete plus eleve dans les villes qu'a la campagne et que, par consequent, ce taux etait plus eleve dans les zones urbaines que dans les regions prises dans leur ensemble.En ce qui concerne la Region super1eure, deux raisons expliquent en grande partie sa situation particuliere. Tout d'abord, la population active de base ne constitue qu'une f'r-act i.on extraordinairement faible de la population totale, fait qui est du au nombre tres eleve de personnes s'occupant du foyer (generalement des femmes). Ce phe-nomene est particulierement important dans les regions rurales et a pour effet de con-ferer
a
chaque chomeur dans cette region un coefficient de ponderation plus eleve que dans les villes. Le degr-e d 'urbanisation extraordinairernent faible de la Region supe-rieure ou 7,1 p.100
seulement de la population habitaient les villes en 1970, con-tribue encorea
rehausser ce trait.En
second lieu, la Region superieure a de loin la population La plus "etat.Lque"
de toutes les regions,4,4
p.100
de ses habitantsseu-lement etant nes dans une autre region, contre une moyenne nationale de
17,9
p.100.
21
Aux fins du recensement on a adopte Ie chiffre de5 000
habitants comme point de demarcation des "regions ur-baf.ne s " ; La raison en est que dans les villes de cette importance, la majorite de la population active tenda
etre occupee dans des profes-sions urbaines et non pas, en dehors des villes, dans I'agriculture, la chasse, la sylviculture au la peche.Tableau 2 : Chomage dans les zones urbaines et dans les zones rurales QU Ghana, 1960 et 1970
•
1960 1970
Taux de chomage dans les Taux de chomage dans les
(i) (ii) (i) (ii)
Zones Zones (i) Zones Zones (i)
Region urbaines rurales (ii) urbaines rurales (ii)
Region occidentale 10,2 )
4,7
)2,3 8,8 4,9
1,8Region centrale
11 ,
1 ) )7,7 4,0
1 ,9Grande Accra
13,2 5,1 2,6
10,44,7 2,2
Region orientale
8,4 5,0 1,7 7,7 5,1
1,5
Region de la Volta 6,9
3,5 2,0 5,3 3,2
1,7
Region Ashanti 10,4
5,1
2,09,9 5,8 1,7
Region de Brong-Ahafo
12,3 6,3 2,0
6,13,2
1,9
Region septentrionale
11 ,9
) 2,6 )4,4
5,3
1 , 14,8
Region superieure
10,5
) )7,7 10,3 0,7
Total 10,9
4,5 2,4 8,7 4,8
1,8
Source et
1970.
Etabli
a
partir des chiffres fournis par les recensements de 1960 II est fort probable que ce faible niveau des migrations internes a modifie l'impor-tance relative du chomage dans les zones urbaines et dans les zones rurales, comme on l'indiquera plus loin.II convient aussi de signaler que tout en etant un probleme essentiellement urbain, Le chomage interesse surtout llouvrier du sexe mascul.In , Dans la grande majorite des villes ghaneennes, Ie taux de chomage parmi la population masculine a 0..0paSSe considerab:!.ement en 1970 Le taux de chomage feminin, Le taux urbain global etant de
9,8
p. 100 et de 10,7 p. 100 dans Ie cas des cinq premieres villes.ii) La sous-estimation apparente qui entache les resultats du recensement est en partie due a une certaine tendancet deja signalee au chapitre premier,
a
imposera
la situation ghaneenne un ensemble de normes de reference qui pour etre applicables aux societes industrielles, ne conviennent pas autant entierement aux societes afri-c ai.nes , Ainsi, 1I importance considerable du travail "occasionnel" et la courte dur-ee du travail par jour ne sent pas compatibles avec l'idee que lion se fait de l'emploi dans les societes industrielles, mais peuvent etre censid~reescomme absolument nor-males dans une societe statique ou Ie travail communal ou familial avec la division concomi tante du travai L, font partie de la vie de tous les jours , Merne La ou 1Ion eprouve des difficultes extremesa
tirer de la terre les moyens d'existence, l'acti-vite possible peut etre tres restreinte pendant de longues periodes de temps, en raison du caractere saisonnier des travaux ou de l'impossibilite d'augmenter l'eten-due des cultures. Dans ces conditions, la duree de la journee de travail sera sou-vent courte et Ie nambre de journees de travail par an reduit, bien que lestravail-leurs nt aient pas f'or-c.ement 1timpression d ' etre "sous-emp LoyesI I . Turnham a fait
d'emploi et de chomage sont difficiles
a
appliquer dans les pays peu developpes.En
consequence, certaines valeurs importantes pour l'analyse, telles que Ie taux d'acti-vite et Ie taux de chomage sont extremement sensiblesa
des differences apparemmenttriviales au arbitraires des methodes de mesure. En pratique, Ie probleme fondamental qui se pose dans Ie cas des elements masculins est celui de la distinction fonciere entre llemploi et Ie chomage!t
.4/.
En ce qui concerne les chiffres de recensement, il resulte de ce qui precede que quelle que soit la definition du "ch ome ur " retenue, elle donnera au Ghana des taux bien mains eleves que si on employait les memes definitions dans des enquetes menees
dans une societe industrielle.
II y a lieu de faire ici deux observations. Si Ie taux de chornage calcule compte tenu des conditions sociales et des attitudes propres
a
I'Afrique donne peut-etre la mesure exacte de la Ilpressionll du chomage, telle qu'elle est ressentie par les Africains vivanta
la campagne, il ne convient peut-etre pasa
d'autres usages, tels par exemple Itestimation de la main-d'oeuvre excedentaire disponible pour l'in-dustrialisation, et puisque son emploi presuppose l'homogeneite des conditions, Ie taux de ohomage rend peut-etre moins bien compte de la situation existant en ville, ou Ie chomage peut etre ressenti dtune maniere touta
fait differente. Ainsi un seul ensemble de definitions ne peut servira
toutes les fins ni englober toutes les si-tuations, oe qui pose un probleme tres important dans une economieeu
Ie clivage entre Ie secteur moderne et Ie secteur traditionnel est bien plus grand qu'entre deux grands secteurs d'une societe industrielle.iii) Certes, Le phenornene "chdmage " peut etre ressenti de ddf'f'er-ente a f'acons , mais, comme on lla deja indique au premier chapitre, la definition exacte de l'emploi et du ohomage retenue pour Ie recensement ghaneen parait peu satisfaisante.
Heme si l 'on admet que I' on peut ut iliser au Ghana une definition moins rigou-reuse que dans une societe industrielle, il n'en parait pas moins qu'il est par trop facile de remplir les conditions neoessaires pour rentrer dans la categorie des
"personnes pourvues d'un empIoi". En utilisant la definition retenue pour Ie recen-sement, on comprendra parmi les personnes pourvues d'un emploi une proportion elevee de personnes nl~ant travaille que quelques jours par an et d'autres qui occupent de bonne foi des emplois qui impliquent de longues periodes d'inactivite dues
a
des facteurs saisonniers et autres. II est certain qu'un grand nombre d.e "personnes en chdrnage deguise" (c' est-a-dire des personnes qui sont "techniquement au travail, mais pratiquement oisifs" dans Ie secteur de 1Iagriculture, de l'artisanat et des services urbains) sont comprises parmi les personnes pourvues dlun emploi dans les statisti-ques du r-ecensement , La remarque dIordre general de Turnham selon lequel " ••••• il nrest peut-etre pas etonnant de relever une certaine contradiction entre la conviction generalisee et fondee sur llobservation directe qutil existe un chomage important •••et les re su.Ltats fournis par les enquetes par sondageII
sJ
a en fait ete reprise, en ce qui concerne plus specialement la question du chomage deguise au Ghana, par Ie coordonnateur du recensement de 1960 qui ecrivait : "11 existe une proportion assez forte de main-d'oeuvre en chomage, merne si les statistiques disponibles ne perrnettant pas de cerner l'importance r-eel.Le du pr-obLeme§.I".
y
2J
§}
p ,
24.
D. Turnham, 0p. cit. , p.
15.
D. Turnham , 0P. cit" p •• 1
7•
E.M. Omabo e , "An Introductory Surveyll dans W. Birmingham, et. al., op. cit.,
Outre le facteur "chomage deguise" auquel il a deja ete fait allusion, le taux calcule de chomage est entache dtune autre distorsion par defaut qui est due
a
l'exclusion de toutes les personnes agees de moins de
15
ans (puisque de nombreux enfants ages de moins de15
ans font de facto partie de la main-d'oeuvre occupee ou en chomage) et des personnes en chomage volontaire, car·ce groupe comprendra presque oertainementquelques-uns des travail leurs ayant "desespere de trouver tin empl oi ", En fait, l'inclusion de c~tte categorie-ci revele en soi que Ie probleme du chomage est plus serieux que les chiffres ne l'indignent.Dans l'ensemble, Ie groupe des personnes apparemment lIoccupees" doit comprendre de nombreux individus qui se considerent en chomage et qui peuvent rechercher d'ur-gence un travail. II n'existe cependant aucun moyen d'estimer avec precision l'impor-tance de cet element
a
partir des chiffres provenant du recensernent.b) Ajustements des chiffres de recensement
En raison de ces problemes de conception et de definition et du manque de sta-tistiques completes de l'emploi et du chomage fondees sur dtautres criteres, les taux cor-r-Lges de chomage qui ont ete e Labcr-es pour rendre compte de la "pressionII r-e e Ll,e du chomage sur l'economie ghaneenne, ne peuvent avoir qu'un caractere tres provisoire.
Malheureusement, les renseignements existants perrnettent seulernent de carriger Ie denominateur du coefficient de chornage, ce qui est peu satisfaisant, d'une part, parae que toute tentative d'ajustements doit ainsi rester incomplete et, d'autre part, paree que les statistiques du ehomage sont fort probablement moins exactes que les chiffres relatifs
a
la population active. Ces donnees-ci sont fondees sur une definition qui, eorrespondant davantage aux definitions generalement acceptees, exclut pour l'essen-tiel les travailleurs non remuneres (femmes s'occupant de leur menage, apprentis, etc.,) et les mernbres des forces armees.Ce qu' on peut toutefois faire, ctest modifier La definition de la "population active" pour concentrer l'attention plus directement sur Itampleur du probleme du chomage. A oette fin on peut regrouper les chiffres de recensement en utilisant la definition que Killick donne de la "main-d 'oeuvre ea.l.ari.ee "; Celle-ci comprend. les salaries et les chomeurs, mais exclut les employeurs et les travailleurs independants (fort probablement pour la raison qu'aucun chomeur n'estimera qu'il est sans emploi parce qu'il ne peut trouver d'emploi dans l'un de ces deux groupes et que l'element essentiel du probleme du chomage est la fa90n dont les chomeurs apprecient leur chance de trouver un emploi, c'est-a-dire de devenir salarie).
En
1960,
la population active calculee selon la definition utilisee pour Ie re-censement, a totalise 2723 026
personnes dont163 643
etaient en chomage. Sur ce total, 493860
per sannes seulement etaient des "salaries pourvus d'un emploi"; ainsi la main-d'oeuvre salariee comprenait657 503
personnes.En 1970,
l'effectif de la population active a ete de3 331 618
personnes dont198 571
etaient en chomage. Au moment de la redaction du present chapitre, on ne dispose d'aucun chiffre sur les"salaries pourvus d'un ernploi" en
1970,
si bien que l'effectif de la main-d'oeuvre salariee ne peut etre calcule directement.Deux estimations de l'effectif de la main-d'oeuvre salariee ant ete elaborees a partir des deux hypotheses suivantes :
i) La main-d'oeuvre salariee est une proportion constante de la population active masculine et feminine, telle qutelle est mesuree par Ie recensement.
Bn 1960, Ie rapport main-d'oeuvre salariee/population active a ete de
0,337
pour Ie sexe masculin et de 0,086 pour Ie sexe feminin, sait de 0,241 pour Ie total. Si Iton applique ces proportions aux chiffres de la population active de1970,
on obtient une main-d'oeuvre salariee constituee corrme suit:Hommes Femmes Total
626 667 126 496 753 163
Les taux de chomage correspondants sont les suivants Hommes
Femmes Total
22,7
p.100 43,9
p. 10026,3
p. 100.ii) La main-d'oeuvre salariee est une proportion constante de la main-d'oeuvre salariee telle qutelle est denombree par Ie Bureau central de statistique au cours de son enquete .annuelle.
Comme il est probable que l'effort deploye au cours des annees 60 en faveur de
Comme il est probable que l'effort deploye au cours des annees 60 en faveur de