Le present chapitre a un triple objectif:fournir des estimations qui donnent la mesure de l'accraissement de la population active africaine entre 1960 et 2000 et entre 1980 et 2000; presenter des previsions relatives
a
1ta cc r oi s s emen t de la production sectorielle et de la production totale et les hypotheses connexes sur 1'evolution de la productivite et de l'emploi; examiner les repercussions des fac-teurs ci-dessus sur l'emp1oi.]e propos de1ibere, les hypotheses et estimationsretenues tendent dtune maniere generaLe
a
etre "f'avorab'l eeIIa
La creation d 'emplois dans les economies africaines au cours du reste du siecle. Cette orientation est compatible avec les differentes estimations des parametres essentiels0 Elle est La plus forte, ce dont on peut aise-ment faire la preuve, en ce qui concerne 1'evo1ution de la production. Ainsi, Ie taux d'accroissement du produit interieur brut retenu pour 1'Afrique, varie entre4,23
p.100
et7,64
p. 100 par an au cours dtune periode de40
ans et,a
Itexception de deux, les24
valeurs uti1isees sont toutes superieuresa 4,8
p. 100. On estime sauvent que parmi les pays actuellement developpes les Ltats-Unis d'Amerique,l'Union des Republiques socialistes sovietiques etl~Japon ont enregistre des resul-tats spectaculaires. On trouvera au tableau 1 quelques taux pertinents releves dans ces pays, qui indiquent clairement que dans leur quasi-totalite, les taux retenus pour les calcu1s interessant les pays africains sont sensiblement plus eleves que
les taux enregistres dans les pays developpes qui ont dans Ie passe connu 1Iexpansion la plus rapide.
Tableau l : Taux de croissance enregistres dans les Etats-Unis d'Amerique, dans l'Union des Republiques socialistes sovietigues et au Japon
Pays et per-Lod.e
Taux annuel moyen de croissance (pourcentaF;e)
Etats-Unis d'Amerique Union des Republiques
socialistes sovietiques Japon
(1869/78-1904/1
3 ) (1928-1954 )
(1903/12-
1933/42)4,2 4,4
Sources: Simon Kuznets, Six Lectures on Economic Growth, (Glencoe Ill., Free Press, 1959), tableau
4;
Modern Economic Growth: Rate, structure, and Spread (New Haven, Conn., Yale University Press, 1966), tableau2.5.
A cet egard, il importe de ne pas se laisser induire en erreur par Ie fait que la difference entre
4
p. 100 et5
p. 100 est apparemment petite. Ce taux-ci est superieur de25
p. 100a
ce1ui-1a eta
titre d'exemple, et toutes choses egales par ailleurs, on peut signaler que les investissements doivent augmenter d'un quart 6i l'on veut porter de4 a 5
p. 100 Ie taux d'accroissement de la production. A l'epo-que contemporaine, Ie Mexil'epo-que et Ie Japan sont l'un et l'autre parvenus, pendant des periodes de temps assez longues,a faire progresser leur PIB de plus de5
p. 100 par an. Ces pays constituent toutefois des exceptions. Et Ie Mexique continue par ail-leursa
connaitre de graves problemas d'emploi.De toute evidence, realiser le taux de oroissance postule oonstituerait pour les pays africains un exploit pour ainsi dire sans preoedent dans l'histoire. Et l'emploi etant dtautant plus eleve, pour toute une technique donnee, que sera eleva Ie taux d'accroissement de Ia production, l'application de ces taux donne une o~ien
tation "favorable" aux calcuis en question. On oonstatera dans ce qui suit que les taux aleves d'accroissernent de la production ne constituent pas les seuls elements
"favorables" utilises dans l'expose. II est cependant facile d'en donner des exem-pIes ooncrets.
Maintenant, il convient d'aborder les questions de fond faisant l'objet de ce chapitre, en comrnen9ant par les projections de la population active.
1)
Projections de la ~opulation activeComme on l'a constate au premier ohapitre, il n1est pas facile dtappliquer sans ambiguite la notion de population aotive
a
l'analyse de l'economie africaine contem-poraine puisque les pays d'Afrique n'en sont pas encore au stade de la societe "mo-dernel1• lIs nten aspirent pas moins a la croissance economique moderne, condition indispensablea
tout progres economique et social substantiel. Ceci etant, et en depit de ce que ce procede a de desinvalte, il n'en est pas moins permis de negliger en grande partie les difficultes lieesa
I'utilisation de la notion de population active. Ainsi, il est legitime de considerer la population active comme cornprenant l'ensemble des personnes qui contribuenta
I'offre de main-d'oeuvre disponible pour la production de biens et de services economiques, c'est-a-dire l'ensemble des per-sonnes occupees (employeurs, perper-sonnes travaillanta
leur propre compte, employes et ouvriers, travailleurs familiaux non remuneres, membres de cooperatives de production~ ~ membres des forces arIDees) et l'ensemble des chnmeurs (les personnes ayant deja oocupe un emploi et celles qui sont en quete d'un emploi pour la premiere fois)
1/.
Pour elaborer des projections de la population active, il faut etablir deux en-sembles de previsions qui concernent d'une part Ie groupe d'age correspondant de la population et, d'autre part, Ie taux dfactivite. Dans Ie chapitre precedent on s'est efforce d'elaborer des projections deffiographiques
a
partir dthypotheses logiques. Le present chapitre porte sur un sous-ensemble de ces projections, celui qui interesse la population de 10 ans et plus. A cet egard, il convient de signaler que dans les pays avances les projections de la population active interessent normalement la tran-che de15 a 64
ans. Nombreux sont les pays en voie de developpement (particuliere-ment oeux qui se trouvent actuelle(particuliere-menta
un niveau de developpement plUS eleva)au
une forte proportion des enfants plus s'ges et des "retraites" sont toutefois directe-ment occupes. Aux fins de la presente analyse, i1 para!t done prudent de se servir d'un groupe d's'ge plus large.
Un examen merne somrnaire des donnees pertinentes montre que dans Ie temps Ie taux d'activite, classe par Sge et par sexe, evolue dans l'ensemble d'une maniere aetermi-nee. Ce phenomene peut ~tre discerne dans des series chronologiques concernant cer-tains des pays actuellements developpes et dans des donnees comparatives qui se rap-portent
a
des pays se trouvanta
des niveaux differents de devel.ppement. Pour It es-sentiel, la proportion des jeunes et des personnes ayant depasse l'age de65
ans,11
Bureau international du Travail, Labour Force Projections,1965-1985,
Partie VI, Methodological Supplement, Geneve,1973,
page 102.qui sont directement employes diminue au fur et
a
mesure que les pays s~ develop-pent. S'agissant des hommes des groupes20-24
et45-64,
la proportion des personnesocoupees tend elle aussi
a
baisser, maisa
un moindre degree En oe qui concerne Ie taux d'activite des femmes, les differences entre les pays sont bien plus marquees que celles qui caracterisent l'emploi de la population masculine. En grande partie, ces differences plus accentuees peuvent etre attribueesa
des facteurs culturels;par exemple Ie taux d'activite des femmes est normalement bien moins eleve dans les pays islarniques que dans les pays non islarniqueso Cependant les differences culturel-les paraissent influer davantage sur Ie niveau que sur l'evolution du taux d'acti-vite et, d'une maniere generale,
a
taus les ages, Ie taux d'activite des femmes tenda
baisser lorsque les pays progressent vers des niveaux de developpement plus eleves, alors meme qu'au-dela d'un certain point de cette evolution, Ie taux d'acti-vite se stabilise.Les statistiques de la population active etablies pour les pays d'Afrique sont
a
la fois incompletes et peu sUres. Recemrnent, l'Organisation internationale du Travail a commencea
deployer des efforts soutenus pour etablir des projections de la main-d'oeuvre pour des pays situes dans toutes les parties du monde, y compris l 'Afriquegj.
Si un certain nombre de reserves touchant les methodes utilisees sont consignees ci-apres, l'etude duBIT
n'en fournit pas moins une base commode et appro-prieea
partir de laquelle on peut etablir les estimations necessairesa
la presente Etude.L'etude du
BIT
admet elle-merne, qUleu egarda
l'insuffisance des donnees actuel-lement disponibles, il n'est pas possible d'analyser les rapports qui existent entre Ie taux d 'activite et un certain nombre de variables, telles que l'evolution probable du nombre d'inscription dans les etablissements scolaires, de l'agea
la retraite, de l'exode rural etc., dlune part, et les projets concernant Ie developpement econo-mique et social, d'autre part, qui pourraient influer sur l'evolution des taux d'acti-vite dans Ie temps. Compte tenu de ces facteurs limitatifs, IeBIT
a etabli commesuit des previsions relatives aux taux d'activite dans les differents pays et
a
lafagon dont evo1uera la proportion de la population active masculine occup6e dans llagriculture : pour la periode 1960
a
1910 une projection a ete elaboree pour cha-que pays selon Ie chiffre de la population active masculine, sa structure par branche d'activite et sa composition par age. On estime en effet que l'evolution au cours de cette decennie ressemblerait de p?esa
la tendance moyenne observee entre1950
et 1960 dans les pays qui, en ce qui concerne la proportion de la population active masculine occupee dans l'agriculture et 1a structure du taux dtactivite (par age et par sexe), se trouvaient en 1950 au merne niveau que les pays devant faire l'objet des previsions en 1960. Les previsions indiquant pour chacun des pays la proportion de la population active de sexe masculin employee dans l'agriculture en 1910, ont en-suite ete cornparees au chiffre moyen enregistre en 1950, ce qui a permis d'e1aborer un nouveaumodele (c'est-a-dire un nouvel ensemble de pays) dont l'evolution au cours des annees50
pourrait par la suite servira
etablir des projections de la proportion des ouvriers de sexe rnasculin occupee dans l'agriculture et du taux d'activite de la population masculine en 19800 La merne methode a ete employee pour etablir despro-jections du taux d'activite des femmes,
a
l'aide cette fois-ci de mode1es fondes sur la proportion de la population active du sexe feminin occupee dans l'agriculturelie
gJ
Bureau international du Travail, Labour Force Projections - 1965-198~, volumes Ia
VI. Geneve,1973.
J!
Voir ibid., Partie VI, po 21a 38.
Tout expose aussi sommaire des methodes utilisees par Ie BIT risque de mas-quer les soins consacres
a
leur mise au point ou du moins de ne pas leur rendre pleinement justiceG Ces etudes ont necessite Ie rassemblement meticuleux de don-nees de base, observees et estimees et la recherche des modeles qui convenaient Ie mieuxa
l'elaboratian des projections pour les differents pays. Elles repre-sentent done un travail d'avant-gardeprecieux et digne d'eloges. Mais comme tous les efforts de oe genre, les etudes considerees peuvent appeler certaines reserves.En particulier il convient de signaler que l'on entend par "analyse statistique solide des tendances passees"
4/
la determination des tendanceso Aucun modele mettant en evidence les liens de causea
effet n'est utilise en dehors de celui qui est impliqu€ dans la correlation observee entre Ie taux d'activite et la proportion de la population active occupee dans l'agriculture. On peut aussi dauter que les resultats enregistres au cours des annees 50 soient entierement applicables aux decennies ulterieures 2Iet il eut ete utile de faurnir de precisions plus completes sur les sources des donnees, en ce qui ooncerne par exemple la ventilation en pour-centage de la population active de sexe masculin et de sexe feminin dans chacun des trois grands secteurs industriels.En depit de ces reserves, i1 parait justifie d'utiliser les methodes mises au point par Ie BIT, comptetenu en particulier de l'insuffisance des donnees dispo-nibles dans les pays africainso Aux fins de la presente Etude, on a done elabore pour les annees 1960
a
2000 les projections de la population active pour chaque dizaine d'annees selon les lignes directrices exposees ci-dessusoA cet egard, on s' attache surtout
a
11etude de trois pays "typiquesII, qui sont censes simuler 1'evolution moyenne observee en Afriquea
trois niveaux differents de developpement. Les donnees de base pour chacun de ces trois pays ont ete calculeesa
partir de la moyenne arithmetique des statistiques relativesa
10 ou 11 pays afri-cains reels. La classification et les caracteristiques des pays "typiques" serattachent bien entendu
a
la methodologie du BIT. Ainsi, au tableau 2, les trois niveaux de developpement retenus aux fins des projections sont definis par 1a struc-ture economique de la population active et, au tableau3,
Ie taux initial d'activite par age cbt.enu a 1taide deLame thodo.Logi e du BIT est presente pour chacun des trois niveaux de developpementoTableau 2 : Po ulation active initiale (1960) selon Ie niveau de developpement et Ie secteur d'activite economigue en pourcentage)
Niveau de Hommes Femmes
developpement Agricul ture Industrie Services Agriculture Industrie Services
Dl
89,1 3,65 6,65
94,61 1,743,65
D2 80,27 8,58 11,15 90,89 2,09 7,02
D_1 67,56 14,19 18,25 78,24 4,91 16,85
41
Bur e au international du Travail, Labour force Projections, 196~-1985.21
II convicnt de signaler que les methodes mises au point par Ie BIT ant ete appliquees n~n a~riere" auss~... bien que lien avant"a
partir de1950
et que Ieresul-ta~ ~e~ pr-oject i ons "en ar-r-i.er-s" correspondai t assez bien aux chiffres observes.
VOlr l.bld. p. 26. Mais en depit des resultats des ces essais de compatibilite on
t t ' ... d t I ' '
peu con anuez- a au er qu 1.1 y ait -eu symetrie dans I' evolution avant et apr-es 1950.
Tableau ::\ Taux initial d'activite par age (1960 ) pour 100 habitants
Niveau de Groupe d'age
developpement 1~14 15-29 30-34 35-44 45-49 50-64 65+
D1 41,70 82,26 88,71 88,71 88,77 84,20 62,60
D2 33,08
74,07
80,84 80,48 80,16 75,80 52,82D
3 22,74 ~8,59 76,68 76,68 78,67 74,82 49,29On trouvera au tableau 4 les taux d'activite projetes pour 1980 et 2000 qui ont ete obtenu~ parI' application des methodes exposees ci-dessus aux caracteristiques initiales des trois pays "typiques".
Tableau 4 Taux dtactivite projetes en 1980 et en 2000 (pour 100 habitants)
r ) 1980
Niveau de Groupe d'age
developpement 10-14 15-29 30-34 35-44 45-49 50-64 65+
D1 34,90 77,5 8 85,73 85,73 85,94 81,57 58,07
D2 25,41 68,90 77,45 77,45 77,08 72,76 46,94
D3 10,53 60,43 74,05 74,05 76,65 71,18 35,80
ii) 2000
D1 25,82 70,93 82,00 82,00 82,85 78,44 51,27
D2 12.95 60,67 74,64 74,64 74,76 69,31 36,86
D3 3,96 54,79 73,65 73,65 76,15 69,00 24,95
2)
L'evolution de la production,de 1a productivite et de l'emploiDans la presente section on se propose d'exposer les consequences pour I femploi que peuvent avoir, dans les trois pays "typiques" mentionnes dans la section prece-dente, les differents taux d'accroissement de la production pendant la periode 1960-2000. A cet effet, il est necessaire de choisir des taux appropries d1accroissement de la production sectoriel1eet totale et de formuler certaines hypotheses concernant la productivite. Si l'on parvient
a
degager avec precision les tendances de la pro-duction et de la productivite, I'evolution de l'emploi est facilea
cerner.I I est impossible de choisir d'une maniere entierement satisfaisante et systema-tique des taux d'accroissement de la production pour une periode qui appartient encore en grande partie
a
l'avenir. Dans Ie cas des pays d'Afrique, ce choix est particu-lierement difficile eu egarda
la brievete relative de l'histoire economique indepen-dante de ces pays. Le faible niveau de developpement economique qui caracterisait la plupart des pays d'Afrique en 1960 etait lie en particuliera
Ia tres faible contri-bution des activites industriellesa
l'activite economique totale, si bien qu'une expansion industrielle, tres modeste en termes absolus,a pu apparaitre dans bien des pays comme relativement tres importante, au cours de la decennie suivante. D'unemanlere plus generale, les resultats economiques que I 'Afrique a obtenus pendant les annees 60 etaient largement influences par les caracteristiques particulieres
a
Iapremiere decennie d'independance politique et ils ne sont done pas censes fournir des i~Aications utilisables ou dignes de confiance sur les perspectives d1 a v e n i r .
Malgre ces reserves, il n'est pas sans interet d1 e x a m i n e r les resultats eeonomiques que les pays africains ont enregistres dans un recent passe.
A cet egard, on presente au tableau
5
quelques chiffres relatifs aux anneea 60.II en ressort que Ie taux reel d'aeeroissement du PIB au cours des annees
60
slest situe dans les sous-regions de ItAfrique entre3
p. 100 (Afrique du centre) et5,2
p.100
(Afrique du Nord), Ia moyenne etant de4,4
p. 100 pour ItAfrique en voie de deve-loppement dans son ensemble. L'accroissement relativement important du PIB dans la sous-region de ItAfrique du Nord etait en grande partie dua
l'augmentation specta-culaire de la production petroliere de la Republique arabe libyenne qui etait suffi-samment importante pour influer d'line maniere sensible sur Ie taux de croissancea
l'echelle continentale. Autres traits frappants du tableau qu'il convient de signaler-d'une part Ie secteur agricole a partout progresse de moins de 3 p.
100,
sauf dans un groupe relativement restreint de pays appartenant aux. "autres pays de 11Afrique en I voie de developpement~ d'autre part, l'augmentation relative de la production manu-facturiere n'a nulle part atteint 10 p.100.
Tableau
5:
Taux annuel mo. en d 'accroissement du PIB reel des pays africains. parsous-re~ion et par branche d'activite dlori~ine.
1960-1969
en pourcentage Taux d'accroissement par secteurAgri- Industries Cons-
Adminis-cul- Extrac-manufactu-truc- Com- Trans- Activites tration
Sous-re~ion PIB ture tives rieres tion merce ports diverses publique
Afrique du Nord
5,2 2,8 20,8 4,2 5,2 2,9 2,1 2,9 6,9
Afrique
de
1
'Ouest3,2 1,6 8,9 8,8 2,5 3,4 2,0 5,4 2,6
Afrique
du Centre
3,0 0,4 5,9 6,5 3,8 4,0 1,5 3,1 3,2
Afrique
de l'Est
4,9 2,8 1,4 8,5 5,3 5,5 5,3 5,5 6,0
Autres pays de l'Afrique en voie de
deve-loppement
5,0 4,0 7,3 7,3 4,5 3,5 3,5 3,9 6,8
Ensemble Afrique en voie de
deve-loppement
4,4 2,2 12,4 6,1 4,3 3,6 2,7 3,9 5,4
Source Secretariat de la CEA.
II serait hasardeux de fonder des prev~s~ons sur les chiffres presentes au tableau
5,
qui peuvent tout au plus fournir des indications generales. Compte tenu de ce qui a deja ete dit au sUjet du niveau initial de developpement de l'Afrique en1960,
qui etait peu eleve, et en partant de l'hypothese selon laquelle dans l'en-semble les elements defavorables et les elements favorables - tels que, d'une part,les perturbations politiques et la fuite de capitaux et, d'autre part, la decouverte d'hydrocarbures - qui se sont fait sentir au cours des annees 60, s'annulent
a
peu de choses pres, on peut interpreter ces chiffres comme montrant qu'il ne sera pas facilea
l'avenir de faire progresser la production globale a raison de4
p. 100 par an et comme indiqDant que pour porter les taux sectoriels de croissanoea
3 p.100, 10 p. 100 et
7
p. 100 respectivement, il faudra accomplir des progres substan-tielspar rapport aux resultats enregistres pendant la decennie ecoulee.Compte tenu de ces remarques et des developpement anterieurs sur les taux de croissance reellement enregistres aux Etats-Unis d'Amerique, dans l'Union des R6publi-ques socialistes sovietiR6publi-ques et au Japon, on presente au tableau
6
certains taux sec-toriels de croissance pour la periode 1960-2000. Les quatre series de taux sectoriels de croissance presentees dans ce tableau doivent etre considerees comme representant deux ensembles de previsions plausibles. Les taux de croissance a) et b) constituent des versions possibles de taux "fai blesII de croissance sectorielle et les taux c) et d) constituent des versions differentes des taux "elevesll de croissanceo II convient de signaler que les deux taux d'accroissement de la production agricole presente3 dans ce tableau - 2,4 po 100 et 3 p. 100 - representent d'une maniere generale deux situations differentes - l'une ou la production agricole n'augmente guere plus vite que Ie chiffre de la population, l'autre ou la production alimentaire avancea
un rythme plus rapide que l'effectif de la populationDTableau
6:
Taux sectoriels d'accroissement annuel de la production (1960-2000) (en pourcentage)Secteur Taux de croissance
a) b) c) d)
Agriculture 2,4 2,4 3,0 3,0
Industrie
7,0
8,0 8,0 10,0Services 5,0 6,0 6,0 7,0
Le taux global de croissance correspondant aux taux sectoriels portes au tableau
6
depend de toute evidence de la structure initiale du PIB par secteur d'origineo Au tableau 10 on trouvera trois variantes de la structure eoonomique en 1960, qui repre-sentent les pays Dl D2 et D3 respectivement
£I.
Lorsqu'on combine ces trois types de pays et les quatres series de taux sectoriels de croissance, on obtient 12 taux d'aocroissement du PIB total. Comme il ressort du tableau 10, ces taux-ci se situent entre4,23
p. 100 et7,64
p. 100 par an; trois des taux portes au tableau sont infe-rieursa 5
p. 100, quatre sont compris entre5
et6
p. 100, trois entre6
et1
p. 100 et deux sont superieursa 7
p. 100. On a deja indique que l'objectif consistanta
realiser cet ensemble de taux de croissance serait difficile
a
atteindre, si l'on en juge d'apres l'evolution observee dans les pays developpes qui ont connu une crois-sance rapide~ Ce fait confirme l'impression subjective qui se degage de l'analyserealiser cet ensemble de taux de croissance serait difficile