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Deux méthodes de recherche existent pour le recueil de données, la méthode quantitative et la méthode qualitative. Ces deux méthodes ne fonctionnent pas en opposition l’une de l’autre mais sont en réalité complémentaires, car n’affichant pas les mêmes objectifs autour d’un même sujet. Sur la base notre question de recherche, le choix de la méthode qualitative s’est trouvée être le plus appropriée. C’est une méthode qui est adaptée à l’étude des phénomènes sociaux, ou lorsque les facteurs observés sont difficilement quantifiables(51).

1. Critères de validation :

Les critères COREQ sont utilisés pour valider les travaux de recherche qualitatifs(52). En fonction de la validité à ces critères, la scientificité de la recherche sera acceptée et la seconde étape est de s’assurer de (53) :

- La triangulation : Stratégie de recherche qui consiste à combiner les données issues de plusieurs instruments, compensant ainsi les biais propres à chacun. Par ricochet, elle permet d’assurer la validité (justesse et stabilité) des analyses effectuées.

- Saturation : point où dans la recherche, toute donnée nouvelle n’apporte aucun élément inédit à la compréhension du phénomène à l’étude.

- Critères de scientificité : permettant de contrôler les sources d’informations.

2. Elaboration d’une étude qualitative :

- Choix du type de méthode qualitative

Pour répondre à notre question de recherche nous avons fait le choix de partir des données émises par les sujets interviewés. Cette méthode se base sur le principe de la « théorie ancrée » développée en 1967 par Glaser et Strauss. Elle consiste à réaliser dans un premier temps une phase de codage dans l’objectif de dégager des catégories qui seront par la suite redistribuée en thématique plus générales. En partant de ces thématiques, l’investigateur essaiera d’aboutir à l’établissement de concept plus généraux lors du codage axial pour enfin aboutir à une théorisation de ses données(54). Ainsi les données étaient dans un premier temps codées en catégories et sous catégories pour pouvoir secondairement être regroupées en thématiques plus générales et ainsi permettre leurs analyses dans le but d’émettre des gammes de réponses à notre question de recherche.

- Choix de la technique de recueil et de la technique d’analyse

Nous nous sommes basés sur l’utilisation d’entretien semi-dirigé pour répondre à notre question de recherche. Par ailleurs nous avons choisi de réaliser une analyse thématique afin de structurer au mieux les catégories et sous catégories qui ont émergée à l’issue de l’analyse.

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o L’entretien semi dirigé (55)

Il s’agit d’une technique de recueil d’informations permettant de centrer le discours des personnes interrogées autour de thèmes définis préalablement et consignés dans un guide d’entretien. Lors d’un entretien semi-dirigé, c’est l’enquêteur qui conduit l’entretien selon son guide d’entretien mais l’ordre des thèmes abordés peut varier en fonction des réponses de la personne interrogée, il s’agit donc d’une procédure qui n’est pas figée. Cette procédure a l’avantage de ne pas enfermer le discours de l’interviewé dans des questions prédéfinies, ou dans un cadre fermé mais il lui laisse la possibilité de développer et d’orienter son propos, les différents thèmes devant être intégrés dans le courant de la discussion. L’entretien a pour avantage de recueillir des informations approfondies sur les valeurs, les faits et comportements des personnes interrogées, mais également de constater les réactions aux premières hypothèses et conclusions de évaluateurs. Les limites de l’entretien semi dirigé sont liées à la difficulté d’en tirer des conclusions générales, qu’il nécessite beaucoup d’investissement pour être conçu, conduit et interprété. Enfin, les données recueillies sont fonction des niveaux de connaissances des personnes interrogées ainsi que de leur volonté à bien vouloir répondre. L’idée était de favoriser la spontanéité des réponses des interviewés lors d’une « discussion » abordant différents thèmes permettant ainsi de réaliser un tour d’horizon rapide de pratiques ou de programmes.

- Choix de la population et de l’échantillon

o Constitution de l’échantillon théorique

La notion d’échantillonnage théorique décrit « un processus de collecte de données en vue de la

formulation d’une théorie grâce auquel le chercheur mène simultanément les opérations de collecte, de codification et d’analyse dans le but de décider de l’orientation à donner à la collecte des données pour guider la formulation de la théorie émergente », elle a été décrite par Glaser et Strauss en 1967.

Cela nous permet de comprendre que par ce mécanisme, l’objectif est de recueillir des données auprès de groupes plus ou moins différents dans le but de vérifier nos hypothèses d’interprétation.

o Constitution de l’échantillon (56)

Afin de répondre aux critères d’échantillonnage théorique nous avons fait le choix de réaliser un échantillonnage par choix raisonné, qui est une technique permettant l’identification et la sélection de cas riches en information, pour l’utilisation la plus efficace des données. Nous avons donc cherché à constituer un échantillon présentant une variation maximale entre le sexe, l’âge, les types de pratiques, lieu d’exercice et les niveaux d’expérience.

o Taille de l’échantillon (56)

Dans une étude qualitative, l’échantillonnage est réalisé de manière non statistique. Par conséquent, l’accent est mis sur la saturation de données, c’est-à-dire l’obtention d’une compréhension globale en continuant d’échantillonner jusqu’à ce qu’aucune information nouvelle ne soit acquise. La saturation de données a été obtenue à partir de 9 entretiens et la taille de l’échantillon finale a été de 13 praticiens.

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o Population étudiée :

Afin de répondre à notre question de recherche nous avons étudié une population de médecins généralistes travaillant en Basse Normandie.

- Présentation de l’échantillon :

Afin de remplir les critères de représentativité de l’échantillonnage théorique nous avons inclus des participants aux caractéristiques variées et qui étaient tous médecins généralistes ou en cours de cursus de formation de médecine générale :

- Sexe féminin ou masculin - Tout âge

- Installé ou non

- En cours de formation ou en exercice

- Exerçant en cabinet rural, semi urbain ou urbain - Travaillant en équipe ou de manière isolée

- Délivrant des certificats d’absence de contre-indication pour les sports sans contraintes particulières

- Réalisant des ECG ou non

- Mode de recrutement :

Le recrutement s’est fait selon deux modalités. La première étant fondée sur la base de praticiens ayant déjà rencontré le chercheur et par un recrutement de type « boule de neige », un entretien en appelant un autre, avec l’émission par le sujet interrogé d’un nom d’un autre médecin généraliste qu’il estime pouvoir apporter une autre expérience. Ce mode de recrutement ayant été appliquer pour 4 entretiens. Un total de 13 entretiens a donc été réalisé, les données sociodémographiques sur les profils des sujets interrogés sont rapportées dans le tableau 1. Les médecins généralistes étaient contactés soit directement par le chercheur soit par appel téléphonique en leur demandant leur accord pour la participation à l’étude. Le sujet de l’étude n’était pas précisé en détail afin de ne pas induire de biais de formation des praticiens avant la réalisation de l’entretien. Les conversations de vive voix ou téléphonique évoquait uniquement le fait d’aborder la thématique de « l’incertitude dans le cadre de la certification pour le sport ». Un entretien test a été réalisé en situation réelle dans le but d’éprouver le guide d’entretien et l’échange qui en est sorti n’a pas été introduit dans l’analyse, le but étant de finaliser le guide avant de commencer les entretiens.