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Le choix du format de réponse pour l'évaluation des valeurs de

2. INSTRUMENT

2.3 Le choix du format de réponse pour l'évaluation des valeurs de

Deux formats de réponses ont principalement été utilisés dans les outils d'évaluation des valeurs de travail : les comparaisons pairées et les échelles Likert. Aucun consensus n'a été établi quant à l'approche idéale pour la mesure des valeurs et des valeurs de travail (Zytowski, 1994; Meglino et Ravlin, 1998). Pour la

mesure des valeurs de travail, la méthode des comparaisons pairées a été utilisée en comparant chacune des paires de valeurs de travail possibles parmi l'ensemble des valeurs de travail mesurées, tandis que la méthode des échelles Likert consiste à demander au répondant d'évaluer en importance chacun des items agissant comme une facette de valeurs de travail. Chacune de ces méthodes présente son lot d'avantages et d'inconvénients.

Il importe de préciser que deux autres techniques de mesure ont déjà été utilisées pour mesurer les valeurs : la méthode Q-Sort15 et la grille répertoire. Un des moyens pour évaluer les valeurs de travail à partir de la méthode Q-Sort peut consister à présenter une liste de valeurs à une personne répondante et à l'inviter à les classer en ordre d'importance ou à identifier les valeurs les plus essentielles pour lui, selon les indications de l'expérimentatrice ou de l'expérimentateur. La grille répertoire peut aussi être utilisée pour évaluer les valeurs de travail. La grille répertoire a été notamment utilisée pour le Role Construct Repertory Test de Kelly (1955). Le répondant reçoit une liste de métiers et est invité à les regrouper en groupe de trois selon leurs similitudes. Ensuite, le répondant nomme en quoi les regroupements effectués comportent des similitudes. Les similitudes nommées par les répondants correspondent habituellement à des valeurs de travail (Zytowski, 1994). Étant donné que le but du mémoire est la création d'une liste d'items permettant d'éventuellement créer un instrument psychométrique, ces méthodes ne seront pas considérées.

L'utilisation de comparaisons pairées demande à la personne répondante de choisir laquelle des deux valeurs de travail présentées elle préfère. Toutes les valeurs qui sont mesurées doivent être comparées entre elles. Ainsi, plus le nombre des valeurs mesurées est élevé, plus le nombre de comparaisons pairées augmente. Le

nombre de paires à constituer peut être identifié à partir de la formule suivante : [n (n — 1)]/2, où n est le nombre de valeurs à mesurer. Or, pour mesurer 30

15 Le terme Q-sort est le diminutif de quick sort, qui pourrait être traduit par l'expression tri rapide.

Aucune traduction n'a été identifiée.

valeurs, la personne répondante devrait répondre à un total de 435 comparaisons pairées, ce qui serait très redondant et qui constituerait un questionnaire très long à compléter. De plus, Perron (1981) apporte un autre élément à prendre en considération quant à cette technique de mesure :

Il est bien connu que la méthode des comparaisons pairées donne lieu à des mesures ipsatives, que celles-ci ne se prêtent pas à toutes les formes de techniques d'analyse statistique et, partant, qu'il est parfois impossible de les mettre en relation avec d'autres types de mesure. [De plus], la nature même de la technique risque d'introduire des biais dans les résultats, soit en sous-estimant, soit en surestimant la distance que le répondant pourrait mettre entre des valeurs adjacentes s'il lui était loisible de le faire. (p. 31)

De son côté, la technique de mesure des échelles Likert permet de mesurer chaque item de manière isolée, diminuant ainsi l'effort cognitif de la personne répondante, plus particulièrement lorsque le nombre d'items est élevé (Lyons, 2003). Perron (1981) présente différents avantages reliés à l'utilisation de l'échelle Likert pour la mesure des valeurs :

L'échelle en points [ou Likert] se présente donc comme une technique malléable et versatile, s'appliquant tout autant à l'évaluation de caractéristiques d'objets qu'à des appréciations de réalités subjectives ou à des autodescriptions. Par ailleurs, le nombre d'items pour lesquels il est possible d'obtenir des jugements qualifiés n'est pas aussi limité que dans le cas des comparaisons pairées ou des ordinations. Enfin, les scores qui en découlent ne sont pas ipsatifs et sont traitables par une gamme étendue de techniques statistiques. (p. 32)

L'utilisation d'une échelle Likert permet aussi que deux valeurs soient évaluées à un même niveau d'importance, ce qui n'est pas le cas avec les combinaisons pairées. Il est aussi possible de comparer l'intensité des valeurs entre des groupes d'individus, ce qui est impossible avec l'autre méthode (Ravlin et Meglino, 1989).

Par contre, il peut être difficile pour un répondant d'identifier l'importance qu'il accorde à une valeur de travail, notamment lorsque l'échelle de réponses contient plusieurs points. De plus, il semblerait que les échelles de type Likert sont plus affectées par la désirabilité sociale, en comparaison aux combinaisons pairées (Ibid.).

Comme il est possible de le constater, chacune des deux méthodes possède ses avantages et d'inconvénients. Meglino et Ravlin (1998) présentent un constat intéressant sur le choix de la méthode :

S'il est recherché de comprendre les choix d'un répondant parmi plusieurs alternatives d'action, la mesure ipsative semble être plus appropriée. Il est assumé ici que les valeurs mesurées semblent représentatives des alternatives béhaviorales auxquelles le répondant fait face. De l'autre côté, s'il est recherché de comprendre l'évaluation, la classification ou la comparaison en regard d'une ou plusieurs entités (organisations, emplois, personnes, etc.), alors la mesure normative semble davantage appropriée16. (p. 362)

Étant donné que ce mémoire s'inscrit dans la compréhension de la classification des valeurs de travail, les items qui seront créés suivront une échelle Likert. La prochaine section s'attarde aux valeurs du modèle.