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CHAPITRE 1 : DESCRIPTION DU MILIEU ET PRÉSENTATION DES DONNÉES DE

1. Présentation de la zone d'étude

1.5. Choix des sous-bassins

Nous avons retenu quatre bassins hydrographiques répartis sur l'Afrique de l'Ouest et Centrale (Figure 1.4). Ils couvrent des superficies de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés. Ces grands bassins peuvent être découpés en sous-bassins versants, afin de travailler à une échelle plus fine tant du point de vue spatial que temporel.

Figure 1.4 – Localisation des unités hydrographiques étudiées.

Long de 1800 km, le fleuve Sénégal prend sa source dans le massif du Fouta Djalon, traverse la partie occidentale du Mali, puis constitue sur tout le reste de son parcours la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Il s'étend sur une superficie totale de 268 000 km². Le bassin supérieur, en amont de Bakel, a une forme sensiblement ovoïde avec un grand axe orienté SW-NE. Le bassin inférieur suit une direction SW-NE, puis prend une direction E-W jusqu'à la côte qu'il longe encore sur une vingtaine de kilomètres avant de se jeter dans l'Océan Atlantique. L'ouvrage hydro-électrique de Manantali sur le Bafing permet la régularisation

interannuelle des débits du fleuve au niveau de Kayes et plus à l'aval dans la vallée sénégalo-mauritanienne. En service depuis 1987, la retenue a atteint sa cote de remplissage en septembre 1991 ; pour indication, le volume total de la retenue approche 12.109 m3. Sur le cours inférieur du Sénégal, le remplissage annuel du Lac de Guiers, vaste dépression naturelle, est garanti par l'existence du barrage de Diama. Ce barrage érigé dans le delta du Sénégal empêche une remontée d'eau salée dans le delta et maintient le plan d'eau à une cote suffisante pour l'alimentation des périmètres irrigués.

Le bassin du fleuve Gambie s'étend sur une superficie totale de 77 000 km² et se partage entre quatre états : la Guinée où il prend sa source dans la région du Fouta Djalon central, le Sénégal dont il draine la partie orientale et une partie de la Casamance, la Gambie et une faible partie de la Guinée Bissau. Il a dans sa partie amont une orientation générale SE-NW (bassin continental), et peu avant son entrée en Gambie, le fleuve prend une orientation E-W (bassin maritime). La station de Gouloumbo, à 500 km de l'embouchure, est à la limite de la zone d'influence de la marée. La pénétration très profonde de l'intrusion d'eau saline est une des caractéristiques du fleuve Gambie. La position de l'interface eau salée / eau douce varie avec les débits du fleuve associés à la dynamique de la marée.

Le Sassandra constitue un des principaux fleuves de la Côte d' Ivoire. Il coule du nord vers le sud, sur près de 720 km et draine une surface proche de 75 000 km², dans la partie occidentale du pays. Il est formé par deux affluents principaux, la Boa et le Timba, descend au sud en marquant la frontière orientale du Parc National du Mont Sangbé. Puis, il se jette dans le lac formé par le barrage hydro-électrique de Buyo, mis en eau en 1980 et d'une capacité de 8,3.109 m3. Il prend ensuite une direction SE en passant par Soubré et va se jeter dans l'Atlantique à Sassandra. Les premiers aménagements sur le Sassandra en amont de Semien datent de 1974 : deux retenues mobilisent 53 millions de mètres cubes. Il existe également un barrage déversoir de 3 millions de mètres cubes sur le Lobo à Daloa.

Le Logone-Chari assure plus de 90 % des apports au Lac Tchad. Avec un bassin versant vaste comme la France (environ 600 000 km²), l'hydrologie est très complexe, notamment avec l'existence de plaines d'inondation ("Yaérés"). Le Chari traverse quatre états : le nord de la République Centrafricaine où il se forme par la réunion de trois cours d'eau (le Bamingui, le Gribingui et le Bangoran), la partie occidentale du Soudan, le Cameroun d'où provient son

principal affluent le Logone et enfin le Tchad. L'ensemble Logone-Chari est caractérisé par une forte dégradation hydrographique (vastes plaines d'inondation et nombreux effluents) entraînant d'amont en aval une certaine régularisation des hydrogrammes (écrêtement des crues, soutien de basses eaux) et des pertes notables sur les apports. La plupart des projets d'aménagements sont situés sur le Logone (périmètres irrigués, barrage du polder de Maga, endiguement). On sait peu de choses sur les aménagements en République Centrafricaine bien que tout projet de stockage dans le haut bassin du Chari puisse avoir un impact non négligeable sur les apports au Lac Tchad.

Nous avons relevé 20 stations hydrométriques sur le bassin versant du Sénégal, 22 sur le bassin de la Gambie, 26 sur le bassin du Sassandra et 43 pour le bassin du Logone-Chari, soit 111 stations hydrométriques au total. Une première sélection a été effectuée sur la base de la longueur et de la quantité des informations disponibles dans la banque citée plus haut. Une durée minimale de 20 ans a été imposée. Le nombre de stations disponibles est alors de 53. Ensuite les stations présentant un taux de lacunes inférieures à 40 % ont été sélectionnées. Ce taux représente au plus 4 ans de lacunes sur une décennie. Sur cette base nous ne disposons alors que de 42 stations hydrométriques (Figure 1.5) : 12 stations hydrométriques sur le bassin versant du Sénégal, 7 sur le bassin de la Gambie, 8 sur le bassin du Sassandra et 15 pour le bassin de Logone-Chari. Le tableau 1.1 indique les caractéristiques pour chacune de ces stations et leur bassin versant correspondant.

La superficie des bassins versants retenus varie de 5 878 km² à 601 984 km². La médiane de ces superficies se situe à 29 300 km². Hormis les bassins versants du Boa à Vialadougou (Côte d'Ivoire), du Lobo à Nibehibe (Côte d'Ivoire), du Nzo à Guiglo (Côte d'Ivoire), du Bafing à Bafingdala (Côte d'Ivoire), du Koulountou à Missirah-Gonasse (Sénégal) et de la Gambie à Kédougou (Sénégal), les bassins versants étudiés ont une superficie supérieure à 10 000 km². Parmi ceux-ci, seulement 8 bassins drainent une superficie supérieure à 100 000 km².

Tableau 1.1 – Caractéristiques des bassins versants retenus : surface en km² et période d'observation

Bassin Rivière Exutoire Pays Surperf. Période

Logone Pende Gore Tchad 11 510 1956-1993

Pende Doba Tchad 16 909 1966-1995

Logone Baibokoum Tchad 21 710 1951-1995

Logone Moundou Tchad 32 705 1960-1999

Logone Lai Tchad 60 928 1953-1994

Logone Bongor Tchad 71 411 1952-1999

Chari Ouham Bossangoa Centrafrique 22 955 1951-1994

Ouham Batafango Centrafrique 42 985 1951-1994

Bahr Sara Moissala Tchad 66 472 1951-1994

Bahr Sara Manda Tchad 79 181 1951-1995

Chari Sarh Tchad 192 043 1938-1999

Chari Hellibongo Tchad 221 587 1965-1994

Chari Bousso Tchad 461 848 1936-1994

Chari Mailao Tchad 588 806 1953-1994

Chari Ndjamena Tchad 601 984 1933-1999

Sassandra Boa Vialadougou Côte d'Ivoire 5 878 1970-1999 Bafing Bafingdala Côte d'Ivoire 6 049 1961-1999 Lobo Nibehibe Côte d'Ivoire 6 230 1961-1996 Nzo Guiglo Côte d'Ivoire 6 232 1955-1980 Sassandra Sorotona Côte d'Ivoire 18 955 1961-1993 Sassandra Semien Côte d'Ivoire 29 900 1954-1999 Sassandra Guessabo Côte d'Ivoire 36 582 1953-1980 Sassandra Soubre Côte d'Ivoire 62 173 1954-1991

Gambie Koulountou Missirah Sénégal 6 738 1970-1993

Gambie Kedougou Sénégal 8 127 1970-1994

Gambie Mako Sénégal 11 007 1970-1992

Gambie Simenti Sénégal 20 936 1970-1991

Gambie WassadouAmt Sénégal 21 767 1970-1993

Gambie WassadouAvl Sénégal 33 392 1973-1993

Gambie Gouloumbo Sénégal 42 642 1953-1994

Sénégal Sénégal-Bafing DakaSaidou Mali 15 660 1903-1990

Falémé Gourbassy Mali 16 315 1903-1999

Bakoye Toukoto Mali 16 860 1903-1990

Sénégal-Bafing BafingMakana Mali 20 529 1903-1996

Sénégal-Bafing Soukoutali Mali 26 614 1903-1990

Falémé KidiraUhea Sénégal 28 706 1930-1992

Sénégal-Bafing Dibia Mali 32 451 1903-1990

Baoulé Siramakana Mali 51 029 1903-1990

Bakoye Oualia Mali 78 155 1903-1999

Sénégal Galougo Mali 120 820 1903-1990

Sénégal Kayes Mali 160 835 1903-1999