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La Charte du piéton

Dans le document Démarche du Plan de transport (Page 41-44)

LA déCLArATIOn

Montréal reconnaît la primauté des piétons dans l’espace urbain . En plaçant le piéton au cœur des priorités, Montréal compte accorder toute la place nécessaire à la pratique sécuritaire et conviviale de la marche . Elle veut ainsi diminuer les impacts liés à l’usage croissant des véhicules motorisés, notamment la pollution atmosphérique, le bruit, les émissions de GES, le coût des infrastructures et l’espace occupé par les véhicules dans les milieux de vie . Elle souhaite aussi s’attaquer à un problème de plus en plus préoccupant en matière de santé publique, la sédentarité .

La marche doit devenir un mode de transport choisi plutôt qu’un mode subi . Pour y parvenir, Montréal va offrir aux piétons un environnement sécuritaire et convivial, où la pratique de la marche sera une expérience agréable et recherchée, tant pour des fins utilitaires, de balades que touristiques . C’est ainsi que la Charte du piéton contribuera à :

orienter les actions des villes et des

arron-–

dissements en faveur de l’amélioration des conditions de déplacement des piétons, tant à l’égard de la sécurité que de la convivialité ; veiller à ce que la rue redevienne un lieu

de rencontres et d’échanges ;

assurer une intégration harmonieuse des

aspects historiques et patrimoniaux dans la planification des aménagements piétonniers . Pour arriver à de véritables résultats, l’administration mise sur l’adhésion des citoyens . Aucune mesure ne sera ultimement efficace si les automobilistes et les cyclistes ne respectent pas les piétons et si, d’autre part, les piétons n’adoptent pas des comportements sécuritaires .

Le COnTexTe

Issus du Sommet de Montréal de 2002, plusieurs documents stratégiques tels le Plan d’urbanisme, le Premier plan stratégique de développement durable de la collectivité montréalaise, le Guide d’aménagement pour un environnement urbain sécuritaire et la Charte des milieux de vie montréalais1 ont proposé des orientations et des mesures visant à améliorer significativement la qualité de vie des citoyens . Tous ces documents reconnaissent de façon convergente le rôle primordial des transports actifs, notamment de la marche, en matière d’urbanisme et de qualité de vie .

LA POrTée eT Le suIVI

La Charte du piéton fait partie intégrante du Plan de transport . Elle se rattache à la Vision du Plan qui consiste à « assurer les besoins de mobilité de tous les Montréalais, en faisant de notre agglomération un endroit agréable à vivre ainsi qu’un pôle économique prospère et respectueux de son environnement . Pour ce faire, Montréal veut réduire de manière significative la dépendance à l’automobile par des investissements massifs dans les modes de transport collectif et actif tels le tramway, le métro, l’autobus performant, le train, le vélo et la marche ainsi que sur des usages mieux adaptés de l’automobile tels le covoiturage, l’autopartage et le taxi . »

Pour assurer le respect des objectifs de la Charte, Montréal mettra sur pied un comité de suivi . Ce comité aura pour responsabilités d’améliorer la sécurité des conditions de pratique de la marche et d’assurer un meilleur accès pour les piétons aux transports collectifs, aux institutions d’enseignement et de santé, aux commerces, aux institutions communautaires, aux édifices culturels, aux parcs et aux espaces verts et aux autres espaces publics . Il veillera Toutefois, l’atteinte de l’efficacité des réseaux de

transport doit s’inscrire dans un juste équilibre tenant notamment compte de la quiétude des espaces urbains et de la sécurité des citoyens . La Stratégie de développement économique de Montréal souscrit à cet objectif en proposant une série d’énoncés de positionnement pour Montréal qui se présentent comme de véritables leviers de croissance . La performance du système de transport s’intègre aux mesures qui doivent permettre à Montréal de se hisser parmi les métropoles qui affichent le meilleur niveau de vie et la meilleure qualité de vie en Amérique du Nord .

PLAnIFIer COnjOInTeMenT Le TrAnsPOrT eT L’AMénAgeMenT du TerrITOIre

Montréal est consciente de l’effet structurant des infrastructures de transport sur l’organisa-tion territoriale . Ces infrastructures contribuent au renforcement des secteurs d’emplois et soutiennent la mise en valeur des secteurs résidentiels . Le Plan de transport révèle cependant que ces mêmes infrastructures peuvent être des sources importantes de perturbations pour le milieu urbain : congestion routière, pollution atmosphérique, allongement des temps et des distances de parcours, étalement urbain, etc . En ce sens, le transport et l’aménagement du territoire, aussi bien de l’île de Montréal que de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), doivent être planifiés conjointement pour que le milieu urbain soit plus beau, plus sécuritaire, moins pollué et plus agréable à vivre . À cet égard, au même titre que le Plan d’urbanisme, le Plan de transport propose une approche plus rationnelle de l’occupation de l’espace où les réseaux de transport doivent être davantage structurants, plus efficaces et mieux intégrés au tissu urbain .

également à ce que la pratique de la marche soit plus conviviale en y intégrant notamment des éléments historiques et patrimoniaux .

Les OBjeCTIFs

La Charte du piéton vise à favoriser la marche comme mode de déplacement privilégié grâce notamment à un meilleur partage de l’emprise publique . Cela implique forcément une redéfinition de la place accordée aux modes motorisés et la promotion d’un usage plus rationnel de l’automobile . Le fondement de cette redéfinition suppose la promotion de changements culturels radicaux qui se traduiront par l’amélioration de la qualité de vie des citoyens, de la qualité de l’environnement et du bilan de santé publique de la collectivité montréalaise .

Les objectifs de la Charte du piéton sont compatibles avec ceux du Plan de transport .

OFFrIr des COndITIOns OPTIMALes de déPLACeMenT en TerMes de TeMPs, de COnFOrT, d’ACCessIBILITé eT de séCurITé Les piétons, comme tous les usagers de la route, cherchent à atteindre rapidement leur destination, du moins lorsqu’ils se déplacent à des fins utilitaires . Si l’on souhaite favoriser la marche et, conséquemment, le duo marche — transport en commun, ainsi qu’une utilisation plus judicieuse de l’automobile, dans des conditions qui respectent les principes d’accessibilité universelle, il faut :

assurer l’espace requis pour cheminer

en toute tranquillité ;

éliminer progressivement les coupures

physiques et éviter d’en créer de nouvelles ; offrir des trajets plus courts ;

garantir un entretien adéquat des trottoirs

et de la voie en rive .

sOuTenIr L’éCOnOMIe MOnTréALAIse Les piétons contribuent à l’activité économique . Il suffit, pour s’en convaincre, de voir déambuler les nombreux piétons dans les rues commerciales et dans les marchés publics . Afin d’accroître l’impor-tance de la marche dans l’activité économique, il importe de :

offrir un accès de qualité pour les piétons

aux services, aux biens de consommation, aux activités communautaires et aux transports collectifs ;

revoir la typologie commerciale dans le cadre

des projets majeurs de développement afin de favoriser les commerces ayant pignon sur rue ; considérer le rôle des piétons dans l’économie .

InTégrer hArMOnIeuseMenT Les réseAux de TrAnsPOrT à L’esPACe urBAIn eT COnTrIBuer à sA sTruCTurATIOn L’effet structurant des réseaux de transport sur l’aménagement du territoire est bien connu . Ces réseaux, de même que les activités qu’ils permettent, sont parfois des sources de perturbation pour le milieu urbain . Dans ce contexte, il importe que les réseaux de transport et l’aménagement du territoire soient planifiés conjointement . Pour assurer la prise en considération des besoins spécifiques du piéton et pour mettre en place des conditions favorables à la marche, il faut :

prioriser le piéton lors de la conception

et de l’aménagement du domaine public ; considérer la qualité du milieu comme

un incitatif à la pratique de la marche ;

favoriser la création d’unités de voisinage

denses et multifonctionnelles ;

revaloriser le rôle social de la rue comme

support naturel de la vie de quartier . AMéLIOrer LA quALITé de VIe

des CITOyens, nOTAMMenT dAns Les dOMAInes de LA sAnTé eT de LA séCurITé

Le rapprochement entre le transport et la santé est devenu incontournable . Il réfère à la fois à la lutte aux impacts négatifs des activités liées aux transports dans les milieux de vie, mais aussi à la sédentarité . La quiétude des quartiers résiden-tiels reste l’une des priorités par rapport à ces impacts . De plus, le renforcement de la sécurité est un élément clé de la qualité de vie . Pour améliorer la qualité de vie des Montréalais, il est donc nécessaire de :

s’assurer que les activités de travail, d’études

et autres sont facilement accessibles à pied ; s’assurer que l’accès au service de transport

en commun soit convivial et à distance de marche raisonnable ;

contrôler la vitesse des automobiles au profit

de tous les usagers de la rue ; assurer la visibilité entre les piétons

et les conducteurs de véhicules motorisés ; sensibiliser les usagers de la rue à la sécurité ;

sécuriser les cheminements, en particulier

les traversées piétonnes ;

assurer des cheminements dénués d’obstacle ;

protéger adéquatement les piétons aux abords

des entraves .

partie 2 | Positionnement de Montréal

AMéLIOrer LA quALITé de L’enVIrOnneMenT La réduction des polluants et une consommation durable des ressources passent inévitablement par la promotion des transports actifs, dont la marche . Pour diminuer les émissions de GES, il faut :

susciter l’envie de marcher ;

développer un environnement urbain

favorable à la marche .

gérer de FAÇOn resPOnsABLe, eFFICACe eT équITABLe

Dans un contexte de ressources limitées, une plus grande cohésion des décisions et une planifi cation rigoureuse des infrastructures sont incontournables . Pour y parvenir, il est essentiel de :

favoriser la concertation de tous les partenaires

(citoyens, groupes associatifs, secteur privé, gouvernements, institutions d’enseignement) ; améliorer la conception des projets

d’aménagement de façon à y intégrer les besoins spécifi ques des piétons ;

sensibiliser le public aux bénéfi ces de la marche ;

mettre en place des mécanismes

de fi nancement visant l’amélioration de la pratique de la marche .

Les ChAMPs d’APPLICATIOn Pour atteindre les objectifs fi xés par la Charte du piéton, les villes, les arrondissements et leurs partenaires devront réaliser des interventions dans plusieurs champs d’application . Les documents stratégiques de Montréal et de ses partenaires proposent un grand nombre d’interventions qui concernent les champs d’application de la Charte .

PLAnIFICATIOn eT AMénAgeMenT des MILIeux de VIe

Intégration des besoins particuliers des piétons

dans la réglementation d’urbanisme ;

Prise en considération des besoins des piétons

tout au long du processus de planifi cation, y compris de l’accessibilité universelle ; Réduction des effets de coupure dans

le tissu urbain ;

Développement d’itinéraires menant vers des

lieux d’activités fréquentés par les piétons ; Révision de la qualité, de l’esthétisme

et de la fonctionnalité des corridors piétons ;

Redéfi nition du partage de l’emprise

publique en faveur de la marche ;

Aménagement progressif du réseau intérieur

afi n de respecter les principes d’accessibilité universelle .

enTreTIen, déneIgeMenT eT dégLAÇAge Élimination des confl its découlant de la

présence des équipements permanents et saisonniers ;

Uniformisation de la surface des trottoirs ;

Déneigement et déglaçage adéquats

des trottoirs ;

Correction des défi ciences du réseau

de drainage ;

Maintien en bon état du marquage des chaussées .

séCurITé ACTIVe eT PAssIVe Application rigoureuse du

Code de la sécurité

routière ;

Ajustement des volumes de circulation

en fonction de la hiérarchie routière ; Contrôle de la vitesse des véhicules ;

Protection des piétons sur le réseau routier ;

Amélioration de la sécurité aux divers points

de confl its et près des stations de métro ; Réduction de la largeur des traversées ;

Défi nition de cheminements sécuritaires

vers les écoles ;

Implantation de mesures de modération

de la circulation dans les quartiers résidentiels ; Élimination des manœuvres de livraison

gênant la marche ;

Protection des piétons à proximité des entraves ;

Maintien d’un éclairage adéquat des

chaussées et des traversées pour piétons ; Accroissement de la visibilité des piétons

et des automobilistes aux intersections ; Identifi cation et sécurisation des

chemine-–

ments pour personnes à mobilité réduite . sensIBILIsATIOn eT InFOrMATIOn des usAgers

Sensibilisation de la population à la

courtoisie au volant ;

Sensibilisation des piétons à leurs droits

et à leurs responsabilités ;

Valorisation des avantages de la marche

pour la santé et l’environnement, notamment dans les entreprises et dans les écoles ; Sensibilisation des gestionnaires de chantiers

aux risques causés par les entraves à la marche ; Mise en place d’un système d’information

à l’intention des piétons ;

Implantation d’une signalisation indiquant

les temps et les distances de marche, où cela est approprié ;

Uniformisation de la signalisation du réseau

Le concept d’aménagement préconisé dans le Plan d’urbanisme s’appuie sur un usage plus intensif et plus stratégique du sol favorisant une utilisation accrue des infrastructures de transport collectif par la densifi cation et la diversifi cation des activités en lien avec le réseau de transport collectif existant ou projeté . La fi gure 1 illustre les secteurs propices à une intensifi cation des activités . Dorénavant, Montréal s’assurera que les projets proposés auront une densité d’occupation du sol plus élevée et présenteront une mixité des fonctions urbaines ainsi qu’un aménagement du domaine public de qualité . Il sera ainsi possible de diminuer la demande de déplacement motorisé et d’encourager les autres modes .

En préconisant une telle approche, Montréal consent aux principes de développement durable en intégrant les notions d’équité sociale, de respect de l’environnement et de rentabilité économique .

Cela traduit une prise de conscience de l’importance du rôle de l’urbanisme quant à la viabilité des collectivités, à la rentabilisation des investissements dans les infrastructures publiques et à l’accroissement de l’utilisation du transport collectif et des transports actifs . Le Plan de transport démontre la volonté de Montréal d’opter pour une approche orientée vers la qualité, l’excellence et l’innovation en matière de transport et d’aménagement urbain de manière à accroître la qualité des milieux de vie, tout en contribuant au développement économique . Ainsi l’aménagement d’une rue ou l’implantation d’une infrastructure de transport

partie 2 | Positionnement de Montréal

Dans le document Démarche du Plan de transport (Page 41-44)