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Section 1 : Les clients du port de Casablanca

1.2 Le chargeur

Que serait l’armateur sans chargeur ?la réponse est simple : un prestataire de service sans client, un exploitant de navire sans cargaison.

Le chargeur, terme générique, désigne le responsable du choix du mode de transport et le trajet de la marchandise. Il s’agit principalement de celui qui paie le contrat de transport.

Suivant les différents dictionnaires le « chargeur » est celui qui charge des marchandises19, c’est également l’expéditeur de la marchandise20, la personne qui possède la totalité ou une partie de la cargaison21, ‘celui qui a la responsabilité juridique du chargement’ ou celui qui frète un navire22.

Malgré l’abondance des définitions, on peut les classer en deux catégories. Se dégage d’une part une notion concrète : Le chargeur est « celui qui charge la marchandise à bord », se dégage aussi, d’autre part, une notion abstraite : Le chargeur est « celui qui confie la marchandise au transporteur », c’est donc le contractant de l’armateur. En échange d’un fret payé

19

Ripert, Droit maritime, Paris, Rousseau & Cie, 4ème éd, 1950, t. I, n°767.

20 Dictionnaire des Trésors de la langue française. 21

Grand Robert de la langue française, dictionnaire de l’académie française.

22

par le chargeur, le transporteur s’engage à acheminer une marchandise déterminée d’un port à un autre. Il prend donc la qualité d’expéditeur de la marchandise.

L’expédition maritime était une aventure, les marchands avaient besoin de beaucoup d’argent et d’audace pour s’aventurer dans les opérations commerciales. Les marchands s’associaient pour un seul voyage ; certains voyageaient avec la marchandise, d’autre restaient à terre.

Désormais, après l’apparition de la machine à vapeur, le commerce maritime n’est plus réservé aux grands négociants. Peut donc être qualifié de chargeur toute personne physique ou morale qui charge une marchandise à bord d’un navire. Il existerait donc autant de type de chargeurs que de clients du transporteur.

Aujourd’hui, la plupart des chargeurs maîtrisent le coût de transport. Les marchandises transportées en conteneurs sont des produits manufacturés, des biens d’équipement ou des produits chimiques.

Le chargeur est donc le client du port du côté terre en expédiant une marchandise dans le cadre d’une opération de transport international. En fonction du contrat de vente maritime adopté, le chargeur peut être le vendeur, qu’il s’agisse d’une entreprise productrice ou d’un grossiste exportateur, ou l’acheteur.

En général le chargeur n’est pas en relation directe avec l’autorité portuaire. Il noue une relation commerciale avec différents opérateurs : agents maritimes, consignataires, transitaires, ou éventuellement manutentionnaires à qui il confie sa marchandise.

A cet effet, les chargeurs préfèrent s’adresser à un auxiliaire de transport : le commissionnaire de transport et/ou le transitaire se chargent de l’ensemble de l’opération de transport. Les détails de ces deux métiers seront traités ci-après dans un paragraphe à part.

Dans d’autres cas l’entreprise (chargeur) décide elle-même du mode de transport à utiliser lorsqu’elle dispose d’un service de logistique ou de savoir-faire en la matière. Elle négocie avec les transporteurs maritimes et a ses propres critères pour le choix de l’embarquement. Cette démarche demeure assez peu utilisée car elle nécessite des volumes de fret suffisants pour affréter un navire et suppose des savoir-faire spécifiques en matière de logistique au sein de l’entreprise.

Pour un chargeur, le service pertinent est une prestation de transport de «bout en bout » sur une chaîne de transport dans le passage portuaire ne constitue qu’un maillon ou plutôt un nœud.

Donc il ne faut pas perdre de vue que le choix d’un port par un chargeur se fonde sur des critères d’équipements logistiques spécifiques adaptés à son secteur d’activités (vrac, conteneurs, charges roulantes…etc.) avec la présence d’outillage performants, des capacités de stockage suffisantes et un coût de stockage attractif. Il se base aussi sur le temps de transit et sur la sécurité.

Ceci nous permet de relever les attentes des chargeurs vis-à-vis des services portuaires qui peuvent représenter les critères de qualité et de compétitivité du passage portuaire, elles sont réparties selon les points suivants :

• La qualité des services portuaires (fiabilité sociale, respect du temps de transit, compétences, etc.) ;

• La capacité et la qualité des infrastructures ;

• La localisation du port (facilité d’accès par la mer et par la terre) ;

• La qualité des dessertes (route, fer, fluvial, air) ;

• La qualité des services publics (prise en charge par la capitainerie, mise en œuvre des procédures et contrôles liés au passage portuaire par les douanes, vétérinaires, phytosanitaires etc.) ;

• La présence et la qualité des intermédiaires (consignataires, commissionnaires etc.).

• Une grande efficacité dans le juste à temps, c'est-à-dire l’arrivée de la marchandise au bon moment ce qui exige des horaires d’ouverture du port plus larges.

• Le savoir-faire des manutentionnaires doit inclure des compétences importantes en matière de logistique de façon à ce que les opérations liées à la rupture de charge (débarquement, mise sur desserte terrestre …) soient

réalisées par les services portuaires sans représenter des étapes administratives supplémentaires pour le chargeur.

• La fiabilité du port et l’absence de mouvements sociaux perturbant le transit des marchandises.

Après avoir survolé les notions d'armateur et de chargeur, le prochain point éclaircira le rôle du capitaine qui représente l'armateur et garantit la marchandise du chargeur.