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Section 1 Le difficile accès aux postes permanents du champ académique

1 Le champ universitaire et ses enjeux

Les travaux de Bourdieu identifient plusieurs champs. Ils dépeignent les mécanismes et les luttes pour le monopole de production culturelle qui s’y organisent. Les analyses les plus connues demeurent celles des biens culturels décrits dans le livre La Distinction. Pierre Bourdieu étudie le fonctionnement du champ universitaire dans son œuvre Homo

Academicus (1984). Les recherches du sociologue apportent une compréhension des

phénomènes qui s’exercent lors de la transition de la thèse aux emplois permanents dans le champ académique.

a Le fonctionnement du champ universitaire

Dans son livre Homo Academicus (1984), Pierre Bourdieu décrit le fonctionnement du champ universitaire au début des années 1980. Selon Forquin (1986), la démonstration de Bourdieu consiste à construire une « sorte de topographie sociale et mentale du monde universitaire » (p. 112). La tâche de Bourdieu est particulièrement ardue puisque lui-même se trouve dans l’univers étudié. En tant qu’agent du champ, ses prises de position sont de nature à le changer. Ces difficultés sont développées dans le premier chapitre du livre intitulé un livre à brûler ?  Comme tout champ, l’enjeu de la lutte demeure l’accès aux positions dominantes. En employant les expressions « dominants/dominés », Bourdieu conscientise qu’il modifie la structure et le fonctionnement de la lutte pour le monopole de production culturelle légitime. Cette longue introduction offre une compréhension du travail du sociologue et explique le recul nécessaire pour étudier son propre espace.

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Dans le premier chapitre, Pierre Bourdieu décrit l’espace des positions des agents du champ universitaire selon leur structure et le volume des capitaux détenus. Pour ce faire, le sociologue collecte des informations sur les caractéristiques des individus du champ : les titres scolaires, les titres de noblesse ou honorifiques, les titres universitaires… etc. Contrairement au champ littéraire, les frontières du champ académique sont plus institutionnalisées ou codifiées. Pour y entrer, les individus doivent détenir des titres scolaires de l’enseignement supérieur. Cependant, les renseignements disponibles dans les sources officielles ou l’utilisation de ces titres par les agents diffèrent selon la situation et les époques. Selon Bourdieu :

« La frontière entre les propriétés institutionnalisées, donc repérables dans les documents officiels, et les propriétés peu ou pas objectivées, est relativement floue et vouée à changer selon les situations et selon les époques (tels critères scientifiques, la catégorie socioprofessionnelle par exemple, pouvant devenir un critère pratique dans certaines conjonctures politiques) ». (Bourdieu, 1984, p.19).

Ces difficultés sont les mêmes lorsqu’il s’agit d’objectiver le prestige scientifique des agents sous la forme de classements ou d’indices. Dès lors, selon la position des agents dans le champ, les propriétés revendiquées pour se distinguer, peuvent être « perçues par les autres, situés en

positions différentes dans l’univers, comme des stigmates, impliquant l’exclusion hors de l’univers ».(Bourdieu, 1984, p.22). Comme le fait remarquer Arliaud (1985), Bourdieu illustre

la difficulté d’« objectiver le subjectif » et l’importance des classements dans la lutte sociale. Malgré ces difficultés, à la page 60 du livre Homo Academicus, Bourdieu énumère l’ensemble des indicateurs pertinents qu’il utilise : déterminants de la formation de l’habitus et de la réussite scolaire, capital économique, social, culturel hérité, déterminants scolaires, capital de pouvoir universitaire, capital de pouvoir scientifique, capital de prestige scientifique, capital de notoriété intellectuelle, capital de pouvoir politique ou économique et dispositions politiques. Comme dans son ouvrage La Distinction, l’analyse que Bourdieu produit du champ universitaire aboutit à une représentation graphique (sous forme de diagrammes des correspondances) des positions des facultés regroupées sous forme de classes. La distinction dans le champ universitaire repose sur un double principe de hiérarchisation antagoniste : « la

hiérarchie sociale selon le capital hérité et le capital économique et politique actuellement détenu s’oppose à la hiérarchie spécifique, proprement culturelle, selon le capital d’autorité scientifique ou de notoriété intellectuelle » (Bourdieu, 1984, p. 70). Dans ce cadre et à partir de

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scientifiquement dominantes et socialement dominées et les facultés socialement dominantes et scientifiquement dominées. Ainsi, dans les mots de Bourdieu,

« Cette opposition est inscrite dans les structures mêmes du champ universitaire qui est le lieu de l’affrontement entre 2 principes de légitimation concurrents : le premier, qui est proprement temporel et politique, et manifeste dans la logique du champ universitaire la dépendance de ce champ à l’égard des principes en vigueur dans le champ du pouvoir, s’impose de plus en plus complètement à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie proprement temporelle qui va des facultés des sciences aux facultés de droit ou de médecine ; l’autre, qui est fondé sur l’autonomie de l’ordre scientifique et intellectuel, s’impose de plus en plus nettement quand on va du droit ou de la médecine aux sciences. » (Bourdieu, 1984, p. 70).

L’enjeu de la lutte dans le champ universitaire consiste à investir soit dans le capital politique ou économique soit dans ceux d’autorité scientifique ou intellectuelle. En analysant plus précisément l’espace des positions des facultés de lettres et des sciences humaines Bourdieu décrit comment ces formes de capitaux se construisent et notamment la difficulté d’accumuler et d’entretenir simultanément ces deux formes de capital. Capital politique ou économique sont rassemblés sous la dénomination de capital proprement universitaire « fondé sur la maîtrise des

instruments de reproduction du corps professoral, jury d’agrégation, Comité consultatif des universités, etc. (Bourdieu, 1984, p. 106). Ce capital s’accumule et s’entretient au prix d’une

coûteuse et longue entreprise :

« le travail d’accumulation et d’entretien du capital social nécessaire pour tenir une vaste clientèle en lui assurant les profits sociaux attendus d’un “patron”, participant à des comités, à des commissions, à des jurys, etc., suppose une grande dépense de temps et entre donc en concurrence avec le travail scientifique qui est la condition (nécessaire) de l’accumulation et de l’entretien du capital proprement scientifique (lui-même toujours plus ou moins contaminé par les pouvoirs statutaires). » (Bourdieu, 1984, p. 78).

Bourdieu poursuit plus loin dans son analyse,

« comme toute forme de pouvoir peu institutionnalisé et excluant la délégation à des fondés de pouvoirs, le pouvoir proprement universitaire ne peut être accumulé et entretenu qu’au prix d’une dépense constante et importante de temps… il (ce temps) tend à compromettre en fait l’accumulation d’un capital d’autorité scientifique »(Bourdieu, 1984, p. 128).

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Le cadre théorique de Pierre Bourdieu apporte des éléments nécessaires à la compréhension des débuts de carrières des docteurs dans le champ académique. Le sociologue décrit avant tout les logiques de reproduction ou de conservation des positions dominantes dans l’espace. Depuis les années 1980, le doctorat est un prérequis pour accéder aux postes permanents d’enseignants- chercheurs. Cependant, selon les disciplines (sous-champs), le doctorat ne suffit pas et certains agents possèdent d’autres diplômes comme l’agrégation du supérieur. C’est notamment le cas du droit ou des Sciences économiques.

Bourdieu décrit la relation qui unit le doctorant et le directeur dès le début de la thèse. L’inscription en thèse est le moment où l’individu choisit le sujet de sa thèse et son directeur. Pour Bourdieu, « La réussite d’une carrière universitaire passe par le “choix” d’un patron

puissant, qui n’est pas nécessairement le plus fameux ni même le plus compétent techniquement » (p.124). Le choix du sujet de thèse scelle la relation entre le client et le

patron, ainsi comme Bourdieu l’écrit :

« Il suffit de regarder en détail la liste des sujets déposés chez les “patrons” les plus attractifs pour voir que ce qui est attendu (objectivement) du patron de thèse, ce n’est pas, sauf exception, une véritable direction de recherche, des conseils méthodologiques ou techniques, ou même une inspiration philosophique, mais une reconnaissance de qualité, et la liberté afférente, et plus inconsciemment, une direction de carrière, un patronage. » (Ibid. p. 124). Le choix du patron est comparé par Bourdieu à celui du conjoint, car c’est

« pour une part une relation de capital à capital : dans la hauteur du patron et du sujet choisis, le candidat affirme le sens qu’il a et de sa propre hauteur et de la hauteur des différents patrons possibles, quelque chose comme un bon ou un mauvais goût en matière intellectuelle. » (p. 126).

Bourdieu analyse l’entrée dans les carrières universitaires comme une relation entre agents. Ainsi, le « client » qui veut « faire carrière » doit choisir un « patron ». La trajectoire universitaire est comparée à une course associée à des étapes majeures où existe une part importante d’arbitraire. La course exprime l’idée du temps, nécessaire à l’accumulation des différents capitaux. Elle indique aussi la concurrence entre les agents. Les étapes apparaissent comme des endroits où s’exerce le pouvoir universitaire qui n’est pas ou peu institutionnalisé (au contraire du pouvoir bureaucratique qui s’exerce dans les entreprises). Ce dernier point énonce la part inhérente de l’arbitraire qui existe lors de ces instants. De fait, la multiplication de ces étapes (jurys, concours) instaure une relation de dépendance et d’autorité durable entre

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ceux qui « veulent faire carrière » et les patrons. Pour les derniers, exercer leur pouvoir universitaire :

« consiste ainsi dans la capacité d’agir d’une part sur les espérances — elles- mêmes fondées d’un côté sur les dispositions à jouer et sur l’investissement dans le jeu, et de l’autre sur l’indétermination objective du jeu — et d’autre part sur les probabilités objectives – notamment en délimitant l’univers des concurrents possibles ». (Ibid., p. 119).

Bourdieu exprime ainsi l’idée de l’existence de relations de dépendance entre les individus. Les destins des nouveaux entrants, les stratégies des « patrons » et « des clients » diffèrent selon les régions du champ. Ce qui est décisif dans cette relation c’est « la tension du marché des postes

dans la discipline considérée (les dominants ayant un jeu d’autant plus facile que la tension du marché est plus forte et plus forte du même coup la concurrence entre les nouveaux entrants) ».

(Bourdieu, 1984, p. 120).

La logique de recrutement du corps présuppose que les nouveaux entrants adhèrent à l’illusio du champ, c’est-à-dire aux jeux et aux enjeux. Les « clients » acceptent par exemple d’être en concurrence les uns par rapport aux autres et intériorisent l’arbitraire socialement institué. Ce fonctionnement caractérise la reproduction du corps universitaire. Les « patrons » par leur position dominante contrôlent les barrières d’accès et choisissent les concurrents. Ils adoptent soit des stratégies de conservation soit d’entrée aux positions dominantes du champ. Pour Bourdieu, le pouvoir des « patrons » sur les mécanismes de reproduction repose sur « le

contrôle, par la cooptation, de l’accès au corps universitaire » (p. 139). Dans ce processus, le

diplôme de doctorat (dans l’analyse de Bourdieu le doctorat d’État) permet « un renforcement

prolongé des dispositions qui ont été reconnues par les procédures primitives de cooptation »

et « aux professeurs d’exercer un contrôle durable sur les aspirants à la succession » (p. 139). En d’autres termes, la thèse de doctorat d’État offre

« un moyen de prolonger sur de longues années la mise à l’épreuve qu’impliquent toujours les opérations de cooptation en même temps qu’elle permet de tenir durablement les aspirants à la succession, ainsi maintenus dans une position de dépendance. » (Ibid., p. 201).

L’analyse du champ est dynamique. À certains moments apparaît une rupture des équilibres c’est-à-dire des moments où les stratégies de conservation (défense du corps) cèdent. De fait, la description du fonctionnement du champ universitaire ne correspond qu’à un moment donné :

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« Ainsi, la structure du champ universitaire n’est que l’état, à un moment donné du temps, du rapport de forces entre les agents, entre les pouvoirs qu’ils détiennent à titre personnel et surtout à travers les institutions dont ils font partie ; la position occupée dans cette structure est au principe des stratégies visant à la transformer ou à la conserver en modifiant ou en maintenant la force relative des différents pouvoirs ou, si l’on préfère, les équivalences établies entre les différentes espèces de capital. » (Ibid., p. 171).

Les moments de crise apparaissent dès lors qu’apparaît une transformation du champ social dans son ensemble. De fait, le champ universitaire, champ culturel parmi d’autres, ne représente qu’un microcosme du champ social dans son ensemble. Dans le cas particulier du champ universitaire, il est modifié par le volume d’étudiants et de clients dans les universités. Comme l’exprime Bourdieu :

« Les transformations globales du champ social affectent le champ universitaire, notamment par l’intermédiaire des changements morphologiques, dont le plus important est l’afflux de la clientèle d’étudiants qui détermine pour une part l’accroissement inégal du volume des différentes parties du corps enseignant et, par-là, la transformation du rapport de forces entre les facultés et les disciplines et surtout, à l’intérieur de chacune d’elles, entre les différents grades. » (Ibid., p. 171).

Les changements morphologiques du champ importent. D’autres caractéristiques peuvent modifier la structure du champ comme le degré d’autonomie du champ par rapport au champ du pouvoir ou au champ économique.

b Permanence des tensions au sein de l’enseignement supérieur

Avec la massification de l’enseignement supérieur apparue au début des années 1970 s’ouvre une période de tensions dans les universités. Ces troubles s’expriment aussi bien dans le statut d’emploi des personnels enseignants-chercheurs, le déroulement de leur carrière et leur travail. C’est une période où « l’emploi à vie » est remis en cause. À partir de la fin des années 1990, une politique de réduction des postes offerts dans les universités s’installe. Elle entraîne une concurrence accrue entre les docteurs sur le marché académique.

La période de mutation des universités apparue après la Seconde Guerre mondiale pose des problèmes relatifs à la gestion de la main d’œuvre universitaire. À partir des années 1970, de nombreux rapports s’intéressent à la problématique des carrières et métiers des enseignants- chercheurs. Entre 1974 et 2003, les pouvoirs publics commanditent huit rapports sur ces sujets.

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L’ensemble de ces travaux témoignent de la grande instabilité du monde universitaire et des tensions qui s’y opèrent.

Les évènements apparus en 1968 transforment à jamais le monde universitaire, c’est le constat que dresse Antoine Prost dans un article intitulé 1968 : mort et naissance de l’université

française (1989). Bourdieu illustre comment la transformation morphologique du champ

universitaire bouleverse les rapports de force pour la lutte aux positions dominantes. L’accroissement massif des personnels non titulaires (assistants, maîtres assistants) au sein des universités pour pallier l’explosion démographique estudiantine explique ce bouleversement. D’une part, les personnels universitaires non titulaires deviennent à partir de 1973 plus nombreux que les Maîtres de Conférences et les Professeurs des Universités (Mérindol, 2010). D’autre part, au contraire des professeurs, les assistants et maîtres assistants prennent position en faveur des étudiants durant les évènements de 1968. Tout ceci concourt à ce que les personnels non titulaires revendiquent leur désir de titularisation dans le champ académique. Plusieurs rapports mettent en évidence la mauvaise régulation de la main d’œuvre universitaire sur la période 1974 - 2003. La multiplicité des statuts créés afin de répondre aux besoins croissants d’encadrement liés à la massification de l’enseignement supérieur est la cause de l’instabilité. En 1974, le rapport De Baecque intitulé La situation des personnels enseignants

des universités. Eléments de réflexion pour la réforme (1974) met en exergue la multiplicité

des statuts du corps enseignant au sein des universités et leur gestion différenciée selon les disciplines. Le rapporteur note que la politique mise en place pour répondre à la massification de l’université, s’appuie sur le recrutement d’une main d’œuvre précaire. Alors que ces modalités de gestion de la main d’œuvre devaient être des « solutions de fortune », elles se sont imposées en « institutions durables ». Ce rapport préconise « l’organisation de la profession

universitaire autour de deux corps : celui des professeurs et celui des maîtres-assistants. »

(p. 15). Cette proposition ne sera pas retenue par le ministre de l’époque J. P. Soisson.

Alice Saunier-Seïté, alors ministre des universités de Valérie Giscard-d’Estaing, s’attaque à la question du statut des personnels non titulaires dans les universités. Pour elle, le volume massif de ces personnes au sein des universités est une menace car elles incarnent les idées de 1968. Les réformes mises en place « modifient le régime des assistants non titulaires de lettres et

sciences humaines, de droit, économie et gestion et interdit l’embauche de vacataires ». La ministre crée « une situation limitée à 5 ans destinée à des “étudiants qualifiés”, dont le service

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les allocations de recherche, premier financement d’ampleur du doctorat. Pour une partie des personnels non titulaires et notamment les assistants, les mesures sont limitées (peu de transformation en postes de titulaires) et vexatoires (mise en place de la possibilité de licenciement), elles se heurtent à une forte contestation au sein des universités. Ces protestations ainsi que d’autres concernant la transformation de la représentation au sein des instances de décisions universitaires conduiront à la démission de la ministre.

La question des statuts au sein des universités va refaire surface dès le début des années 1980. En 1981, le rapport Quermonne (1981) livre un exposé sur les carrières des enseignants- chercheurs dans les universités. Sous le titre évocateur d’Etude générale des problèmes posés

par la situation des personnels enseignants universitaires, cette étude dresse un portrait

alarmiste de la situation qui règne dans les universités françaises. Le recrutement en « accordéon » des enseignants-chercheurs, c’est-à-dire en réponse ou au coup par coup en fonction de l’accroissement des effectifs ou des départs en retraite des personnels enseignants, fait croître les difficultés dans l’enseignement supérieur. La faiblesse des recrutements au sein des universités au début des années 1980 explique aussi les tensions. Comme De Beacque, Quermonne insiste sur la situation précaire d’une partie des enseignants de l’université et notamment celui des personnels hors statuts. De manière identique, le rapport de 1981 confirme l’objectif de deux corps nationaux, celui des professeurs et des maîtres de conférences issus du corps des maîtres-assistants. De plus, il recommande la titularisation des agents non titulaires qui « ne sauraient tenir lieu de renouvellement du personnel titulaire. »

Le tournant des années 1980, l’arrivée de la gauche au pouvoir, transforme le paysage universitaire. L’année 1984 est une date charnière où sont mises en place des réformes décisives relatives aussi bien au diplôme de doctorat qu’au statut des enseignants des universités. Le décret du 6 juin 1984 (84-431)73 qui suit la loi sur l’enseignement supérieur (loi 84-52 du 26 janvier 1984) regroupe les deux corps des professeurs et des maîtres de conférences sous l’expression des « enseignants-chercheurs ». Ce document administratif précise leurs activités dans les termes suivants :

« ils participent à l’élaboration, par leur recherche, et assurent la transmission, par leur enseignement, des connaissances au titre de la formation initiale et continue incluant, le cas échéant, l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Ils assurent la

73 Décret n° 84-431 du 6 juin 1984 fixant les dispositions statutaires communes applicables aux enseignants-

chercheurs et portant statut particulier du corps des professeurs des universités et du corps des maîtres de conférences. : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000520453

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direction, le conseil, le tutorat et l’orientation des étudiants et contribuent à leur insertion professionnelle. Ils organisent leurs enseignements au sein d’équipes pédagogiques dans tous les cursus universitaires et en liaison avec les milieux professionnels. Ils établissent à cet effet une coopération avec les entreprises publiques ou privées. »74.

Le décret de 1984 fixe aussi les conditions de recrutement, d’avancement et de détachement des enseignants-chercheurs dans les universités. Pour remédier à la précarité des personnels hors statuts, le décret instaure le statut de maîtres de conférences pour les maîtres-assistants titulaires de l’université. Enfin, la loi Savary supprime le doctorat d’État, crée un nouveau diplôme national — l’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) — et rebaptise le doctorat