Champ magne´tique cre´e´ par des courants
5.3 CHAMP MAGNE´TIQUE CRE´E´ PAR UN COURANT CIRCULANT DANS UN FIL RECTILIGNE
a) Position du proble`me
Le cas du fil rectiligne de longueur finie peut paraıˆtre inutile car pour qu’un courant puisse circuler il faut ne´cessairement avoir un circuit
ferme´. Cependant, lorsqu’on se place pre`s d’une portion du circuit rectiligne la contribution du reste du circuit a` l’expression du champ magne´tique est souvent ne´gligeable devant celle de la portion rectiligne.
On conside`re donc un segment de fil conducteurA1A2parcouru par un courant d’intensite´ I (figure 5.8). Cette portion de fil de´finit tout naturellement un axe zz0 et un point M de l’espace sera repe´re´
en coordonne´es cylindriques. Si le pointHest le projete´ deMsur le fil on a :
HM! ¼ru!r ou` u!r est le vecteur radial unitaire des coordonne´es cylindriques.
Syme´tries et invariances
Le plan contenant la portion de fil (axe zz0) et le point M est un plan de syme´trie pour les courants. Il contient les vecteurs unitaires u!
z et u!r. On en de´duit que le champ magne´tique doit eˆtre perpendi-culaire a` ce plan c’est-a`-dire suivant la direction du vecteur unitaire orthoradialu!:
B!
ðMÞ ¼BðMÞu!
L’axezz’ est un axe de syme´trie pour le courantI: il y a invariance par rotation d’un angle quelconqueautour de cet axe : l’intensite´ du
ur
→
Idl→ P
I
r H
M
→ →
dBP(M) = dBP(M)uθ z
uz
→
α1
α α2
A1 A2
I I
Figure 5.8 Champ magne´tique cre´e´ par un fil rectiligneA1A2parcouru par un courant d’intensite´l.
champ magne´tique ne de´pend pas de la variable. SizMest l’abscisse deMpar rapport a` une origineOsur l’axezz’ alors on a :
B!
ðMÞ ¼Bðr;zMÞu!
Les lignes de champ magne´tique sont donc des cercles centre´s sur le fil.
b) Champ e´le´mentaire cre´e´ par un e´le´ment de courantIdlsitue´ au point P
L’expression du champ magne´tique e´le´mentaire cre´e´ par l’e´le´ment de courantId!l ðPÞest donne´e par la loi de Biot et Savart :
dB!PðMÞ ¼moI
4pd!l ^ PM PM3
!
ð5:6Þ Le champ total est obtenu en additionnant les contributions de tous les e´le´ments de courant quand le point P de´crit tout le fil.
La me´thode de calcul consiste alors a` exprimer les diffe´rents termes de´pendant de la position dePen fonction d’une variable caracte´risant cette position.
Le pointPpeut eˆtre repe´re´ par son abscisseztelle que :HP! ¼zu!z. La longueur e´le´mentaire dlpeut s’e´crire : d!l ¼dzu!z
Dans ces conditions, le produit vectoriel de la relation (5.6) s’e´crit : d!l ^PM! ¼d!l ^ ðPH! þHM!Þ
d!l ^PM! ¼ ðd!l ^PH!Þ þ ðd!l ^HM!Þ d!l ^PM! ¼ ðdzu!z^ ðzu!zÞÞ þ ðdzu!z^ru!rÞ
d!l ^PM! ¼ ðdzu!z^ru!rÞ ¼rdzu! Remarque :
Le produit vectoriel est un vecteur perpendiculaire au fil et a`PM; il est donc oriente´ suivantu!. On peut e´crire :
d!l ^PM! ¼dl:PM:sinðd!l ;PM!Þu!
Le sinus d’un angle est e´gal au sinus de son supple´mentaire : sin¼ sinðpÞdonc sinðd!l ;PM!Þ ¼sinðPH;PMÞ.
Le sinus d’un angle est e´gal au cosinus de son comple´mentaire : sin¼cosðp2Þ donc sinðPH;PMÞ ¼cosðMP;MHÞ. En appelant al’angle entreMPetMH(voirfigure 5.8) on a finalement :
d!l ^PM! ¼dz:PM:cosa u!
On introduit ici une nouvelle variable a qui repe`re, comme la variablez, le pointP.
Choix de la variable d’inte´gration
Les variableszet ane sont pas inde´pendantes. On a la relation : tana¼z
r ð5:7Þ
Une petite variation dzde la variablezentraıˆne une variation dade la variable aavec la relation diffe´rentielle :
dðtanaÞ ¼d z
r ) ð1þtan2aÞda¼ da cos2a¼dz
r
Dans l’expression (5.6) la grandeurPM3qui varie lorsque le pointP bouge le long du fil, peut s’exprimer en fonction de la variable z oua. Le triangle HPM e´tant rectangle enH le the´ore`me de Pythagore donne :PM2¼r2þz2)PM3¼ ðr2þz2Þ3=2
On a aussi : cosa¼PMr )PM13 ¼cosr33a
Expression du champ e´le´mentaire en fonction dez (zA1 zzA2)
dB!PðMÞ ¼moI
4pd!l ^ PM PM3
!
¼moI 4p
rdz ðr2þz2Þ3=2u!
Cette expression n’est pas imme´diate a` inte´grer et ne´cessite un chan-gement de variable.
Expression du champ e´le´mentaire en fonction dea(a1aa2)
Avec dz¼cosrd2aaet 1
PM3¼cosr33aon obtient dB!PðMÞ ¼moI
4p
d!l ^!PM PM3 ¼moI
4p PMdz
PM3 cosa u!¼moI 4p
dz
PM2cosa u!
dB!PðMÞ ¼moI Cette dernie`re expression est facile a` inte´grer.
c) Expression du champ magne´tique pour un fil fini B!
Il est facile de ve´rifier que le module du champB(M) est toujours positif, quelque soit la position du pointM.
Le sens du champ est donne´ par la re`gle habituelle du tire-bouchon : Le champ a le sens de rotation qu’il faut donner au tire-bouchon place´ le long du fil pour qu’il se de´place dans le sens du courant I.
Cas ou` le pointMest sur la me´diatrice du fil
On a alorsa1¼ a2¼b(figure 2.9) et le champ a pour expression :
d) Cas du fil infini
Le calcul est identique au pre´ce´dent, il suffit de modifier les bornes : Fil infini)b!p2et sinb!1
Figure 5.9 Champ magne´tique sur la me´diatrice d’un fil fini de longueur 2a.
Le cas « fil infini » correspond aussi au cas ou` le pointMest tre`s proche du fil c’est-a`-direra)sinb!1
On a alors :
B!ðMÞ ¼ moI
2pru! ð5:8Þ
Ordre de grandeur du champ
Avecmo¼4p:107u.s.i., un courant d’une intensite´I= 1A cre´e a` une distancer= 1 m un champ magne´tique d’une intensite´ de :
Bðr¼1mÞ ¼2mpoIr¼2:107T0;5 104T champ magne´tique terrestre.
On constate que de`s qu’on s’e´loigne un peu du fil, le champ magne´-tique devient rapidement tre`s faible. Toujours pour un courant de 1A, c’est autour d’une distance de 1 mm que l’intensite´ de´passe le champ magne´tique terrestre. A` cette distance une portion de fil de 10 cm peut eˆtre conside´re´ comme infini : ceci justifie l’inte´reˆt du calcul du champ magne´tique cre´e´ par un fil infini.
5.4 CAS DE LA SPIRE CIRCULAIRE ET DES BOBINES