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Chômage : les chances d'en sortir

Dans le document Exporter au Japon : les atouts français (Page 43-56)

In: Economie et statistique, N°241, Mars 1991. Exporter au Japon / L'impôt sur le revenu / Chômage : les chances d'en sortir / Le coût des animaux familiers. pp. 41-51.

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Tresmontant Raphaël. Chômage : les chances d'en sortir. In: Economie et statistique, N°241, Mars 1991. Exporter au Japon / L'impôt sur le revenu / Chômage : les chances d'en sortir / Le coût des animaux familiers. pp. 41-51.

doi : 10.3406/estat.1991.5552

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1991_num_241_1_5552

Résumé

Paradoxalement, malgré la reprise de l'emploi et l'ampleur des aides à l'embauche, un chômeur n'avait pas plus de chances de retrouver un emploi en 1989 que trois ou cinq ans auparavant. C'est en particulier le cas des deux catégories de chômeurs dont les effectifs augmentent le plus rapidement et qui, sans être exclus du marché du travail, ont la probabilité la plus faible de trouver un emploi : les chômeurs de longue durée et les chômeurs "passifs" (ceux qui ne cherchent pas d'emploi).

Si elle est peu sensible à une conjoncture favorable, l'évolution des chances de réinsertion professionnelle dépend dans une certaine mesure des caractéristiques du chômeur : ainsi, les chômeuses d'âge avancé et sans diplôme cumulent les handicaps et, plus généralement, les caractéristiques socio-démographiques du chômeur (âge, sexe, qualification, etc.) expliquent, en partie, la hiérarchie des chances de retrouver un emploi. Mais ces caractéristiques sont trop proches de celles des salariés nouvellement embauchés et ont trop peu varié au cours des années quatre-vingt pour rendre compte complètement de la croissance spectaculaire du nombre des chômeurs "passifs" et de longue durée.

Abstract

Unemployment: the Chances of Pulling Out of it - In spite of the recovery of employment and the wide scope of help offered to find a new job, paradoxically unemployed workers did not have a greater chance of finding work in 1989 than they did three or four years before. This is especially true for the two fastest-growing categories of unemployed workers which, without being excluded from the labor market, have the smallest chances of finding employment: long-term unemployed people and "passive"

ones (these who do not look for a job).

The trend in the chances of finding a new job is not highly sensitive to a favorable economic climate and depends to some extent on the characteristics of the unemployed individual: thus, unemployed older women who do not have diplomas accumulate handicaps and, more generally, the socio-demographic characteristics of the unemployed worker (age, sex, qualifications, etc) partially explain the hierarchy in the chances of finding a new job. But these characteristics are too close to those of newly-hired wage-earners and varied too little during the eighties to account completely for the dramatic growth in the number of long- term and passive unemployed people.

Resumen

Desempleo: las posibilidades para poder reintegrarse a la actividad laboral - A pesar de la reactivación del empleo y de la importancia de las subvenciones destinadas a la contratación, una persona desempleada no tiene, paradójicamente, muchas más posibilidades para volver a encontrar un trabajo en 1989 que hace tres o cinco años. Este es el caso, en particular, de dos categorias de desocupados, cuyo incremento es el más importante y que, sin estar excluidas del mercado laboral cuentan con las más escasas probabilidades de volver a encontrar un empleo. Se trata de los parados de larga duración y de los desempleados "pasivos" - aquellos que no buscan trabajo.

La evolución de las posibilidades de reinserción profesional, aunque sea poco sensible a una coyuntura favorable, depende encierta medida de las características del desempleado. De este modo, las mujeres desocupadas, de edad avanzada y sin diplomas acumulan las dificultades y, con mayor precision, las características sociodemográficas del desempleado (edad, sexo, calificación, etc.). Esta categoría explica, en parte, la jerarquía que se observa dentro de la gama de posibilidades existentes para volver a encontrar un empleo. Pero esas características se asemejan mucho a las de los asalariados recientemente contratados y variaron muy poco en el transcurso de los anos ochenta para dar cuenta por completo del crecimiento espectacular del número de los desempleados "pasivos" y de los de larga duración.

MARCHE DU TRAVAIL

Chômage : les chances d'en sortir

Raphaël

Tresmontant* Paradoxalement, malgré la reprise de l'emploi et l'ampleur des aides à l'embauche, un chômeur n'avait pas plus de chances de retrouver un emploi en 1989 que trois ou cinq ans auparavant. C'est en particulier le cas des deux catégories de chômeurs dont les effectifs augmentent le plus rapidement et qui, sans être exclus du marché du travail, ont la probabilité la plus faible de trouver un emploi : les chômeurs de longue durée et les chômeurs "passifs" (ceux qui ne cherchent pas d'emploi).

Si elle est peu sensible à une conjoncture favorable, l'évolution des chances de réinsertion professionnelle dépend dans une certaine mesure des caractéristiques du chômeur : ainsi, les chômeuses d'âge avancé et sans diplôme cumulent les handicaps et, plus généralement, les caractéristiques socio-démographiques du chômeur (âge, sexe, qualification, etc.) expliquent, en partie, la hiérarchie des chances de retrouver un emploi. Mais ces caractéristiques sont trop proches de celles des salariés nouvellement embauchés et ont trop peu varié au cours des années quatre-vingt pour rendre compte complètement de la croissance

spectaculaire du nombre des chômeurs "passifs" et de longue durée.

* Au moment de la rédaction de cet article, Raphaël Tresmontant faisait partie du Bureau Emplois et Salaires de la Direction de la Prévision du Ministère de l'Econo mie et des Finances.

Les nombres entre cro chets renvoient à la bibliographie en fin d'article.

1. En 1990. la crois sance de l'emploi s'est un peu ralentie, mais le nombre de chômeurs a augmenté en fin d'année.

Depuis 1987, le dynamisme de l'emploi et la mont ée en charge des dispositifs d'aide à l'embauche des chômeurs ont stabilisé, et même réduit en 1989, le nombre des chômeurs inscrits à l'Agence natio nale pour l'emploi (ANPE) (1). De ce contexte favorable on pouvait attendre une meilleure inté gration sur le marché du travail des chômeurs les moins susceptibles d'être embauchés (chômeurs de longue durée, "chômeurs passifs"). Pourtant, les chances de retrouver un emploi pour tel ou tel chô meur pris individuellement ont peu varié depuis 1983. Plus particulièrement, les chômeurs "pass ifs**, qui ne sont pas effectivement à la recherche d'un emploi, et les chômeurs de longue ou très lon gue durée, ont toujours les mêmes faibles chances d'être embauchés. Dès lors, les déterminants essent iels de l'embauche des chômeurs sont-ils d'ordre conjoncturel ou plutôt liés aux caractéristiques pro pres des demandeurs d'emploi ou aux procédures de sélection à l'embauche des entreprises ?

C'est bien la fluidité du marché du travail qui est ici en cause (2). Celle-ci joue un rôle important dans la formation des équilibres qui s'y établissent. Par exemple, la pression du chômage sur l'évolution des salaires peut varier suivant l'importance et la rapi dité des rotations entre l'emploi, le chômage et l'inactivité, et influer sur la composition et le niveau ultérieurs de la demande de travail [1]. En outre, le diagnostic porté de façon plus ou moins perti nente sur les modalités et le degré de la fluidité peut guider l'orientation de la politique de l'emploi.

Ainsi, l'importance du groupe des chômeurs de lon gue durée est-elle invoquée actuellement pour jus tifier des aides sélectives à l'embauche.

2. La fluidité du marché du travail désigne l 'ensemble des flux qui composent le marché. Elle n 'est que partiellement appro chée par les statistiques d'entrée et de sortie de l'emploi (source : déclarations mensuelles de main-d'oeuvre) et du chômage (source : fichier ANPE). En effet, ces deux sources ne comptab ilisent pas les flux de passage entre l'activité et l'inactivité.

ECONOMIE ET STATISTIQUE N° 241. MARS 1991 41

Une exploitation de l'enquête Emploi de l'INSEE permet d'apprécier cette fluidité du marché du tra vail (encadré ci-dessous). Les résultats présentés ici sont partiels puisqu'ils concernent seulement les chômeurs qui déclarent être inscrits à l'ANPE et non la totalité des flux qui composent le marché du travail. Une analyse des probabilités de sortie du chômage est effectuée à partir des enquêtes Emploi de la période 1983-1989. Elle prend en compte le poids de différents facteurs (ancienneté d'inscrip tion au chômage, âge, niveau de diplôme, sexe) qui peuvent expliquer la hiérarchie des chances de retrouver un emploi, du moins pour les personnes présentes trois années consécutives dans l'ensem ble des ménages interrogés lors de l'enquête (renouvellement paniers de l'échantillon). Enfin,

les trajectoires des chômeurs entre différents états (inactivité, chômage, emploi) sont observées pen dant quatre années successives pour chaque

individu.

De plus en plus de chômeurs "passifs"

On définit comme chômeurs "passifs", ceux qui, parmi les inscrits à l'ANPE, déclarent ne pas avoir effectué de démarches concrètes de recherche d'emploi pendant la période précédant l'enquête.

Ce ne sont donc pas des chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT), même s'ils sont recensés par l'ANPE dans les demandes d'emploi en fin de mois (DEFM).

UNE EXPLOITATION DE L'ENQUÊTE EMPLOI L'ancienneté de chômage prise en compte dans cette

étude est celle qui est déclarée dans l'enquête Emploi de l'INSEE qui interroge environ 60 000 ménages cha que année sur leur position sur le marché du travail. Or les mesures de l'ancienneté de chômage diffèrent entre l'ANPE et l'enquête Emploi : les personnes interrogées par cette dernière se considèrent comme chômeurs de longue durée (12 mois et plus) ou de très longue durée (trois ans et plus) même s'ils ont bénéficié d'une mis sion d'intérim ou d'un contrat à durée déterminée pen dant quelques jours ou quelques semaines ; au cont raire, l'ANPE enregistre alors une interruption du chô mage : lors de sa réinscription à l'Agence, le demandeur d'emploi n 'a donc plus d'ancienneté de chômage. Plus généralement, toute interruption de l'inscription à l'ANPE, liée par exemple à un changement d'agence, à une maladie (même très courte), ou à une radiation accidentelle, entraîne la "remise à zéro" du compteur d'ancienneté. Au total, un même chômeur peut avoir douze mois d'ancienneté selon l'ANPE et 16 mois dans l'enquête Emploi.

Quatre groupes de chômeurs inscrits à l'ANPE sont dis tingués : les chômeurs dont l'ancienneté est inférieure à un an, ceux dont l'ancienneté varie de un à trois ans, ceux qui sont inscrits depuis trois ans ou plus, et enfin les chômeurs qui ne recherchaient pas d'emploi au moment de l'enquête (chômeurs "passifs" qui sont ind épendants des trois groupes précédents). Ces derniers ne seront d'ailleurs pas considérés comme chômeurs au sens du BIT.

L'échantillon de l'enquête Emploi de l'INSEE est renouvelé par tiers chaque année ; il est donc possible de sui vre un même ménage et les individus qui le composent pendant trois enquêtes successives. L 'enquête comporte des questions concernant la situation de I individu durant l'année précédente ; l'état socio-professionnel de l'ind ividu interrogé peut donc être connu durant quatre années successives.

Un identifiant individuel a été constitué à partir des réponses concernant le lieu d'habitation, l'année de nais sance, le prénom et le sexe des individus enquêtes. Des tests sur les non-réponses et les éventuels doublons montrent qu'un tel identifiant permet d'isoler la quasi- totalité des individus interrogés. On peut alors réunir les réponses d'un même individu lors des trois enquêtes successives pour lesquelles il est présent et constituer ainsi des cohortes d'environ 50 000 personnes.

La constitution de cohortes conduit à exclure les "entrants" et les "sortants" d'une sélection d'individus triés au préalable sur certains critères. Ceci permet de retracer, par exemple, la trajectoire des chômeurs sur le marché du travail, c'est-à-dire leurs changements d'état entre inactivité, emploi et chômage. Mais l'échant illon ainsi constitué n 'est pas représentatif de l'ensem ble des chômeurs puisque les individus qui ont changé de logement en sont exclus. L 'ampleur de ce biais n 'est pas estimé ici mais ce public plus mobile peut différer des autres chômeurs.

Un autre inconvénient est que ce "cylindrage" des enquêtes Emploi réduit la taille des échantillons consi dérés. Ainsi, le nombre d'individus inscrits au chômage la première année d'enquête et présents dans les deux enquêtes suivantes varie de 1 500 à 2 500 suivant les cohortes ; parmi eux, celui des chômeurs "passifs" est de l'ordre de la centaine ; l'analyse statistique de leurs caractéristiques est rendue délicate à cause des fluctuations d'échantillonnage ; compte tenu du fait que l'enquête emploi est un sondage au 1/300ième, les résultats extrapolés à la totalité delà population française doivent être analysés avec précaution. La concaténation des différentes cohortes constituées permet de pallier cette difficulté statistique puisque le nombre des person nes regroupées dans un même échantillon est plus important: en effet cinq cohortes successives - 1983-1985, 1984-1986, .... 1987-1989 - regroupent 246 909 personnes interrogées sur la période 1983-1989.

Cette dernière opération est légitime dans la mesure où les caractéristiques des individus interrogés sont suff isamment proches d'une cohorte à l'autre ; il se trouve que c'est bien le cas en ce qui concerne les chômeurs inscrits : la stabilité relative de leurs caractéristiques entre 1983 et 1989 constitue même un résultat import ant de l'exploitation présentée ici. Les résultats sont issus de l'observation de 9 992 individus inscrits au chô mage durant la première année d'enquête (année N) qui ont été isolés et suivis pendant quatre ans (années N-1, N,N+1,N + 2).

Durant Vannée de la première enquête, tous les indivi dus de l'échantillon sont inscrits au chômage. Il serait naturellement possible et intéressant d'étendre le tri à d'autres catégories telles que les personnes nouvelle ment embauchées, celles qui changent d'emploi d'une année sur l'autre, celles qui se déclarent chômeurs mais ne sont pas Inscrites à l'ANPE, celles qui sont chômeurs inscrits et exercent une activité rémunérée, etc.

1983-1985 1984-1986 1985-1987 1985-1988 1987-1989 1983-1989 Chômeurs de moins d'un an

Chômeurs de un à trois ans Chômeurs de trois ans et plus Chômeurs "passifs"

Graphique I

Plus de chômeurs "passifs" et autant de chômeurs de longue durée A - Nombre de chômeurs de 1983 à 1989

Milliers 1200T

1000-

800-

600-

400-

200

Moins dun an

De un à trois ans

B - Evolution des chômeurs "passifs"

et des chômeurs de longue durée en Indice base 100 en 1983 350-»

300- 250- 200-

Trois ans et plus

150- 100

1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 Le nombre de ces chômeurs ne cherchant pas

d'emploi connaît une extraordinaire progression depuis 1986 (graphiques I). Alors que les inscrits à l'ANPE sont moins nombreux, les chômeurs

"passifs" sont 169 000 en 1989, contre 56 000 en 1983. Cette progression explique d'ailleurs en partie l'écart croissant entre la mesure du chômage au sens du BIT, retenue par l'enquête Emploi de l'INSEE, et celle de l'ANPE [2].

Cependant, il est remarquable qu'une partie de ces chômeurs retrouvent un emploi un an ou deux après l'enquête (17 % et 22 % respectivement). Comme pour d'autres, leur comportement de recherche d'emploi n'est donc pas figé dans le temps : à une période de "passivité" peut succéder une recher che plus active. C'est pourquoi, globalement, ces chômeurs "passifs" ne sont pas assimilables à des inactifs, par définition exclus du marché du travail : 45 % auront retrouvé un emploi ou maintenu leur inscription au chômage deux ans après leur pre mière enquête.

Les chômeurs de longue durée ne bénéficient pratiquement pas de la reprise de l'emploi

Le nombre des chômeurs les plus anciens connaît lui aussi une forte progression depuis 1983. Ils étaient 111 000 en 1983 à avoir trois ans

neté ou plus, et sont 310 000 en 1987, Depuis, leur nombre est stable ou entame, au mieux, une légère régression. Par contre, les chômeurs inscrits depuis moins de trois ans sont de moins en moins nom breux depuis 1987 (graphique I).

Autre point commun avec les chômeurs "passifs", ces chômeurs de longue durée ont moins de chance que les autres de retrouver un emploi. En d'autres termes, la probabilité de réinsertion décroît avec l'ancienneté d'inscription au chômage (encadré p.44).

Toutefois, la proportion de retour à l'emploi n'est jamais négligeable. On ne peut notamment pas affi rmer que les chômeurs les plus anciennement ins crits soient totalement exclus du marché du travail, ni que les chômeurs "passifs" en soient sortis défi nitivement. Ainsi, les flux de retour à l'emploi ont des niveaux significatifs non seulement pour les chômeurs dont l'ancienneté d'inscription est faible (moins d'un an) mais aussi pour les chômeurs de longue ou de très longue durée.

Une conjoncture favorable augmente peu les chances de sortir du chômage

L'augmentation importante du volume du chômage entre 1983 et 1988 et de l'emploi entre 1987 et 1989 43

POURQUOI LES CHÔMEURS LES PLUS ANCIENS ONT-ILS MOINS DE CHANCE

DE RETROUVER UN EMPLOI ? Des hypothèses différentes, et non exclusives, peuvent

être avancées pour comprendre les chances plus faibles de réinsertion qu'ont les chômeurs les plus anciens.

• La durée d'inscription à l'ANPE reflète une combinai son de caractéristiques individuelles plus ou moins favo rables au retour à l'emploi (âge, sexe, qualification, etc.) : dans cette hypothèse, les caractéristiques propres à l'individu détermineraient sa probabilité de réinsertion, parce qu'elles seraient pour les employeurs des indices objectifs d'une productivité relativement faible [3J.

• La probabilité de retrouver un emploi diminue au fur et à mesure que l'ancienneté d'inscription augmente.

Cette hypothèse peut avoir deux explications : soit les qualités personnelles et la motivation du demandeur d'emploi se dégradent à mesure que la durée d'exclu- sion de l'emploi s'allonge ; soit la durée d'inscription à l'Agence est, aux yeux des employeurs et dans un con texte de chômage massif, un indice de performance per sonnelle relativement aux autres demandeurs d'emploi dans ta file d'attente des inscrits.

• La durée et le niveau des indemnités de chômage, rel ativement au revenu du ménage, peuvent modifier l'inten sité de la recherche d'emploi : cette hypothèse peut être

partiellement étayée par la comparaison des durées de chômage des indemnisés et des non indemnisés ([4] et [5]) ; le complément offert par l'indemnité de chômage au revenu du ménage peut rendre moins profitable une recherche d'emploi.

• L'environnement institutionnel et la conjoncture de l'emploi peuvent attirer de nouveaux postulants vers le marché du travail et contribuer ainsi à y maintenir d'autres, malgré une faible probabilité de réemploi. Une telle modification du comportement d'inscription au chô mage peut tenir à l'existence d'avantages monétaires et non monétaires en cas d'inscription à l'Agence, ind épendamment de l'indemnisation proprement dite (information-orientation, aides municipales au chômeur, transports, crèches, logement, etc.), ou à un comporte ment d'attente d'une meilleure opportunité d'emploi.

• La localisation géographique des chômeurs peut con tribuer à expliquer les disparités de durée de chômage et de retour à l'emploi : les bassins locaux d'emploi peu vent en effet être marqués par une structure particulière de la demande de travail qui abaisse notablement la pro babilité de réinsertion de certaines catégories de chô meurs [6J. Bien entendu, cet argument ne vaut qu'à com portement de mobilité donné.

Graphique II

Des chances de sortie non négligeables et globalement stables depuis 1983

A - Proportion d'actifs occupés un an B - Proportion d'actifs occupés deux ans après l'enquête parmi les chômeurs inscrits après i'enquête parmi les chômeurs inscrits

50 45 40

20 ■ 15 -!•

10- ■ 5

Chômeurs inscrits depuis moins d'un an en N 44%

Chômeurs inscrits, entre un et trois ans

d'ancienneté en N

34%

Chômeurs depuis trois ans 26 % et plus en N

Chômeurs inscrits passifs enN

Cohorte

H ,

ou

50

40 ■

30 ■

20 -

10 -

0 -

Chômeurs inscrits depuis __^ moins d'un an en N

^•*_ — Chômeurs inscrits, entre

un et trois ans >/"""**■*■

d'ancienneté en N yr

- / Chômeurs depuis trois ans / et plus en N

\y Chômeurs inscrits passifs enN

1 i 1

^^ 56%

•^45%

36%

23%

Cohorte 1 1983-85 1984-86 1985-87 1986-88 1987-89 1983-85 1934-86 1985-87 1986-88 1987-89 44

3. Pour confirmer rigou reusement un tel dia gnostic, la période con sidérée devrait être éten due en intégrant les don nées de l 'enquête Emploi de janvier 1990 et mars 1991.

a eu peu d'effet sur les probabilités individuelles d'embauché ultérieure. En effet, les taux de retour à l'emploi et leur hiérarchie selon l'ancienneté des

a eu peu d'effet sur les probabilités individuelles d'embauché ultérieure. En effet, les taux de retour à l'emploi et leur hiérarchie selon l'ancienneté des

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