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Chapitre 1 : Etude bibliographique

1. Le bois de chêne en œnologie

1.2. Le bois en tonnellerie

1.2.1. Le chêne

La taxonomie du chêne peut se résumer de la façon suivante [76] ;

- Règne : Végétaux - Embranchement : Spermaphytes - Classe : Angiospermes - Ordre : Dicotylédones - Famille : Fagacées - Genre : Quercus

Le genre Quercus compte plus de 250 espèces situées principalement dans les zones tempérées de l’hémisphère nord [77] (Figure 1 A.). Mais aujourd’hui, les tonneliers utilisent principalement trois types de chêne appartenant à l’espèce Quercus et plus précisément au sous genre Euquercus et à la section Lepidobalanus ; Quercus robur, Quercus petraea, (Figure 1 B.) qui sont d’origine européenne, et Quercus alba ou chêne blanc d’Amérique

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[78, 79]. Le genre Quercus se distingue des autres genres par ses chatons mâles pendants, ses fleurs femelles positionnées sur des parties distinctes, sa cupule isolée et symétrique et par ses ovaires à 3 loges.

Figure 1 : A : Aire de répartition du genre Quercus, B : Aire de genre Quercus robur (gauche) et Quercus petraea (droite)

Plus précisément sur les chênes utilisés majoritairement en tonnellerie, le chêne pédonculé ou Quercus robur peut atteindre 25 m de hauteur avec une cime divisée en plusieurs branches. Il peut vivre plus de 300 ans et est exploité pour la tonnellerie entre 150 et 250 ans. Son aire de répartition est plus étendue que celle de Quercus petraea surtout vers l’Asie [80-82] (Figure 1 B.). Il pousse plutôt sur des sols riches et frais (limons marneux, marnes calcaires,…). Les feuilles sont portées par un pétiole court et groupées en bouquet à l’intérieur d’un rameau. Les glands, portés par un pédoncule de 2 à 9 cm peuvent être groupés par 2 ou 3.

Quercus petraea ou chêne sessile, ou encore chêne rouvre [82, 83], peut atteindre plus de 30 m et sa cime est mieux dessinée que celle de Quercus robur. Il peut vivre de 300 à

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350 ans et est exploité en moyenne entre 180 et 250 ans. Il préfère les climats océaniques doux ce qui explique pourquoi il ne s’étend pas aussi loin que son frère, Quercus robur, à l’intérieur de l’Asie [80-82] (Figue 16 B.). Il pousse sur des sols limoneux sableux mais supporte les sols pauvres et acides. Les feuilles, à l’extrémité d’un pétiole de 12 à 15 mm, sont espacées le long des rameaux. Les glands sont attachés directement sur le rameau ou à l’extrémité d’un pédoncule très court.

Quercus alba lui atteint plus de 30 m et peut vivre jusqu’à 500 ans. Il pousse sur la moitié Est des États-Unis jusqu’aux rives du Mississipi. Il est considéré comme un arbre à croissance rapide. Ces feuilles se distinguent par des lobes plus arrondies à leurs extrémités. Son écorce est de couleur jaune et la couleur du bois est plus pâle. La structure et la morphologie de son bois sont bien distinctes de celles de Quercus robur et petraea. En effet, il possède des thylles plus épais, environ dix fois, ce qui permet de le travailler par sciage pour la tonnellerie tout en restant étanche et non par fendage comme pour les espèces européennes [84, 85].

D’autres espèces du genre Quercus mais aussi du genre Castanea sont plus rarement utilisés aujourd’hui par les tonneliers.

Quercus pyrenaïca ou chêne tauzin est de taille plus petit pouvant atteindre 20 m et vivre jusqu’à 500 ans. Son aire de répartition va du sud-ouest de l'Europe (péninsule ibérique, sud de la façade atlantique de la France et nord de l'Italie) jusqu’au nord du Maroc. En effet, il affectionne particulièrement le climat atlantique aux hivers très doux et les sols acides, secs, sableux et pauvres en éléments nutritifs. Il est également considéré comme une essence pionnière étant héliophile. Ses feuilles pubescentes, à l’extrémité d’un pétiole court (8 à 10 mm), mesurent jusqu’à 20 cm et présentent 4 à 8 lobes échancrés. Les glands sont portés par un pédoncule court mesurant environ 3 cm de long. A l’inverse des trois précédentes espèces, il s’agit du chêne dit « rouge » caractérisé par un bois de coloration rougeâtre. Ce dernier est moins utilisé en tonnellerie en raison de la forme de son tronc possédant de nombreuses ramifications dès la base de l’arbre et donc de nœuds. De plus, lors du séchage, d’importantes déformations et de nombreuses fentes apparaissent [86].

Quercus faginea ou chêne faginé peut atteindre jusqu’à 20 m de haut et vivre jusqu’à 600 ans. Il croit en Afrique du nord et dans la péninsule ibérique sur différents types de sol plutôt frais et profond. C’est une espèce héliophile. Ses feuilles tomenteuses sur leurs faces inférieures mesurent jusqu’à 15 cm et sont coriacées et dentées. Ces glands sont portés

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individuellement ou par paire par un pédoncule court. Comme le chêne tauzin, c’est un arbre buissonnant riche en nœud ce qui limite sont utilisation en tonnellerie.

Castanea sativa ou châtaignier fût également utilisé en tonnellerie (cf chapitre 1, 1.1).Il appartient à la famille des Fagaceae, comme Quercus, mais au genre

Castanea. Cet arbre peut mesurer jusqu’à 35 m et peut vivre jusqu’à 1000 ans mais et exploité par la tonnellerie entre 30 et 40 ans [87]. Son aire de répartition se situe autour de la Méditerranée mais aussi en Asie Mineure et dans la région du Caucase. Il apprécie les sols schisteux, granitiques, alluvionnaires et acides. Il porte de grandes feuilles caduques pouvant aller jusqu'à 25 cm de long aux bords en dents de scie au but d’un pétiole court. Il fleurit de la mi-juin à la mi-juillet, les chatons mâles, dressés à la floraison et disposés à la base des rameaux, apparaissent les premiers et répandent alors une forte odeur de sperme ou de miel, les chatons femelles se réunissent par trois et sont disposés plus au sommet. Les fruits, les châtaignes, sont réunies au nombre de 1 à 3, à l’intérieur d’une bogue épineuse. Aujourd’hui, son utilisation en tonnellerie est anecdotique par rapport au chêne, son bois étant généralement très riche en ellagitanins, mais surtout des phénomènes de roulure, formation d’une fente tangentielle qui suit la direction d’un cerne (séparation de structure entre le bois d’été d’une année et le bois de printemps de l’année suivante) beaucoup plus fréquente que chez le chêne.

Le bois et notamment le chêne, est principalement composé de deux types de tissus, l’aubier et le bois de cœur ou duramen ou encore bois parfait (Figure 2).

L’aubier, situé à la périphérie du tronc, est d’une épaisseur de 10 à 20 cernes [88] et conduit la sève de l’arbre. C’est la partie vivante du tronc qui permet à l’arbre de grossir. Dans ca partie la plus externe, il contient une mince couche de cellules appelée cambium (Figure 2). C’est au niveau de cette assise que de nouvelles cellules sont formées. Sur la face externe du cambium, les cellules vont donner le liber dont la plupart des cellules qui le composent sont mortes, c’est l’écorce, mais dont la partie la plus interne possède des canaux de phloème qui amènent la sève élaborée des feuilles jusqu’aux racines. La face interne du cambium va donner l’aubier qui est composé de cellules plus ou moins vivantes en voie de duraminisation (Figure 2). Ces cellules transportent la sève brute appelée xylème, des racines aux feuilles. L’aubier s’organise en anneaux annuel de croissance qui vont permettre de connaitre l’âge de l’arbre. Ces anneaux de croissance se caractérisent par une zone initiale constituée essentiellement de gros vaisseaux (300 à 500 µm de diamètre) appelée bois de printemps ou bois initial et une zone terminale ponctuée de vaisseaux plus mince (10 à 20 µm