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II. Cancer du sein chez la femme

II.4 Causes et facteurs de risques

Selon l'OMS, un facteur de risque est « tout attribut, caractéristique ou exposition d'un sujet qui augmente la probabilité de développer une maladie ou de souffrir d'un traumatisme ».

Les causes exactes du cancer du sein ne pas réellement connues, en revanche les facteurs qui peuvent favoriser son développement le sont. De plus, le cancer du sein est une pathologie multi-factorielle.

II.4.1 Facteurs de risque non évitables

L'âge

Il est le premier facteur de risque, avec un risque qui est doublé à partir de l'âge de 50 ans. (13) Plus de deux tiers des cancers du sein apparaissent après 50 ans. La maladie est plutôt rare chez les femmes qui ont moins de 30 ans et exceptionnelle chez les jeunes filles de moins de 20 ans.

Les prédispositions génétiques du cancer du sein

Quand plusieurs personnes d'une même famille sont atteintes de la même pathologie, une forme héréditaire est suspectée. 5 à 10% sont héréditaires et à prédisposition génétique.

Les plus fréquentes, sont les mutations au niveau des gènes BRCA 1 et BRCA 2 qui sont des gènes suppresseurs de tumeur. Celles-ci sont en cause dans 5 à 10% des cancers du sein et 10 % des cancers de l'ovaire. Ce sont généralement des formes familiales touchant des individus de jeune âge et souvent des formes bilatérales. Ces types de cancers sont le plus souvent triple négatif, c'est à dire pas de sur-expression des récepteurs HER-2 ou RH. Le risque de cancer du sein est un peu plus élevé quand la mutation concerne BRCA 1 que BRCA 2 (65% vs 45%). Le risque serait augmenté de développer un cancer des annexes. (24) (Tableau 1)

Il y aurait environ 2 femmes sur 1000 qui seraient porteuses de cette mutation, mais avoir cette mutation ne signifie pas forcément que celles-ci vont développer un cancer, mais c'est un facteur de risque très élevé.

D'autres mutations ont été découvertes dans le cancer du sein, mais elles sont plus rares.

Antécédents familiaux

Il s'agit là d'un risque très élevé de développer un cancer du sein. Plusieurs cas de cancers dont celui du sein sont retrouvés dans une même famille :

 S'il s'agit d'une parente au premier degré, soit une mère ou une sœur, qui a eu un cancer du sein, en particulier avant la ménopause, le risque est doublé.

 S'il s'agit d'une parente au second degré le risque de développer le même cancer est un peu augmenté. (13)

Dans certains cas, une cause héréditaire est soupçonnée. Il existe un score familial d'analyse de l'arbre généalogique : score d'Eisinger. Il permet d'orienter en fonction du résultat vers une consultation onco-génétique, pour éventuellement faire une recherche de mutations génétiques.

Antécédents personnels

Une femme présente 4 à 5 fois plus de risque de développer un cancer dans l'autre sein quand elle en a déjà eu un. Les femmes ayant déjà eu un cancer du sein sont plus à risque de développer un nouveau cancer.

Le risque de développer un cancer du sein infiltrant est 8 à 10 fois plus important si la femme a déjà eu un cancer canalaire ou lobulaire in situ.

Certaines affections du sein, comme les hyperplasies du sein augmentent ce risque.

Facteurs hormonaux

Les estrogènes jouent un rôle majeur dans le développement du cancer du sein et notamment l'imprégnation hormonale dans le cadre de puberté précoce avant l'âge de 11 ans ou la ménopause tardive après 55 ans. Dans les deux cas, la durée d'imprégnation estrogénique est augmentée. (23)

Une première grossesse tardive, au delà de 30 ans et la nulliparité augmenteraient le risque de cancer du sein.

Exposition à des rayonnements ionisants

Les femmes qui au cours de leur vie ont reçu des rayonnements au niveau du thorax, aisselle et cou ont plus de risque de développer un cancer du sein (notamment dans le cadre de la Maladie de Hodgkin). (13)

Le niveau de risque sera en rapport avec la dose totale utilisée et l'âge de la patiente au moment de la radiation. Plus elle sera jeune plus le risque est grand.

II.4.2 Facteurs de risques évitables

Tabac

Il représente un facteur de risque de nombreux cancers dont celui du sein.

Alcool

Le risque pourrait être du au fait que l'alcool puisse légèrement augmenté les taux d’estrogènes. De plus, l'alcool pourrait faire diminuer la quantité d'acide folique, des vitamines A et C qui sont des protecteurs cellulaires.

Le Centre International de Recherche sur le Cancer, qui est une agence créée en 1965 par l'OMS, a classifié certains agents sur la base de données scientifiques sur leur cancérogénicité. Il peut s'agir de produits chimiques, de mélanges complexes, d'expositions professionnelles, de facteurs comportementaux, d'agents physiques et biologiques.

Les traitements hormonaux de la ménopause ont été classés dans le groupe 1 qui englobe les agents cancérogènes avérés. Cela signifie que « une relation positive a été établie entre l'exposition et la survenue de cancers, dans le cadre d'études où les effets du hasard, de biais, de facteurs de confusions ont pu être exclus avec suffisamment de certitude. ».

Ils sont aussi classifiés par localisation cancéreuse, le sein est la localisation principale de ces agents.

Le risque dépend aussi de la durée du traitement et du type de traitement. En effet, pour des durées de plus de 5 ans le risque est fortement augmenté. C'est pour cela qu'il est préconisé d'utiliser la dose minimale efficace sur la durée la plus courte et d'effectuer une réévaluation du traitement tous les ans. (26) En revanche, le sur-risque retombe à une valeur proche des non utilisatrices dans les cinq ans qui suivent l'arrêt du THM.

L'utilisation de THM est contre-indiquée en cas d'antécédents de cancer du sein.

Sédentarité et obésité

Le risque est d'autant plus grand quand l'obésité est en post ménopause .

En effet, la plus grande quantité d'estrogènes est synthétisée par l'ovaire, mais à la ménopause celle ci s'arrête. De petites quantités peuvent être produites par le tissu graisseux, donc plus il y a de tissu graisseux plus les taux en estrogènes peuvent augmenter.

En revanche une activité physique et une alimentation équilibrée sont des facteurs protecteurs. Les alimentations de type méditerranéen (riche en fruits et en légumes) sont à favoriser.