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CAT THERAPEUTIQUE DEVANT LES MORSURES DE VIPERES :

Cas3 : Spécimen de Khmissate (24-06-2013) ; cas du décès

Stade 4 : stade 3 + épaule et au delà

D. Gradation clinico-biologique :

V. CAT THERAPEUTIQUE DEVANT LES MORSURES DE VIPERES :

Le traitement de l’envenimation vipérine a en effet considérablement évolué au cours de ces dernières décennies grâce aux recherches scientifiques menées dans divers pays du monde où les morsures de serpents constituent un véritable problème de santé publique. Après l’époque où le sérum antivenimeux, seul traitement spécifique des envenimations ophidiennes, était disponible en pharmacie et injecté de façon quasi systématique, de manière préventive en cas de morsure, sans vérifier le niveau d’envenimation de l’individu, l’utilisation du sérum a été décriée et on estimait même que le remède était pire que le mal. 91

Devant toute envenimation par morsure de serpent, la prise en charge doit comporter les premiers gestes de secours sur le lieu de la morsure tout en prohibant certains gestes qui risquent d’aggraver l’état du mordu , puis l’évacuation rapide vers une structure hospitalière adaptée après mise en condition, la prise en charge d’une détresse vitale, la distinction entre syndrome vipérin et syndrome cobraïque, avec identification du serpent agresseur si possible, puis un traitement symptomatique et spécifique, quand disponible, par administration de l’immunothérapie antivenimeuse dont les indications sont bien codifiées actuellement. 92

A. Conduite à tenir sur le lieu de la morsure : 1. Ce qu'il faut faire :

1. Avant tout, il faut rassurer la personne et son entourage. La victime doit rester couchée et au repos. En effet, une morsure de vipère n'est jamais une urgence vitale. La symptomatologie est volontiers retardée de trente minutes à plusieurs heures, et le blessé peut toujours être dirigé en milieu hospitalier dans des délais suffisants. Dans tous les cas, il faut donc éviter la diffusion du venin qui est accélérée par l'agitation et les efforts. 91

2. Avertir les secours le plus rapidement possible. En cas d’éloignement de tout moyen de communication, la victime peut être transportée si c’est un enfant, mais peut aussi laissée sur place, idéalement avec une tierce personne, le temps de trouver un moyen d’alerter les secours. [93]

3. La victime doit être placée en décubitus afin de prévenir une chute consécutive à l’hypotension artérielle. La mise au repos permet de ralentir la diffusion systémique du venin. [94]

4. En cas de sensations nauséeuses, la mise en position latérale de sécurité est indiquée pour éviter une inhalation de liquide gastrique 91

5. Par ailleurs, il faut enlever tous les garrots potentiels (les bagues, les montres, les bracelets...) du membre mordu avant l'apparition d'un éventuel œdème. 91

6. La plaie doit être rapidement rincée et nettoyée avec du savon de Marseille, ou mieux avec un antiseptique (dakin ou bétadine). Lorsque c'est possible, on peut mettre de la glace dans un linge au contact de la partie mordue afin de ralentir le développement d'un œdème local, et d'atténuer la douleur (effet antalgique du froid).

7. Un bandage de crêpe ou de contention modérément serré peut être posé autour du membre atteint pour ralentir le retour lymphatique 91

 utiliser une bande de tissu large (>15 cm) ;

 mise en place la plus précoce possible ;

 commencer au niveau du site de la morsure ;

 appliquer ensuite dans le sens distal vers proximal pour vider le

système lymphatique et veineux ;

 envelopper complètement l’extrémité du membre pour supprimer les

mouvements des doigts ou des orteils ;

 englober une attelle pour immobiliser le membre et supprimer la

pompe musculaire, motrice de la progression lymphatique ;

 la pression sous le bandage devrait être d’au moins 55 mmHg ;

 sans dépasser 70 mm Hg pour ne pas compromettre l’oxygénation des

tissus.

 pas de retrait en l’absence d’antivenin. En revanche, cette technique

est à discuter par certains auteurs en cas de syndrome vipérin car elle peut alors favoriser après installation de l’œdème une ischémie du membre et aggrave la concentration d’enzymes protéolytiques. [96, 97]

En fait, Il faut toujours pouvoir passer le doigt entre la peau et la bande, mais si on pense que cette manœuvre risque d’être mal faite, il vaut mieux l’éviter plutôt que de risquer la réalisation d’un garrot.

8. L'immobilisation par une attelle, en position surélevée, est conseillée pour limiter tout mouvement du membre atteint, ce qui contribue à soulager la douleur.

9. En cas de projection, la cornée est lavée immédiatement de façon abondante à l’aide de sérum physiologique, d’eau ou tout autre liquide disponible. [98]

10. Si le serpent agresseur est amené par la victime, conservez-le et faites des photos qu’on métrera dans le dossier pour faire la corrélation clinique - espèce. [93]

2. Ce qu'il ne faut pas faire :

1. Eviter le garrot : le garrot est un geste dévastateur pour la victime vu qu’il favorise la diffusion du venin en conséquent la toxicité locale et l’ischémie tissulaire du membre mordu.

Pour ce qui est de notre étude, 3 de nos patients ont souffert de la pause d’un garrot par la famille.

2. La succion de la plaie qui est totalement inefficace et même théoriquement dangereuse si le secouriste présente une plaie buccale.

3. L'incision ou la cautérisation est inutile et augmente la surface de diffusion du venin et les risques d'infection et de nécrose. 91

5. Eviter de donner à la victime des boissons tachycardisantes tel le thé et le café qui favorisent la diffusion du venin.

6. Une sérothérapie précoce en dehors d'une structure médicale est à proscrire, en raison d'une possible réaction allergique. Compte tenu du caractère thermolabile des protéines du venin, il a été préconisé d'approcher le bout incandescent d'une cigarette à quelques millimètres de la plaie. Il s'agit d'une pratique empirique dangereuse qu'il faut déconseiller. 91

7. L’application directe ou trop prolongée d’une vessie de glace sur la peau est également déconseillée 91 ; car elle entraîne une vasoconstriction artérielle et une cytolyse ce qui pourrait aboutir à des gelures et à des nécroses. [99]

8. Les benzodiazépines à visée anxiolytique sont contre- Indiquées en cas de troubles neurologiques. 94

Malheureusement et en raison d’un manque d’informations, tous les patients n’ont pas bénéficié d’une prise en charge sur les lieux d’accidents et les mesures conseillées n’ont pas été exécutées.

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