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Faisant face à une forte concurrence, les grands aéroports régionaux sont aussi ceux qui disposent de la plus grande marge de progression. Ils cherchent à ouvrir des lignes internationales prestigieuses. Ils disposent également d’infrastructures suffisamment grandes et modernes pour soutenir leur développement (longueur de piste). En revanche leurs moyens financiers sont plus limités ce qui interdit l’implantation de technologies onéreuses que le niveau de trafic ne justifie pas. Les NTIC peuvent tout de même leur être bénéfique.

En premier lieu, il faut comme pour chaque étape informer le passager de ce qui l’attend durant son parcours. Ces aéroports disposent d’une offre de transport assez variée avec des parfois un tramway ou une gare ferroviaire. Dans tous les cas la plateforme est desservie depuis le centre-ville par un réseau de bus. Proposer la réservation de tickets de bus ou de places de parking à l’avance permet de rassurer le passager, il aura une visibilité sur le coût de l’accès. Une autre initiative intéressante développée par l’aéroport de Toulouse Blagnac est de proposer une information sur les conditions de circulation sur les accès à l’aérogare dans l’application mobile.

Cette application mobile, nécessairement moins développée que celle des aéroports du groupe 1 doit apporter à tout moment tous les renseignements indispensables durant le parcours. Elle peut soit reprendre les données du site officiel de l’aéroport soit être alimentée par une équipe ad hoc. L’audience de ces applications reste faible, l’aéroport ne peut compter que sur elles pour sa communication. Le développement d’une application entraine des dépenses élevées qui ne doivent être engagées que si l’application apporte un réel avantage en termes d’expérience client.

Moins onéreux, les réseaux sociaux comme Facebook mais surtout Twitter, peuvent être utilisés pour venir en aide aux passagers. Facebook sera préféré pour la communication à moyen-terme et l’annonce d’évènements. Twitter sert à répondre rapidement à des sollicitations (communication court-terme, instantanée). Le dispositif airport helpers est aussi un moyen de rassurer les passagers notamment en cas de situation dégradée (retard, annulation). Si ces situations sont parfois difficiles à gérer, la présence de personnes physiques est indispensable.

L’investissement dans une technologie de cartographie et de gestion des flux permet de mieux comprendre les comportements des passagers dans le terminal. Accompagné d’une gestion dynamique des moyens, un tel système permettrait de gérer les imprévus de manière imperceptible pour le passager. La fréquentation de ces plateformes régionales est suffisante pour que l’exploitant investisse dans des CUSSK afin d’éviter une trop

longue attente à l’enregistrement. Il peut prévoir un système de coupe file pour offrir un passage rapide aux passagers qui le souhaitent.

La sûreté dépend en grande partie de la règlementation des autorités. La tendance actuelle est de regrouper les contrôles de sûreté en un seul lieu afin de mieux gérer le débit. Auparavant un hall avec quelques lignes de PIF saturait à certaines heures alors que le hall d’à côté était presque vide. Cela se produit lors que l’aéroport a été bâti selon un plan linéaire avec plusieurs points d’entrée (cas de Marseille ou encore de Toulouse). Le regroupement des lignes de PIF en un même lieu permet de mieux affecter les ressources. L’enjeu ici est de disposer d’assez d’agents aux moments cruciaux de la journée. Des panneaux à affichage variable indiquent déjà les temps d’attente au PIF, ils pourraient être améliorés pour orienter le flux en temps réel et éviter les engorgements.

Une fois le PIF passé, la plupart des voyageurs des aéroports régionaux restent dans l’espace Schengen et ne sont donc pas contrôlés par la PAF. Ils profitent alors des services côté piste. Souvent ceux-ci sont limités à l’essentiel dans ces aéroports avec de la nourriture, des boissons et des souvenirs. La possibilité de précommander certains objets puis de les retirer avant embarquement peut dynamiser ces commerces. Ces aéroports jouent aussi sur l’identité de la région qu’ils représentent. Cette tendance est à accentuer, des évènements ponctuels en saison estivale. Des exemples tels que le terrain de pétanque installé devant le hall 3 de Marseille-Provence introduisent le passager touriste dans sa destination dès son arrivée en jouant habilement sur les clichés. Des partenariats locaux avec les principaux lieux touristiques sont à développer. Les voyageurs sont conscients qu’ils n’arrivent pas dans un grand aéroport international. Mais l’étude des statistiques des aéroports britanniques publiée par le Cabinet ORC International impose de relativiser cette position. Ainsi, 59% des interrogés jugent que le service en aéroport doit être le même peu importe le prix du billet. En revanche, ils acceptent plus facilement les économies réalisées sur la qualité de service par les compagnies aériennes à bas coûts. Ils recherchent en priorité un service de qualité.

Les voyageurs affaires prenant notamment les vols vers les hubs européens sont numériquement moins nombreux mais constituent la clientèle régulière de l’aéroport. Ils recherchent la rapidité, la présence de coupe-files est donc un avantage. L’embarquement pourra être plus rapide avec l’installation de scans en autonomie. De même la possibilité d’utiliser la technologie NFC durant tout le parcours facilite le parcours des passagers affaires. La collaboration avec les compagnies alimentant ces hubs permettrait d’offrir à ces passagers la possibilité de préparer leur arrivée dans le hub. Concrètement, ils réserveraient dès l’enregistrement l’accès à un salon et seraient guidés vers celui-ci à leur arrivée. En cas de retard sur le premier segment de vol, la compagnie anticiperait en

préparant un parcours plus direct à l’arrivée afin que les passagers ne ratent pas leur correspondance. L’opération se ferait soit par le personnel de la compagnie au départ, soit sur le site ou l’application de l’aéroport soit par le passager lui-même sur son smartphone par l’application de la compagnie. Cela ferait de ces aéroports régionaux des portes d’entrée de choix pour les grands hubs européens.

Enfin, les passagers voyageant sur des compagnies à bas coûts pourraient aussi gagner du temps. En effet, les terminaux dédiés à ces compagnies sont en général dimensionnés au plus juste. Moins il y a de formalités à accomplir avant le vol moins le passager aura à patienter dans des zones peu adaptées (à sa construction le terminal MP2 de Marseille n’était pas climatisé). Les passagers des compagnies à bas coûts ne s’attendent pas à un service équivalent aux compagnies classiques y compris dans le terminal.

Le parcours passager dans les grands aéroports régionaux bénéficiera lui aussi des NTIC à l’avenir. L’assurance d’un parcours de qualité sans désagrément assurera à ces plateformes une meilleure reconnaissance.