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4   L’intermodalité vélo-TC à l’étranger 29

4.5   Le cas belge 39

Avec l’implication de l’opérateur ferroviaire national SNCB et des Régions, un système de Points vélo en gare se développe sur le territoire belge sous la forme d’initiatives d’économie sociale. Dans le but de promouvoir l’usage conjoint du vélo et des transports en commun, ils offrent un service de réparation et entretien des vélos, un service de location, des renseignements et conseils, ainsi qu’un parking cycliste gardienné et entretenu. Il existe plus de 40 Points vélo en Flandre sous le nom de Fietspunten, une douzaine en Wallonie, dont 5 gérés par Pro-Vélo Service sous le nom de Maisons des cyclistes. Enfin, sur les 5 plus grandes gares de voyageurs de Bruxelles-Capitale, 4 disposent d’un Point vélo. Nous présentons dans ce paragraphe les Points vélo de trois gares de la capitale, ainsi que ceux d’une gare wallonne et d’une gare flamande situées dans le périurbain de Bruxelles19.

Des Blue Bikes sont positionnés près de 44 de ces Points vélo, bien que leur gestion n’en dépende pas. Le déverrouillage automatisé d’un de ces vélos s’effectue grâce à la carte d’abonnement ferroviaire dont le possesseur a acquitté le supplément pour le service (10 €/an). L’usager cycliste ayant récupéré un Blue Bike en gare le ramène à son point d’origine. La Belgique participe au projet Bi.Ti.Bi (cf. §4.2.3 et §4.6.2).

18 Non gardienné, ce parking est entretenu, en échange du versement par la municipalité de 500 CHF/mois, par la société gestionnaire du parking,

laquelle fournit en outre les abonnements.

4.5.1 Bruxelles, quatre gares équipées

Les Points vélo des gares Central et Nord existent depuis 2007, ceux de Luxembourg et Midi ont ouvert en 2009. Tous sont confiés à l’association CyCLO qui gère du personnel (deux à trois employés dans chaque Point vélo) dans le cadre d’un contrat avec la Région. Les locaux hébergeant les fonctions de services aux cyclistes, situés à l’intérieur des gares, sont de conception assez proche. Les parkings cyclistes gardiennés, actuellement gratuits ou quasi gratuits, sont quant à eux de structure différente. Ils sont diversement positionnés, mais tous trop éloignés du personnel pour pouvoir être efficacement surveillés.

Bruxelles-central : entrée du parking à l’intérieur de la gare ; une zone en accès libre (122 places et Blue Bikes) ; une zone en accès payant de 78 places (badge d’accès à 5 €). D’après Jean-Philippe Gerkens du Point Vélo, il y a beaucoup de problèmes de vols, y compris dans la partie sécurisée. Il est question de passer l’ensemble en parking payant avec un système d’accès plus fiable.

Bruxelles-Nord : parking à l’extérieur, gratuit pour tout cycliste ayant demandé un badge ; installation récente d’une centaine d’arceaux SNCB en accès libre, non couverts.

Bruxelles-Luxembourg : enclos vitré au-dessus des quais ; la porte de verre coulissante (accès libre et gratuit) se ferme après le dernier train du soir pour ne se rouvrir qu’un quart d’heure avant le premier train du matin (on peut y laisser son vélo la nuit) ; quelques centaines d’arceaux SNCB couverts par la structure d’entrée de la gare et une cinquantaine récemment installés au niveau haut (accès au Parlement européen).

Parking fermé en gare de Bruxelles-central, Bruxelles-Nord et Bruxelles-Luxembourg respectivement

4.5.2 Gare d’Ottignies, Wallonie

Ottignies-Louvain-la-Neuve, est une ville wallonne de 30 000 habitants, située au sud-est de Bruxelles à un quart d’heure de train (deux trains par heure). La gare d’Ottignies offre plus de 300 places de stationnement cycliste, dont l’accès est facilité par des aménagements cyclables : DSC, amorce de bande, logo vélo. Trois acteurs différents interviennent :

– la SRWT (Société régionale wallonne de transport) a disposé 40 places le long du quai de Charleroi en petits modules d’arceaux couverts ;

– la Ville d’Ottignies a disposé sur ce même quai 30 boxes en alternance et, au débouché de la passerelle qui enjambe les quais, 10 boxes et 24 arceaux couverts (courant 2013) ;

– la SNCB est responsable des 54 places réparties sur les deux quais par racks de 3 ou 6 arceaux et protégées par la structure de la gare ; elle est également propriétaire de la Maison des cyclistes (donnée en gestion à Pro-Vélo), où l’on trouve des arceaux en accès libre (72 places, dont 30 abritées), et un enclos sécurisé payant (87 places couvertes, 6 non couvertes pour vélos spéciaux, 6 places équipées d’une prise pour VAE). L’abonnement coûte 25 € pour 3 mois ; 45 € pour 6 mois ; 75 € pour 1 an. Environ le quart des vélos restent stationnés la nuit pour être utilisés en journée.

Il existe également deux vastes parcs relais de surface payants : celui des Droits de l’Homme, un peu éloigné à l’est (430 places ; 70 € pour 3 mois, 280 € pour 1 an) ; celui des Villas à l’ouest (335 places), avec accès direct aux quais par passerelle, aux tarifs plus élevés (81 € pour 3 mois, 324 € pour 1 an). Ces parcs relais sont relativement concurrencés par l’existence d’un parking informel qui occupe deux terrains vagues dans la direction du centre-ville (environ 200 voitures). En vue de l’arrivée du RER à Ottignies (on parle d’une mise en service en 2020), les alentours de la gare sont susceptibles d’être densifiés. Dans ce cadre, le parking Droits de l’Homme devrait être urbanisé.

4.5.3 Gare de Louvain (Leuven), Flandre

Louvain (Leuven) est une ville flamande de 100 000 habitants, située à une trentaine de kilomètres à l’est de Bruxelles : sept trains par heure, entre 20 et 40 min de trajet. La gare offre 4 800 places gratuites en ouvrage et 350 places en enclos sécurisé20 .

Un premier parking cycliste, côté ouest (place de la gare), occupe l’entresol de l’immeuble hébergeant les services municipaux. Datant de 5 ans, agrandi 2 ans plus tard, ouvert 24 h/24, il offre 3 600 places gratuites sur arceaux SNCB et une zone pour vélos spéciaux. Deux zones sécurisées payantes (75 €/an, badge vendu par la SNCB) accueillent 350 vélos supplémentaires. La présence humaine permet une surveillance efficace durant les heures d’ouverture (7 h-19 h) des bureaux installés au milieu du parking. Un autre grand parking cycliste, gratuit et en libre accès 24 h/24, occupe à l’est, une partie d’un immeuble sur trois niveaux, chacun offrant environ 400 places.

Le Fietspunt emploie 16 personnes à temps plein pour l’entretien et la surveillance des deux parkings cyclistes et d’un petit parking moto, la gestion des vélos épaves et un service de réparations. Il est financé par la SNCB pour l’entretien et par la Région dans le cadre d’un programme de réinsertion dans l’emploi. Il existe également à l’ouest un parking automobile en sous-sol (355 places, abonnement de 125 € pour 3 mois), à l’est un parking automobile en ouvrage (700 places, abonnement de 108 € pour 3 mois).

Une étude a été conduite afin de garantir une meilleure sécurité dans le parking Ouest, où le vol concerne malgré tout 50 à 60 vélos par an. L’étude prévoit d’étendre la zone sécurisée payante à 80 % des places, d’équiper les 8 entrées d’un lecteur de badges RFID pour une ouverture à distance (coût 63 000 €) et d’équiper les places en libre accès d’antivols fixes de sécurité (BIBIS) à 150 € pièce. Comme ce parking est relativement éloignée de l’entrée de la gare, il est question de réaliser un nouveau parking cycliste au-dessus du parking automobile côté ouest, qui sera donc directement sous les quais.

Faits saillants en Belgique :

– un programme homogène de Points vélo équipant de nombreuses gares centrales et régionales, avec l’implication de la SNCB, qui en confie la gestion à des associations, et des Régions, qui permettent l’embauche de personnels dans le cadre de l’ESS ;

– un système analogue aux OV-Fiets néerlandais, les Blue Bikes, disponibles dans 44 gares (juin 2015) pour les abonnés de la SNCB ayant acquitté un supplément de 10 € annuels, avec système de récupération automatisé par carte ;

– un modèle d’arceau développé par la SNCB, pratique pour les cyclistes et très modulable ; petites unités ou gros ensembles, installés dans des espaces réduits, complètent efficacement l’offre des Points vélo ; – une pratique de l’intermodalité non négligeable à Bruxelles et dans sa périphérie wallonne (par exemple à Ottignies environ 350 places de stationnement cycliste contre 765 places en parc relais), même si elle n’égale pas celle de sa périphérie flamande (par exemple à Louvain 5 150 places de stationnement cycliste contre un millier de places en parc relais) ;

– un prix élevé des places en parc relais, qui milite en faveur du B+R.