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Carte n°14.Réseau hydrographique au regard de la population de Tortue d’Hermann

- La connectivité et fonctionnalité du site : Place de la population au sein du noyau de population de la plaine et du massif des Maures

Au travers d’une première analyse de l’importance et de la fonctionnalité du site à l’échelle départementale, on constate que la population présente du site se situe au centre de la répartition de la Tortue d’Hermann (à proximité de la Réserve Naturelle de la Plaine des Maures), dans une zone présentant de forte densité de Tortues. Au regard de l’occupation du sol et des activités sur la zone, le secteur d’étude fut classé en zone de sensibilité très faible pour la Tortue. Cependant au regard des populations alentours, l’aire d’étude s’est vu recolonisé (site non hermétique, …), malgré que les zones naturelles sont des habitats de substitution de la Tortue d’Hermann et restent globalement dégradés. Le site était, avant aménagement, très certainement un habitat exploité par l’espèce. Etant donné que cette dernière est très phylopatrique (se reproduit à proximité de l’endroit où elle est née), la population a probablement résisté aux aménagements du site où un petit noyau continue à se reproduire, particulièrement dans les secteurs les plus naturels.

La compilation des données connues de Tortue d’Hermann à l’intérieur de la zone d’étude et aux alentours font état qu’il y a une population importante et dynamique de Tortue d’Hermann. Avant la construction de l’autoroute et l’aménagement de la parcelle étudiée, de nombreux mouvements saisonniers apparaissaient entre la ripisylve du Riautord et les secteurs alentours (A. Catard, comm pers). Aujourd’hui, la population du l’aire d’étude s’avère enclavée entre le cours d’eau et l’autoroute.

La localisation de la population contactée sur notre aire d’étude par rapport aux noyaux de populations présents dans un rayon de 5 kilomètres permet une première approche des possibilités d’échanges inter-populationnels.

Ainsi, on constate la présence de plusieurs zones de fortes densités à quelques centaines de mètres de la zone d’étude rapprochée (à l’est du Riautord), sur les communes du Luc en Provence et du Cannet des Maures :

 La population entre la décharge et le Riautord se concentrent des très nombreuses observations faisant état de noyaux fonctionnels et dynamique, viables à long terme, avec des densités exceptionnelles ; 4,87 Tortues/h. Cette dernière au regard de l’occupation du sol et de la connectivité peut avoir des phénomènes d’échanges d’individus avec les populations du site d’étude.

 La population de l’APPB Saint-André/La Pardiguière où se concentrent également des observations de Tortues, avec un taux d’observation horaire moindre que la précédente mais tout aussi important : 1,71 tortues/h.

 Enfin la population au nord de l’aire d’étude près du Clos de Maurin affiche également de fortes densités (4,8). Des échanges ont probablement lieu entre ce secteur et la zone d’étude. En effet, l’aire d’étude rapprochée étant mal grillagée, des Tortues ont régulièrement été observées en train de passer le grillage vers le nord.

L’aire d’étude s’insère donc dans un complexe de population les plus denses de la Plaine des Maures.

La représentation cartographique des éléments de cloisonnement et de connectivité de la population du site permet de constater une problématique de cloisonnement, qui à long terme (couplée à d’autres facteurs) pourrait s’avérer néfaste. L’autoroute A57 y est pour beaucoup. Le Riautord, en eau la majeure partie de l’année, restreint les possibilités d’échanges avec les autres populations (sans pour autant les supprimer). De ce fait plus on se situe au sud de l’aire d’étude, un phénomène de goulot d’étranglement apparait (A57+Riautord).

à l’est semble être un corridor naturel entre la population du sud et celle du nord. Dans une moindre mesure, les individus profitent également de la ripisylve pour se déplacer ; la forte pente influençant cela.

Synthèse sur la qualité des habitats

Les premiers incendies se sont déclarés à plus d’1,3 km de la zone d’étude.

Compte tenu de la présence de l’autoroute, du Riautord et des informations recueillies, aucun incendie de plus de 0,5 ha n’a eu lieu sur la zone d’étude en 20 ans.

La zone d’étude est constituée de dépôts sauvages : remblais, dépôts de matériaux, électroménagers, déchets de gyrobroyage ; issus de l’exploitation d’Escota. Des véhicules de service circulent régulièrement sur le plateau du haut pour stocker le matériel d’Escota. Il semblerait que la fréquentation de l’aire d’étude immédiate par des véhicules soit faible. Néanmoins, des juvéniles de Tortue d’Hermann ont été retrouvés écrasés.

La mare temporaire dans le maquis et les flaques temporaires semblent de bonnes qualités, alimentées uniquement par des précipitations et peu enclin à des pollutions.

De plus, des sols sablonneux-limoneux sont présents aux abords de ces zones humides, suite probablement à la variation de niveaux d’eau d’une année sur l’autre, créant ainsi des sols meubles pouvant être utilisés par les tortues pour la ponte. Cependant, notons également des tas de sables au nord de la zone d’étude pouvant servir de zone de ponte aux reptiles.

A l’intérieur du site, quelques habitations sont présentes à proximité mais la pénétration des personnes reste faible étant donné la fermeture de celui-ci par un portail et une clôture.. La fréquentation du site reste majoritairement cantonnée au plateau supérieur par les agents d’Escota. Notons toutefois que le site est perméable par endroit ce qui permet le dépôt de déchets de manière illégale

Le site d’étude reste relativement peu perturbé hormis les macrodéchets et la fréquentation des agents d’Escota. Ces perturbations ont déjà façonné le site dont la qualité d’accueil des habitats naturels est médiocre. La recolonisation végétale a repris le dessus créant ainsi des habitats de substitution dont s’accommode la Tortue d’Hermann.

Au niveau du site, des échanges d’individus de Tortue ont été observés entre le sud et le nord (CMR). Ces derniers empruntent probablement la zone en friche la plus à l’est pour se déplacer voire au niveau de la ripisylve. De plus, au nord du site, les individus n’ont aucun mal à traverser la clôture en direction du nord.

La zone d’étude rapprochée et ses alentours se situent dans un contexte riche en termes de diversité écologique. Au niveau de la carte de répartition française de la Tortue d’Hermann émise par la DREAL PACA, la zone d’étude immédiate se situe en zone de sensibilité faible. Cette classification s’explique par la présence d’une clôture (clôture Escota). Cependant ce dernier reste perméable à la faune (et donc aux Tortues par endroit) permettant ainsi à l’espèce d’être sur le site d’étude.

IX.1.2 Le Lézard ocellé

Contexte

Le Lézard ocellé se reproduit sur la zone avec un couple et un juvénile observé. Malgré le manque de naturalité du site, ce dernier se situe dans le 2ème noyau de population le plus important du sud de la France (après la Crau) et offre de nombreux gîtes artificiels à l’espèce, zone de thermorégulation et zones de pontes (troncs, souches, sables…).

Réglementation applicable

Les modalités de protection du Lézard ocellé sont indiquées dans l’Article 3 de cet arrêté :

« I. - Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l'enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel.

II. - Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l'achat, l'utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés :

- dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France, après le 12 mai 1979 ; - dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres de l’Union européenne, après la date d’entrée en vigueur de la directive du 21 mai 1992 susvisée. »

La demande de dérogation concerne le risque de destruction et de perturbation intentionnelle de spécimens d’espèces animales protégées via le CERFA 13 616*01 et le risque de destruction, d’altération ou de dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’animaux d’espèces protégées via le CERFA 13 614*01.

Une autorisation de capture (CERFA 13 616*01) et de déplacement en vue du relâcher dans la nature de spécimens d’individus d’espèce protégée (CERFA 11 630*01) sera également demandée par principe de précaution.