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Carte n°11.Localisation des Tortues d’Hermann sur l’aire d’étude

Les 36 individus ont été identifiés sur une surface de totale de 6,8 hectares. Cela correspond à la surface prospectée selon le protocole spécifique décrit en annexe. Une estimation de la densité permet d’obtenir 5,32 tortues observées/hectare. Il s’agit bien de densité de tortues observées et non de densité de tortues présentes, le nombre de tortues réellement présentes étant supérieur au nombre de tortues observées.

En effet, pour rappel, le Plan National d’Actions en faveur de la Tortue d’Hermann admet qu’une population présentant une densité inférieure à 2 individus par hectare représente une valeur faible à médiocre, à l’inverse une densité de 5 à 10 tortues par hectare est considérée comme une valeur bonne à très bonne. De plus, dans la Plaine des Maures, territoire de référence pour l’espèce dans le Var, les densités moyennes obtenues sur 118 sites de suivis (sites de 5 ha) sont de 3,23 tortues par hectare (estimation par Capture-Marquage-Recapture), ce qui semble constituer une valeur moyenne utilisable pour juger de la qualité d’un site.

Le taux d’observations horaire (TO) (aussi appelé abondance) de l’aire d’étude a pu être calculé à partir des résultats du protocole. Il correspond au nombre de tortues observées par heure de recherche active par unité de surface (des quadrats de 100 m sur 100 m) et est généralement regroupé en quatre catégories (très fort : TO>1,5 ; fort : 1,5<TO<1 ; moyen 1<TO<0,5 ; faible : TO<0,5). Cet indicateur de densité est utilisé par la SOPTOM pour classer les sites recensés, ce qui permettra de réaliser des comparaisons avec d’autres sites du Var. Un TO global a été calculé ainsi qu’un TO pour chaque passage.

Tableau 12. Taux d’Observations Horaire dans l’aire d’étude au sein des habitats favorables

Passages Durée de prospection (heures) Nombre d’individus observés Taux d'observations horaire (TO)

1er passage 6.8 4 0,59

2ème passage 6.8 6 0,88

3ème passage 6.8 7 1,03

4ème passage 6.8 10 1,47

5ème passage 6.8 11 1,62

6ème passage 6.8 12 1,76

Global 40,8 51 1,22

Avec un taux d’observation moyen de 1,22 tortues/heure, l’aire d’étude du projet est classée en densité forte (1,5<TO<1).

Le taux d’observation (TO) est un indicateur utile mais peut ne pas refléter l’état de santé et le dynamisme de la population (ex : fort TO mais population composée exclusivement de mâles adultes donc ayant une reproduction nulle). La dynamique de la population doit donc être prise en compte par l’estimation du sex-ratio (proportion de mâles et de femelles) et du profil démographique (présence de toutes les classes d’âge) afin d’évaluer sa viabilité.

Ainsi les études menées spécifiquement sur la Tortue d’Hermann au sein de l’aire d’étude a permis d’identifier au moins 36 individus (ne pouvant constituer une seule et même population). Cela correspond à une densité de 5,32 Tortues/ha, ce qui équivaut à des densités d’individus fortes.

 L’évaluation de la structure démographique de la population

  La structure démographique de la population présente se détaille comme suit :

- 11 mâles adultes,

- 5 femelles juvéniles, 17 femelles adultes et 3 vielles femelles adultes.

Au total, il y a donc 5 juvéniles, 28 adultes et 3 vieux adultes.

Le sex-ratio moyen (M/F) de la population s’élève à 2,28 ; en faveur des femelles (2 femelles pour 1 mâle). Selon le Plan National d’Action, le taux de femelles, plus élevé que celui des mâles, est un des critères de dynamique d’une population.

L’ensemble des mâles et des femelles se répartissent de façon homogène au sein de l’aire d’étude rapprochée.

Toutes les classes d’âges sont représentées. Cela signifie que la population est dynamique et s’insère dans une micropopulation globale de la Plaine des Maures.

Un accouplement a été observé le 8 juin 2012 au nord du talus entre la Tortue n°9 et la n°35.

0 5 10 15 20 25 30

Mâle Femelle Population Totale

Vieil adulte Adulte Juvénile

L’évaluation de la qualité des habitats et fonctionnalité

 Historique des incendies :

Les incendies jouent un rôle considérable dans l’occurrence de l’espèce. En effet, même si un incendie tous les 50 ans permet une certaine régénération de la flore, il est avéré que si cette période diminue, l’effet devient inverse pour la faune et la flore. En zone méditerranéenne, les incendies sont courants et la période entre deux est souvent restreinte. Ainsi la Tortue d’Hermann, qui ne peut fuir face aux flammes, paye un lourd tribut pendant les incendies. Quelque soit la taille de la population initiale, l’espèce est très sensible à ces perturbations ponctuelles fortes.

D’après le site internet de référencement des incendies « Prométhée », un total de 59 feux de forêts de plus de 0.5 hectares ont été recensés sur la commune du Luc, depuis 1973. Cependant, la localisation des incendies à l’échelle des lieux-dits n’apparait qu’à partir de 1989 ce qui ne nous permet pas de définir précisément les zones incendiées avant cette date.

Toutefois, après 1989 les premiers incendies se sont déclarés à plus de1,3 km de la zone d’étude.

On peut donc admettre qu’aucun incendie de plus de 0.5 hectares n’a eu lieu sur la zone d’étude depuis une vingtaine d’années.

Carte n°12.Incendie à proximité de la zone d’étude de plus de 0,5 ha de

1973-2011 © Prométhée (consultation 23/08/2012)

Carte n°13. Fréquence des incendies entre 1965-2006 couplées aux observations de Tortues d’Hermann (données Promethée, CEN PACA – PNA Tortue d’Hermann)

 Historique des usages

Le site d’étude est un délaissé d’autoroute d’Escota, servant à la création de l’autoroute et de zones de stockages de matériaux. Des remblais sont donc présents en nombre et la zone fut remaniée en partie. Aujourd’hui, la végétation a repris ses droits mais ne correspond pas à des habitats évolués ou typiques de la Plaine des Maures. Malgré la clôture de la zone d’étude, des dépôts sauvages sont également présents : électroménager, déchets verts, tas de sables et de cailloux nombreux. Le site est enclavé entre l’A57 et la rivière le Riautord. Peu d’habitations sont présentes aux alentours, une ferme au sud de

l’autre côté de la rivière et un hameau des Andracs.

Il semblerait que des véhicules circulent sur le site d’étude où des carapaces de Tortues écrasées ont été observées (au moins 2 individus – 1 juvénile et 1 adulte avec carapaces écrasées et un individu adulte, dont l’origine du décès est difficilement interprétable).

Figure 16. Stockage de matériaux sur la partie ouest de la zone d’étude © Biotope, 2012 et cicatrice du

probablement à la lame de gyrobroyage © Biotope, 2012

Figure 17. Déchets de gyrobroyage, remblais et autres déchets en tous genres © Biotope 2012.

 Présence d’eau

L’aire d’étude est composée de plusieurs types de zones humides :

- des mares temporaires dans la zone de maquis au sud-ouest, ou permanentes à proximité du site au nord.

- des flaques temporaires alimentées en grande majorité par les précipitations à l’est - un cours d’eau Le Riautord dont les berges de l’ouest sont très pentues.

Les zones humides temporaires sont des milieux originaux, partagées sans cesse entre un environnement aquatique et terrestre, où l’alternance de phases sèches et inondées (sans tenir compte de la durée et de la fréquence) ainsi que l’isolement favorisent l’établissement de d’espèces floristiques et faunistiques particulières et uniques.

Les zones humides de l’aire d’étude présentent deux caractéristiques, communes à l’ensemble des mares méditerranéennes : la mise en eau presque toujours consécutive à des précipitations pluvieuses, la plupart du temps en automne et au printemps et l’existence d’une période obligatoire d’assèchement, variable en durée mais souvent longue de plusieurs mois.