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CHAPITRE II: Zone d'étude et Méthodologie

I.6. Caractéristiques Agro-Paysagères

L’agriculture est la principale activité économique de cette région, avec plus de 75% d’occupation de la surface totale, essentiellement dominée par les cultures céréalières (maïs et blé). Cependant, suivant la topographie et le type de sols on observe quelques disparités (Chambre Régionale d’Agriculture de Midi-Pyrénées, 1995).

- A l’Est, plus particulièrement sur la rive gauche de la Garonne, entre Martres-Tolosane et la Save, on observe un paysage agricole ouvert, dont la superficie est comprise entre 57 et 71% de la surface totale. Généralement les grandes cultures dominent à plus de 70% de la superficie agricole. Les prairies et les activités d’élevage sont plus présentes au Sud qu’au Nord de cette zone où se trouve une grande forêt domaniale (forêt de Bouconne). Les bois et bosquets se situent sur les pentes les plus fortes, mais également dans le lit majeur de la Garonne, fréquemment inondé. Enfin on note une forte densité d’irrigation ainsi qu’un habitat mixte composé de hameaux, de villages et de fermes dispersées.

- Le Centre et le Nord à forte empreinte agricole avec des superficies avoisinant les 82% de la surface totale, et où dominent largement les grandes cultures à plus de 80%. La surface boisée est faible : il n’y a pratiquement pas de massif forestier. L’habitat est mixte et les bâtiments des exploitations agricoles sont dispersés au milieu des terres.

- L’Ouest, plus particulièrement dans la région d’Auch, est marqué par un paysage parsemé de bosquets et bois situés sur les plus fortes pentes. On observe des prairies permanentes sur les fortes pentes difficiles à exploiter. Les hauts des coteaux ainsi que les fonds de vallons sont occupés par des cultures. Généralement la zone est couverte à 71% par les activités agricoles dont 61% de grandes cultures.

- Le Sud, marqué par de fortes pentes, est dominé largement par des bois, des forêts, et accessoirement par des prairies permanentes. Dès que la pente s’atténue, on trouve des zones agricoles où toutefois les prairies dominent par rapport aux cultures : ces zones sont plus fréquentes sur les coteaux interfluves au Nord du plateau de Lannemezan.

Dans l’ensemble on constate que les exploitations agricoles de la région sont dominées par les grandes cultures qui sont généralement établis dans les zones de faibles pentes, tandis que les exploitations de polyculture-élevage (bovins viande ou lait, volailles, porcs), moins répandus, sont installés sur les coteaux plus pentus. Parmi ces cultures dominent en hiver le blé, en été le maïs et le tournesol dont les proportions atteignent des niveaux élevés les années où la pluviométrie rend difficile l’implantation des cultures d’hiver et où les aides compensatoires sont favorables. A côtés de ces trois cultures on retrouve, en proportion moindre, l’orge, le sorgho et le colza dont les superficies n’ont cessées de diminuer depuis l’instauration de la PAC (Politique Agricole Commune). On y rencontre, généralement, deux types de rotation suivant le climat et la situation politico-économique de l’année:

- une rotation, avec le blé comme culture principale, est pratiquée sur des sols argilo-calcaires pendant deux ou trois ans : blé-orge-colza ou blé-orge-tournesol - une autre rotation, avec le maïs pour culture principale, est pratiquée

essentiellement sur des boulbènes et des alluvions de basses terrasses: deux à trois ans de maïs qui se succèdent à d’autres cultures (blé, tournesol, sorgho).

Suivant le couvert végétal cultivé, l’année agricole de la région peut être divisée en trois périodes bien distinctes (Decroux, 1997, Ribeyreix-Claret, 2001) : (i) la période d’octobre à janvier est généralement marquée par un couvert végétal très peu important. Seul le colza, localisé sur un nombre restreint de parcelles, assure un couvert notable en début d’hiver ; (ii) de février à mai, les céréales d’hiver, en pleine croissance végétale, occupent en moyenne plus de 50% de la superficie agricole des bassins versants ; et (iii) de juin à septembre, l’ensemble des terres agricoles est mis en culture. Les céréales d’hiver sont en fin de végétation, et les cultures d’été (tournesol ou maïs) sont semées depuis le mois d’avril (voir début mai).

Les exploitations de grandes cultures ont généralement entraîné les remembrements des parcelles, l’arrachage des haies, l’arasement des talus, le déboisement et le défrichement, la mise en culture des vieux chemins et la fermeture des fossés remplacés par des drains enterrés. Tout ce chamboulement n’est pas sans conséquence sur le comportement hydrologique des versants. En effet, au printemps, saison où le risque d’épisodes orageux est le plus important, les lits de semence des cultures d’été sont très sensibles à la dégradation structurale des sols sous l’action des averses intenses, et donc du ruissellement superficiel (Ribeyreix-Claret, 2001). En saison froide, des épisodes pluvieux prolongés saturent les sols encore mal protégés par les cultures d’hiver. Il s’en suit un écoulement superficiel sur les versants, qui participe à la montée en crue des ruisseaux.

Selon l’Union des Industries de la Fertilisation (2002), l’utilisation des fertilisants azotés, en Haute Garonne, a atteint des valeurs plus élevées que la moyenne régionale et nationale. Aussi en 1995, dans la région, les deux tiers des boues produites par les stations d’épuration urbaines ont été éliminées par l’épandage soit près de 50 000 tonnes de matières sèches riches en matière organique et en éléments traces (Agence de l’Eau Adour Garonne, 2000). De plus, parallèlement à l’apport croissant de produits chimiques, l’irrigation et les réseaux de drainage ont été respectivement augmentés de 30% et de 20% en Haute Garonne (DDAF, 2001) au cours de la période 1988-2000. Or, l’irrigation accélère le lessivage des sols et la lixiviation des intrants chimiques agricoles vers les eaux souterraines et les rivières.