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PROSPECTIONS ET REPERES

2. CADRE SOCIAL ET POLITIQUE

« Un nouveau type de régime »2

Le communisme et le nazisme ont constitué un nouveau type de régime politique, enregistré dans l’histoire du XXème siècle sous le nom de « système totalitaire ». Les chercheurs qui ont étudié les deux formes3 des régimes totalitaires ont mis en évidence les différences et les nombreuses caractéristiques communes.

En lien avec la compréhension du contexte de notre étude, nous avons considéré important de présenter dans ce qui suit quelques-uns des éléments conceptuels significatifs du système totalitaire qu’on estime correspondre avec les réalités roumaines de 1947 à 1989. Ces éléments peuvent également expliquer en partie la mentalité de cette même période, ainsi que les prises de position, souvent opposées et contradictoires, qui ont suivi lors de la chute du régime.

Il est notoire qu’un des objectifs prioritaires, à long terme, du régime a été l’effacement ou la modification du passé. « Partout où celui-ci s’est hissé au pouvoir, il a engendré des institutions politiques entièrement nouvelles, il a détruit toutes les traditions, sociales, juridiques et politiques du pays. A chaque fois où le parti unique est devenu totalitaire4, il s’est mis à agir selon un système de valeurs si radicalement

1 L. Boia, La mythologie scientifique du communisme, Caen, Paradigme, 1993.

2 Le titre de ce sous-chapitre appartient à Hannah Arendt et a été repris de son ouvrage Le système totalitaire, Paris, Seuil, 1972, p. 203.

3 Appelées aussi « la peste rouge » et « la peste brune ».

4 C’est là où se trouve une différence essentielle entre le régime de dictature du roi Charles II et celui totalitaire de Nicolae Ceausescu. Malgré l’oppression politique et les abus de pouvoir, la dictature royale d’avant-guerre n’a jamais atteint le seuil d’un régime totalitaire, tel qu’il a été par la suite le cas du communisme.

différent de tous les autres, qu’aucune de nos catégories utilitaires, que ce soient celles de la tradition, de la justice, de la morale, ou celles du bon sens, ne nous est plus d’aucun secours pour nous accorder à sa ligne d’action, pour la juger ou pour la prédire »1. Le projet communiste en matière d’éducation a été édifié en Roumanie selon les mêmes critères2.

Loin d’agir hors d’un cadre « légal », le système totalitaire est remonté « aux sources-mêmes de l’autorité, là où les lois positives ont reçu leur plus haute légitimité »3, afin d’opérer un changement référentiel sans précédent.

La loi naturelle4, considérée depuis l’Antiquité comme la voix de la conscience5, par ses concepts sur la Nature et la Divinité, constitue la source d’autorité pour les lois positives. A ce titre, elle demeure permanente et éternelle, ce qui n’est pas le cas des lois positives, qui sont changeantes et changeables en fonction des circonstances. Toutefois, elles possèdent une relative permanence par rapport aux changements caractéristiques des actions humaines. Cette permanence est due au caractère éternel de leur source d’autorité et leur confère ainsi le rôle de facteur stabilisateur face aux mouvements humains sans cesse changeants. C’est par ailleurs la raison pour laquelle, dans la pensée juridique de tous les temps, a existé un écart entre légalité et justice, car les normes du bien et du mal, qui concrétisent la source d’autorité du droit positif, sont nécessairement générales. Par conséquent, elles sont difficilement applicables à chaque cas concret et individuel, ayant ses propres particularités et circonstances, sans certaines erreurs ou approximations.

Le système totalitaire évacue la référence classique, à savoir la source d’autorité décrite ci-dessus et lui substitue des nouveaux concepts sur la Nature et l’Histoire, qui ont leurs propres lois élaborées et défendues respectivement par Darwin et par Marx.

Ainsi, les lois de la Nature et celles de l’Histoire deviennent surhumaines et source d’autorité en elles-mêmes, se prétendant simultanément genèse de toutes les autres lois positives qui, dans ce contexte, s’avèrent par ailleurs superflues.

Hannah Arendt explique : « Dans l’interprétation totalitaire, toutes les lois sont devenues des lois du mouvement. Que les nazis parlent de la loi de la Nature ou que les bolcheviques de celle de l’Histoire, ni la Nature ni l’Histoire ne sont plus la source d’autorité qui donne stabilité aux actions des mortels ; elles sont en elles-mêmes des mouvements. Sous-jacente à la croyance des nazis en des lois de la race qui seraient l’expression en l’homme de la loi naturelle, se trouve l’idée de Darwin selon laquelle l’homme serait le produit d’une évolution naturelle qui ne s’arrête pas nécessairement à l’aspect présent de l’espèce humaine. Il en va exactement de même chez les bolcheviques : leur croyance en la lutte des classes comme expression de la loi de

1 H. Arendt, op.cit., p. 203.

2 Voir dans la Deuxième partie, le sous-chapitre La portée de la réforme de 1948.

3 H. Arendt, op.cit., p. 205.

4 Jus naturale, constitue un système des principes légaux dérivés des vérités divines universelles.

Ici dans le sens plus large de « loi nouvelle » qui gouverne tout l’univers, de loi divine qui révèle l’histoire humaine ou bien des coutumes et des traditions qui expriment la loi commune aux sentiments de tous les hommes.

5 « Ou lumen naturale, grâce auquel la Nature ou la Divinité, en tant que sources d’autorité pour le jus naturale ou les commandements historiquement révélés de Dieu, est censé faire connaître leur autorité en l’homme lui-même. Cette dernière conception n’a jamais fait de l’homme une incarnation vivante de la loi, bien au contraire, elle a toujours maintenu la distinction entre celui-ci et celle-là, en tant qu’elle représente l’autorité qui réclame consentement et obéissance », cité d’Hannah Arendt, op.cit., p. 207.

Lumen naturale (la lumière naturelle) peut être également conçu dans le sens large de vérité, de sagesse, de l’ordre du monde.

l’histoire repose sur la conception marxiste de la société comme produit d’un gigantesque mouvement historique qui, selon sa propre loi interne, se précipiterait vers la fin des temps historiques où il s’abolirait lui-même ».

« La différence entre l’approche historique de Marx et celle, naturaliste, de Darwin a fréquemment été soulignée ; le plus souvent, et à juste titre, pour donner raison à Marx. Mais cela nous a fait oublier le considérable et évident intérêt que Marx prit aux théories de Darwin. Engels ne pouvait songer à faire un plus grand compliment aux œuvres savantes de Marx qu’en nommant celui-ci le « Darwin de l’histoire »1. A considérer non pas l’œuvre réellement accomplie, mais les positions philosophiques fondamentales des deux hommes, il s’avère, en définitive, que le mouvement de l’Histoire et celui de la Nature ne font qu’un ».

« L’introduction par Darwin du concept d’évolution dans la nature, son insistance sur le fait que, dans le domaine biologique du moins, le mouvement naturel n’est pas circulaire mais unilinéaire, progressant à l’infini, signifient, en fait, que la Nature est engloutie dans l’Histoire, que la vie naturelle est tenue pour essentiellement historique.

La « loi » naturelle selon laquelle seuls survivent les plus aptes est tout aussi historique que la loi de Marx selon laquelle survit la classe la plus progressive, et, comme telle, le racisme pouvait l’utiliser. Inversement, la lutte des classes, en tant que moteur de l’Histoire, n’est, selon Marx, que le reflet de l’évolution des forces productives, lesquelles à leur tour ont pour origine la « force de travail » des hommes. Pour Marx, le travail n’est pas une force historique, mais une force naturelle-biologique « libérée à la faveur du métabolisme de l’homme avec la Nature grâce auquel celui-ci conserve sa vie individuelle et reproduit l’espèce »2. Engels vit très clairement l’affinité entre les convictions fondamentales des deux hommes parce qu’il comprit le rôle décisif du concept de l’évolution dans les deux théories ».

« La formidable mutation intellectuelle qui se produisit au milieu d’avant-dernier siècle consista en un refus de regarder ou d’accepter chaque chose « comme elle est » et en une interprétation systématique de toute chose comme n’étant qu’un stade d’une évolution ultérieure. Que la force motrice de cette évolution soit appelée nature ou histoire est relativement secondaire. Dans ces idéologies, le terme de « loi » lui-même change de sens : au lieu de former le cadre stable où les actions et les mouvements humains peuvent prendre place, celle-ci devient l’expression du mouvement lui-même ».

« La politique totalitaire, qui en vint à suivre les recettes des idéologies, a dévoilé la véritable nature de ces mouvements, dans la mesure où elle a clairement montré qu’il ne pouvait y avoir de terme à ce processus. Si c’est la loi de la Nature d’éliminer tout ce qui est sans défense et inapte à vivre, ce serait la fin de la Nature elle-même si l’on ne pouvait trouver de nouvelles catégories de gens sans défense et inaptes à vivre. Si c’est la loi de l’Histoire que dans une lutte des classes certaines classes « dépérissent », ce serait la fin de l’Histoire humaine elle-même si ne se formaient de nouvelles classes qui

1 Dans son éloge funèbre de Marx, Engels disait : « De même que Darwin a découvert la loi du développement de la vie organique, de même Marx a découvert la loi du développement de l’histoire humaine ». On trouve un commentaire semblable dans l’introduction d’Engels à l’édition du Manifeste communiste de 1890, et dans son introduction à L’Origine de la famille il mentionne une fois de plus côte à côte « la théorie de l’évolution selon Darwin » et « la théorie de la plus-value selon Marx », cité d’Hannah Arendt, op.cit., p. 297.

2 Pour le concept marxiste du travail comme « éternelle nécessité imposée par la nature, sans laquelle il ne peut y avoir de métabolisme entre l’homme et la nature, et par conséquent de vie », voir Le Capital, vol. I, part. I, ch. 1 et 5. Le passage est tiré du ch. 1, section 2, cité d’Hannah Arendt, op.cit., p.

297.

puissent à leur tour « dépérir » sous les doigts des dirigeants totalitaires. En d’autres termes, la loi du meurtre, par laquelle les mouvements totalitaires prennent et exercent le pouvoir, demeurerait une loi du mouvement, même s’ils réussissaient un jour à soumettre l’humanité entière à leur domination »1.

Au niveau juridique, le concept du droit change complètement de sens. « La politique totalitaire ne remplace pas un corpus de lois par un autre ; elle n’institue pas son propre consensus juris, ne crée pas, à la faveur d’une seule révolution, une nouvelle forme de légalité. Son défi à toutes les lois positives, y compris les siennes propres, implique qu’elle pense pouvoir se passer de tout consensus juris, sans pour autant se résigner à l’absence de lois, à l’arbitraire et à la peur qui caractérise l’état de tyrannie.

Elle peut se passer du consensus juris parce qu’elle promet d’affranchir l’accomplissement de la loi de toute action et de toute volonté humaines. Elle promet également la justice sur terre parce qu’elle prétend faire du genre humain lui-même l’incarnation de la loi »2.

Cette identification de l’homme et de la loi semble annuler l’écart existant depuis l’Antiquité entre légalité et justice et confère ainsi au régime totalitaire une légitimité, un intérêt et une attraction qu’aucun régime politique précédent n’avait atteint.

« La légitimité totalitaire, dans son défi à la légalité et dans sa prétention à instaurer le règne direct de la justice sur la terre, accomplit la loi de l’Histoire ou de la Nature sans la traduire en normes de bien et de mal pour la conduite individuelle. Elle applique la loi directement au genre humain, sans s’inquiéter de la conduite des hommes.

La loi de la Nature ou celle de l’Histoire, pour peu qu’elles soient correctement exécutées, sont censées avoir la production du genre humain pour ultime produit. La politique totalitaire veut transformer l’espèce humaine en un vecteur actif et infaillible d’une loi à laquelle, autrement, les hommes ne seraient qu’à leur corps défendant passivement soumis »3.

Dans le corps politique totalitaire, la place des lois positives est prise par la terreur totale « à laquelle revient de donner réalité à la loi du mouvement historique ou naturel »4 et qui devient ainsi l’essence du régime totalitaire.

« La terreur est légalité si la loi est celle du mouvement d’une force surhumaine, la Nature ou l’Histoire. La terreur comme réalisation d’une loi du mouvement dont la fin ultime n’est ni le bien-être des hommes ni l’intérêt d’un homme mais la fabrication du genre humain, élimine l’individu au profit de l’espèce et sacrifie les parties au profit du tout »5.

L’effort continu et immense déployé par le régime arrivé en Roumanie au pouvoir en 1947 a été au début de détruire l’ancienne société civile, puis de maintenir la

« nouvelle société » dans un état atomisé ; toute forme d’organisation était interdite, à moins qu’elle ait lieu à l’initiative ou sous le contrôle des autorités. « La préparation est couronnée de succès lorsque les gens ont perdu tout contact avec leurs semblables aussi bien qu’avec la réalité qui les entoure, car en même temps que ces contacts les hommes perdent à la fois la faculté d’expérimenter et celle de penser »6.

1 H. Arendt, op.cit., pp. 207-209.

2 Ibid., p. 207.

3 Ibid., p. 206.

4 Ibid., p. 209.

5 Ibid., p. 210.

6 Ibid., p. 224.

Avec le récul du temps écoulé depuis la chute du communisme les perceptions actuelles sur ces deux régimes totalitaires ne sont pas similaires. En effet, mis à part une minorité d’extrême droite, néonazie, par ailleurs bien stigmatisée par l’opinion publique et hors-la-lois dans les pays démocratiques, chacun s’accorde aujourd’hui pour condamner le nazisme. « Nuremberg »1 a eu lieu dans l’année même de la fin des hostilités militaires.

Or, la fin de la Seconde Guerre mondiale n’a pas signifié aussi la fin du système totalitaire, mais bien au contraire, a marqué son extension par la bolchevisation de l’Europe orientale et une partie de l’Europe centrale, y compris la moitié de l’est de l’Allemagne.

Cependant, la mort de Staline en 1953, l’élection du pape Jean-Paul II en 1978, la

« perestroïka »2 (restructuration) initiée par Gorbatchev en 1985, la chute du mur de Berlin en 1989, l’éclatement de l’Union Soviétique en 1991 sont quelques repères importants dans l’évolution du système. Les derniers ont même conduit à sa chute, mais aucun de ces événements, pas même les plus récents, n’ont conduit à la condamnation du communisme.

Aucun « Nuremberg » n’a plus eu lieu jusqu’à présent et il n’y a pas non plus de perspectives d’en avoir un, même à long terme. En revanche, on se retrouve dans la situation paradoxale où, à plus de quinze ans de la chute d’un des plus redoutables et sanglants régimes totalitaires qu’ait jamais connu la planète, on essaie de revoir ses prétendus « acquis », afin d’en revendiquer une contribution à la civilisation contemporaine, du moins par bouts de certains éléments constitutifs3.

A défaut d’une action juridique proportionnelle à son ampleur, nous avons retenu l’impressionnant tollé dans la presse et dans les médias à chaque occasion où une position ferme et réquisitoire était adoptée. A titre d’exemple, nous citons seulement la résolution4 du Conseil de l’Europe sur les crimes commis par le communisme et l’apparition, il y a bientôt dix ans, d’un ouvrage5 de taille qui condamne ce régime à l’échelle mondiale. Dans les deux cas, il y a eu de fortes réactions d’opposition, comme si le communisme n’avait pas été « un compagnon du nazisme » dans le cadre du système totalitaire et « un type de régime dont l’essence était la terreur et le principe

1 Procès intenté, devant le tribunal militaire international, à vingt-quatre dirigeants et à huit organisations de l’Allemagne nazie, entre le 20 novembre 1945 et le 1er octobre 1946. Les accusations portaient sur des crimes de guerre, crimes contre la paix et contre l’humanité. Il est resté dans l’histoire comme « le procès contre le nazisme ».

2 Ambitieux programmes de réformes en Union Soviétique annonçant la suppression du parti unique, nouvelle loi électorale, démocratisation de la presse, amorce d’une réforme économique qui reconnaissait le rôle du marché et la propriété privée. La « perestroïka » marqua le commencement de la fin de l’Union Soviétique.

3 Pour ce qui concerne les éclairages dans le domaine de l’éducation, voir dans la Deuxième partie, le sous-chapitre La portée de la réforme de 1948, pour le domaine de la santé, le sous-chapitre Relation élève-professeur en dehors de l’école.

4 Faisant suite à sa résolution 1096 du 27 juin 1996, relative « aux mesures de démantèlement de l’héritage des anciens régimes totalitaires communistes », le Conseil de l’Europe a adopté le 25 janvier 2006, la résolution 1481 sur la « nécessité d’une condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires ». Mais, si l’Assemblée parlementaire de Strasbourg s’est accordée pour condamner les crimes du système communiste, elle a toutefois rejeté la « recommandation » destinée à fournir des mesures concrètes pour l’application de la résolution sus-mentionnée. Par conséquent, le for européen a adopté une condamnation de principe du communisme, mais sans application pratique.

5 Il s’agit de l’ouvrage coordonné par S. Courtois et N. Werth, Le livre noir du communisme, Paris, Robert Laffont, 1997.

d’action la logique de la pensée idéologique »1. Mais à notre avis, ce qui reste d’incompréhensible, c’est l’attitude actuelle à l’égard du communisme.

La perception actuelle du communisme dans la société occidentale est loin d’être comparable à celle que le nazisme a provoquée après sa chute. Les questions qui nous préoccupent autour de ce sujet ne font pas l’objet de cette étude, mais nous tenons toutefois à en faire le constat, afin de montrer, une fois de plus, que l’analyse contextuelle de notre recherche ne revêt pas un caractère exhaustif, mais qu’elle essaye à ouvrir des débats ultérieurs.

A côté du nazisme, le communisme demeure « un système entièrement original qui a transformé les classes en masses, a fait de la police le centre du pouvoir et a mis en œuvre une politique étrangère visant ouvertement à la domination du monde »2. Dans ce contexte, Hannah Arendt avertit : « Les solutions totalitaires peuvent fort bien survivre à la chute des régimes totalitaires sous la forme des tentations fortes qui surgiront chaque fois qu’il semblera impossible de soulager la misère politique, sociale et économique d’une manière qui soit digne de l’homme »3.

La surveillance continue de la société

Le projet du « nouveau monde » consistait dans la création d’une société sans inégalités, exploitations ni injustices et d’un « homme nouveau »4 libéré de tous les avatares d’auparavant, appelé à vivre dans ce monde libre et juste.

Théoriquement, la création du « nouveau monde » passait par deux grandes étapes successives : celle de la « construction du socialisme » (ou de la dictature du prolétariat), qui justifiait la violence révolutionnaire afin d’écraser le monde ancien et de jeter les bases du monde nouveau. Le socialisme était donc le précurseur de la deuxième étape, le communisme.

Dans le communisme, l’Etat allait disparaître, comme toutes les autres institutions coercitives, car l’homme nouveau et la société communiste n’en auraient plus besoin.

Bref, la disparition de l’Etat passait par son renforcement, tout comme le chemin vers la liberté passait par son interdiction.

La Roumanie n’allait jamais connaître la deuxième étape du projet, comme d’ailleurs aucun des pays du monde engagés dans cette voie. Et comme personne ne l’a jamais connu en réalité, le communisme trouve sa meilleure définition dans l’humour de

La Roumanie n’allait jamais connaître la deuxième étape du projet, comme d’ailleurs aucun des pays du monde engagés dans cette voie. Et comme personne ne l’a jamais connu en réalité, le communisme trouve sa meilleure définition dans l’humour de