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% N % N

Parents 17 54 24 34

p.e Mme Parents

13

52 26 34

~e

M.

-N = total des procédés d'inclusion

*sans les cohabitants

Hommes Fami11es* Familles bourgeoises popu1air

% N % (

Parents 19 54 32

3

de Mme

Parents 13 52 21

3

de M.

TABLEAU V.4 Présence/Absence d'inclusion. Comparaisons par familles (en

%

par colonne)

(

Fami1les* Familles

bourgeoises populaires N=

Inclusion 23 36 27

Non-

77

64 69

inclusion

N= 60 36 , 96

-N = total des solutions communes

*sans les cohabitants

(

L

-153-dans la contribution ou la gratification, quelles que soient les coordonnées sociales de la personne, apparaît comme une manière privilégiée d'expri-mer ce lien ou de marquer sa reconflaissance. Voici quelques exemples

1

de cette attitude :

"Pour moi, ce qui me semble juste, c'est que mon frère et moi payions moitié-moitié, quels que soient nos revenus".

(V7 ~)

(les revenus): "On n'a pas

à

en tenir compte, c'est leur problème". (T 2 d)

"Dans une famille, chaque enfant a la même position et doit contribuer de manière semblable, que l'un soit médecin et l'autre balayeur des rues n'entre pas en ligne de compte car aux yeux des parents, chacun a la même valeur". (T 12 d)

"Ce n'est pas une question d'argent, mais de principe". (T2 d)

"Je proposerais une répartition égale, car notre responsabili-té est la même". (5 23~) .

Dans certains cas, cette disqualification de l'évaluation est en relation dialectique avec l'ambivalence des personnes quant à l'attri-bution causale de la situation des "contribuables" potentiels. Autrui est vu comme libre de choisir sa vie (mariage ou non, investissement professionnel ou non, avoir des enfants ou pas, etc.), et cette liberté n'affecte pas le choix de la règle égalitaire. Voici deux exemples:

"Moi, j'ai pensé qu'on pourrait la taxer plus, puis je suis retombé dans le même point de vue que toi. 5i elle vit seu-le, c'est son problème, si on est marié, c'est le nôtre. On partage en deux, point". (C9 d)

"Je suis conscient que les frères et soeurs de Mme n'ont pas la même situation financière, mais M. et Ph. qui sont les moins favorisés ont fait un choix en exerçant leur profession et si je devais changer quelque chose

à

cette répartition, ce serait pour mes beaux-parents, pour qu'ils aient assez, mais pas pour dépanner M. et Ph .. C'est vrai que Ph. est moins qualifié que nous, D'lais il n'a pas d'enfants et sa copine travaille". (523 d)

!

-154-Un autre type de dialectique peut surgir entre le principe d'appar-tenance et le morttant estimé des ressources. Il arrive que ces dernières soient perçues comme trop semblables pour justifier une règle différen-tielle. Cependant, cette sorte de décision consiste plutôt dans le choix de ne pas faire état des différences que dans une évaluation objective des ressources aboutissant

à

des contributions égales. On aura, pensons-nous, une représentation assez correcte des choses en rappelant que les deux principes d'appartenance et d'évaluation sont, d'une certaine manière, en concurrence dans le processus de décision, et que le travail des familles consiste

à

privilégier l'un par rapport

à

l'autre. Cela n'em-pêche pas, comme on l'a souvent observé en laboratoire, que la mise en oeuvre d'un principe d'égalité plutôt que de proportionnalité soit facilitée par le fait que les différences objectives de situation des partenaires sont faibles. Dans ce cas, les gains moraux liés

à

la règle égalitaire peuvent l'emporter sur les gains matériels résultant d'un

travail ardu d'établissement des "mérites" de chacun.

b) Le principe évaluatif met en oeuvre une évaluation des différences de situation des contributeurs potentiels. On verra plus bas que cette évaluation peut prendre des formes très différentes, qualitativement par-Iant, de celle de la simple comparaison des ressources.

Cela dit, comment se distribue le recours

à

ces deux procédures?

3.1_ De l'absence de conservation

On pourrait s'attendre, en bonne équité,

à

ce qu'à l'intérieur de la catégorie (par exemple: les frères et soeurs

=

enfants des parents

à

aider) une même procédure et/ou les mêmes critères d'évaluation soient systématiquement appliqués. Or, cette forme de conservation en matière de relations interpersonnelles n'est guère évidente. Plusieurs indices nous montrent au contraire que les sujets font varier leur métho-de métho-de résolution en fonction métho-de la relation. C'est vrai dans la

comparai-(

(

c.

-155-son entre Ego et l'ensemble des autruis et cela se vérifie également dans certaines formes de latéralisation des choix de procédure.

Ego et autrui : on observe systématiquement que le couple de dé-cideurs qes "allocators" dans la terminologie anglo-saxonne) s'attribue une charge plus lourde que celle qu'il donne à chacun des autres frères et soeurs. Qu'il s'agisse de familles bourgeoises ou populaires, de la parenté du mari ou de celle de l'épouse,. Ego prend davantage

à

sa charge.Il est évidemment improbable que sa situation soit systématique-ment meilleure que celle des frères et soeurs : Cela rejoint des observa-tions courantes en laboratoire. Leventhal écrit: "To minimize antago-nism, an allocator who is corecipient must reassure other recipients that his allocation decisions are not self serving. He must allocate rewards in ways that demonstrate he is not abusing his authority" (Leventhal, 1976, p. 116). Mais quelle que soit l'interprétation donnée à ce fait, ce qui nous importe est qu'Ego juge de l'équité d'une situation en utilisant des critères différents pour s'évaluer lui-même et pour évaluer ses frères et soeurs les uns par rapport aux autres. C'est un exemple typique de non-conservation (dès lors que le but de l'action est d'établir l/Oa

= lb/Ob). Cette observation relative. aux critères d'évaluation pourrait être faite également en matière de procédure générale. Sans être en mesure de la vérifier quantitativement, nous nous apercevons, d'après certains arguments, que les conjoints adoptent des stratégies de réparti-tion égalitaires lorsqu'ils ont plus de ressources que le débiteur et des stratégies proportionnelles lorsque le débiteur est comparativement mieux placé. Dans les deux cas, ils se montrent "généreux" :

"Moi, je suis obligé de dire 500/500. Ce serait à mon frère de dire: 'vous avez de la famille, donnez 400, je donne 600' par exemple. Ça serait plus juste, mais c'est pas

à

moi de dire ça. L'égalité veut que je donne ma part comme l'autre". (L 3 ô)

"J'ai mis plus pour nous, car Mme gagne plus que ses frères. Mais je serais assez tenté pour un partage en trois parts égales, en disant que chacun doit prendre sa part de responsabilités". (T 8 ô)

-156-La soeur est beaucoup plus riche mais : "Je ne lui demande-rais pas plus car je n'ai pas envie de discuter avec ma soeur" "on ne veut rien leur devoir ni non plus leur faire de cadeaux". (T 18 15)

"C'est vrai que l'on n'oserait pas trop leur demander de verser plus que nous". (T 1 !j!)

"Puisque c'est moi le demandeur, d'après votre question, moi je ne demanderais jamais un montant superieur à mon frère". (V 7 !j!)

Un deuxième cas de non-conservation intervient à propos des deux sous-ensembles masculin et féminin du groupe des contributeurs. Assez systématiquement (c'est-à-dire toujours, sauf dans le cas des parents de Madame dans les familles populaires), on "charge" plus les hommes que les femmes. A nouveau, cette discrimination ne résulte pas d'une position systématiquement moins bonne des filles par rapports aux fils, mais plutôt d'une sorte de "rente de situation" automatiquement servie, aux premières (cf. Tableau V.5).

Un troisième et dernier cas est celui de la non-conservation des critères ou procédures selon le "côté" de parenté envisagé.

Il y aurait conservation si une même procédure (statutaire ou évaluative) était utilisée tant pour les parents de l'épouse que pour ceux du mari. Or, l'examen des décisions féminines montre que cette conservation ne caractérise que deux tiers des cas. Dans le tiers restant, on change de règle de procédure selon le "côté" envisagé. A nouveau, plu-sieurs interprétations seraient possibles: il est concevable que, dans le problème en jeu, l'épouse soit moins intéressée à assurer l'équité du côté de son mari que du sien propre (la "saliency" du problème serait inégale), encore que ce soit bien son ménage qui devrait payer dans les deux cas; ou, connaissant moins bien la situation de ses beaux-frères et belles-soeurs, eUe opte pour un prudent égalitarisme (mais en est-on bien sûr ?); etc. Toujours est-il que la conservation n'est pas totale. Les mêmes interprétations pourraient être avancées à propos du mari. En

(

(

L

TABLEAU V.5

-157-Mesure de la conservation des contributions

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