• Aucun résultat trouvé

Cette espèce est une armoise de la famille des composées, se présente sous forme d’un arbuste unicaule, très ramifié pouvant atteindre 1m, à rameaux dressés étalés, très feuillés. Feuilles soyeuses, grisâtres de taille décroissante de bas en haut de la plante. Inflorescence en grappe composé, courte, dense en panicules, fleurs à corolle jaune, tridentée et tubuleuse.

Selon Jahandiez et Maire (1934), sur les falaises maritimes, dans les broussailles des collines littorales du Rif. Ailleurs au Maroc, elle est cultivée et commercialisée. Elle se cantonne à l’état spontané dans le bassin méditerranéen,

22

elle se rencontre en Algérie, Tunisie, Libye, Europe méridionale, Chypre, Syrie et Palestine [17 –24].

Absinthe arborescens : ŠÎba : abréviation de ŠÎbat al–àjûz (litt: les cheveux blancs de la vieille).

Partout au Maroc, l’absinthe en infusion (un petit rameau dans une théière), à la réputation d’être réchauffant, tonique apéritive digestive, cholagogue, diurétique, emménagogue, antispasmodique, fébrifuge, vermifuge, c’est une véritable panacée.

Ici à Rabat, on l’utilise aussi comme antidiabétique, ses propriétés abortives, à dose élevée sont connues.

En hiver, elle remplace la menthe pour parfumer le thé [3 ; 25].

III/ Récolte du matériel végétal et obtention des huiles

essentielles :

Le matériel végétal est formé par deux espèces d’armoise que nous avons choisies pour cette étude. La première est une espèce spontanée, endémique du Maroc : Artemisia mesatlantica Maire. Elle a été récoltée dans son site naturel (à 20 km d’Ifrane, Moyen Atlas) en deux dates espacées. La première en début de mois d’Août qui marque le début de floraison (formation des bourgeons floraux) et la deuxième en début de septembre, en pleine floraison (l’apogée du stade de l’épanouissement des fleurs).

La deuxième espèce est Artemisia arborescens Linné, c’est une espèce cultivée et commercialisée, elle a donc été achetée sur place (Rabat et régions). Son identification botanique a été assurée par les services de l’Institut Scientifique. Chaque espèce est mise à sécher sous forme étalée à l’abri des rayons solaires, sous ventilation, à température ambiante et la plante est régulièrement retournée. Ce traitement est généralement nécessaire, car la plupart des plantes de la famille des astéracées (composées) fournissent plus d’huile essentielle à l’état sec qu’à

23

l’état frais, sans accorder d’importance au très faible pourcentage de terpène léger qui se perd durant le séchage.

Pour extraire l’huile essentielle, nous avons adopté deux techniques d’extraction :

 La première, méthode classique largement utilisée est connue sous le nom d’entrainement à la vapeur d’eau (E.V.E). Cette technique fournit une huile essentielle qui garde complètement son arome.

 La seconde, méthode assez récente, très avantageuse sur le plan économique, elle est basée sur les effets du rayonnement micro-ondes vis- à-vis des glandes à huile essentielle des végétaux. Cette seconde technique, est toujours au stade expérimental, ce qui nous a poussé à entreprendre une étude comparative entre Les deux techniques sur le plan du rendement d’extraction et aussi au niveau de la composition chimique des huiles essentielles.

Les eaux d’entrainement des huiles, issues des deux méthodes, subissent une extraction à l’acétate d’éthyle.

IV/ Moyens et techniques d’identification :

La détermination rigoureuse des compositions chimiques des huiles essentielles nécessite des analyses parfaites et reproductibles.

Les diverses techniques récentes que nous avons utilisées ont constitué un instrument puissant pour parvenir à établir la constitution naturelle des huiles essentielles.

IV-1 / Moyens et techniques utilisés :

 chromatographique :

L’analyse des huiles essentielles par chromatographie en phase gazeuse (C.P.G) a été réalisée sur deux types de chromatographe :

24

 Le premier est de type GIRDEL série 300 équipé d’un détecteur à ionisation de flamme, alimenté par H2 /Air dont les débits respectifs sont 25 et 350 ml/min.

L’analyse est faite sur une colonne remplie 3mx2mm (ov17/4%) le gaz vecteur utilisé est l’azote ordinaire séché sur tamis moléculaire.

La température de la colonne est programmée automatiquement de 60°C à 200 ° à raison de 2°C/mn .les températures de l’injecteur et du détecteur gardent une valeur constante de 250°C.les volumes des échantillons injectés sont de l’ordre de 0,1µ à l’aide d’une micro seringue type S.G.E de contenance 1 µl.

L’enregistrement a été fait avec une vitesse de déroulement du papier de 2,5 mm/min.

 Le second est le type DANI 8521 équipé d’une colonne capillaire en silice fondue de 50 m de long et de 0,32 de diamètre intérieur.

La détection est assurée par un détecteur à ionisation de flamme, alimenté par le mélange H2/Air.la pression de l’hydrogène est de 0,4 bar, celle de l’air est de 0,5

bar. Le gaz vecteur utilisé est l’azote ordinaire.

La température de la colonne est programmée automatiquement de 50°C à 230°

C avec élévation de 5°C/min

L’injecteur et le détecteur gardent une température constante égale respectivement, à 225°C à 232 °C durant toute l’opération.

Le volume des échantillons injectés et de 0,2 µl. le chromatographe est relié à un intégrateur électronique type chromatopac C-R6A.

 Caractérisation par CPG/SM :

L’identification qualitative des pics a été réalisé par un chromatographe en phase gazeuse type Hewlett pachard 5890 série II, couplée à un spectromètre de masse de type 5972 A équipée d’une colonne DB5, 30m, de diamètre 0,25mm et d’épaisseur de film 0,25 mm. Les conditions d’analyse sont les suivantes :

25

La température est programmée de 50° C pendant 4 min puis elle monte de

5°C/min jusqu’à 230 °C, le temps final est de 50 min. la température de l’injecteur

est de 230 °C, la température du détecteur est 270°C.

 Techniques d’identification:

La détermination des compositions chimiques des huiles essentielles par identification de leurs constituants a été réalisée par diverses méthodes. D’abord les temps de rétention qui servent à pressentir la présence de certains constituants commercialisés.

Ensuite, l’utilisation de la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse vient compléter l’identification. Il arrive parfois qu’un échantillon contient un composé majoritaire (>25 %), dans ce cas on procède par méthodes chimiques à son isolement à l’état pur. Son identification est assurée ensuite par méthodes spectroscopiques habituelles à la chimie organique.

26

V/ Données chimiques et biologiques : Revue synthétique de la

littérature :

V-1/ Historique :

L’odeur parfumée des plantes est due en grande partie aux huiles essentielles dans leur organisme. Ces composés organiques volatiles extraits de différentes parties des plantes aromatiques ou d’arbres, ont été utilisées depuis des milliers d’années datant aussi loin que les anciennes civilisations. Ils les utilisent pour guérir, améliorer, adoucir et exciter le corps et l’esprit, on les retrouve d’ailleurs dans les tombeaux égyptiens datant de l’an 1000.

Le nom latin commun à toutes les armoises est Artemisia ce qui les consacre à la déesse Artémis, qui signifie en grec, intégrité, qui n’aime pas les hommes en tant que males. Elle devient pour cette raison, une déesse protectrice de toutes les femmes et permet ainsi à ces dernières de franchir plus aisément les deux étapes essentielles qui marquent leur vie : la puberté et la ménopause. Entre ces deux périodes clé de la vie féminine, elle intervient en régularisant les cycles menstruels qui sont liés aux phases de la lune.

Les huiles essentielles de l’armoise ont été mentionnées dans de nombreuse recette en usage thérapeutique, comme étant tonique, stimulant, fébrifuge (qui fait tomber la fièvre), antihelminthique (qui chasse les vers), antiseptique, diurétique et emménagogue (qui fait venir les règles)

V-2/ Données chimiques et biologiques :

Le tableau 1 ci-dessous regroupe quelques données sur les compositions

chimiques des espèces étudiées. D’après les données de la littérature, les constituants identifiés ont souvent montré un potentiel antimicrobien important.

27

Tableau 1 : Données de la littérature sur Artemisia mesatlantica Maire et Artemisia arborescens Linné.

Espèce lieux de récoltes Parties traitée Principaux constituants % Réf A. arborescens Etats unis Fleurs Feuilles Brindilles  β–Thujone  Myrcène  Camphène  α–pinène  Camphre  Chamazulène ND 5,05 2,81 3,24 16,71 39,6 [23] A. Arborescens Italie Fleurs Feuilles Brindilles  α–pinène  β–Thujone  Camphre  β–Caryophyllène  chamazulène 3,17 23,97 23,73 3,32 7,66 [18] A. Arborescens Maroc Fleurs Feuilles Brindilles  β–Thujone  Camphre  1–8 -cinéol  Linalool  Germacrène  Terpinéol-4-ol  Chamazulène 30,06 21,67 Tr 2,06 2,03 3,34 1,45 [18]

A.mesatlantica Maroc Fleurs Feuilles Brindilles  β–Thujone  α–Thujone  bornéol  Camphre  1–8 cinéol 61 3,8 1,4 3,85 5,8 [26] [27]

ND: Non détecté Tr: Trace

28

Documents relatifs