Annexe 1 – Conditions Suivies pour la Réalisation des Bioessais
G. Bioessai Chironomus Riparius
Organismes d’essai
L’espèce Chironomus tentans, tout comme sa congénère C. tentans (diptères :
Chironomidae), est une mouche non piqueuse communément appelée chironome. Un
nombre imposant d’auteurs ont rapporté l’utilisation de larves de C. riparius ou de
C. tentans pour la mesure de la toxicité d’échantillons de sédiments (e.g., Giesy et al.,
1990 ; Othoudt et al., 1991 ; Ankley et al., 1993 ; Becker et Bigham, 1993 ; Call et al.,
1993b ; Sibley et al., 1993 ; Kemble et al., 1994 ; Becker et al., 1995 ; Day et al., 1995a
et b ; Reynoldson et al., 1995 ; Bedard et Ali, 1996 ; Burton et al., 1996 ; Milani et al.,
1996). La U.S. EPA et le United States Army Corps of Engineers (U.S. EPA/US ACE,
1994) ont recommandé l’emploi de C. tentans et/ou C. riparius pour l’évaluation de la
toxicité aiguë ou chronique des déblais de dragage. L’espèce C. riparius a été utilisée
dans le cadre de cette étude.
Plusieurs études ont porté sur la sensibilité relative des larves de chironomes vis-à-vis des
produits chimiques, à l’eau de porosité ou à des sédiments entiers. Dans des essais
comparatifs n’employant que de l’eau et utilisant un certain nombre d’espèces
d’invertébrés dulçaquicoles, y compris des amphipodes, la sensibilité des larves de
C. riparius a parfois été démontrée faible (Green et al., 1985 ; Williams et al., 1985) ou
intermédiaire (Green et al., 1986 ; Williams et al., 1986a ; Brown et Pascoe, 1988).
Cependant, ces essais avaient employé des larves de chironomes des troisième et
quatrième stades. Des essais comparatifs d’exposition, sur de courtes et de longues
périodes, de larves du premier ou du deuxième stade de C. tentans ou de C. riparius à de
l’eau seulement ont montré qu’elles étaient souvent au moins aussi sensibles que les
daphnies ou les amphipodes (Cairns et al., 1984 ; Ingersoll et al., 1990 ;
Schubauer-Bergigan et Ankley, 1991 ; Taylor et al., 1991a ; Suedel et al., 1993a ; Phipps et al.,
1995). Les essais mesurant la survie ou la croissance/survie après exposition prolongée
(≥ 10 j) réalisés sur des sédiments contaminés prélevés in situ ou sur des sédiments
enrichis ont également révélé que les larves de C. tentans ou de C. riparius du premier ou
du deuxième stade pouvaient être au moins aussi sensibles que les daphnies (Daphnia
magna) ou les amphipodes (Hyalella azteca), selon la nature des échantillons comparés
(Ingersoll et Nelson, 1990 ; Othoudt et al., 1991 ; West et al., 1993 ; US EPA, 1994a).
Dans les publications techniques, on ne trouve aucune comparaison de sensibilité des
larves de C. tentans et de C. riparius pour les sédiments. Les organismes d’élevages
utilisés pour réaliser les essais dans le cadre de la présente étude ont été fournis par le
laboratoire régional d’EC à Vancouver.
Conditions d’élevage
Les organismes sont maintenus en eau de mer reconstituée11 ou en eau de mer naturelle
non contaminée, sous un éclairage constant et continu (500 à 1000 lux adjacent à la
surface de l’eau dans les récipients de détention) pendant toute la période de détention à
une température de 23 ± 3°C. L’eau de mer recouvrant les sédiments dans le bassin de
11
Eau préparée en ajoutant, en quantité suffisante pour la salinité souhaitée, de la saumure
hyperconcentrée (SHC) à de l’eau douce de qualité suffisante. L’eau de mer reconstituée doit être filtrée
(≤ 5 mm) peu avant de l’utiliser pour la débarrasser des particules en suspension, et être utilisée dans les
détention doit avoir une teneur en oxygène dissous de 80 à 100 % de la valeur de
saturation de l’air. Cette valeur est assurée grâce à une légère aération de l’eau de mer à
l’aide d’air comprimé filtré.
Conditions d’essai
Le protocole d’essai décrit au Tableau A-9 est celui proposé par EC (1997). Au début de
l’essai, les larves de C. riparius doivent être au troisième stade12. Il faut mesurer la
largeur de la capsule céphalique (au moyen d’un microscope à dissection) d’au moins
20 larves choisies au hasard parmi les organismes prélevés dans l’élevage au jour 0 en
vue de l’essai, afin d’en confirmer le stade larvaire. Il est alors aussi souhaitable d’en
mesurer le poids sec ou la longueur (US EPA, 1994a).
Tableau A-9 : Liste de contrôle des conditions utilisées pour l’essai avec C. riparius
Type d’essai Statique, d’une durée de 10 jours.
Matrice Sédiment entier.
Sédiment de contrôle Sédiments non contaminés provenant généralement du site de prélèvement des
organismes d’essai. On les passe à travers un tamis ‘a mailles de 0,5 mm avec
de l’eau d’essai. Le volume et l’épaisseur dans les récipients d’essai sont de
175 mL et ≈ 2 cm, respectivement.
Température 23 ± 3°C.
Éclairage Éclairage constant par le haut (fluorescent ou à spectre étendu); 500 à 1000 lux
adjacent à la surface de l’eau de recouvrement dans les récipients d’essai.
Oxygène/aération Aérer l’eau dans les récipients d’essai pendant la nuit précédent l’essai et tout
au long de l’essai; l’aération est continue (90 à 100 % de la valeur de saturation
en air) et se fait à un rythme modéré (e.g., 2 à 3 bulles/s).
Préparation des solutions
d’essai Les échantillons ne sont pas tamisés mais homogénéisés. On prépare ± 5
échantillons distincts de sédiments prélevés au même endroit.
Nombre d’organisme par
récipient 10 chironomes sont introduits dans chaque récipient d’essai le jour de l’essai.
Alimentation Flocons moulus de nourriture pour poissons tropicaux (e.g., Tetrafin
MCou
Nutrafin
MC), distribués journellement, à raison de 6,0 mg de matières sèches
dans une suspension de 1,5 mL, par enceinte expérimentale ou quatre fois
seulement (en journées non consécutives), à raison de 15,0 mg de matières
sèches dans une suspension de 3,75 mL versée dans chaque enceinte, à chaque
repas.
Récipient d’essai Bécher ou bocal de verre de 300 mL; diamètre interne de 7 cm environ, non
couvert.
12. C. tentans doit être au troisième stade (ou à un stade moins avancé) au début de l’essai, mais au moins la
moitié des organismes devrait avoir atteint le troisième stade, selon la recommandation de la U.S. EPA
(1994a) et de l’ASTM (1995a).
Observations À la fin de l’essai, la mortalité est observée dans chaque récipient d’essai.
Résultats Pour chaque traitement, pourcentage moyen (± écart type) de chironomes
vivants après 10 jours d’exposition.
Validité de l’essai Taux de survie moyen dans les sédiments de contrôle après 10 jours de ≥ 70%.
Dans le document
Développement d'outils écotoxicologiques pour l'évaluation de sédiments
(Page 194-197)