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B. Equipe archéologie

2. Bilan de Fr Pouget (site web mapping)

L’année 2013 a été marquée par trois axes principaux de travail :

PARTIE 1 : La gestion et l’alimentation du Système d’Information géographique sur

notre territoire d’étude (« WebSIG - Dynmap»)

PARTIE 2 : La poursuite du travail sur les données LIDAR 2010

PARTIE 3 : Le début du travail sur l’analyse des formes résiduelles des anciens marais salants grâce à l’exploitation des données du LIDAR – Cadastre 1833 - Plan terrier

–– orthophotos IGN.  

 

a) La gestion  et l’alimentation du Système d’Information géographique  WEBSIG 

Le SIG constitué sur le projet est toujours accessible à l’ensemble des chercheurs du PCR par l’intermédiaire d’un site internet de « WebSIG » (technologie Dynmap) mis en place pour le projet (http://websig.univ-lr.fr/brouage/flash/) . Ce site compte à présent plus de 80 couches d’informations.

Les principales données ajoutées cette année sont :

Mesures de géophysiques effectuées par Vivien Math (LIENSs),  dans le marais de Saint  Jean d’Angle 

‐   Figure 1 : Mesures de géophysique à Saint­Jean d’Angle (V.Mathé) Chenaux de marais  issus du tracé sur le cadastre napoléonien : travail en cours  par  F.Pouget     Figure 2 : Chenaux de marais tracés d'après cadastre napoléonien 

Figure 3  : Les chenaux du cadastre ancien se superposent bien sur la photographie actuelle Taillées  de marais (chemins)  issus du tracé sur le cadastre napoléonien : travail en 

cours par F.Pouget 

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 Prises  de marais   issus du tracé sur le cadastre napoléonien : travail en cours par  F.Pouget 

 

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Figure 5 : Prises de marais tracées sur cadastre ancien 

Cadastres  napolénien  géoréférencés  et  assemblés    sur  les  communes  de  Saint  Jean d’Angle, Saint Sornin, Saint Just Luzac (partie Marais), Moeze,  St Agnant, Ste Gemme   ouest, Beaugeay, Moëze et Marennes. A l’issue de cette troisième phase d’intégration, la  totalité  des  communes  de  notre  secteur  principal  d’intérêt    est  à  présent  couverte  en  cadastre napoléonien géoréférencé. 

Figure 6 : Exemple de cadastre napoléonien géoréférencé sur la communde Beaugay   

Ce site « Websig » permet de rassembler les données le territoire et de permettre un accès partagé. Il a été cette année encore largement utilisé par les chercheurs : plus de 200 connexions et près de 16000 interrogations du serveur entre janvier et début décembre 2013, de manière individuelle et durant les réunions de travail du PCR.

b) Poursuite du travail sur les données LIDAR 2010 Extension du LIDAR ­LITTO3D 2010 

 

Nous  aborderons  dans  la  partie  3  l’utilisation  des  données  LIDAR  pour  l’identification   des  formes  anciennes  des  marais  salants,  en  combinaison  avec  le  plan  cadastral  napoléonien. 

Auparavant  nous  rapportons  ici  un  traitement  effectué  permettant  d’étendre  le  LIDAR  2010 sur la totalité du promontoire de BROUE. 

L’IGN n’ayant pas livré de modèle numérique de terrain LIDAR au dessus des altitudes  10m, la partie sommitale de ce secteur n’avait pas été représentée en LIDAR lors de nos  premières exploitations. 

L’IGN  ayant  par  contre    livré  les  données  brutes  permettant  de  construire  le  modèle  numérique de terrain. Nous avons donc traité ces données (appelés nuages de points) et  obtenu une image inédite du promontoire de Broue. 

‐   Figure 7 : Extension du traitement des données LIDAR sur le promontoire de la Tour de Broue 

Sur cette figure 7 il apparait que la partie sommitale de ce promontoire est en fait partagé en plusieurs parties de morphologies différentes. Nous ne ferons pas de tentative d’interprétation ce cette image.

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Figure 8: Nouveau traitement LIDAR sur l'extrémité du promontoire de Broue  ‐  

Figure 9: Traitement LIDAR : Tour de Broue et carrières 

Sur ces deux figures 8 et 9 les carrières qui entaillent la partie Nord du promontoire apparaissent parfaitement. La tour de Broue est également bien visible et l’on peut ici apprécier sa situation, très proche de l’extrémité nord du plateau.

c) Début  du    travail  sur  l’analyse  des  formes  résiduelles  des  anciens  marais salants grâce à l’exploitation des données du LIDAR – Cadastre 1833  ‐ orthophotos IGN ‐ Plan terrier 1770. 

Entreprendre une analyse des formes résiduelles des anciens marais salants sur l’étendue du marais de Brouage est une tâche qui méritait d’être tentée.

Divers auteurs ont déjà effectué de nombreuses recherches et publications sur ce sujet (REGRAIN, MILLE…) .

Ce travail mérite aujourd’hui être revu à l’aune des nouveaux outils et données disponibles : données altimétriques LIDAR, orthophotographies de haute précision, données cadastrales anciennes géoréférencées.

La démarche que nous allons entreprendre est la suivante. Elle concerne pour le présent une partie limitée du marais.

1‐ Tracé des contours des prises de marais d’après le cadastre de 1833 géoréférencé  (et  le plan terrier de 1770)  2­ Tracé des chenaux de marais et chemins (taillées)  3‐ Affichage de ces éléments sur le fond orthophotographie IGN actuel  4‐ Analyse des morphologies de bassins de marais dans chaque prise par optimisation  des données LIDAR (et photographies aériennes)  5­ Essai d’interprétation des formes résiduelles actuelles. 

La première étape avait débuté en 2012 avec le calage du Plan Terrier des prises de marais de 1770. Cette année ce plan a été vectorisé (le contour de chaque prise a été tracé et le nom de la prise a été intégré). Une amélioration du calage de ces contours a été ensuite réalisée de manière à ajuster au mieux possible le tracé de ces prises par rapport à des repères comme les chenaux et taillées. Mais ce plan de 1770 s’est révélé de faible qualité géométrique, et un géoréférencement précis n’a donc pas été jugé totalement envisageable (Voir Figure 10).

Figure 10 : Prises de marais d'après le Plan terrier de 1770 

Sur la figure 10 on peut noter les décalages entre le tracé des prises de 1770 et les chenaux de marais actuels.

En comparant les informations fournies par ce plan et celles du cadastre de 1833 il apparait une très grande proximité mais une bien meilleure qualité dans le plan cadastral.

Nous avons donc décidé de réaliser ce tracé des prises de marais sur le plan cadastral de 1833 géoréférencé.

Ce cadastre de 1833 contient une description très complète des éléments structurants ces espaces : nom et délimitation des prises de marais, taillées (chemins permettant la desserte des prises), chenaux de marais permettant l’alimentation en eau des prises et le transport du sel.

Nous avons donc entrepris le tracé des limites de prises de marais, taillées et chenaux d’après le cadastre de 1833 géoréférencé. Ce travail a pour l’instant été démarré sur une petite partie centrale du marais de Brouage.

Figure 12 : Prises de marais de 1770 et de 1833 

La figure 12 fait apparaitre les décalages mais également la proximité des informations entre les deux documents cartographiques utilisés successivement : le plan terrier de 1770 (en orangé) et le cadastre de 1833 (en vert). Il est à noter que le tracé des prises issues du cadastre de 1833 suit presque exactement des limites physiques visibles sur l’orthophotographie actuelle.

Tracé des chenaux de marais sur le cadastre napoléonien

Les figures 13, 14, 2, 3 et 4 présentent le tracé des chenaux de marais. Sur les endroits que nous avons traités, leur localisation ne semble pas avoir beaucoup changée entre le plan cadastral de 1833 et les photographies aériennes actuelles.

Figure 13 : Tracé des chenaux de marais sur le cadastre de1833 

Tracé des « Taillées » (Chemins) sur le plan cadastral de 1833

Figure 18 : Prises (en vert) ­ Chenaux (en bleu) ­ Taillées (en marron) reportées sur la photographie aérienne  La figure 18 synthétise les informations de structure des marais issues du cadastre de 1833 reportées sur photographie aérienne actuelle (IGN orthophoto 2006).

Analyse des morphologies de bassins de marais dans chaque prise par optimisation des données LIDAR (et photographies aériennes)

Nous prendrons comme illustration la prise de la Craie située dans le centre du marais de Brouage, à près de 2Km à l’ouest de Bellevue.

La figure 19 présente les limites de la prise de la Craie (en vert), les chenaux de desserte (en bleu) et la taillée (en marron). On peut y voir également le tracé des bassins à l’époque du plan cadastral.

Figure 19 : Prise de la Craie 

Figure 20 : Prise de la Craie sur fond de photographie aérienne actuelle 

Sur la figure 20 le tracé des anciens bassins est moins net que sur le plan cadastral et l’on voit qu’une route a été construite au travers de la prise de la Craie.

Figure 21 : LIDAR 2010 sur la prise de la Craie 

Sur le LIDAR, les anciens bassins sont clairement apparents. L’alternance de zones claires représentant des valeurs d’altitudes plus hautes (bossis) et de zones sombres d’altitudes plus basses (bassins) est très visible, beaucoup mieux que sur les photographies aériennes. De plus le LIDAR permet d’avoir accès aux altitudes (précises à +- 10 cm) en chaque point de l’image. Il est ainsi possible d’établir des profils. Sur la figure 22 est représenté un profil en travers d’un bassin.

Figure 22 : Profil en travers d'un bassin 

Le même profil représenté avec une échelle identique en X et en Y permet de mieux prendre conscience de la morphologie réelle.

Un second exemple sur la Prise du Petit Maetson.

Figure 23 : Lidar sur une zone de parcellaire céréalier 

Sur la donnée LIDAR, à l’EST de la grande parcelle sombre apparaissent des vestiges d’anciens bassins arasés lors de la mise ne place d’une culture de céréale. La réalité de l’appartenance de ces traces à d’anciennes structures de marais salants est confirmée par le cadastre (figure 25). Leur détection sur la photographie aérienne (figure 24) est très nettement plus délicate que sur l’image LIDAR.

Figure 21 : Photographie aérienne : aucune trace des anciens bassins de marais dans la parcelle 

Figure  22 : Parcellaire de 1833 visible sur le LIDAR 

De cette première analyse fine sur une prise nous tirons les enseignements suivants :

Le cadastre de 1833 semble permettre de repérer et donc d’apporter des éléments de datation aux structures résiduelles encore présentes sur le terrain ou même apparentes « en filigrane » dans les champs de céréales grâce au LIDAR.

Le LIDAR permet d’apporter de tracer avec une bonne précision ces vestiges et de leur apporter de éléments d’altitude.

L’emploi conjugué de données photographie aérienne, cadastre napoléonien, LIDAR permet en croisant toutes ces informations d’apporter une meilleure connaissance de l’histoire de ces espaces en attribuant une identification datée des formes encore en présence. De plus l’étude de leur morphologie (altitude relative des différentes parties) peut être un élément important dans la compréhension de leur fonctionnement passé et de leur évolution.

Nous envisageons donc de poursuivre cette démarche d’analyse dans d’autres secteurs du marais de Brouage lors de l’année à venir.