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5. Résultats et discussion

5.4. Bilan des méthodes

Dans le cadre de ce projet, plusieurs méthodes distinctes ont été utilisées pour évaluer les composantes du temps disponible pour intervenir lors d’une contamination. Pour ce qui est de

l’évaluation du cheminement d’un contaminant avant son rejet dans un cours d’eau à débit permanent, cinq procédures ont été analysées et il est possible de les classer selon deux catégories.

D’abord, la première catégorie correspond aux méthodes basées sur des longueurs (le RPEP avec l’inclusion de bande de terre, la méthode des longueurs à vol d’oiseau (1) et celle comprenant les longueurs du réseau de drainage (2)). La méthode exigée par le RPEP et celle des longueurs à vol d’oiseau nécessitent moins de données sur le territoire que la méthode des longueurs du réseau de drainage, puisque pour les deux premières, l’évaluation des cheminements d’écoulement potentiel n’est pas requise. Effectivement, cette étape essentielle pour la méthode selon le réseau de drainage exige une connaissance du territoire et des structures d’évacuation de l’eau pluviale ainsi qu’une expertise précise pour évaluer les écoulements préférentiels de l’eau et des contaminants. Cette méthode peut également être longue à mettre en place selon la disponibilité, l’exactitude et la précision des données, ainsi que le nombre de propriétés et la multiplicité des cheminements. Toutefois, bien que cette méthode soit complexe et que sa mise en application demande beaucoup d’informations et de temps, elle représente de manière plus réaliste le cheminement des contaminants que les méthodes plus simples et permet de prendre des décisions d’aménagement du territoire plus adéquates. Puisque les longueurs obtenues avec la méthode des longueurs à vol d’oiseau et celle de la longueur du réseau de drainage n’ont pas les mêmes tendances (Figure 12) et que la deuxième méthode représente plus précisément l’écoulement du contaminant, il est possible de conclure que la première ne constitue pas une méthode adéquate pour représenter le cheminement d’un contaminant sur un bassin versant.

La deuxième catégorie correspond aux méthodes se référant aux temps de cheminement, soit les méthodes du TR55 et au temps selon le réseau de drainage. Pour les opérateurs d’usine de traitement d’eau potable, le temps est un paramètre plus pratique que des longueurs pour indiquer l’état d’une contamination potentielle et les actions pouvant être mises en place pour assurer un service aux citoyens contrairement aux distances. La méthode du TR55 ne nécessite pas d’information précise sur le réseau de drainage contrairement à la méthode de détermination du temps de cheminement basée sur le réseau de drainage. Cela lui confère un avantage considérable puisque la disponibilité des données sur le réseau de drainage (informations sur les conduites du réseau d’égout pluvial) constitue le principal obstacle rencontré dans ce projet. Toutefois, bien que ce projet ait été réalisé en grande

réseaux pluviaux ainsi que des ressources appréciables, des faiblesses au chapitre des caractéristiques des conduites ont été rencontrées. Pour des petites villes ou d’autres municipalités ayant moins de moyens (financiers et humains), de telles lacunes risquent d’être récurrentes. Ainsi, la méthode sera difficilement applicable dans un tel contexte. La méthode d’évaluation des temps de cheminement selon le réseau de drainage est plus représentative que les autres du temps de transport d’un contaminant puisqu’elle considère chaque étape d’écoulement (en conduite, en fossé, etc.). L’utilisation de l’équation 6 pour évaluer le temps en réseau pluvial s’applique pour un débit plein ce qui constitue une limitation de cette méthode. Étant donné que l’application de ces deux méthodes basées sur les temps de cheminement donne des résultats comparables (Figure 14) et que la méthode selon le réseau de drainage est une représentation plus réaliste du cheminement des contaminants transportés par l’eau pluviale, il est possible d’avancer que la méthode du temps de cheminement selon le TR55 représente adéquatement le temps de cheminement réel d’un contaminant potentiel. L’utilisation de la méthode du TR55 est donc avantageuse lorsque l’objectif est d’obtenir une idée des temps de cheminement sur un territoire puisqu’elle ne nécessite pas beaucoup de données et d’expertise spécifique. Cette conclusion s’appuie sur le fait que la tendance des temps de cheminement est similaire aux résultats obtenus par la méthode selon le réseau de drainage dans la distribution des temps de cheminement. En contrepartie, la méthode selon le réseau de drainage permet d’obtenir un temps de cheminement propre à une propriété qui est plus précis, mais qui demande plus d’informations et d’expertise. Ainsi, les deux méthodes s’avèrent pertinentes pour le développement d’une stratégie de protection des sources.

Dans un contexte d’évènement de contamination, le temps de cheminement correspond aux premiers moments qui suivent cette contamination. Cette période est critique en ce qui a trait aux dommages environnementaux, financiers et sanitaires potentiels. Comme les temps de cheminements évalués selon les deux méthodes sont très courts (moins de 15 minutes, majoritairement), il pourrait être bénéfique d’ajouter des infrastructures permettant de retenir la contamination in situ. Par exemple, les bassins de rétention ont un effet tampon qui permet de retarder l’entrée d’un contaminant potentiel dans un cours d’eau. Les milieux humides peuvent également contribuer à ralentir l’écoulement tandis que les bandes riveraines peuvent contribuer à filtrer certaines contaminant [Clausen et al., 2000; Delaware Department of Natural Resources, 1997; Gagnon et Gangbazo, 2007].

5.5. Comparaison des temps de cheminement et des temps de