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V. L’EXPLOITATION DES HYDROCARBURES EST RISQUEE

3 TROISIEME EXPERIMENTATION : Enquête sur la perception des risques et

3.5 Bilan et conclusion de l’enquête

Dans cette partie de notre travail de recherche, nous avons abordé des points vitaux tels l’organisation, le comportement, la technique, la communication, le management et le subjectif, qui sont des éléments sur lesquels nous pouvons asseoir nos recherches afin d’améliorer nos performances HSE.

D’après MARTINEZ FORTUN [2001], tous les consultants spécialisés en stratégie d’entreprise savent bien que la, on touche au domaine du changement et que si cette nécessité n’est pas accepté, il sera très difficile de réussir.

Nous avons pu ressortir que pour la majorité des exploitants de tout site, le non-respect des procédures et règles, reste l’une des premières causes d’accidents.

Toutefois, il est important de définir dans les entreprises le « non- négociable ». Cette notion

Description causes d’accidents

Résultats

Non-respect des procédures 24% Descente/ Montée surfer (bateau) 17%

Stress 12% Fatigue 11% Professionnalisme/compétence 10%

Conditions générales de travail 4% Le port des EPI 3% Manutention manuelle 3% Organisation des activités 3% Travail a chaud 3% Motivation du personnel 3% Travail en hauteur 2% Chute de plain-pied 2%

Chute d’objet 1%

Aménagement poste de travail 1%

Eclairage/luminosité 1%

Pour les exploitants du site d’Anguille, nous pouvons remarquer que le non-respect des procédures est la première cause d’accidents. Ce malgré les campagnes d’information

La deuxième cause est la descente/montée du surfer malgré le fait que les récents accidents avec arrêts sur ce site concernaient cette cause. En troisième et quatrième position viennent le stress et la fatigue. Nous remarquons un nombre plus important de causes comparativement aux résultats de l’Ile Mandji.

par tout le monde, des règles qui ont été établies. A titre d’exemple, le port des EPI est significatif : les règles sont fixées, connues, communiquées et cependant toutes les bonnes raisons sont invoquées pour en justifier le non-respect.

Nous avons pu recenser quelques bonnes raisons pour expliquer le non-respect des règles ou les raisons des comportements dangereux (parmi des dizaines d’autres,...)

- On pense que les accidents c’est pour les autres. - Nous ne considérons pas nos actes comme dangereux. - On ne reconnaît pas les conséquences d’un acte dangereux. - Nous voulons aller plus vite, nous voulons produire plus. - Nous pensons à autre chose.

- Nous sommes pressés de finir pour partir.

- L’équipement de protection individuelle (EPI) empêche de travailler correctement

(c’est la raison la plus répertoriée).

- On se dit et on dit : « je fais ce travail ainsi depuis plusieurs années ». « J’ai

l’expérience ».

Il est nécessaire de rappeler que malgré toutes les raisons énumérées ci-dessus, il n’est pas concevable de ne pas appliquer les règles permettant d’assurer la sécurité de tous.

Dans le cadre du non–respect des règles et procédures, plusieurs points nous ont semblé particulièrement importants à rappeler afin de permettre une meilleure compréhension du phénomène:

- Le besoin de procédure doit être proportionnel à la complexité de l’opération (exemple travaux à chaud en zone 1).

- Limiter le nombre de procédures en visant l’application stricte de leur contenu, même si il n’est pas toujours évident d’y parvenir.

- Faire participer à leur rédaction les opérateurs qui auront à les mettre en application, on s’assurera ainsi qu’elles décrivent la réalité, elles seront d’autant mieux appliquées que leurs auteurs auront été impliqués.

- Préférer souvent un mode opératoire ou une instruction de travail plus adapté au terrain qu’une procédure.

- Assurer la maîtrise et le contrôle de la diffusion.

Dans le cadre de notre recherche, nous avons pu remarquer que les procédures, modes opératoires et règles sont écrites ou définies encore de nos jours par des personnes qui n’ont pas forcément une connaissance suffisante des installations et qui ne font pas participer les exploitants susceptibles de les utiliser ; ce qui crée des difficultés supplémentaires d’application et ne facilite pas la communication autour de la sécurité entre les agents.

D’après une étude de l’Université de Manchester (UMIST), Equipements et autres éléments « inertes » rencontrés sur les lieux de travail sont la cause fondamentale de 4% des accidents alors que l’attitude et le comportement humain sont à l’origine de 96% des accidents.

Ainsi on tire facilement la conclusion suivante, à savoir que faire porter ses efforts sur les améliorations seulement techniques et y consacrer ses ressources, est une solution insatisfaisante.

Par contre, si la cause des accidents est due à l’homme, il ne s’agit pas pour autant de s’attaquer aux coupables, mais de comprendre, de rechercher les causes profondes et de mettre en place des plans d’actions qui changeront ces comportements. C’est ce que nous avons essayé de réaliser par nos questionnaires.

Travailler dans un contexte international et multiculturel, d’une part et vouloir développer une approche sécuritaire, d’autre part, nous oblige à entrer dans une stratégie de changement et plus encore de changement de culture ; le succès ou l’échec de ce challenge résultant :

- De la volonté clairement exprimée des dirigeants ; si cette condition n’est pas remplie, on ne pourra avoir ni engagement de la hiérarchie, ni exemplarité.

- De la vision partagée par l’ensemble du personnel de l’entreprise ; c’est l’occasion on le verra de créer le dialogue, de mettre en place communication montante « up », et descendante « down ».

- De la capacité du management à intégrer les perturbations résultantes ; tout changement important dans l’entreprise se produit avec les symptômes habituels de rejet.

- De la volonté de s’évaluer ; étape essentielle pour déterminer les points forts et les points faibles.

- Et de mettre en place un processus d’amélioration continue ; suite logique dans une entreprise qui progresse et ayant un système de management HSE.

« l’environnement de travail n’est jamais réellement sur. C’est le système et le comportement des gens qui déterminent si des accidents pourront se produire »

4. ANALYSE ET CONCLUSION DES EXPERIMENTATIONS