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Quels besoins pour la maintenance de bases de données topographiques ?

Maintenir une base de données topographiques, c'est à la fois organiser la mise à jour de la base de données mais aussi tenir compte du caractère temporel des données afin d'assurer une adéquation entre le modèle de notre base et l'évolution de l'univers qu'elle modélise. Abordons donc ces deux points.

Processu s de m i se à jour d ' u n e base de données topographique

En considérant qu'une première version de la base de données est disponible (mais obsolète) , la tâche essentielle d'un producteur de bases de données topographiques, consiste à collecter les nouvelles informations, à les intégrer (tout en assurant un niveau de qualité) puis à diffuser ces évolutions auprès des utilisateurs.

C o l lecter

En théorie, la saisie des mises à jour devrait être effectuée dès qu'un changement a été détecté, saisie " sur le champ '' ·

Cependant, cette procédure n'est guère possible à l'heure actuelle à la fois parce que les données topographiques représentent une quantité importante d'informations et parce qu'un travail de veille sur les évolutions du paysage engage beaucoup d'efforts humains et ne peut être complet.

Certaines évolutions peuvent être obtenues grâce aux procédures administratives (permis de construire, avant­ projet d'autoroute, réduction d'un virage) , documentation intéressante mais peu homogène graphiquement (échelles variables, degré de précision variable) .

En effet, afin que la base conserve un niveau de qualité homogène, chaque document doit être exploité à partir d'un support graphique commun.

On introduit donc la notion de rythme de mise à jour où selon des considérations techniques, économiques et organisationnelles on déterminera qu'une nouvelle version de la base sera établie toutes les X années. Le rythme de mise à jour agit donc comme un filtre temporel sur le contenu de la base de données.

Régulièrement, on rassemblera tous les documents que l'on a pu récupérer et on les confrontera aux photos aériennes ou satellites afin de recouper les informations et également de détecter les informations non répertoriées dans la documentation (déplacement d'une lisière de forêt par exemple) . Notons qu'une collaboration avec un acteur local (Communauté urbaine, Commune, Direction Départementale de l'Équipement) peut également accélérer un tel processus.

I n t é g r e r-Va l i d e r

La deuxième tâche incombant a u producteur consiste à contrôler l'ensemble d e ces informations et à les intégrer dans la base de données. Cette activité de contrôle porte également sur la qualité intrinsèque de la base de données Uustesse au niveau géométrique, topologique et sémantique) .

On veillera à ce titre à ne pas avoir d'état incohérent pour la base de données (par exemple, si un regroupement de communes a lieu sans indiquer la nouvelle mairie, on trouvera dans la base une commune ayant plusieurs mairies) .

D if f u s e r

Enfin, la dernière tâche est la diffusion des nouvelles données intégrées.

A ce titre, bien que toute diffusion des mises à jour nécessite un accord préalable entre client et producteur, il semble que deux types de diffusion sont à privilégier : le premier correspond à une livraison de la nouvelle base dans sa totalité (qui comme toute nouvelle version viendra « écraser , la précédente) .

Le second correspond à une livraison des évolutions, c'est-à-dire la fourniture des changements entre les données livrées précédemment et la nouvelle version.

Cette deuxième forme de livraison incl ut donc six types d'informations : les objets créés, les objets détruits, les objets modifiés géométriquement, les objets modifiés sémantiquement, les relations créées et les relations détruites.

Il faudra donc adapter les formats d'échanges pour diffuser ces types d'informations.

Collecter les nouvelles informations Intégrer - Valider Maintenir la qualité de la base

Diffuser les mises à jour aux utilisateurs figure 8.8. 1 : processus de mise à jour

Le cycle de mise à jour est terminé. Il suffit d'archiver la dernière version de la base en attendant la prochaine mise à jour. Examinons maintenant les caractéristiques de données topographiques afin de retenir au mieux les évolutions constatées dans le paysage.

Don nées topog r a p h i ques temporelles

Le premier caractère temporel des données topographiques concerne la relative stabilité de ces données dans le temps. Les quelques projets ou organismes ayant l'expérience de la mise à jour ont estimés ou constatés un taux de mise à jour de l'ordre de 1 à 1 0% par rapport à la totalité de la base [JOLIVET, RAYNAL 96] [COOTE, RACKHAM 92].

Même si ce volume ne doit pas être négligé au vu de la taille d'une base de données topographiques, ce constat nous permet d'écarter les modèles de données dynamiques ou actifs particulièrement destinés à la gestion d'objets mobiles (voitures, satellite, etc.).

Le rôle de référentiel dévolu à la base de données tend à préférer l'enregistrement de données pérennes au détriment de données plus furtives.

La seconde remarque concerne les problèmes d'abstraction de l'espace et d'abstraction des changements. En effet, suivant une description cartésienne de l'espace, la base de données topographiques décompose le paysage méthodiquement en un ensemble d'objets discernables décrits par leurs frontières (délimitation stricte des bords d'un objet que ce soit une maison, un lac, une rivière ou une forêt) .

Or cette décomposition peut générer des conflits de représentation de l'espace.

Par exemple, lors de la création d'un lotissement, un topographe reportera l'emplacement des maisons, routes et autres limites visibles tandis qu'une personne du cadastre reportera un ensemble de parcelles.

Les actions de création des limites de parcelles et des limites topographiques même si elles sont partiellement confondues ne sont donc pas rigoureusement équivalentes.

De plus, si deux limites sont partagées, la modification de l'une des deux limites ne conduit pas nécessairement à un modification de l'autre limite.

Ainsi, la complexité des modifications géométriques et la diversité des interprétations conduit à choisir un ensemble restreint d'opérations dont la signification est sans équivoque (actions de création, de destruction, de modification de valeur d'attribut) .

Enfin, le dernier point abordé, conséquence du point précédent, traite du problème d'identification des données géographiques.

En effet, si les données géographiques représentent la réalité, il faut maintenir une cohérence entre l'évolution des données géographiques et l'évolution des éléments de la réalité.

Or les données géographiques n'ont pas d'identifiant universel (cela dépend du contexte - cf les limites de parcelles et les limites topographiques) .

Et l'un des moyens qui assure cette cohérence consiste à créer des relations historiques entre les objets. De la sorte, des relations de successions lieront un objet à son ou ses successeurs. De telles relations de successions seront systématiquement créées dans le cas d'opérations de fusion/scission de données.

Par exemple, si une forêt F1 est décrite par une surface, et si une route est construite traversant la forêt F1 , l'ancienne forêt sera partagée entre deux forêts F2 et F3 (deux polygones).

Une relation de succession sera alors créée entre l'ancienne forêt et les deux nouvelles. Cela permet en particulier pour les clients de pouvoir transférer les informations portées par les anciens objets sur les nouveaux.

Avant Après

figure 8.8.2 : relations de succession entre Ft et (F2, F3) De tels principes sont donc à retenir lors du choix d'un modèle temporel.