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BATAILLE POUR LA SURVIE DU COTON AFRICAIN

Dans le document Ise math 2019 final (Page 178-200)

Concours CESD 1999 Epreuve de Calcul Num´erique

BATAILLE POUR LA SURVIE DU COTON AFRICAIN

En Afrique de l’Ouest, 15 à 20 millions de personnes vivent directement ou indirectement du coton1. En raison de sa bonne qualité, il constitue l’un des rares secteurs où le continent noir demeure compétitif. Dès 2001, quatre pays du Sahel parmi les plus pauvres de la planète (Tchad, Burkina Faso, Mali, Bénin) ont donc demandé à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) la suppression des subventions massives que les Etats-Unis et l’Union Européenne accordent à leurs producteurs2. Ils rappellent que les bailleurs de fonds internationaux leur imposent la plus stricte orthodoxie économique (privatisation des compagnies cotonnières, ouverture des marchés)3, et ils demandent en contrepartie la fin des pratiques déloyales des pays industrialisés. Fruit de trois ans de travail entre producteurs, industriels et organisations non-gouvernementales (ONG)4, cette initiative a été l’une des causes de l’échec de la conférence ministérielle de l’OMC de Cancún (Mexique) en septembre 20035.

1 Les principaux pays concernés sont le Mali, le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad, le Cameroun, le Niger, le Togo, le Sénégal, la Centrafrique, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, Madagascar.

2

Lire Denis Pesche et Kako Nubukpo, « L’Afrique du coton à Cancún : les acteurs d’une négociation », Politique Africaine, n° 158, octobre 2004.

3

Lire André Linard, « Le coton africain sinistré », Le Monde Diplomatique, septembre 2003.

4

« L’or blanc devient poussière. Quelle voie pour le coton en Afrique de l’Ouest ? », document de synthèse n° 58, Oxfan-ENDA, Dakar, avril 2004.

5

Première anomalie, qui affecte le marché du coton, comme d’ailleurs ceux de l’ensemble des produits de base : ce ne sont pas les plus gros producteurs mais les premiers exportateurs qui déterminent les cours mondiaux. La Chine, plus gros producteur de coton, est aussi le premier consommateur : elle importe plus de 60 % de la production de la zone franc africaine. Deuxième producteur, devant l’Inde et le Pakistan, les Etats-Unis sont, et de loin, les premiers exportateurs, avec 37 % du marché. Les producteurs africains représentent 3,6 % de la production mais 17 % des exportations mondiales. Pour autant ce sont les exportations américaines qui définissent les cours mondiaux, et non celles des principaux producteurs.

Deuxième anomalie : la production américaine se trouve artificiellement dopée par l’intervention du gouvernement fédéral, sous forme d’aides directes aux producteurs (3,5 milliards de dollars) et de subventions aux exportations (1,5 milliard de dollars), qui représentent près de 50 % des subventions mondiales au coton. Les aides des Etats-Unis et, dans une moindre mesure, celles de l’Union Européenne aux producteurs espagnols et grecs alimentent une surproduction mondiale provoquant une chute des cours. En 2005, le prix mondial est tombé au-dessous de 55 cents (40 centimes d’euro) la livre. A 65 cents la livre, les producteurs africains ne dégagent déjà plus de bénéfices. Au dessous, ils produisent à perte, et devront réduire les surfaces cultivées en 2005-2006.

Pour le continent noir, les dégâts dépassent le secteur cotonnier. Durant les bonnes années, en effet, les groupements de producteurs réinvestissent les revenus de « l’or blanc » : réfection des pistes, construction d’écoles ou de dispensaires. La fibre constitue ainsi la première exportation du Burkina Faso et du Mali.

Les subventions américaines représentent trois fois le total de l’aide publique au développement des Etats-Unis au continent noir. En 2004, le Mali a perdu 43 millions de dollars en recettes d’exportation, alors que le soutien financier que lui apporte Washington s’élève à 38 millions de dollars. A la baisse des cours du coton s’ajoute la hausse des prix du carburant, qui renchérit d’autant les coûts de production, notamment dans les pays enclavés comme le Burkina, le Mali et le Tchad.

Au long des années 1990, les producteurs de coton africains ont effectué de considérables efforts pour s’adapter aux exigences du marché mondial. Sous la pression des bailleurs de fonds, en premier lieu la Banque mondiale, ils ont dû enclencher la privatisation des sociétés de collecte, telle la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), qui leur garantissait des prix planchers, la fourniture d’intrants et l’achat de matériel6. Ce processus a profondément désorganisé les filières et fragilisé les paysans. Les producteurs ont dû se regrouper : au Burkina, ils ont obtenu de siéger au conseil d’administration de la Sofitex, l’entreprise publique reprise par le groupe français Dagris. L’Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso (UNPCB) et son responsable, M. François Traoré, ont mobilisé d’autres organisations de producteurs – au Bénin,

L’Aproca a réussi à s’attirer les bonnes grâces de l’Association cotonnière africaine (ACA), qui regroupe les principales sociétés cotonnières de la sous-région. Mieux, elle a mis en place une « cyberpétition » contre les subventions agricoles du Nord, qui a recueilli 250 000 signatures. Mais de nombreux dirigeants politiques africains redoutent des représailles de Washington dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA)7.

Les pays africains souhaitent dissocier le dossier coton de celui de l’agriculture en général, compte tenu du rôle vital de la fibre dans leurs économies. Ils réclament des mesures compensatoires, notamment la mise en place d’un fonds d’urgence d’appui à la production cotonnière. Ils attendent aussi des progrès de la recherche agronomique pour lutter contre la stagnation des rendements, et ils veulent pouvoir discuter de l’introduction des organismes génétiquement modifiés (OGM), que les Etats-Unis tentent d’imposer dans leurs rapports bilatéraux avec les pays du continent.

L’Alliance Sud-Sud apparue à Cancún avec la création du G218 n’est pas sans contradictions. Sur la question agricole, en effet, une victoire du Brésil pourrait se révéler être celle de l’agro-business au détriment de l’agriculture familiale des paysans africains. Selon le fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA) des Nations unies, l’agriculture familiale demeure le moteur de la croissance et de la productivité pour la production vivrière. C’est elle qui contribue à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la famine et la pauvreté, tout particulièrement en Afrique subsaharienne.

Tom Amadou Seck

Le Monde Diplomatique, décembre 2005

7

Loi votée en mai 2000 par le Congrès américain, et qui établit un règlement concernant les relations économiques et commerciales entre les Etats-Unis et 48 pays africains (excepté le Maghreb) ; www.agoa.gov

8

Afrique du Sud, Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Chine, Colombie, Costa Rica, Cuba, Egypte, Equateur, Guatemala, Inde, Mexique, Pakistan, Paraguay, Pérou, Philippines, Salvador, Thaïlande,

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ECOLE NATIONALE SUP ´ERIEURE INSTITUT SOUS-R ´EGIONAL DE STATISTIQUE DE STATISTIQUE ET D’ ´ECONOMIE APPLIQU ´EE ET D’ ´ECONOMIE APPLIQU ´EE

ENSEA–ABIDJAN ISSEA - YAOUND ´E

AVRIL 2006

CONCOURS ING ´ENIEURS STATISTICIENS ´ECONOMISTES ISE Option Math´ematiques

CALCUL NUM ´ERIQUE (Dur´ee de l’´epreuve : 2 heures)

I. Exercice

Soit z un nombre complexe et (an)n∈IN∗ une suite r´eelle. On dit que r ∈ IR+ est le rayon de la s´erie X

n≥1

anzn si r est la borne sup´erieure de l’ensemble des nombres r´eels positifs R tels que pour tout |z| ≤ R, la s´erie est absolument convergente o`u | . | d´esigne le module d’un nombre complexe.

1. SoitX

n≥1

anznune s´erie de rayon r fini. Soit z0∈ C, l’ensemble des nombres complexes, tel que |z0| = r. Montrer que si la s´erie X

n≥1

anz0n est convergente, alors X

n≥1

anzn est uniform´ement convergente sur [0, z0].

2. Soit une r´eel x. On consid`ere la s´erie X

n≥1

(−1)n−1xn

n . (a) Quel est son rayon ?

(b) Que vaut cette s´erie pour tout x ∈] − 1, 1[ ?

(c) Quel est le comportement de cette s´erie pour x = 1 ? (d) Quel est le comportement de cette s´erie sur [0, 1] ?

(e) Que dire de la r´egularit´e de la fonction x 7→X

n≥1 (−1)n−1xn n lorsque x ∈ [0, 1] ? (f) Calculer X n≥1 (−1)n−1 n . 1

(g) D´eterminer de la mˆeme mani`ere la valeur de X

n≥1

(−1)n−1 2n + 1 .

II. Probl`eme

Estimation de l’erreur dans l’approximation des int´egrales par la m´ethode de Poncelet. M´ethode 1

• A. Question pr´eliminaire

1. Soit g une fonction deux fois continˆument d´erivable sur l’intervalle [−1; 1]. Soit l’application G de [0; 1] dans IR d´efinie par

∀x ∈ [0; 1], G(x) = Z x

−x

g(t)dt − 2xg(0) − Kx3 o`u K est une constante que l’on choisira de telle sorte que G(1) = 0.

(a) Montrer qu’il existe un r´eel θ ∈]0; 1[ tel que K = g

0(θ) − g0(−θ) . (on pensera `a utiliser le th´eor`eme de Rolle)

(b) En d´eduire qu’il existe un r´eel η ∈] − 1; 1[ tel que K =13g00(η).

2. Montrer `a l’aide du A.1.(b) que si h est une fonction deux fois continˆument d´erivable sur l’intervalle [a; b] (a < b), alors il existe un r´eel ξ ∈]a; b[ tel que

Z b a h(t)dt = (b − a)h a + b 2  +(b − a) 3 24 h 00(ξ). • B. Application

Soit f une fonction deux fois continˆument d´erivable sur l’intervalle [0; 1]. On pose Sn = 1 n n−1 X k=0 f 2k + 1 2n  .

1. Montrer que (Sn)n≥1 converge lorsque n tend vers +∞. Donner une expression de sa limite l. 2. Montrer que |Sn− l| ≤kf 00k 24n2 , (1) o`u kf00k= sup x∈[0;1] |f00(x)|.

3. Soit l’application f d´efinie sur IR par f (x) = x2. Montrer que, pour tout n entier naturel non nul, l − Sn= 1

12n2. En d´eduire que la borne (1) de |Sn− l| est optimale (c’est-`a-dire du mˆeme degr´e en 1

n).

M´ethode 2

Soit f une fonction Riemann int´egrable sur [0; 1]. On pose Rn(f ) = 1 n n−1 X k=0 f 2k + 1 2n  Z 1 0 f (x)dx. 1. Montrer que si l’application f est affine, alors Rn(f ) = 0.

2. Montrer que si l’application f est deux fois continˆument d´erivable sur l’intervalle [0; 1], alors pour tout x ∈]0; 1[ f (x) = f (0) + xf0(0) + Z 1 0 ϕt(x)f00(t)dt, o`u ϕt(x) = sup(0; x − t).

3. Montrer que si f est deux fois continˆument d´erivable sur [0; 1], Rn(f ) =

Z 1 0

Rn(ϕt)f00(t)dt. 4. On d´efinit maintenant le noyau de P´eano par Kn(t) = Rn(ϕt).

(a) D´ecrire Kn(t). (b) Montrer que Z 1 0 |Kn(t)|dt = 1 24n2. (c) En d´eduire que si f est deux fois d´erivable sur [0; 1], alors

|Rn(f )| ≤ kf00k 24n2 .

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE

APPLIQUÉE ENSEA – ABIDJAN

INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE

ISSEA – YAOUNDÉ

AVRIL 2007

CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES

ISE Option Mathématiques ORDRE GÉNÉRAL

(Durée de l’épreuve : 4 heures)

Les candidats traiteront au choix l’un des trois sujets suivants.

Sujet n° 1

Que pensez-vous de cette phrase de Victor Hugo, écrivain français du 19ème siècle : « Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y

faire rentrer : donner pour contre-poids au droit de l’homme le droit de la femme ».

Est-elle toujours d’actualité ? Expliquez votre point de vue.

Sujet n° 2

Quelles sont, selon vous, les conditions indispensables pour qu’un accès à l’éducation pour tous soit possible ?

Sujet n° 3

Nelson Mandela, ancien Président de la République d’Afrique du Sud, a déclaré en novembre 2006 : « Ce sont les hommes qui créent la pauvreté et la

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ECOLE NATIONALE SUP´ERIEURE INSTITUT SOUS-R´EGIONAL DE STATISTIQUE DE STATISTIQUE ET D’´ECONOMIE APPLIQU´EE ET D’´ECONOMIE APPLIQU´EE

ENSEA–ABIDJAN ISSEA–YAOUND´E

AVRIL 2007

CONCOURS ING´ENIEURS STATISTICIENS ´ECONOMISTES ISE Option Math´ematiques

1`ere COMPOSITION DE MATH´EMATIQUES (Dur´ee de l’´epreuve : 4 heures)

Les r´esultats seront encadr´es.

Pour n, p entiers ≥ 1, on d´esigne par Mn,p(R) l’espace vectoriel des matrices n lignes et

p colonnes `a coefficients dans R. Mn,n(R) sera not´e Mn(R). Le sous-espace des matrices

sym´etriques de Mn(R) sera not´e Sn(R).

La transpos´ee d’une matrice M ∈ Mn,p(R)) est not´eetM .

Si X, Y ∈ Mn,1(R), on d´efinit le produit scalaire usuel par < X, Y >=tXY , la norme associ´ee

est not´ee ||X||2=< X, X >.

Pour A ∈ Mn(R), on associe ΦA : Mn,1(R) −→ Mn,1(R), X 7−→ AX, on pose :

||ΦA|| = sup

||X||2≤1

||AX||2= ||A||

On d´efinit ainsi une norme sur Mn(R) qui v´erifie :

∀A, B ∈ Mn(R), ∀X ∈ Mn,1(R)

||AB|| ≤ ||A|| ||B|| et ||AX||2≤ ||A|| ||X||2

Sp(A) d´esigne le spectre (l’ensemble des valeurs propres) de A.

Une matrice A ∈ Sn(R) est dite d´efinie positive si la forme quadratique qA : X ∈ Mn,1(R) 7−→

Partie I

On note Hn la matrice de Sn+1(R) d´efinie par Hn= (ai,j) o`u :

ai,j= 1

i + j − 1, i, j ∈ {1, · · · , n + 1}

sa forme quadratique associ´ee est not´ee qn. On a, pour tout X ∈ Mn+1,1(R) :

qn(X) =tXHnX

1. Montrer que qn(X) = Z 1

0

(x0+ x1t + · · · + xntn)2dt sitX = (x0, x1, · · · , xn).

2. a) Montrer que si P est un polynˆome `a coefficients complexes, on a : Z 1 −1 P (x)dx + i Z π 0 P (eiθ)eiθdθ = 0 b) En d´eduire que : qn(X) < Z π 0 |x0+ x1eiθ+ · · · + xneinθ|2dt

c) En utilisant b), ´etablir que : qn(X) < π||X||2 2.

3. Montrer qu’une matrice A de Sn(R) est d´efinie positive si et seulement si ses valeurs propres sont des ´el´ements deR

+.

4. En d´eduire que Sp(Hn) est une partie de ]0, π[. 5. a) D´eterminer Sp(H1).

b) ´Ecrire l’expression de q1(X) dans une base orthonormale de vecteurs propres. c) En d´eduire la nature de l’ensemble Γ d´efini ainsi :

Γ = {(x, y) ∈R2 : ¡ x y ¢H1 µ x y = 1} d) Repr´esenter Γ dans un rep´ere orthonorm´e en prenant 2 cm pour unit´e.

6. Montrer que l’application N : X 7−→tXH1X est une norme sur M2,1(R). Que repr´esente Γ pour N surR2 identifi´e `a M2,1(R)?

Partie II Soient A ∈ Mn(R), C ∈ Mn,1(R) et a ∈R, on pose : B = µ A C tC a ,

α1= min (Sp(A)), α2= min (Sp(B)), β1= max (Sp(A)) et β2= max (Sp(B))

1. Montrer que si B est une matrice sym´etrique d´efinie positive, alors A est une matrice sym´etrique d´efinie positive et a est strictement positif.

2. En exprimant qA(X) dans une base convenable, montrer que : α1 = min

||X||2=1(qA(X)) et β1= max ||X||2=1(qA(X)). 3. En d´eduire que α2≤ α1et β1≤ β2. 4. Soient X ∈ Mn,1(R) et Y = µ X u o`u u ∈R. a) Montrer que qB(Y ) = qA(X) + 2utXC + au2. b) Montrer que qB(Y ) ≤¡ ||X||2 |u| ¢

µ β1 ||C||2 ||C||2 |u| ¶ µ ||X||2 |u| . c) En d´eduire que β21 2 ½ β1+ a + q 4||C||2 2+ (β1− a)2 ¾ . 5. On consid`ere Hn= µ 1 i + j − 1 1≤i,j≤n+1

et on pose αn = min (Sp(Hn)), βn= max (Sp(Hn)). Montrer que (αn)n∈N est une suite d´ecroissante et (βn)n∈N est une suite croissante avec :

βn+1≤ βn+ 1

n + 2

Partie III

On d´efinit sur Rn[t] (ensemble des polynˆomes de degr´e n) l’application bilin´eaire suivante :

∀P, Q ∈Rn−1[t], < P, Q >= Z 1 0 P (t)Q(t)dt et on pose : δn= inf (x0,x1,···,xn−1)∈Rn Z 1 0 ¡ x0+ x1t + · · · + xn−1tn−1+ tn¢ dt

1. Montrer qu’il s’agit d’un produit scalaire.

2. En d´eduire qu’il existe un unique vecteur (a0, a1, · · · , an−1) ∈Rn tel que :

δn = Z 1 0 ¡ a0+ a1t + · · · + an−1tn−1+ tn¢ dt et ∀k ∈ {0, · · · , n − 1}, Z 1 0 ¡ a0+ a1t + · · · + an−1tn−1+ tn¢ tkdt = 0

3. Soit F la fraction rationnelle d´efinie par :

F (X) = a0 X + 1+ a1 X + 2 + · · · + an−1 X + n − 1+ 1 X + n + 1 a) Montrer que F (0) = F (1) = · · · = F (n − 1) = 0. 3

b) En d´eduire que F (X) s’exprime sous la forme :

F (X) = A(X)

(X + 1)(X + 2) · · · (X + n + 1) On d´eterminera explicitement A(X).

c) En d´eduire que δn= F (n) = (n!)

4

2n!(2n + 1)!. 4. αn ayant ´et´e d´efini `a la question II. 5., montrer que :

0 < αn< 1

12.15n

Partie IV

Pour toute matrice A inversible de Mn(R), on appelle conditionnement de A le r´eel d´efini par :

C(A) = ||A|| ||A−1||

1. Soit X ∈ Mn,1(R) l’unique solution de AX = B, B ∈ Mn,1(R), B 6= 0 . Quand B devient

B + ∆B, alors X devient X + ∆X, tel que : A(X + ∆X) = B + ∆B. Montrer que :

||∆X||2

||X||2

≤ C(A)||∆B||2

||B||2

2. Montrer que pour toute matrice A inversible de Mn(R) :

C(A) =

s

max (Sp(tAA))

min (Sp(tAA))

3. En d´eduire une expression de C(A) lorsque A est une matrice sym´etrique d´efinie positive. 4. Montrer que si C(A) = 1 alors il existe µ > 0 tel que la matrice µA soit orthogonale. 5. Comparer C(A) et C(QA) si Q est une matrice orthogonale.

6. Donner une minoration de C(Hn) grˆace au calcul de β1, n ≥ 1.

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CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES

ISE Option Mathématiques

2ème COMPOSITION DE MATHÉMATIQUES (Durée de l’épreuve : 4 heures)

Dans toute cette épreuve, R désigne l’ensemble des nombres réels.

Exercice n° 1

Soit n un entier naturel non nul. On considère l’équation (En):xn+ x−1=0

1. Montrer qu’il existe une unique solution positive de (En) , notée x , et calculer n

sa limite quand n tend vers + . ∞

2. On pose un=1−xn. Montrer que pour n assez grand, on a :

n n Ln u n n Ln n 2 2 ≤ ≤

(On peut poser fn(u)=nLn(1−u)−Lnu, où Ln désigne le logarithme népérien). 3. Montrer que Ln(un)est équivalent à −Lnn et en déduire que

⎟ ⎠ ⎞ ⎜ ⎝ ⎛ + − = n n Ln o n n Ln xn 1 Exercice ° 2 1. Calculer +

++ 0 4 2 1 1 dx x x 2. En déduire la valeur de +∞

+ 4 1 1 dx x

Exercice n° 3

Déterminer toutes les fonctions numériques f , continues sur R, qui vérifient :

− − − = x x t f t dt x f 0 ) ( ) ( 1 ) ( Exercice n° 4

Pour n un entier naturel non nul et x∈ , on pose R

4 2 2 2 2 1 ) ( n n n x n x f = π ⎜⎜ ⎟⎟ 1. Calculer Lim fn(x) n→+∞

2. Soit g une fonction continue sur R et nulle en dehors d’un intervalle

[ ]

a,b , déterminer Lim g x fn x dx

R

n→+∞

( ) ( )

Exercice n° 5

On considère la suite d’intégrales =

/4 0 π dx x tg In n ,

tg

( )

x désigne la tangente de x

1. Trouver une relation de récurrence concernant cette suite. 2. Montrer que la suite I est convergente. n

3. Trouver un équivalent de I au voisinage de n + . ∞

Exercice n° 6

Buffon (plus connu comme naturaliste) avait posé le problème suivant : « Si on lance une aiguille de longueur l sur un parquet dont les lames sont de largeur a , quelle est la probabilité p pour que l’aiguille tombe à cheval sur deux lames ? ».

1. On suppose que l≤ . On note d la distance du milieu de l’aiguille à la lame la a

plus proche et θ (−π/2≤θ≤π/2) la mesure de l’angle que fait l’aiguille avec la direction orthogonale à cette lame.

- A quelle condition a-t-on un chevauchement ?

- Calculer p (on pourra utiliser la courbe représentative de la fonction θ θ cos 2 l → ). 2. On suppose l> . Calculer p . a Exercice n° 7

Pour α∈

] [

−1,1 , on donne l’équation fonctionnelle (E) suivante :

) ( ) 1 ( ) ( , f x x f x R x∈ = − α

∀ où f est une fonction continue.

1. Montrer que si f et g sont deux solutions de (E) qui vérifient f(0)=g(0), alors elles sont égales.

2. Montrer que les solutions de (E) sont développables en série entière sur un intervalle que l’on précisera.

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CONCOURS INGÉNIEURS STATISTICIENS ÉCONOMISTES

ISE Option Mathématiques CONTRACTION DE TEXTE (Durée de l’épreuve : 3 heures)

Vous contracterez au 1/5ème (en 200 mots) le texte suivant « Trente ans de bouleversements dans le monde » de Pierre Dockès.

N’oubliez pas de préciser le nombre de mots utilisés à la fin de votre copie.

Trente ans de bouleversements dans le monde

La vague de mondialisation des XX- XXI siècles s’est développée en deux temps assez différents, séparés par la période de transition des années 1973-1989 : 1973, le retournement du rythme de croissance et 1989, la victoire du capitalisme à l’échelle mondiale.

Le capitalisme a changé. Il a accouché d’un nouvel ordre productif dans

les années 1970-1980, à l’œuvre dès les années 1990, mais non abouti, donc dangereusement instable. On sait ses caractéristiques, sa base technique renouvelée, qui donne une importance essentielle à la connaissance, l’importance centrale des marchés financiers globalisés avec la place devenue fondamentale des échanges de capitaux dans la formation des profits, les transformations du rapport salarial, des rapports de force entre le travail et le capital, celles parallèles des modes d’organisation et de gouvernance des entreprises (avec le changement des rapports entre les managers et les capitalistes), la suprématie de la régulation par le marché par nature mondialisable sur les régulations volontaires restées essentiellement dans le cadre des Etats-nations.

Le monde a changé. La fin du communisme et la transition de la Russie,

de l’Europe orientale, de la Chine vers le capitalisme ont produit un rebond de mondialisation – une mondialisation sans adversaires systémiques, mais avec un potentiel d’affrontements internationaux considérables. Et la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil sont en voie de rattrapage rapide. La Chine a un taux de croissance moyen de 10% depuis quinze ans, or il s’agit de plus d’un cinquième de la population mondiale. Certes, la croissance chinoise est instable, car elle est fondée sur la croissance des exportations, les investissements directs étrangers, les dépenses d’infrastructures et de nombreuses entreprises sont en surproduction, très endettées. Ce rattrapage est cependant irréversible. Depuis le début des années 1990, les pays émergents ont gagné six points de parts du marché mondial en volume.

Cet élargissement du monde constitue un changement quantitatif majeur : plus de 700 millions de travailleurs (non agricoles) entrent dans la compétition mondiale. On assiste a une redistribution des « poids » économiques des nations, le poids relatif de l’Europe et du Japon se réduisant davantage que celui des Etats-Unis, qui conservent leur position dominante.

L’intégration mondiale atteint un degré inégalé puisqu’on a retrouvé, puis dépassé l’ouverture des économies nationales atteinte en 1870, aussi bien en ce qui concerne les flux de marchandises que les flux de capitaux. Depuis quinze ans, les exportations mondiales sont passées de 19% à 24%, les flux de capitaux privés de 10% à 25% du PIB mondial. Cette mondialisation des marchés s’est développée sans que se mette en place un mode de régulation intentionnelle à la même échelle (même s’il existe des esquisses). Est-ce pour cela que la libération des échanges de biens et services a probablement atteint ses limites - l’échec redoublé de Doha est révélateur -, que de tous côtés, on appréhende mieux le risque d’instabilité des flux de capitaux ?

L’Europe et la France ont perdu. Le choc concurrentiel sur la France,

plus généralement sur les pays du Nord, est considérable et croissant, et pas seulement sur l’industrie intensive en travail peu qualifié.

Cependant, depuis 1990, les pays du Nord sont dans des situations très différentes les unes des autres. Le Japon est resté durablement en déflation. Les Etats-Unis ont bénéficié de taux de croissance presque deux fois plus élevés que l’Europe (un point et demi de taux de croissance en plus) et ils récupèrent le terrain perdu dans les années 1950 et 1960. Ils ont retrouvé un dynamisme économique spectaculaire, ils ont été la matrice du nouvel ordre productif et de la troisième révolution industrielle. Leur croissance a été soutenue par la consommation, appuyée sur l’endettement, relayée par l’investissement. Une situation très fragile, en particulier parce que le financement de la croissance s’appuyant toujours davantage sur l’épargne étrangère (notamment chinoise), la balance commerciale s’enfonce nécessairement dans le déficit.

Quant à l’Europe, depuis quinze ans, son PIB par tête se détériore relativement aux autres pays de l’OCDE avec le déclin relatif de la productivité. L’Europe continentale, et plus spécialement la zone euro, n’a que des taux de croissance entre 1% et 2%. Depuis 1989, la globalisation a eu des effets négatifs sur le taux de croissance européen, mais modestes. Les effets du côté de la demande (prix plus bas, plus grande variété des produits) ont été modérément positifs ; en revanche, du côté de l’offre ils sont tous négatifs (accroissement du taux de pénétration des importations, déplacement de la demande mondiale vers des biens non européens, accroissement des sorties d’investissements directs à l’étranger dû à l’offshoring, tendance renforcée par l’outsourcing1).

Cependant, la perte due à la mondialisation est restée modeste : 0,1% du taux de croissance par tête entre 1991 et 2003. Il ne faut pas négliger le fait que les pays émergents constituent un marché potentiellement élevé (si le marché chinois est essentiellement orienté vers les moyens de production, l’énergie, les matières premières, la consommation ne devrait pas manquer de suivre). La balance commerciale de l’Europe s’améliore avec le reste du monde, malgré le déficit

Dans le document Ise math 2019 final (Page 178-200)